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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 30 novembre 2017

À la rencontre de Mardi Noir, la psychanalyste qui s’affranchit du divan sur YouTube

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Corentin Durand 26-11-17

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Emmanuelle Laurent invite YouTube à une grande expérience analytique. Cette vidéaste au talent certain a conquis Internet grâce à un format singulier et une démarche que certains qualifient de thérapeutique. Loin du divan, loin de la vulgarisation, sa chaîne Mardi Noir montre la voie d'une nouvelle psychanalyse.

Il y a deux ans, sur le modèle des « get ready with me  » des Youtubeuses beauté, Emmanuelle Laurent lance sa chaîne Mardi Noir, avec un premier « PTLF ». Un acronyme bien connu de ses abonnés, une injonction à l’analyse couplée à un brin de maquillage, un modèle inédit que la vidéaste appelle alors Psychanalyse-toi la face !

Après des études de psychologie clinique et d’« analyse personnelle depuis trop longtemps  » comme elle l’écrit, cette ancienne étudiante de Paris 7 avait sa place toute trouvée près du divan, tenant la discussion à une patientèle fidèle.
Mais quelque chose la bloque, selon son propre aveu. Manu, comme l’appelle ses abonnés, ne veut pas être psy, et pourtant, sa discipline la passionne jusqu’au débordement. Elle nous raconte : « Être ou ne pas être au cabinet : chez moi, c’est bloqué. Je ne sais pas s’il s’agit d’un blocage qui finira par de se déverrouiller. Peut-être que je ne serai jamais psy. » Elle concède : « Là, mon désir n’est pas d’être psy de cette manière. »

« PSYCHANALYSE-TOI LA FACE ! »

Exit le cabinet, sa pendule au lourd tic-tac, sa bibliothèque lourde et son sacro-saint divan ; au lieu de l’attirail dont la tradition remonte à Freud, Emmanuelle Laurent a choisi une caméra qu’elle place en face de ses yeux, couplée à une trousse de maquillage plutôt épaisse et une gouaille intarissable sur les concepts analytiques qu’elle chérit.

mercredi 29 novembre 2017

Pour un regard neuf de la psychanalyse sur le genre et les parentalités


Pour un regard neuf de la psychanalyse sur le genre et les parentalités

« La question du genre et de la parentalité a bouleversé notre société en profondeur. Le carcan de plusieurs millénaires de patriarcat monothéiste a cédé – non seulement dans les lois, mais dans les manières de vivre et de respirer enfin. Les positions de ‘père’ et de ‘mère’ ne sont pas liées au sexe anatomique, mais à des fonctions. Une mère console de son propre ravage. Un père est ce personnage douteux qui punit, que l’on voue aux gémonies, mais que l’on en aime pas moins à mort. Le seul critère de ces fonctions est l’amour, qu’un homme ou une femme veulent donner, et les familles patriarcales normopathes en sont souvent bien dépourvues, ultra pathogènes qu’elles sont.


Laurence Dubois, L’asile de Hanwell. Un modèle utopique dans l’histoire de la psychiatrie anglaise ?

Alexandre Klein 26 novembre 2017

L'asile de Hanwell

PRÉSENTATION DE L'ÉDITEUR


À partir d’une étude approfondie des archives de l’asile de Hanwell, établissement emblématique de la réforme des soins prodigués aux individus souffrant de troubles mentaux dans l’Angleterre de la première moitié du XIXe siècle, cet ouvrage se propose d’explorer la vie quotidienne au sein d’un asile victorien. Loin de l’image empreinte de folklore gothique à laquelle ce type d’institution est traditionnellement associé, il met en relief le caractère utopique de ce qui restera une parenthèse éclairée dans l’histoire de la psychiatrie.

Argent et psychanalyse

Entendez-vous l'éco ? par Maylis Besserie

27/11/2017


Comment la psychanalyse nous éclaire-t-elle sur notre relation à l'argent, quelles sont ses fonctions symbolique et comment ces analyses peuvent nous permettre d'enrichir la science économique ? Telles sont les questions qui nous occuperont pour ce premier volet de l'économie sur le divan.

