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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mardi 21 août 2018

S’attacher à son clone, est-ce normal docteur ?

MATIÈRES À PENSER AVEC SERGE TISSERON par Serge Tisseron  
20/08/2018
45 MIN

L'agent Smith et ses clones, dans la trilogie Matrix par les Wachowski
L'agent Smith et ses clones, dans la trilogie Matrix par les Wachowski Crédits : Warner Bros.

Dans son dernier roman intitulé Notre vie dans les forêtsMarie Darrieussecq nous parle d’un monde dans lequel chaque humain a un clone qui lui sert de banque d’organes. Un problème de foie ou de rein, et hop, votre clone est prélevé et vous bénéficiez d’un échange standard. Pour éviter que des humains développent des formes d’attachement à leur clone préjudiciables au fonctionnement du système, des robots veillent aux émotions que de telles situations sont censées susciter. Ceux qui en éprouvent d’autres sont envoyés chez le psy. Mais tout ne se passe jamais comme prévu …

Céline Lefève : « La maladie chronique révèle les liens affectifs qui nous tiennent en vie »

Surmonter les épreuves (2/6). Les 20 millions de Français atteints de maladies chroniques ressentent un écart douloureux à la vie dite « normale ». Dépendants, ils doivent être protégés de la solitude : les relations, non exclusivement médicales, en particulier de la présence des êtres chers, sont primordiales.
LE MONDE  | Par 
Chloé Poizat
Parler aujourd’hui de la maladie comme d’une épreuve, se demander comment nous la surmontons et ce qu’elle nous apprend, requiert de se tourner vers les maladies chroniques. Elles affectent de plus en plus de personnes, prenant des formes très diverses : depuis celles dont les symptômes sont bien régulés jusqu’aux évolutives, invalidantes, parfois rares, en passant par de nouvelles allures fragiles de vie, par exemple liées au diagnostic d’une maladie génétique ou aux suites d’une maladie grave, comme un cancer. Les maladies chroniques dessinent des vies particulières dont la difficulté et les trajectoires appellent un nouveau regard, tant social que médical. Alors que 20 millions de personnes en France sont concernées, celles-ci sont encore trop peu visibles, par exemple, dans les médias et les arts.
La maladie chronique est l’expérience même de la contradiction, l’expérience du conflit entre une tendance au chaos et à l’usure, et la résistance et l’inventivité d’un malade qui cherche à y nicher une vie supportable et à y insuffler espoir et liberté.

Psychiatrie hospitalière : une crise qui s’éternise

Paris, le lundi 20 août 2018 – On ne compte plus les rapports qui depuis le début des années 2000 ont alerté sur l’état de la psychiatrie hospitalière en France et au-delà sur la prise en charge des maladies mentales. Parlementaires, spécialistes, contrôleur des lieux de privation de liberté : tous ont listé les multiples problèmes de la psychiatrie. Alors que les demandes de soin sont en constante progression, les moyens sont pour leur part de plus en plus limités. Les services de psychiatrie servent régulièrement de variable d’ajustement dans des hôpitaux aux budgets contraints, tandis que les vocations sont rares.
Selon le Syndicat des psychiatres des hôpitaux, cité ce week-end par le Monde, entre 900 et 1 000 postes de psychiatres hospitaliers sont aujourd’hui vacants. Les médecins fuient des conditions de travail et de prise en charge des patients qui empêchent une véritable relation de soins. Ainsi, la vétusté de certains bâtiments ne peut que susciter la colère des patients et de leurs familles aussi bien que des professionnels de santé. Durant la vague de chaleur qui a balayé la France au début du mois d’août, les températures ont souvent dépassé les 35, voire 40°C dans les chambres de certains services de psychiatrie où les patients sont rarement seuls. Plusieurs proches ont protesté contre ces conditions très pénibles, qui s’ajoutent au recours parfois fréquent à la contention régulièrement employé pour pallier le manque d’infirmiers et d’aides-soignants et prévenir une violence qui serait en progression.

INTERVIEW - Daniel Zagury, psychiatre et chef de service hospitalier, dresse un constat alarmant de l'état de l'hôpital public en France.

