Le 28 juin, la prison insalubre et délabrée dite des « Baumettes historiques », à Marseille, fermait ses portes. Le bâtiment sera détruit dans les prochains mois pour laisser la place à une nouvelle construction. La nouvelle prison, dite Baumettes 2, est opérationnelle depuis plus d’un an. L’administration pénitentiaire marseillaise en a-t-elle pour autant fini avec son antique prison « digne d’une dictature », où violence, suicides, maladies, dégradation de la santé mentale des détenus et grèves de la faim étaient devenus la règle. Un suicide survenu cet été montre que rien n’est résolu avec la nouvelle prison.
« C’est un citoyen qui n’aurait jamais du être là ! » Le 15 juillet Marc C. est retrouvé pendu dans sa cellule. C’est son frère, Eric, qui nous confie l’histoire. L’homme de 37 ans était incarcéré suite à une violente agression sur sa mère. Les faits se sont déroulés le 19 mai au cours d’une partie de pêche. La presse locale, abondamment reprise, s’était empressée de les présenter comme une tentative d’assassinat d’un fils sur sa mère. Marc C. souffrait de troubles psychiatriques. Il était régulièrement atteint de bouffées délirantes aiguës également appelées trouble psychotique bref. Un diagnostic que n’a retenu ni la justice, ni l’administration pénitentiaire. Et ce, malgré les signalements de la famille et l’absence d’un dépôt de plainte de la mère.