blogspot counter

Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

lundi 30 avril 2018

On a rencontré les médecins qui développent des thérapies en réalité virtuelle



Garance Renac   23 2018

Se lancer dans le game design quand on est psychiatre ou kinésithérapeute, c'est possible.

La réalité virtuelle n'est pas qu'une affaire de gamers. Dans le domaine médical, les expériences VR servent à soulager les peurs irrationnelles, les douleurs chroniques, les personnes en rééducation... Pour concevoir les simulations qui permettront d'aider leurs patients, les médecins n'ont d'autre choix que mettre la main à la pâte virtuelle : aux côtés de professionnels du développement en VR, les psychiatres se mettent à l'écriture de scénario, les kinésithérapeutes goûtent à la gamification et les dentistes découvrent le level design. Un mélange des disciplines qui emprunte tant à l'expérience qu'à l'imagination.

Arachnophobia, une simulation amateur « pas trop sérieuse » pour soigner sa peur des araignées à la maison. Image : capture d'écran

Lire la suite ...

Deux verres, bonjour les débats !

19/04/2018



  



La consommation d’alcool est encadrée dans tous les pays du monde, mais les recommandations officielles visant à protéger la santé des citoyens varient de manière substantielle d’un continent à l’autre, voire d’un pays à l’autre. Le consensus est qualitatif : consommer avec modération. Mais, d’un point de vue quantitatif, il y a quelques divergences géographiques.

Mon ado est en psychothérapie

Par Marie-Pier Verner     26 avril 2018 



Dans cette étape de transition qui peut se pointer le bout du nez déjà vers l’âge de 10 ans, presque tous les adolescents feront face à des périodes de questionnements, de doutes et d’essais-erreurs nécessaires. - Marie-Pier Verner
L'adolescence est, comme plusieurs d'entre nous avons pu l'expérimenter de près ou de loin, une période pouvant s'avérer ébranlante pour de nombreux ados et leur famille. En effet, le passage de l'enfance à l'âge adulte apporte avec lui un grand nombre de changements notamment sur le plan physique, mais également de nature psychologique.

Dans cette étape de transition qui peut se pointer le bout du nez déjà vers l'âge de 10 ans, presque tous les adolescents feront face à des périodes de questionnements, de doutes et d'essais-erreurs nécessaires, mais qui peuvent en contrepartie mener à la perte des repères de l'enfance et au développement d'un état de malaise ou de détresse psychologique. Dans ce passage où l'individu se construit, apprend à faire des choix cohérents avec sa personnalité et à mettre en place les bases de ce que constituera son futur, il n'est pas toujours facile en tant que parent d'accompagner celui ou celle qui était encore il y a si peu de temps « sous nos jupes ».

Les liens du sang

LES PIEDS SUR TERRE par Sonia Kronlund
13/04/2018
28 MIN


Mère et fille fusionnelles, Sophie, trente-huit ans et Manon, dix-neuf ans, découvrent contre toute attente, il y a dix ans, qu'elles n'ont aucun lien biologique. A l'origine de cette méprise, un échange de nourrissons à la maternité.

Manon bébé
Manon bébé Crédits : Jérôme Sandlarz

C'est l'histoire d'une jeune fille un peu plus mate de peau que ses parents, qui entend d'abord le bruit de la rumeur, jusqu'à la calomnie. C'est aussi l'histoire de ce qui se transmet à la naissance, par les liens du sang, et de ce qui passe par les liens du cœur. Sophie et Manon, telle mère, telle fille, comme ces couples qui finissent par se ressembler, ont les mêmes expressions, les mêmes intonations.
On nous a annoncé que le père de Manon n’était pas son père, mais parce que je n’étais pas la mère non plus. Après, je n'ai jamais cherché à me faire une place dans la vie de ma fille biologique. C’est douloureux mais elle a une maman, qui l’a élevée et qu’elle considère comme maman. Sophie

Sophie et Manon

La mélancolie est une maladie qui permet de voir les choses comme elles sont

UNIVERSITÉ DE NANTES


04.07.2017

Le deuil, la révolte, la quête de sens, l'oeuvre poétique de Gérard de Nerval a été fortement marquée par tous ces thèmes qui ont façonné son itinéraire littéraire. Ses poèmes exercent une fascination qui tient de la magie, avec leurs parfums secrets.
Gérard de Nerval et la mélancolie
Gérard de Nerval et la mélancolie Crédits : Jaroslav Kocian - Getty
Nerval et la quête de l'étoile : des Chimères à Aurélia.