20 août 2018





Une partie du personnel de l’hôpital psychiatrique d'Amiens est en grève.
Une partie du personnel de l’hôpital psychiatrique d'Amiens est en grève. (Eric Baudet/ Divergence pour le JDD)

Né en 1950, Daniel Zagury, psychiatre et chef de service hospitalier, est l'auteur de La Barbarie des hommes ordinaires (éd. de l'Observatoire). Aujourd'hui "de gauche rosâtre", toujours "un peu rebelle", expert auprès des tribunaux (il s'est penché sur les cas de Guy Georges et de Michel Fourniret notamment), ce médecin a fait toute sa carrière à l'hôpital public en Seine-Saint-Denis. Il évoque la crise qui frappe l’hôpital psychiatrique d'Amiens, en grève depuis plus de deux mois déjà, et plus largement, le "déclin" de l'hôpital public en France.
Les difficultés dénoncées par les grévistes d'Amiens sont-elles générales?
Il ne s'agit pas d'un cas isolé. Depuis dix ans, les professionnels alertent, à coups d'articles, de livres, d'appels, sur le déclin de la psychiatrie publique. Mais ce qui est nouveau – et qui est apparu clairement au moment de la grève de la faim à l'hôpital du Rouvray –, c'est que des limites physiques et morales sont atteintes chez les soignants. Beaucoup ont choisi ce métier par passion. Aujourd'hui, ils se disent : "Est-ce que je cautionne ou est-ce que je m'en vais?" C'est une crise profonde, aggravée par le sentiment d'une indifférence de l'opinion publique. L'hôpital est malade, les médecins et les infirmiers sont en souffrance. Un grand nombre de directeurs se rendent compte que rien ne va plus!

Contention et isolement en psychiatrie : un encadrement nécessaire

 | 
La loi de modernisation de notre système de santé de janvier 2016 a fait de l’isolement et de la contention des pratiques de dernier recours dans le cadre d’une prise en charge en psychiatrie. Pourquoi faut-il les encadrer ? Le point de vue des infirmiers.

« Le recours à la contention et à l’isolement font partie de l’histoire de la psychiatrie depuis le geste inaugural de Jean-Baptiste Pussin et Philippe Pinel en 1793, libérant les aliénés de leurs chaînes »,
pour les remplacer par un gilet de force, rapporte Jean-Paul Lanquetin, infirmier de secteur psychiatrique (ISP), fondateur du Groupe de recherche en soins infirmiers et membre du Centre ressources métiers et compétences (CRMC) en psychiatrie.Dans son rapport de 2016, « Isolement et contention dans les établissements de santé mentale », le Contrôleur général des lieux de privations des libertés (CGLPL) a révélé que ses visites « lui ont fait découvrir une utilisation de l'isolement et de la contention d'une ampleur telle qu'elle semble être devenue indispensable aux professionnels »« Ces contraintes physiques constituent, à tout le moins, une atteinte maximale à la liberté de circulation »« la manière dont elles sont mises en œuvre est souvent humiliante, indigne, parfois dangereuse »et ces pratiques s'apparentent, dans certains cas, « à des traitements inhumains et dégradants », affirme ainsi ce rapport.

Une pression sécuritaire


Pour ce dernier, « ces recours sont toujours mobilisés lors de crises d’agitation ou de mises en danger du patient. Toutefois, il existe des écarts très importants et une variabilité de ces usages entre établissements, voire entre services d’une même institution. La principale variable touche à la capacité d’une équipe, dans la richesse d’un répertoire de ressources préventif et alternatif, à contenir ou non, tout ou partie de ces débordements. »

À New York, les frais de scolarité des étudiants en médecine passent de 220 000 dollars à zéro

| 20.08.2018


L'inscription à la prestigieuse école de médecine de l'université de New York (NYU) va devenir gratuite pour tous ses étudiants à compter de la prochaine année scolaire.
Les responsables de l'université ont annoncé la nouvelle aux étudiants de première année il y a quelques jours, alors que ceux-ci venaient récupérer leur blouse blanche lors d'une cérémonie annuelle. Jusqu'à présent, le programme coûtait plus de 220 000 dollars (192 000 euros environ) de frais de scolarité.

lundi 20 août 2018

Votre cerveau surveille votre environnement quatre fois par seconde




Crédits : HypnoArt / Pixabay

On supposait auparavant que les effets neuronaux de l’attention spatiale étaient continus au fil du temps. Une récente étude suggère pourtant une alternance de périodes de sensibilité perceptuelle accrue ou diminuée. Durant celles-ci, le cerveau évalue notre environnement, à la recherche d’éventuels points d’attention plus importants.

