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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mercredi 19 septembre 2018

En France, on se suicide sept fois plus en prison qu’en liberté

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Le 28 juin, la prison insalubre et délabrée dite des « Baumettes historiques », à Marseille, fermait ses portes. Le bâtiment sera détruit dans les prochains mois pour laisser la place à une nouvelle construction. La nouvelle prison, dite Baumettes 2, est opérationnelle depuis plus d’un an. L’administration pénitentiaire marseillaise en a-t-elle pour autant fini avec son antique prison « digne d’une dictature », où violence, suicides, maladies, dégradation de la santé mentale des détenus et grèves de la faim étaient devenus la règle. Un suicide survenu cet été montre que rien n’est résolu avec la nouvelle prison.
« C’est un citoyen qui n’aurait jamais du être là ! » Le 15 juillet Marc C. est retrouvé pendu dans sa cellule. C’est son frère, Eric, qui nous confie l’histoire. L’homme de 37 ans était incarcéré suite à une violente agression sur sa mère. Les faits se sont déroulés le 19 mai au cours d’une partie de pêche. La presse locale, abondamment reprise, s’était empressée de les présenter comme une tentative d’assassinat d’un fils sur sa mère. Marc C. souffrait de troubles psychiatriques. Il était régulièrement atteint de bouffées délirantes aiguës également appelées trouble psychotique bref. Un diagnostic que n’a retenu ni la justice, ni l’administration pénitentiaire. Et ce, malgré les signalements de la famille et l’absence d’un dépôt de plainte de la mère.

Drogues : les ravages du « chemsex »

Le développement du sexe sous drogues, en particulier dans la communauté gay, inquiète les spécialistes. Les produits de synthèse, bon marché et faciles d’accès, aggravent les risques. Les cas de surdose se multiplient.
LE MONDE  | Par 

ALINE ZALKO

Voyage dans l’enfer du crack

Le Monde 

Par Alexandre Kauffmann  Publié le 18 Septembre 2018

La colline, lieu de consommation de crack, Paris 2015.

Ce dérivé de la cocaïne est réapparu dans le nord-est de Paris. « Le Monde » a suivi l’errance des consommateurs du « caillou », entre terrains vagues et stations de métro.

Au squat de la Colline, dans le 18e arrondissement de Paris, en 2015.
Au squat de la Colline, dans le 18e arrondissement de Paris, en 2015. PIERRE FAURE / HANS LUCAS

Main tendue, des silhouettes somnambuliques slaloment entre les voitures. Porte de la Chapelle (dans le 18e arrondissement de Paris), au cœur de l’après-midi, Marta (tous les noms des toxicomanes et des trafiquants ont été modifiés) a récolté assez d’argent, en deux heures de manche, pour acheter une « galette » de crack. Soit 15 euros pour quatre « cailloux », correspondant chacun à deux ou trois inhalations dans une pipe. Originaire du Portugal, cette ancienne coiffeuse de 32 ans — qui en a passé dix dans la rue — a les dents gâtées et un cocard sous l’œil gauche. « Je n’ai pas dormi depuis trois jours », lâche-t-elle en filant vers le boulevard Ney. Les yeux rivés sur le trottoir, elle hoche sans cesse la tête, fébrilement, une attitude que les addictologues appellent le « syndrome de la poule ». C’est habituel chez les « crackeurs » : victimes d’hallucinations, ils voient fleurir des galettes au sol.

mardi 18 septembre 2018

Plan santé: «On est tellement au fond du trou qu’une réforme ne peut que décevoir»... Le personnel hospitalier au bout du rouleau

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Nils Wilcke   Publié le 17/09/18

Infirmiers, médecins, ils expriment leur ras-le-bol face au manque de moyens et leur défiance à la veille de la présentation ce mardi par Emmanuel Macron d'une «réforme globale» du système de santé...

Un membre du personnel soignant de l'hôpital public de Dijon, en mars 2017.Un membre du personnel soignant de l'hôpital public de Dijon, en mars 2017. — KONRAD K./SIPA
« Le manque de moyen à l’hôpital est accablant ». Julien, médecin urgentiste dans le Nord, a déjà eu le temps de déchanter en seulement deux ans de métier. Comme lui, Marie, Lilie, Louise, Pierre et d’autres ont répondu à notre appel à témoignage. Ils racontent comment le manque de moyens dans les hôpitaux les épuise et pénalise les patients.
Des conditions intenables dont ils doutent que la réforme du système de santé dévoilée ce mardi par Emmanuel Macron  puisse venir à bout.

« La psychiatrie vit aujourd’hui une grave crise » selon Adeline Hazan

Paris, le lundi 17 septembre 2018 - Dans une tribune publiée dans Le Monde, Adeline Hazan, contrôleur général des lieux de privations de liberté, dénonce le tournant sécuritaire pris par la psychiatrie depuis quelques années et la part trop importante de l’enfermement et de la contention.

