« La situation de l’accueil en France des personnes en exil s’est encore dégradée », estime Médecins du Monde qui, après 7 mois d'activité d'appui et de veille médicale au Centre de premier accueil de Paris (CPA), s'apprête à passer le relais, ce samedi 1er juillet, aux autorités compétentes relevant du droit commun.
Une étude scientifique sur les effets des hormones délivrées par le stérilet Mirena montre qu'elles touchent le cerveau, alors que de nombreux témoignages attestent de troubles psychiques endurés par les porteuses de ce dispositif intra-utérin. Une forme de "maltraitance médicale" par les hormones, cautionnée par une partie du corps médical, est-elle au cœur de cette affaire ?
Plus de 12 millions de patients ont été hospitalisés une ou plusieurs fois en 2015, révèle la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES, ministère) dans un ouvrage sur les chiffres clés du secteur hospitalier français.
Des chercheurs en neurotechnologies ont publié dans « Science » un article plaidant pour la mise en place de recommandations dans l’usage des interfaces cerveau-machine (ICM). Ces dispositifs, encore utilisés de façon expérimentale, permettent à des personnes sévèrement handicapées au niveau moteur de retrouver l’usage de leurs membres, leur sensibilité, ou la possibilité de communiquer avec l’extérieur. Pour les auteurs, ce champ des neurosciences évolue très rapidement et il est nécessaire que nous anticipions les problèmes afin de mieux les prévenir. Des questions éthiques sont ainsi partagées entre l’usage des ICM et celui d’autres outils modernes comme les smartphones ou les systèmes semi-autonomes (les voitures sans conducteurs, par exemple). Les auteurs ont décidé de soulever les différents sujets d’inquiétude possibles, afin de favoriser une prise de conscience.
Une étude longitudinale internationale, faisant intervenir neuf cohortes dont une française, a permis de mettre au point un algorithme capable de prédire le déclin cognitif pouvant survenir jusqu’à dix ans plus tard chez les patients atteints de maladie de Parkinson (MP), grâce à des données cliniques et génétiques.
Cette étude, publiée dans « The Lancet Neurology », a porté sur près de 3 200 patients (chez lesquels environ 25 000 données associées ont été analysées), répartis en neuf cohortes. La cohorte française, promue par l’AP-HP et coordonnée par le Pr Jean-Christophe Corvol, du département de neurologie de l’Institut du cerveau et de la moelle épinière (ICM) et de la Pitié-Salpêtrière, comprend 400 patients, suivis jusqu’à six ans dans quatre CHU et quatre hôpitaux généraux. « Il s’agit d’une cohorte longitudinale, dans laquelle nous avons mesuré l’apparition du déclin cognitif et certaines données, génétiques et cliniques, associées », indique le Pr Corvol au « Quotidien ».
Par Sonia Delesalle-Stolper, Correspondante à Londres —
La Cour européenne des droits de l'homme a approuvé la décision des tribunaux britanniques de ne pas autoriser les parents de Charlie Gard à l'emmener aux Etats-Unis pour un traitement expérimental jugé inutile.
Charlie Gard a 10 mois. Il est né le 4 août atteint d’une maladie mitochondriale (de son nom technique MMDR), une maladie génétique rarissime. Il souffre de la forme RRM2B, la plus grave de toutes. Seuls 16 enfants au monde seraient atteints de cette forme spécifique. Son cerveau, ses muscles et ses capacités respiratoires sont gravement touchés. Il est sourd et souffre d’une forme aiguë d’épilepsie. Son cœur, son foie et ses reins sont aussi affectés. Sa capacité musculaire diminue progressivement et il ne peut ni bouger ni respirer sans aide extérieure. Nul ne peut dire s’il souffre.
En vidéo, le neurochirurgien Alim-Louis Benabid explique à Sciences et Avenir l'opération réalisée le 21 juin 2017 à Grenoble : elle consiste à équiper le cerveau d'un tétraplégique d'implants pour qu'il puisse contrôler un exosquelette et ainsi remarcher.
Le 29 juin 2017, l'opération réalisée par le Pr Alim-Louis Benabib a fait l'objet d'une communication au WSSFN de Berlin, une rencontre internationale consacrée à la neurochirurgie (voir ci-dessous l'annonce). "Ce 21 juin (2017, NDLR), nous opérons un malade tétraplégique en installant deux implants dans son cerveau" explique le neurochirurgien et membre de l'Académie des sciences, fondateur du centre de recherches biomédicales Clinatec, à Grenoble, lieu de l'opération. But de cette intervention de haut vol : que la personne puisse, à partir de l'enregistrement de son activité cérébrale effectué grâce aux implants, piloter les "effecteurs" d'un exosquelette et remarcher !