Le calvaire de l’électrohypersensibilité

Leur souffrance augmente à mesure que le territoire français est de mieux en mieux couvert en réseau téléphonique. Ils demandent l’instauration d’une « zone blanche » où vivre à l’abri des ondes.
Le Monde  |  Par 

ALINE BUREAU

A Vaulx-en-Velin, le pari de retraités pour « bien vieillir »

Dans la banlieue lyonnaise, des sexagénaires et plus ont décidé de monter une coopérative d’habitants destinée aux personnes vieillissantes.
Le Monde  |  Par 

Patrick Chrétien, ancien instituteur spécialisé, a emménagé dans son T2 il y a un an.
Patrick Chrétien, ancien instituteur spécialisé, a emménagé dans son T2 il y a un an. ANNA VILLECHENON / LE MONDE
Le soleil tape, baignant la pièce à vivre d’une lumière presque aveuglante, en cet après-midi d’été. Derrière la baie vitrée s’étalent les habitations de Vaulx-en-Velin, dans la banlieue est de Lyon (Rhône). En contrebas, les herbes folles ont pris possession du jardin. Dans la cuisine, tandis qu’il s’affaire à préparer le déjeuner, Patrick Chrétien ne tarit pas d’éloges sur son appartement, aboutissement d’un idéal de vie. « C’est fantastique, on a fait ce qu’on a voulu », s’enthousiasme-t-il, un large sourire barrant son visage. A 67 ans, cet ancien instituteur spécialisé a réalisé son souhait : celui de bien vieillir.
L’idée a germé il y a une petite dizaine d’années, lors d’une banale conversation avec deux amies, sur un sujet tout aussi banal. Elles racontaient les difficultés rencontrées avec leurs parents vieillissants, qui leur demandaient beaucoup. « On s’est dit qu’on n’allait pas emmerder nos enfants », se remémore M. Chrétien.

Sites de rencontre : comment fonctionne la hiérarchie de la «désirabilité» ?

Par Donovan Thiebaud — 
L'étude a déterminé que, pour les relations hétérosexuelles, les utilisateurs s'intéressaient à des personnes 25 % plus désirables qu'eux.
L'étude a déterminé que, pour les relations hétérosexuelles, les utilisateurs s'intéressaient à des personnes 25 % plus désirables qu'eux. Dessin Getty Images. Ikon Images

Les utilisateurs de sites de rencontre sont ambitieux. Ils ont tendance à contacter des personnes ayant un profil plus attractif que le leur. Et cette attitude peut s’avérer payante !

Tinder, Adopteunmec, Happn, Fruitz… En matière d’applications et sites de rencontre, les utilisateurs ont l’embarras du choix. De plus en plus de célibataires sautent le pas, sélectionnent leurs plus belles photos et se créent un profil pour pouvoir discuter, échanger (et plus si affinités) avec d’autres âmes solitaires. Mais comment font-ils leur choix ? A la vue de quel profil s’emparent-ils de leur plus belle plume pour laisser un message qui sera peut-être le début d’une belle histoire ?
logo
 
William Stanley Milligan (14 février 1955 – 12 décembre 2014), est la première personne dans l’histoire des États-Unis d’Amérique qu’un tribunal a jugé innocent de crimes graves en raison de troubles mentaux de l’accusé qui auraient provoqué une démultiplication de la personnalité.