La psychiatrie, parent pauvre de l'hôpital

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Publié le 
La psychiatrie est la grande oubliée des plans santé du passé. Le secteur médical, en crise, devrait faire l'objet de mesures, annoncées mardi 18 septembre par le gouvernement.

Des services au bord de l'implosion, des grèves, des manifestations, depuis plusieurs semaines, la colère gronde. Médecins et infirmiers ne cessent d'alerter sur leurs conditions de travail qui se dégradent, comme devant l'hôpital d'Amiens (Somme), où une partie du personnel est en grève depuis trois mois. Un campement a été installé. De jour comme de nuit, les grévistes se relaient. Ils dénoncent le manque de moyens qui menacent le bon fonctionnement des services. Parfois, il n'y a que deux soignants pour 26 patients.

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Plan santé: comment la psychiatrie s'est-elle retrouvée en état d'urgence absolue ?

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Par Anthony Berthelier  18/09/2018

Les professionnels de la psychiatrie, qui ne cessent de tirer la sonnette d'alarme, attendent beaucoup de la réforme du système de santé.


Le "parent pauvre" de la médecine se fait entendre. Alors que le gouvernement présente sa très attendue réforme du système de santé ce mardi 18 septembre, les professionnels de la psychiatrie ne cessent de dénoncer la situation critique et les conditions de soins indignes de leur secteur. Les prises de positions se succèdent et dressent toutes le même constat: "La psychiatrie publique est devenue un enfer."

Dans le sillage d'un monde de la santé en crise, les professionnels du secteur psychiatrique dénoncent depuis plusieurs semaines un manque criant d'effectifs, de lits et de temps. Des salariés des hôpitaux psychiatriques de Rouen et du Havre ont même mené des grèves de la faim au cours de l'été tandis que près de dix établissements repartis sur tout le territoire - de Saint-Etienne à Amiens - ont également été perturbés par des mouvement sociaux.
"Depuis des dizaines d'années, c'est le parent pauvre de la médecine", a admis la ministre Agnès Buzyn vendredi 14 septembre pour expliquer la situation, avant de promettre "des mesures pour la psychiatrie" dans sa réforme de l'hôpital. Un large défi pour le gouvernement alors que la situation alarmante décrite avec force dans de nombreux témoignages est le fruit de plusieurs facteurs. Le désengagement de l'État depuis des décennies en est un, mais il n'est pas le seul.
La psychiatrie à l'abandon
Si "la psychiatrie française traverse une grosse crise" comme le reconnaît la ministre de la Santé, "elle a des causes multiples", explique-t-elle. Les médecins et infirmiers du secteur, partagent le même constat mais pointent en premier lieu l'inaction des gouvernements successifs malgré une situation qui n'a cessé de se détériorer. "Depuis vingt ans, les rapports se succèdent pour au final très peu de plan... et les difficultés sont toujours là", juge au HuffPost le médecin psychiatre Pierre-Michel Llorca, auteur de l'ouvrage Psychiatrie, l'état d'urgence. Le spécialiste, chef de service au CHU de Clermont-Ferrand, pointe un manque de moyens accordés par l'État, mais également un "déficit d'investissement" dans l'organisation de la psychiatrie en France et la répartition des moyens à travers le territoire.

Troubles physiques ou psychiques : quel regard des internes ?

Publié le 14/09/2018

The Indian Journal of Psychiatry propose une étude sur un thème rarement évoqué : quelle perception (empathie, répulsion...) ont les soignants à l’égard de leurs patients, selon la nature (somatique ou psychiatrique) des troubles constatés ? Réalisée à Tumakuru (dans l’état du Karnataka), cette recherche porte en l’occurrence sur un échantillon de 130 internes âgés en moyenne de 23 ans (58,5 % de femmes et 41,5 % d’hommes), et résidant pour la plupart (117) en zone urbaine. L’attitude de ces jeunes médecins a été appréciée au moyen d’une échelle d’évaluation en 11 items, la Medical Condition Regard Scale (MCRS)[1], conçue pour « mesurer les réactions des praticiens aux diagnostics »  portés. Choisies pour leur caractère chronique, les pathologies physiques comparées aux troubles mentaux sont le diabète (sucré) et le SIDA, retenu aussi parce que c’est « l’une des maladies (somatiques) généralement les plus stigmatisées. » Ce risque de stigmatisation rapproche le SIDA des problématiques psychiatriques pour lesquelles « l’attitude négative » n’est pas seulement cantonnée au grand public, déplorent les auteurs, mais se révèle aussi « très commune parmi les médecins », et cela malgré les « avancées remarquables » déjà réalisées dans la compréhension des mécanismes neurobiologiques de ces affections psychiatriques et dans leur traitement.

