Comparer la douleur d'une rupture amoureuse à un stress post-traumatique (SPT) peut étonner, et pourtant. C'est de ce postulat qu'est née une méthode pour atténuer, entre autres, certaines douleurs particulièrement intenses liées à une séparation, mise au point par Alain Brunet, psychologue clinicien et professeur associé au département de psychiatrie de l'université McGill à Montréal, et Michelle Lonergan, doctorante en psychiatrie. Depuis, le professeur a formé 200 psychologues et psychiatres français à sa méthode, dans plus de 20 hôpitaux. Les professionnels s'apprêtent à l'appliquer, révèle Le Parisien ce mercredi 13 février.
Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.
vendredi 15 février 2019
Des bestioles mobiles il y a 2 milliards d’années
Blogs 11 février 2019
Un être vivant doté de mobilité autonome ? A quand cela remonte t-il ? Oh, les plus anciennes traces certaines, il y a environ 570 millions d’années, répondrait le paléontologue. Donc, une apparition nécessairement un peu (à 100 millions d’années près) antérieure, conclurait-il.
Et paf ! Article dans la revue PNAS – la revue de l’Académie nationale des sciences des USA – qui claque une nouvelle date : 2,1 milliards d’années (1). Un saut dans le temps phénoménal. Difficile à avaler pour les spécialistes de l’histoire de la vie très ancienne : auraient-il raté quelque chose ?
Réponse avec un coup d’œil sur l’article paru dans le PNAS. Le premier auteur n’est autre qu’Abderrazak El Albani. Le découvreur d’un écosystème qui a bousculé les manuels universitaires sur l’histoire de la vie. Une découverte remontant à 2008, publiée en 2010, à la Une de Nature tant elle bouleversait les connaissances.
Nichée dans des argiles gabonaises, près de Franceville, elle révélait des formes de vies macroscopiques, grandes comme votre main, avec des traces fossiles formidablement bien conservées. Des traces relatant l’histoire de l’éclosion, de la vie durant 200 millions d’années, puis de la disparition sans descendances directes, de formes de vies macroscopiques et pluricellulaires. Or, jusque là, pour les paléontologues, les êtres macroscopiques, et pluricellulaires, c’était beaucoup plus récent, il y a environ 600 millions d’années.
Dépression : recommandations d’experts en cas de comorbidités psychiatriques
Par Caroline Guignot
À retenir
La prise en charge de la dépression peut être compliquée par la coexistence d’une comorbidité psychiatrique. Parce qu’aucune recommandation officielle n’existe sur cette question , des experts de la fondation FondaMental et de l’Association Française de Psychiatrie Biologique et de Neuropsychopharmacologie (AFPBN) se sont rassemblés pour élaborer des recommandations cliniques fondée sur avis d’experts. S’ils reconnaissent la limite de leur démarche par rapport aux recommandations fondées sur les preuves, ils soulignent l’intérêt de leur texte pour établir la liste des difficultés cliniques qui doivent être mieux explorées et encadrées.
Il n’est pas possible de prédire le suicide en posant des questions sur les idées suicidaires
Dawn O'Shea 13 févr. 2019
Les idées suicidaires ont un intérêt limité en tant que test prédictif du suicide, selon une recherche publiée dans la revue BJPsych Open.
La méta-analyse de quelque 70 études a révélé une association modérément forte, mais très hétérogène, entre les idées suicidaires et l’acte ultérieur de suicide (rapport de cotes [RC] : 3,41 ; IC à 95 % : 2,59–4,49 ; I2 = 89,4 ; P supérieure ou égale à 0,001). La sensibilité combinée pour le suicide ultérieur était de 41 % et la spécificité combinée de 86 %.
Ce qui nous revient
CORINNE ROYER
Louisa Gorki avait dix ans quand sa mère soprano l’a embrassée en lui lançant “À dans trois jours !” – et n’est jamais revenue. Ce n’est que plus tard que la fillette a appris de son père Nicolaï la raison de la fuite d’Elena : celle-ci ne s’absentait pas pour un récital mais, enceinte d’un enfant trisomique, pour un avortement. Elle s’est ensuite sentie incapable de rentrer chez elle, et Louisa a grandi seule avec Nicolaï et leur chagrin.