Lorsque Freud nous plonge dans l'argent...
Lorsque Freud nous plonge dans l'argent... Crédits : FILES PLANET NEWS - AFP

C’est une nouvelle semaine qui commence et avec elle, une nouvelle série consacrée à “l’économie sur le divan”.

mardi 28 novembre 2017

Deux médecins pour 300 résidents, six minutes par repas, des signes de « maltraitance institutionnelle » en EHPAD dénoncée par FO

Marie Foult
| 28.11.2017


Plusieurs centaines de délégués et d'adhérents de la branche service publics et santé du syndicat Force Ouvrière (FO) sont réunis ce mardi à Paris pour une conférence nationale de défense des établissements d'hébergement pour les personnes âgées dépendantes (EHPAD).
Au cours de cette journée, les syndicalistes entendent « débattre et trouver des issues » à la situation des établissements en manque chronique de personnels, une position précaire aggravée selon eux par la réforme de leur tarification, sur laquelle la FHF a récemment tiré la sonnette d'alarme.

La légiste qui autopsie les homicides conjugaux

Psychiatre et médecin légiste au CHU de Poitiers, Alexia Delbreil est la première praticienne a avoir mené une vaste étude sur les femmes tuées par leur compagnon.

M le magazine du Monde | Par 

Alexia Delbreil est psychiatre et médecin légiste au CHU de Poitiers.
Alexia Delbreil est psychiatre et médecin légiste au CHU de Poitiers. CLAUDE PAUQUEY / AGENCE VU POUR M LE MAGAZINE DU MONDE

Lauren Marszan est la dernière qu’elle a eue sous son scalpel, il y a deux mois. Tuée par son mari, dans la nuit du 20 au 21 septembre dans le village de Marnay (Vienne). Les deux petites filles du couple dormaient dans la pièce d’à côté, à l’étage de leur pavillon à la façade de bois.

Deux jours plus tard, Alexia Delbreil, médecin légiste et psychiatre au CHU de Poitiers, a réalisé l’autopsie de la jeune femme de 24 ans. « Décès par strangulation ». Les photos du corps de Lauren et les particularités de son meurtre ont ensuite rejoint le lourd dossier « homicides conjugaux » de son ordinateur.

Dix-huit mois avec sursis pour le professeur qui entretenait une liaison avec une collégienne

Le tribunal correctionnel de Fontainebleau a déclaré cet homme de 31 ans coupable d’atteinte sexuelle sur mineur de moins de 15 ans. Il encourait jusqu’à dix ans de prison.

LE MONDE  | Par 

Les actualités judiciaire et politique se sont télescopées lundi 27 novembre dans la salle d’audience numéro un du palais de justice de Fontainebleau (Seine-et-Marne). Sur le banc de gauche, une adolescente de 14 ans, Dr. Martens montantes aux pieds, sucette à la bouche, acné légère, queue-de-cheval blonde : Emilie (le prénom a été modifié). Sur le banc de droite, un professeur de mathématiques âgé de 31 ans, allure de gendre idéal, rasé de près, pull gris sur chemise blanche : Léo T.


L’enseignant comparaissait pour « atteinte sexuelle sur mineur de moins de 15 ans » envers celle qui était son élève de 4e l’an passé dans un collège de Champagne-sur-Seine, à quelques kilomètres de là. En plein débat sur l’âge minimum du consentement à un acte sexuel, notion encore inexistante dans le droit français, mais que le gouvernement souhaite instaurer en 2018 et fixer entre 13 et 15 ans, cette affaire avait des airs de cas d’école.

Rennes: Quatrième semaine de grève à l’hôpital psychiatrique Guillaume Régnier

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J.G. avec AFP  27/11/17

Le syndicat Sud Santé Sociaux proteste contre «la dégradation des conditions de travail » du personnel et « des conditions d’accueil des patients»…

Le personnel de Guillaume Régnier réclame depuis plusieurs années des moyens à sa direction, comme ici en novembre 2015.
Le personnel de Guillaume Régnier réclame 
depuis plusieurs années des moyens à sa 
direction, comme ici en novembre 2015. 
— J. Gicquel / APEI / 20 Minutes

La mobilisation ne faiblit au centre hospitalier Guillaume Régnier à Rennes. A l’appel du syndicat Sud Santé Sociaux de l’hôpital, spécialisé en psychiatrie, les grévistes ont entamé ce lundi leur quatrième semaine de mobilisation. Depuis le 7 novembre, ils se relaient jour et nuit sous une tente dressée devant l’accueil de l’établissement, pour dénoncer une « situation inacceptable » à leurs yeux.


