Pour décider que quelque chose est « normal », nous prendrions en compte ce qui nous semble être le plus fréquent et idéal. Cette perception variant aussi en fonction du caractère extrême de ce à quoi nous avons été exposés auparavant...
Le Monde | Par Sylvie Chokron (Directrice de recherches au CNRS, Laboratoire de psychologie de la perception, université Paris-Descartes et Fondation ophtalmologique Rothschild)
Carte blanche. Un président se veut « normal », alors que l’autre pense être un « génie stable ». Est-ce normal ? Comment répondre à cette question ? On pourrait penser que ce qui nous paraît normal correspond à ce que l’on observe le plus fréquemment. Dans ce cas, quel que soit le domaine, il nous suffirait de faire un rapide calcul statistique pour savoir ce qui est normal. Mais Adam Bear et ses collaborateurs de l’université de Yale ont récemment démontré dans une série d’expériences que le jugement de normalité va au-delà d’un simple jugement de familiarité. Pour décider que quelque chose est normal, nous prendrions en compte non seulement ce qui nous semble être le plus fréquent, mais également ce qui nous semble être idéal.