Étude des relations entre la connexion à la nature et le bien-être mental des enfants
Sobko T & al. 1er févr. 2019
À retenir
Des chercheurs australiens et hongkongais ont voulu établir un score permettant de relier les connexions avec la nature de l’enfant préscolaire (2-5 ans) qui pourrait être utilisé pour prédire les difficultés et forces de son comportement social et de son bien-être mental.
Contexte et implications cliniques
Différentes études ont montré le lien existant entre le contact avec la nature des enfants et la qualité de sommeil, le faible niveau de stress ou la supériorité des capacités cognitives, alors qu’une faible activité extérieure est associée à un bien-être psychologique inférieur.
Les nouvelles unités de psychiatrie inaugurées
25 janvier 2012
A 11 heures, aujourd'hui, à La Queue-en-Brie, seront inaugurées deux nouvelles unités à l'hôpital des Murets.
Jeanne Calment a-t-elle eu 122 ans ? Enquête sur la folle hypothèse de deux chercheurs russes
Par Nathaniel Herzberg, Isabelle Mandraud et Florence Aubenas Publié le 14 février 2019
Des scientifiques russes ont remis en cause le record de longévité de la Française, morte en 1997. Sa fille, Yvonne, aurait usurpé son identité. Hypothèse à laquelle ne souscrivent pas les spécialistes des « supercentenaires ».
Troubles psychiatriques : la dure condition des malades aux Comores
Par :Mohamed FARHAT|Valériane GAUTHIER 15/02/2019
Direction les Comores, archipel-État de l'Océan Indien. Comme dans de nombreux pays pauvres, les infrastructures et soins pour les personnes souffrant de pathologies psychiatriques n'y sont pas une priorité. Il n'y a qu'un seul psychiatre pour une population totale de plus de 800 000 personnes. Les familles ont pris pour habitude d'enchaîner les aliénés ou de s'en remettre à des guérisseurs traditionnels pour soigner leurs proches.
"Effet Werther" : quand les médias et les réseaux sociaux sont accusés de pousser au suicide
Romain LE VERN
CONTAGION - L'effet Werther correspond à une hypothèse scientifiquement prouvée dans les années 70 selon laquelle la forte médiatisation d’un suicide peut servir de déclencheur, voire de mode d’emploi incitant au passage à l'acte. L'émergence des réseaux sociaux apporte une nouvelle caisse de résonance à ce phénomène troublant. Au point qu'Instagram a annoncé la semaine dernière interdire les photos d'automutilation après que le père d'une jeune Britannique a pointé sa responsabilité dans la mort de sa fille.
Rupture amoureuse : bientôt un traitement pour apaiser la douleur ?
Mélodie Castan
Alain Brunet, chercheur québécois, a mis au point une thérapie pour soulager le choc émotionnel lié à certaines ruptures sentimentales particulièrement difficiles. Des psychiatres et psychologues français s'apprêtent à l'appliquer.
Débordement sans précédent à l’urgence psychiatrique
QUEBEC
MARIE-CHRISTINE BOUCHARD 16 février 2019
L’urgence psychiatrique de l’Hôtel-Dieu connait un achalandage sans précédent depuis une semaine, si bien que la direction du département de psychiatrie a dû ouvrir une unité de débordement de six lits supplémentaires sur un site de soins non traditionnels. « C’est du jamais-vu », soutient Annie Masson, coordonnatrice des services intra-hospitaliers en santé mentale et dépendance au CIUSSS de l’Estrie-CHUS.
jeudi 14 février 2019
Pratiques N°84 Où va la psychiatrie ?
N°84 - janvier 2019
La folie, comme toute aventure humaine, s’inscrit dans le contexte social et culturel. Dans nos sociétés de plus en plus compétitives, normatives et pathogènes, nombre de personnes perdent leurs repères jusqu’à présenter des pathologies du spectre psychiatrique
Depuis trop longtemps, une grande partie de nos déviants, voire de nos « fous », sont abandonnés à eux-mêmes. Ils peuplent les prisons, occupent les trottoirs, les gares et les couloirs du métro faute de soins et de places vivables pour eux dans la société.
