Pour baisser le coût des traitements, il faut alléger la bureaucratie des essais cliniques devenue trop complexe, explique Jean-David Zeitoun, médecin et consultant pour les industriels, dans une tribune au « Monde ».
LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | | Par Jean-David Zeitoun (Médecin)
Tribune. Le prix des médicaments semble être devenu un sujet perpétuel. Un article sur l’accès aux immunothérapies dans le cancer le rappelait récemment dans ces colonnes (supplément « Science & médecine » du 29 novembre). En réponse aux inquiétudes suscitées, beaucoup de commentaires ont plaidé à juste titre pour un renforcement du cadre méthodologique permettant de proportionner le prix des médicaments à leur valeur médicale. Une façon de dire aux industriels que nous sommes prêts à payer plus pour avoir plus, mais pas n’importe comment.
On a aussi évoqué la création de nouvelles règles de paiement pour les futures thérapies géniques ou cellulaires, dont le prix facial sera extrêmement élevé mais qui ne seront administrées qu’une fois par vie. Toutes ces réflexions sont nécessaires mais interviennent en aval du processus de R&D, lorsque des sommes considérables ont déjà été investies. A ce stade, chacun sait que les industriels cherchent à sécuriser leur rentabilité – qu’il est loisible à chacun de trouver excessive –, ce qui passe par un prix élevé. D’une certaine façon, on arrive trop tard.