Faut-il instaurer un droit au sommeil ?

DU GRAIN À MOUDRE par Emilie Chaudet
25/04/2018
38 MIN


Obésité, stress, hypertension, diabète… Le manque de sommeil a des conséquences nocives pour notre corps et notre cerveau et pourtant, les français dorment entre 1h et 1h30 de moins qu’il y a 40 ans. Le sommeil est-il en voie de disparition ? Comment restaurer un sommeil de qualité ?

Faut-il généraliser la sieste au travail ?
Faut-il généraliser la sieste au travail ? Crédits : NICOLAS ASFOURI - AFP

Le monde moderne a enfermé les hommes dans les bureaux des usines. Entre l’asphalte des routes et le ronronnement désordonné des machines, comme dans une prison hostile et assourdissante de laquelle il faudrait tôt ou tard s’évader.
Il y a tout dans ces lignes du petit livre d’Adriano Olivetti intitulé « On rêve du silence » L’entrepreneur italien qui dans les années 60 essaie de penser l’usine comme un espace de travail autant que de détente. C’est un bon point de départ pour penser notre relation au travail, et au sommeil, plus de 50 ans après la parution de ce texte.  
Car c’est bien cela que pointe différents chercheurs et médecins dans quelques récentes tribunes parues dans la presse. Nous ne dormons pas assez.  Le travail, l’école, le bruit, l’omniprésence des écrans, et les injonctions incessantes à l’activité permanente nous en empêchent. Résultat, il y a un mois, l’institut national du sommeil et de la vigilance a publié une enquête selon laquelle nous dormons entre une heure et une heure et demie de moins qu’il y a quarante ans. 
Un sujet trop peu abordé dans l’espace de l’entreprise, et dont la politique ne s’empare pas assez selon les spécialistes du sujet. Et pourtant il y a dans la question du manque de sommeil, le germe à toute sorte d’inégalité, lieu de vie, travail, santé. 
"Faut il instaurer un droit au sommeil ?"
En France, on ne met pas du tout d’argent sur la prévention. On préfère guérir les malades plutôt que d’empêcher les gens de tomber malades. Aujourd’hui c’est en train de changer, on va davantage prendre en compte la prévention sur l’alimentation, le sommeil et l’activité physique. Pascale Hebel

Dans la peau d’un patient atteint de la maladie de Crohn

Avec l’appli mobile du projet « In Their Shoes », les soignants s’immergent dans le quotidien des personnes souffrant de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin. « Le Monde » a tenté l’expérience.

LE MONDE  | Par 

Olivier Bonhomme

« Vous avez dix minutes pour aller aux toilettes », ce message est envoyé à de nombreuses reprises. C’est l’une des 70 notifications que va m’envoyer l’application du projet « In Their Shoes », qui consiste à se mettre durant trente-six heures dans la peau d’un patient souffrant de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI). Pour percevoir ce que ressentent ces patients, j’ai fait cette expérience. Tout comme 23 personnes de l’équipe de gastro-entérologie de l’hôpital Saint-Antoine à Paris (AP-HP), infirmiers, médecins, internes, aides-soignants, soit environ la moitié du service.

Lorsque ce message est arrivé, j’étais dans le métro, une autre fois, dans la rue. Pas simple de trouver des toilettes dans le métro, et je n’ai pas trouvé de café… bref, je n’ai pas eu le temps. Je reçois une notification : « Raté ! » en rouge. Et des messages qui sont de vrais témoignages de patients : « J’étais chez des amis, j’ai eu une crampe, je n’ai pas eu le temps d’arriver aux toilettes, mon pantalon était taché. Je suis rentré, très contrarié », ou « J’étais coincée dans les embouteillages, j’étais en pleurs »… C’est l’un des enjeux principaux : « Où pensez-vous aller en cas de poussée de la maladie ? Connaissez-vous l’emplacement des toilettes ? » Lorsque le défi est lancé, il faut envoyer une photo de la porte des toilettes pour être sûr qu’on ne triche pas.

Comment maintenir dans l’emploi les personnes malades ou handicapées ?

Lors des Assises du maintien dans l’emploi, le 24 avril, des pistes ont été évoquées pour éviter la désinsertion professionnelle des salariés porteurs d’une affection ou d’un handicap.