En effet, Billy Milligan a été diagnostiqué comme réunissant jusqu’à 24 personnalités différentes en une même personne.
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Un cas unique de trouble dissociatif de l’identité

Né en 1955, William Stanley Milligan a inscrit son nom dans tous les manuels de psychiatrie. Le trouble dissociatif de l’identité(TDI ; ou trouble de la personnalité multiple) suppose qu’une personne est divisée en deux personnes au sein d’un même corps et ne peut parvenir à se mettre d’accord avec elle-même. Dans une certaine mesure, chaque personne souffre de ce trouble, mais les cas les plus extrêmes, bien sûr, sont ceux qui posent des problèmes psychiatriques complexes.
Billy Milligan ne se situe même pas dans ces cas extrêmes. À l’intérieur de lui-même, il rassemblait 24 personnes totalement distinctes les unes des autres.

Marthe Gautier, découvreuse de la Trisomie 21

Par Pierre Ropert   16.08.2018

L'Effet Matilda, c'est ce phénomène qui veut que les femmes de science ne bénéficient que très peu des retombées, et ce au profit des hommes. Au rang de ces dernières, Marthe Gautier, la découvreuse de la Trisomie 21
Le professeur Debré et Marthe Gautier, en 1971.
Le professeur Debré et Marthe Gautier, en 1971. Crédits :
Vu le contexte à l’époque de la découverte du chromosome surnuméraire, la part de Jérôme Lejeune dans celle-ci a peu de chance d’avoir été prépondérante, sauf à ne pas porter crédit à la formation des personnes, (ici Marthe Gautier), dans l’acquisition d’une expertise (ici la culture cellulaire), a fortiori quand associée à un séjour hors de France (ici aux USA). Le comité d’éthique de l’INSERM
En septembre 1953, après une brillante réussite à l’Internat des Hôpitaux de Paris, Marthe Gautier est nommée chef de clinique à l’hôpital Trousseau. Elle vient de passer une année à Harvard, où elle a appris la cardiologie infantile et a travaillé, en parallèle, dans un laboratoire de culture cellulaire.

Toxicomanies : «Tu veux pas un kit "roule ta paille" tant que tu es là ?»

Par Virginie Ballet, Envoyée spéciale à Baume-les-Dames (Doubs). Photos Raphaël Helle. Signatures. — 
Un toxicomane montre qu'il ne se shoote plus, à Baume-les-Dames.
Un toxicomane montre qu'il ne se shoote plus, à Baume-les-Dames. Photo Raphaël Helle. Signatures

La Franche-Comté et ses zones rurales sont fortement touchées par les addictions aux drogues. A bord de sa fourgonnette, l’association Aides contribue à sortir des toxicomanes de l’isolement. Arrêt à Baume-les-Dames.

Chaque semaine, c’est le même rituel : charger le camion, vérifier le matériel, penser à emporter des prospectus, à refermer le local du centre-ville… Pour être sûr de terminer les préparatifs à temps, Xavier Dreux, chargé de projet au sein de l’association Aides de Besançon (Doubs), fait sonner plusieurs réveils sur son portable. «Sinon, on se laisse vite dépasser»,plaisante-t-il. Comme chaque jeudi après-midi, le jeune homme a fort à faire : il est attendu à Baume-les-Dames, à une quarantaine de kilomètres de la préfecture du Doubs, pour aller à la rencontre d’usagers de stupéfiants.

Hyperconnexion : «J’étais connecté de 5 heures du matin à minuit»

Par Christophe Alix Gurvan Kristanadjaja et Rémy Descous-Cesari — 
GUY BIRENBAUM, JOURNALISTE
«J’étais connecté de 5 heures  du matin à minuit»

«Je n’ai jamais cru qu’on pouvait tomber malade parce que l’on passe trop de temps connecté sur Internet. En 2014, je l’étais de 5 heures du matin à minuit, avec les écrans, les réseaux sociaux, les notifications… plus le boulot, plus des périodes compliquées au travail, plus la violence intrinsèque aux réseaux sociaux, aux blogs… Pour moi, ça a commencé par des signes chimiques, mal au ventre, mal au dos, etc., jusqu’à une incapacité totale, un écroulement massif. Je n’arrivais même plus à décrocher quand des amis m’appelaient.
«J’ai été pris en main par un psychiatre et un psychanalyste que je vois toujours.