Dans un livre important, la philosophe Elsa Dorlin retrace la violence que les opprimés ont déployé face à leurs oppresseurs, depuis la résistance des esclaves de Saint-Domingue jusqu'aux arts martiaux pratiqués par les féministes britanniques.
Tout récemment le quotidien Ouest-France nous apprenait que le 25 novembre, à l’occasion de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, elles étaient une quarantaine à se rassembler dans un dojo de Plougoumelen, en Bretagne, pour participer à un stage de krav maga. De fait, cette technique de combat permet d’acquérir quelques gestes utiles si l’on veut prendre au sérieux, et à la lettre, le mot d’ordre « balance ton porc » : il s’agit de bien placer son genou pour que celui du monsieur touche terre… L’objectif est évidemment d’apprendre à se battre mais aussi, et surtout, de désapprendre à ne pas se battre. De se forger une autre conscience de soi, et de s’inscrire dans la longue lignée de ces corps longtemps habitués à être des proies, qui soudain se cabrent et contre-attaquent.