LE MONDE  | Par 


« Selon la Caisse nationale de l’assurance-maladie des travailleurs salariés, 40 % des salariés en arrêt de travail depuis plus de trois mois en raison de troubles musculo-squelettiques ne reprendront pas leur travail. »
« Selon la Caisse nationale de l’assurance-maladie des travailleurs salariés, 40 % des salariés en arrêt de travail depuis plus de trois mois en raison de troubles musculo-squelettiques ne reprendront pas leur travail. » Alain Le Bot / Photononstop


En France, 5 à 10 millions de salariés sont menacés de désinsertion professionnelle du fait de leur maladie ou de leur handicap. Un sujet au cœur des Assises du maintien dans l’emploi, qui se sont tenues le 24 avril à l’initiative de la Fédération régionale des services de santé au travail d’Ile-de-France.

S’étant vu confier une mission par le gouvernement pour sécuriser l’emploi des personnes handicapées et de leurs aidants, la présidente du Conseil national consultatif des personnes handicapées (CNCPH), Dominique Gillot, a présenté ses axes de travail lors de la conférence d’ouverture de cet événement. « Il faut identifier les points de rupture dans le parcours professionnel », a martelé l’ex-secrétaire d’Etat aux personnes âgées, rappelant que « dans 90 % des cas », un salarié déclaré inapte à reprendre son poste par le médecin du travail se verra licencié.

Un viticulteur se suicide devant les huissiers venus saisir ses eaux-de-vie

21/04/2018

Résultat de recherche d'images pour "Un viticulteur se suicide devant les huissiers venus saisir ses eaux-de-vie"

En Charente, un viticulteur de 71 ans s'est suicidé devant les huissiers, venus saisir pour la seconde fois sa production estimée à quelque 3 millions d'euros.

Lire la suite ...


L’hécatombe des fous

 

L’hécatombe des fous

Camille Claudel compte parmi les quelques 45 000 malades mentaux morts de faim dans l’anonymat des hôpitaux psychiatriques français sous l'Occupation. Une histoire exhumée par Élise Rouard dans un film aussi troublant qu’utile au devoir de mémoire.
Face à une actualité toujours changeante qui oblige à surfer sur l’écume d’une information en perpétuel état d’urgence, il est plutôt rare qu’une journaliste prenne à rebours cet appétit vorace de l’Open 24/7 en revenant sur un passé oublié de l’histoire de France.
C’est ce que fait Élise Rouard en allant exhumer l’une des pages les plus sombres de notre Histoire avec son film L’hécatombe des fous. Celle de la famine dans les hôpitaux psychiatriques français sous l’Occupation qui emporta près de 45 000 malades mentaux derrière les murs de nos HP. Morts de faim et de froid. Ont-ils été exterminés par le régime de Vichy qui aurait fait siens les préceptes eugénistes d’un Alexis Carrel ? Les psychiatres ont-ils été complices de ce « génocide des fous » ?
Pavillon des femmes de l’hôpital psychiatrique de Maison Blanche
Autant de questions que la journaliste n’élude pas, dans un documentaire exceptionnel, tant par la pugnacité méthodique de l’enquête, que par la dimension humaine des témoignages rapportés. Élise Rouard est parvenue, en effet, à retrouver des personnes encore vivantes, témoins de cette histoire dont on a trop souvent détourné le regard, comme un passé honteux qu’on pensait pouvoir mettre au seul passif des régimes totalitaires. Certes, « l’extermination douce » dont fut victime les malades mentaux sous le régime de Vichy, n’est pas comparable, en termes de chiffres, aux 200 000 malades mentaux exterminés par le régime nazi durant la guerre, mais elle participe d’une même logique aussi impitoyable que symptomatique de l’esprit d’eugénisme qui anima l’entre-deux guerre.

On a découvert les neurones de l'amour parental

ar Donovan Thiebaud — 

Du moins, chez la souris.
Du moins, chez la souris. Photo Reuters


Quels mécanismes neuronaux se développent dans notre cerveau lorsque l’on a un enfant ? Une équipe de chercheurs a percé le mystère chez la souris.

Les parents le savent : avoir un enfant est un bouleversement dans une vie, qui implique de changer en profondeur ses comportements. Une équipe de chercheurs de l’institut médical Howard-Hughes aux Etats-Unis a voulu comprendre ces changements et s’est intéressé aux mécanismes neuronaux à l’origine du comportement parental chez la souris. «Pour la première fois, nous avons réussi à disséquer un comportement social très complexe avec une grande précision», se réjouit Catherine Dulac, auteure principale de l’étude et professeur à Harvard. Les résultats de son équipe, publiés dans la revue scientifique Nature, sont d’autant plus intéressants que les neurones impliqués dans ces mécanismes sont aussi présents chez l’homme. Ils pourraient ainsi à terme permettre de venir en aide à de jeunes parents ayant des difficultés émotionnelles vis-à-vis de leurs bébés.