Or, pour soigner, il faut savoir ce que l’on a à soigner afin de déterminer comment s’y prendre, d’où la question cruciale : quel est l’objet de la psychiatrie ? Selon la chapelle du pratiquant : psychanalyse, psychiatrie, neurologie, recherche en neurosciences, Haute autorité de santé, la nature de cet objet varie du tout au tout. Elle serait : psychique, mentale, androgénétique, neuro-comportementale, cognitive… Ceci conditionnant cela, le sens et la place accordés aujourd’hui au soin psychiatrique sont plus que jamais controversés.
[...] À NOTER :
– La case cochée en vert clair devant les articles indique que celui-ci peut être lu directement sur le site. Ce sont soit des articles en accès libre, soit des versions longues d’articles parus dans la revue.
Sommaire du N°84
- Jean-Robert Dantou, photographe par Philippe Bazin (p. 4)
- — DOSSIER — (p. 11)
- …quel est l’objet de la psychiatrie ? par Eric Bogaert (p. 12)
- D’où vient la psychiatrie ? par Olivier Boitard (p. 15)
- T’as pas coté ton Hamilton par Guillaume Getz (p. 19)
Justice des mineurs : « L’ordonnance de 1945 ne doit pas être réformée sans retour à une philosophie bienveillante »
Publié le 12 février 2019
Plutôt qu’être révisée dans un sens plus coercitif, la justice des mineurs « a surtout besoin de moyens », affirment une cinquantaine de spécialistes dans une tribune au « Monde ».
« Sur le plan pénal, la justice des enfants est actuellement régie par l’ordonnance du 2 février 1945, issue du Conseil national de la Résistance. » SHAUN EGAN / JOHN WARBUTON-LEE / Photononstop
Lors des débats parlementaires sur le projet de loi de programmation 2018-2022 pour la justice, la garde des sceaux a déposé un amendement de dernière minute visant à obtenir une habilitation pour réformer la justice des enfants par voie d’ordonnance et rédiger un code pénal des mineurs. L’amendement a été adopté le 23 novembre 2018 et légèrement rectifié le 23 janvier lors de l’examen, puis de l’adoption du texte de loi en nouvelle lecture par l’Assemblée nationale. Ce texte doit être examiné, en nouvelle lecture également, par le Sénat à partir du 12 février.
Si la loi est votée en l’état, le recours à l’ordonnance aura pour effet de priver de débats parlementaires, comme de discussions au sein de la société civile, un sujet aussi sensible et essentiel : celui de notre jeunesse, et plus particulièrement de sa partie en grande difficulté. Il s’agit d’un passage en force, aux dépens d’un véritable débat démocratique inscrit dans le temps et d’une concertation la plus large possible. Si la ministre affirme qu’elle ne touchera pas aux « principes essentiels » de la justice des enfants, elle souhaite rendre celle-ci plus efficace en termes de célérité et de réponses pénales, laissant ainsi entendre qu’actuellement elle serait lente et indulgente.
A la Berlinale, Casey Affleck, François Ozon et leurs films sur les enfants perdus
Que faisons-nous de nos enfants ? C’est la question que posent plusieurs films présentés au Festival de Berlin, comme « Light of My Life » et « Grâce à Dieu ».
Par Thomas Sotinel Publié le 13 février 2019
Que faisons-nous de nos enfants ? Des proies, des criminels, des terroristes, au mieux des patients à soigner. A mi-parcours de la 69e Berlinale, qui se terminera le 17 février, un festivalier assidu se prendra à douter de la capacité de l’espèce à se perpétuer. La récurrence de ce thème tient sans doute à la volonté de l’équipe de programmation du festival allemand de proposer une sélection cohérente. Mais au bout d’une semaine passée à voir ces enfants perdus hanter des films venus de Naples, de New York ou du futur, des contes fantastiques ou des chroniques policières, cette tendance a fini par s’imposer comme un symptôme.