UN DÉPUTÉ À L’HÔPITAL PSYCHIATRIQUE

Fakir. Journal fâché avec tout le monde. Ou presque.
PAR FRANÇOIS RUFFIN 28/11/2017

« Quand je reviendrai comme député, je passerai une journée dedans, et je rendrai compte de ce que j’y ai vu. »

C’était une promesse de campagne.
Pas proclamée du haut d’une estrade, non, plutôt marmonnée en mordillant une merguez, aux quelques soignants qui m’entouraient. Eux distribuaient des tracts sur le rond-point devant l’hôpital Philippe Pinel, protestant contre le « massacre de la psychiatrie ». Comme promis, voilà ma première enquête de député-reporter.

Internements psychiatriques «J’étais rentré libre, j’aurais dû en sortir libre»

— 28 novembre 2017

Le nouveau documentaire de Raymond Depardon, «12 Jours», sort ce mercredi sur fond d’augmentation des hospitalisations forcées en France. Le symptôme d’un inquiétant virage sécuritaire dans le monde de la santé.


« Il faut une conférence de consensus sur la garde alternée »

Le psychiatre Serge Hefez revient sur la proposition de loi qui est à l’ordre du jour de l’Assemblée, jeudi 30 novembre.

LE MONDE  | Par 

Psychiatre et psychanalyste, Serge Hefez est responsable de l’unité de thérapie familiale dans le service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris.

Un texte qui doit être débattu jeudi 30 novembre à l’Assemblée nationale propose de fixer la résidence des enfants en cas de séparation au domicile des deux parents, le temps de garde étant fixé par accord entre eux ou par le juge. Vous semble-t-il aller dans le bon sens ?

Sur le plan symbolique, oui. Cela veut dire que le père et la mère ont la même importance, la même autorité, que l’enfant n’appartient pas à l’un de ses deux parents. Il faut comprendre que la garde alternée, ce n’est pas forcément 50 % du temps chez l’un, 50 % chez l’autre. Les parents sont libres de s’organiser comme ils le souhaitent, en fonction des besoins de l’enfant. Mais le fait que cela soit la première alternative proposée en cas de séparation les amènera forcément à réfléchir et à se positionner à partir de ce principe.

Eva Illouz, sociologue de l’amour

L’étude des sites de rencontres ou des peines de cœur conduit cette chercheuse à redessiner les contours de l’individualisme contemporain, creusant la notion de « capitalisme émotionnel ».

LE MONDE IDEES |  | Par 

La sociologue Eva Illouz.
La sociologue Eva Illouz. OLIVIER BALEZ


Pourquoi l’amour fait mal : c’est par ce livre paru en 2012 (Seuil) que le public français a découvert Eva ­Illouz. Le titre était intrigant. Il sentait la psychologie mièvre tout en annonçant un ouvrage sérieux de sociologie. En effet, la thèse était forte : l’amour est le noyau et le vecteur historique de la modernité occidentale, ce qui explique pourquoi les relations entre hommes et femmes et la sexualité ne sont pas du tout des anecdotes sociétales.

La démarche était surprenante : observer une expérience quand elle ne marche pas (la souffrance amoureuse) ou, comme Eva Illouz le fait dans d’autres livres, quand elle marche beaucoup trop (l’« Oprah Winfrey Show » qui a lancé, dans les années 1990, la vogue de la téléréalité intime ; plus récemment, le succès planétaire du roman sentimental sado-maso Cinquante nuances de Grey…). L’analyse était éclairante : l’amour courtois fut héroïque, les douleurs de l’amour romantique, nobles, mais nos peines de cœur sont vécues comme des pathologies qu’il nous incombe de soigner, de même qu’un échec professionnel laisse soupçonner des faiblesses psychiques que nous confions à des coachs.

TV – « Pourquoi nous détestent-ils, nous les pauvres ? »

Notre choix du soir. Après les fractures identitaires, cette série soucieuse de déconstruire les préjugés, s’attaque aux fractures sociétales (sur Planète+ à 20 h 55).

LE MONDE  | Par 

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Il y a un an, avec le comédien et réalisateur Lucien Jean-Baptiste et l’humoriste Amelle Chahbi, Alexandre Amiel, sous la double casquette d’auteur et de producteur, proposait Pourquoi nous détestent-ils, nous les Arabes, les Juifs, les Noirs. Dans ce triptyque documentaire original, il entendait déconstruire les préjugés religieux et culturels qui alimentent les discours de haine et de rejet.

Fort du succès public (plus de 10 millions de vues sur Internet) et critique, le patron de la société de production Caméra Subjective a décidé de poursuivre son combat en s’attaquant cette fois aux discriminations faites aux pauvres, aux homosexuels et aux femmes.