Converser avec François Jullien

LA CONVERSATION SCIENTIFIQUE par Etienne Klein
21/04/2018
59 MIN

François Jullien poursuit sa réflexion sur l’écart et la différence dans "Si près, tout autre – De l’écart et de la rencontre" (Grasset), tandis que les éditions de l’Herne font paraître un volumineux Cahier Jullien.
François Jullien est un philosophe, un helléniste et un sinologue. Un homme qui brouille inlassablement les lignes de démarcation, qui travaille surtout entre, entre telle discipline et telle autre. On pourrait dire qu’il fait de la balançoire entre des pôles qui entretiennent en général d’intenses relations d’indifférence, ce qui lui permet de déjouer la conjuration des habitudes de penser. 
Au fil de ses nombreux essais, François Jullien est devenu celui qui sait le mieux dire ce par quoi se distinguent l’écart et la différence. Les deux notions se recouvrent, au sens où elles marquent toujours une séparation, mais, explique-t-il, elles ne le font pas de la même façon : la différence agit sous l’angle de la distinction – elle dit : ceci n’est pas la même chose que cela -, tandis que l’écart agit sous l’angle de la distance – il note que ces deux entités n’occupent pas la même position au sein de l’espace général -. 
Cette nuance est capitale en ce qu’elle fonde une nouvelle façon de considérer l’acte de penser.
François Jullien poursuit sa réflexion sur l’écart et la différence dans Si près, tout autre – De l’écart et de la rencontre (Grasset). 

Des rapports supposés entre radicalisme et maladie mentale

logolcwp
PAR PIERRE-FRANÇOIS GODET, PSYCHIATRE   30 AVRIL 2018

Chef de pôle au centre hospitalier de Saint-Cyr-au-Mont-d’Or et membre du bureau national du Syndicat des psychiatres des hôpitaux (SPH), Pierre-François Godet explique dans le texte ci-dessous les rapports entre radicalisme djihadiste et maladie mentale.

La question des troubles psychiatriques supposés des personnes radicalisées ou des terroristes djihadistes est bien présente à l’esprit des autorités et on l’a même entendue dans la bouche des plus hautes personnalités de l’État [lire ici].
La première question est de savoir si la maladie mentale prédispose au radicalisme djihadiste. J’entends ici par maladie mentale la pathologie mentale relevant d’une prise en charge psychiatrique. Et puisque le registre convoqué par ce débat est celui de la dangerosité, nous parlons d’une prise en charge psychiatrique – au moins initiale – en service de psychiatrie.
Il faut tout d’abord savoir que le fonctionnement psychotique consiste à se défendre contre la réalité, car la fragilité personnelle du psychotique l’expose à des vécus d’effondrement dans sa rencontre avec le monde et avec les objets qui le composent. Les modes de défense du sujet psychotique sont divers, et pour la plupart inaperçus à un observateur non averti. Le mécanisme de protection de base du psychotique, c’est l’identification : le sujet psychotique s’attribue imaginairement des qualités de l’objet et se transforme, totalement ou partiellement, sur le modèle de celui-ci.

Santé: L'accès aux soins des malades de santé mentale au menu de profondes réflexions à Bouaké

LINFODROME
23/04/2018

Santé: L'accès aux soins des malades de santé mentale au menu de profondes réflexions à Bouaké
Les experts partageant leurs expériences sur l'accès aux soins des malades de la santé mentale à Bouaké

" L'accès aux soins de santé mentale de première ligne en Côte d'Ivoire". C'est autour de ce thème que s'est ouvert hier lundi 23 avril 2018, à la salle de conférence du Centre Hospitalier Universitaire de Bouaké, les premières journées scientifiques de santé mentale communautaire. A l'initiative de l'université Alassane Ouattara de Bouaké, en collaboration avec le Programme National de Santé Mentale (PNSM), ces journées qui réunissent plusieurs experts nationaux et internationaux spécialistes et praticiens en psychiatrie, ont pour objectif de faire comprendre les enjeux de l'intégration des soins de santé mentale de première ligne dans le système de soins en Côte d'Ivoire. Le Professeur Koné Drissa, président du comité scientifique de ces premières journées a situé le contexte. « Il s'agit d'apporter des soins de santé mentale au sein de la communauté. Mais, la grande question c'est comment y parvenir ? 