mercredi 13 février 2019
Nosographie psychiatrique : un peu de yin dans le yang et vice versa
Publié le 01/02/2019
Commentant un article publié dans la revue World Psychiatry[1], un psychiatre exerçant à Perth (en Australie) évoque certaines critiques à l’encontre du célèbre DSM. On reproche notamment à ce manuel sa volonté de « faire autorité », de refléter uniquement la vision des psychiatres et de « ne pas être immunisé contre des considérations sociopolitiques » dans la présentation des maladies, considérées comme des « entités discrètes », analogues aux nombres entiers ou aux boules sur un boulier, alors qu’une autre approche de la psychopathologie serait possible.
Les troubles de la personnalité, un problème de santé publique…négligé !
Publié le 08/02/2019
Caractérisés par des « difficultés significatives » dans la perception de l’image de soi et dans les relations aux autres (en particulier en termes d’empathie), les troubles de la personnalité constituent un problème de santé publique étudié encore « de façon insuffisante », malgré d’importantes conséquences sociales. Par exemple, le trouble de la personnalité dite borderline entraîne des dépenses de santé en moyenne « plus élevées que pour toute autre affection psychiatrique ou somatique » : environ « 26 000 €/an, contre 2 900 €/an pour une dépression et 11 870 €/an pour un diabète. » En plus de cette lourde incidence économique, les troubles de la personnalité ont également d’importantes répercussions en matière de comorbidités associées et d’augmentation du risque de la mortalité, y compris par suicide.
Traitement de l’hystérie lors de la Grande Guerre, une itinérance mémorielle
Publié le 11/02/2019
Le centenaire de la Première Guerre Mondiale a suscité plusieurs écrits à caractère mémoriel. La presse médicale ne fait pas exception à cette règle, comme le montre cette publication de la revue History of Psychiatry consacrée aux « traitements de choc » (abrupt treatments) des manifestations hystériques durant le conflit de 1914–1918.
Comme le précise l’auteur (exerçant en Nouvelle-Zélande), il va sans dire que nos actuelles considérations éthiques ne permettraient plus de pratiquer plusieurs de ces méthodes « rudes » que leurs promoteurs présentaient volontiers à cette époque comme « efficaces », même contre des pathologies chroniques. Parmi les techniques les plus « acceptables », citons « la ruse », notamment cette « tactique grossière consistant à offrir une récompense » en cas de guérison.
Près d’un patient sur deux « garde » son antidépresseur pendant plus de 5 ans
Publié le 12/02/2019
De récents travaux ont montré que les antidépresseurs sont plus efficaces que le placebo pour le traitement de la dépression majeure. Ils sont très largement prescrits dans cette indication, mais le sont aussi dans d’autres pathologies, comme l’anxiété ou les douleurs. Plusieurs études ont toutefois attiré l’attention sur le fait que les antidépresseurs étaient souvent prescrits sur de très longues durées. Des guidelines recommandent bien d’arrêter le traitement 6 mois après la rémission, mais sans préciser comment l’interrompre ni s’il y a des circonstances nécessitant la poursuite du traitement. La remise en question régulière du traitement est préconisée, mais dans la vie réelle, de nombreuses difficultés se présentent.
Prévalence élevée de troubles psychiatriques pendant la grossesse : rien n’a changé en 30 ans !
Publié le 07/02/2019
Dans un commentaire relatif à une publication1 de Louise Howard & coll. sur la prévalence des troubles psychiatriques durant la grossesse, on apprend que ces troubles gravidiques concernaient environ « une femme sur quatre » en 2016 (27 % des grossesses), c’est-à-dire une fréquence très proche de celle observée dans une thèse2 soutenue en 1992 par Deborah Sharp (aujourd’hui Professeur de médecine à l’Université de Bristol, au Royaume-Uni), mais réalisée avec des données collectées en 1986 (soit trente ans avant l’étude de Louise Howard & coll.) et montrant alors une prévalence de troubles psychiatriques de « 25 % à la 20ème semaine de grossesse, et de 23,5 % à la 36èmesemaine. »
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