Pourquoi aimer c’est avoir mal ?

 


Au 1er siècle avant Jésus-Christ, un poète latin – disciple du philosophe Epicure – s’en prend avec violence à la passion. Aimer, dit-il, relève d’une forme de folie «car dans l'ivresse même de la possession l'ardeur amoureuse flotte incertaine et se trompe».
Le poète se nomme Lucrèce. La seule «biographie» qui nous soit parvenue de lui tient en trois lignes. Elles sont du moine Jérôme (347-420) : «Jeté dans la folie par un philtre d’amour, après avoir écrit quelques livres dans les intervalles de sa folie […], il se tua de sa propre main à l’âge de 43 ans.» Quelle ironie du sort. Lucrèce serait mort d’amour ?
L’ennemi de l’amour victime d’un philtre d’amour ?

Jacque Poucet, spécialiste de la Rome antique, commente : «Que l’ennemi farouche de l’amour qu’était Lucrèce ait été victime d’un philtre, vengeance d’une amoureuse déçue, et qu’il en ait perdu la raison, cela paraît un assez «mauvais roman». Par ailleurs, Lucrèce, athée pratique, était aux yeux des chrétiens un poète impie et il ne serait pas exclu que certains d’entre eux aient tenté à posteriori de discréditer son oeuvre en la mettant au compte de la folie.» Bref, on ne sait pas de quoi est mort Lucrèce. On sait juste qu’il est l’auteur d’un long et sublime poème sur La Nature du monde (De Natura Rerum), sans lequel il n’existerait pratiquement plus aucune trace d’une des plus importantes écoles philosophiques de l’antiquité : l’épicurisme (1), également appelé «l’École du Jardin», souvent confondu à tort avec l’hédonisme.

La France « toujours à la pointe du féminisme » ? Pas vraiment

Jean-Michel Blanquer, ministre de l’éducation nationale, a avancé que la France était un pays de tradition féministe. Au mépris d’évidences historiques.

LE MONDE  | Par 

Invité de France Inter, lundi 27 novembre, le ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, a affirmé que la France « a toujours été à la pointe du féminisme ». « La langue française, en tant que telle, ne saurait être accusée d’avoir produit un quelconque antiféminisme, sinon je ne vois pas pourquoi la France serait toujours à la pointe du féminisme. […] Nous sommes un pays qui valorise la femme », a-t-il avancé.


Pourtant, affirmer que la France est un pays de tradition féministe relève du sophisme. Tour d’horizon des raisons pour lesquelles la France ne se situe pas, hélas, « à la pointe du féminisme ».

« Les enfants du nouveau millénaire sont ceux des grandes incertitudes »

Le professeur de psychiatrie Raphaël Gaillard rappelle la difficulté pour les adolescents à passer à l’âge adulte.

LE MONDE  | Propos recueillis par 
Raphaël Gaillard, président de la Fondation Pierre-Deniker, est professeur de psychiatrie à l’université Paris-Descartes et chef de pôle à l’hôpital Sainte-Anne.

Existe-t-il un mal-être étudiant ?

Il faut au préalable rappeler que 20 % des individus connaîtront dans leur vie un épisode dépressif. La problématique de la santé mentale concerne donc toutes les familles. Le début de la schizophrénie, les troubles bipolaires, les grands troubles anxieux, les troubles du comportement alimentaire se déclarent entre 15 et 25 ans. Ces maladies ciblent malheureusement en priorité la population des adolescents, des jeunes adultes, donc des lycéens et des étudiants.

Cette tranche d’âge, 15-25 ans, c’est un moment de la vie où l’on se détache de la famille, où l’on découvre l’autonomie… S’agit-il d’éléments déclencheurs ?

« Il y a un passage un peu impossible chez le jeune adulte, qui va devoir se séparer de ceux sur lesquels il s’appuie »






Deux facteurs doivent être pris en compte. L’un relève du registre psycho-social : devenir indépendant implique d’avoir au fond de soi une forme d’autonomie, mais cette dernière s’est construite sur le rapport qu’on entretient avec ses parents. Il y a donc un passage un peu impossible chez l’adolescent ou le jeune adulte, qui va devoir se séparer de ceux sur lesquels il s’appuie – alors que c’est le fait d’avoir pu s’appuyer sur eux qui lui a donné la possibilité de l’autonomie. C’est désarçonnant.