Lire la suite ...

L’Etat se sert-il des hôpitaux psychiatriques pour enfermer des fichés S : l’exemple de la Sarthe


 26 Avr 18 


Un service psychiatrique de la Sarthe soigne des fichés S, hospitalisés sur demande de l'Etat. La sortie de l'un d'entre eux sur avis médical aurait contrarié le préfet. Dilemme.


Un service psychiatrique de la Sarthe soigne des fichés S, hospitalisés sur demande de l'Etat. La sortie de l'un d'entre eux sur avis médical aurait contrarié le préfet. Dilemme.


L’établissement public de santé mentale de la Sarthe est situé à Allonnes, près du Mans. (©Les Nouvelles de Sablé / Fabienne Ausserre.)

Des individus fichés S, donc considérés comme potentiellement dangereux pour la sécurité de l’Etat, sont hospitalisés sur sa demande dans l’établissement public de santé mentale (EPSM) de la Sarthe à Allonnes, près du Mans.
L’un d’entre eux, interné depuis 3 ans, est sorti sur avis médical. Ceci aurait contrarié le préfet Nicolas Quillet, affirme le directeur de l’hôpital, Vincent Thomas. Il précise qu’un médecin a jugé son état « stabilisé. » De son côté, Vincent Thomas a interdit à cet ancien patient l’accès au site, estimant que ses activités de dealer doivent être tenues à distance.

La vie privée serait-elle une parenthèse dans l’histoire de l’humanité ?

A l’ère du big data, nos données sont de moins en moins privées. A défaut de laisser une trace dans l’Histoire, nous semons des éléments de notre vie sur la Toile, utilisés à des fins publicitaires mais aussi politiques.

LE MONDE  | Par 

« La ville moderne créa l’anonymat : perdu dans la foule urbaine, il devenait plus facile d’échapper au contrôle des mœurs ».
« La ville moderne créa l’anonymat : perdu dans la foule urbaine, il devenait plus facile d’échapper au contrôle des mœurs ». LAURENT BAZART

Jadis, dans les tribus et les villages, la vie privée n’existait pas. Pendant des millénaires, les humains vécurent les uns sur les autres de la naissance à la mort, tout le monde savait tout sur tout le monde. Le concept de vie privée s’est affirmé à la faveur des grands exodes ruraux provoqués par la révolution industrielle. La ville moderne créa l’anonymat : perdu dans la foule urbaine, il devenait plus facile d’échapper au contrôle des mœurs – et au châtiment quand on violait la loi.

Or, depuis quelques années, sous l’effet des réseaux informatiques, la sphère privée s’amenuise, ses frontières s’effacent. Beaucoup de citoyens déplorent cette intrusion des multinationales et des administrations sécuritaires dans leur existence. Pour autant, ils ne renoncent pas à leur carte de crédit, leur smartphone, leurs recherches sur Google révélant leur vie intime, leurs photos sur les sites de rencontres géolocalisées, leurs balises GPS, leurs caméras de surveillance pour protéger leurs magasins, maisons de campagne, bébés, ou parents séniles…

samedi 28 avril 2018

Attention, détournements de féminismes

Par Martine Storti, essayiste, militante féministe — 

Se dire féministe ne signifie pas toujours œuvrer pour l’égalité. Comme le féminisme «intégral» qui ramène les femmes à leur statut de mère.

Il fut un temps où l’on entendait souvent «je ne suis pas féministe, mais…». Les temps changent. Le mot «féminisme», voué aux gémonies il y a encore quelques années, est devenu très mode. Tellement d’ailleurs qu’il recouvre désormais des prises de positions et des conceptions totalement opposées. Ainsi, pour ne prendre que quelques exemples, se qualifient de féministes aussi bien des personnes qui critiquent le port du voile ou du burkini que celles qui le défendent ; ou bien celles qui luttent contre le harcèlement et celles qui voient dans la «liberté d’importuner» une «condition indispensable à la liberté sexuelle» ; ou encore celles qui identifient universalisme et racisme comme celles qui rabattent l’émancipation des femmes sur l’identité nationale. Que les féministes ne soient pas d’accord entre elles n’est pas gênant. C’est même plutôt un signe de santé dont il faut se réjouir. Mais ne s’agit-il toujours que de désaccords, de divergences, voire d’une extension du domaine du féminisme ? Ou bien d’entreprises de brouillages, de détournement et de captation d’un mot, l’antiféminisme, voire d’ante-féminisme qui se déguisent en féminisme ?