Psychiatrie : « Il est possible de soigner mieux en enfermant moins »

Dans une tribune au « Monde », Adeline Hazan, contrôleure générale des lieux de privation de liberté, plaide, alors que l’hôpital public est en crise, pour une remise en question de la « culture de l’enfermement ».
LE MONDE  | Par 

La chambre d’isolement de l’unité de psychiatrie d'un hôpital de Haute-Savoie.
La chambre d’isolement de l’unité de psychiatrie d'un hôpital de Haute-Savoie. AMELIE BENOIST / BSIP

lundi 17 septembre 2018

Jouer à faire la guerre, jouir à faire la guerre ?

Non, le sexe qui fait mal n’est pas meilleur : il fait juste mal. Réhabilitons une sexualité sereine et pas barbante, nous encourage Maïa Mazaurette, chroniqueuse de La Matinale du « Monde ».
LE MONDE  |  Par 

MAIA MAZAURETTE

Camille Froidevaux-Metterie, un féminisme de l’intime

La professeure de science politique publie début octobre « Le Corps des femmes. La bataille de l’intime » (Philosophie magazine Editeur), dans lequel elle s’attache à redonner sa valeur au corps féminin.
LE MONDE |  Par 

C’est un chemin périlleux que parcourt Camille Froidevaux-Metterie, mais lorsqu’on s’apprête à fêter ses 50 ans, on s’affranchit plus légèrement de certains obstacles – y compris dans le milieu universitaire, pourtant sévère avec les dilettantes.
En « féministe optimiste », elle avance, donc. En dépit de tous ceux – celles, surtout – qui lui feront un procès en légitimité, elle défend sa conviction : après avoir ­gagné à la fin du XIXe siècle la bataille du vote, puis, successivement, celles de la procréation, du travail, de la famille et du genre, le féminisme occidental est entré au tournant du millénaire dans une nouvelle phase, qu’elle nomme son « tournant génital ». Une thèse qu’elle développe dans Le Corps des femmes. La bataille de l’intime (Philosophie magazine Editeur, à paraître le 4 octobre), et dont la ­coloration phénoménologique teintait déjà son précédent ouvrage, La Révolution du féminin (NRF Gallimard, 2015).

La créatrice de @Tasjoui dénonce le tabou du plaisir et de l’orgasme

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« T’as joui ? » est une question qui fâche parfois. Elle est au coeur d'un compte Instagram qui questionne la jouissance féminine et sa créatrice est venue nous en parler !

La créatrice de @Tasjoui dénonce le tabou du plaisir et de l’orgasme
Derrière le compte Instagram @Tasjoui, qui est passé de 3000 à 100 000 followers depuis notre premier article sur le sujet, se cache une jeune femme au parcours éclectique : Dora Moutot.

L’orgasme, une frustration de longue date

Dora Moutot explique avoir toujours été frustrée par le manque de considération dont souffre le plaisir féminin :
« Pour moi ça a toujours été un truc, j’ai toujours eu l’impression que déjà mon orgasme à moi n’a pas toujours été considéré. Je trouvais ça extrêmement difficile d’aborder le sujet.
Et puis j’ai eu une conversation avec un mec : selon lui les femmes ont une sexualité « compliquée », pour elles c’est forcément cérébral et l’orgasme est lié aux sentiments.
Donc suite à ça j’ai passé un coup de gueule sur mon compte Insta privé, et j’ai été subjuguée par les réponses des 3000 personnes qui m’y suivaient. Des personnes qui racontaient « C’est ouf moi aussi y en a marre, ça fait 5 ans que je suis avec mon mec et j’ai jamais joui. »
De fil en aiguille, j’ai eu des discussions en privé comme ça avec ces femmes, en constatant que ce n’était pas normal que le rapport se termine après l’orgasme masculin. »
Avec tout le matériel dont elle dispose, elle hésite à écrire un article avant de pencher pour le compte Instagram, afin de pouvoir continuer d’ajouter des témoignages au fur et à mesure.

L’inégalité orgasmique, un angle mort dans nos combats ?

En lançant ce projet, Dora Moutot ne pensait pas qu’il aurait un retentissement au-delà de son cercle féministe.
« Je ne m’attendais pas une demi-minute à ce que ce compte ait un tel succès. »
Pourtant, elle n’en est pas à son coup d’essais sur Internet : tu la connais peut-être déjà parce qu’elle a notamment créé La Gazette du Mauvais Goût.
« C’est grâce à ce projet que je me suis d’abord sensibilisée aux questions de genre, parce qu’il a énormément plu à une grosse communauté queer et j’ai donc de plus en plus baigné dans ce milieu. »

Des visions de la prison par Christophe Loiseau

Il a mené pendant deux ans et demi un atelier avec les détenus de la maison centrale d’Arles. Habitué à travailler dans le monde du théâtre, Christophe Loiseau a imaginé, avec la complicité des détenus, des fictions dans lesquelles ils se sont littéralement découvert.

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Droit à l'image / Christophe Loiseau
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Droit à l'image / Christophe Loiseau
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