Malgré un bon bilan sur le plan sanitaire et social, la première salle française de consommation à moindre risque n’a pas mis fin à la consommation de drogue dans l’espace public.
LE MONDE| | Par François Béguin
Il ne faut pas se fier à la quasi-disparition des banderoles hostiles à la « salle de shoot en quartier résidentiel » accrochéesaux fenêtres des immeubles de la rue Ambroise-Paré, dans le 10earrondissement de Paris.
Huit mois après l’ouverture de la première salle de consommation à moindre risque en France, à titre expérimental pour six ans, le quartier, situé entre la station de métro Barbès, l’hôpital Lariboisière et la gare du Nord, est loin d’avoir trouvé l’apaisement. Une partie de ses habitants dit y éprouver un fort sentiment d’insécurité face à la présence d’usagers de drogues, plus nombreux selon eux qu’avant l’ouverture de la salle.
Etait-ce dû au froid ? A la montée en puissance progressive de la salle ? Les mois qui ont suivi son inauguration, en octobre 2016, avaient été plutôt calmes et apaisés. Mais depuis février, l’ambiance du quartier s’est nettement dégradée, avec « une présence plus importante d’usagers dans la rue, avec des comportements parfois agités », reconnaît-on à la Mildeca, la structure interministérielle chargée du pilotage du projet.
Avant ses 7 ans, Magali a vu son corps se transformer. Une « intrusion soudaine du sexuel dans ce havre tendre qu’est l’enfance ».
LE MONDE| |Par Charlotte Chabas (Lyon, envoyée spéciale)
Comme chaque année avec les premiers rayons de soleil, les joues de Magali, encore rondes d’enfance, se sont couvertes de dizaines de tâches de rousseur. Petite, quand elle s’ennuyait, elle s’amusait à les compter face au miroir de sa chambre. En ce début d’été, la fillette de 7 ans et demi a d’autres choses à contempler.
Depuis quelques mois déjà, cette élève de CE1 vit ce que tant d’autres avant elles ont vécu, mais normalement un peu plus tard. Un rituel immuable, un seuil, un passage : « Ton corps change », s’est-elle entendue dire.
« On en était à choisir entre sirènes et legos »
C’est un peu avant son septième anniversaire que « tout a commencé », raconte sa mère, Nathalie, une brune à la peau diaphane, tout en boucles et rondeurs. Avec pudeur, elle cherche encore les mots pour décrire le jour où, sous la douche, elle a découvert « le choc qu’on ressent quand on découvre des poils, là où il ne devrait y avoir que de la peau de bébé ». De la peau de « son bébé », même. Et avec eux, des seins qui se forment en petites boules compactes, déjà. « On en était à choisir entre sirènes et legos pour le thème de sa fête et soudain, on se retrouvait avec ça à gérer », raconte le père de Magali, Antoine, une petite paire de lunettes vissée sous un front soucieux.
Par Juliette Deborde, Johanna Luyssenet Gurvan Kristanadjaja—
Lors de la campagne d'affichage sauvage du collectif «Insomnia» à Paris, le 25 novembre. Photo Boris Allin. Hans Lucas pour Libération
Chaque année en France, plus d’une centaine de femmes sont abattues par leur conjoint ou leur ex, sans que cela n’émeuve grand monde. «Libération», qui a recensé ces meurtres évoqués dans la presse, montre l’hétérogénéité des profils et un mécanisme assez récurrent. Des solutions de prévention existent.
Elles s’appelaient Géraldine, Christelle, Ninon, Marine, Carole, Myriam. Toutes sont mortes ces derniers mois sous les coups de leur mari, compagnon ou ex-conjoint. Leur décès a eu lieu dans l’indifférence générale, politique et médiatique. Les circonstances de la mort de ces femmes ont parfois été résumées en quelques lignes dans une dépêche AFP, comme autant d’événements anecdotiques.
Résumé : Le projet de communication s’étaie sur un travail de recherche qui se donne pour objet d’identifier et d’analyser les conditions de déploiement des processus créatifs dans les institutions confrontées à différentes formes de destructivité. La communication présentera un matériel clinique puisé dans le suivi d’une équipe soignante d’un service de psychiatrie accueillant des adolescents «très difficiles ».
Habitante de l’Essonne, Noéllie Aulas est de retour en Haute-Saône pour présenter l’ouvrage qu’elle a écrit sur l’histoire de l’hôpital psychiatrique de Saint-Rémy. Cela coïncide également avec le 80e anniversaire de l’établissement, dirigé aujourd’hui par Luc Bénet. Cependant, c’est son prédécesseur Didier Faye qui avait lancé le projet.
À l’époque, c’est-à-dire en 2013, la jeune Noéllie Aulas œuvrait en service civique auprès de la mairie de Saint-Rémy. Historienne de formation, elle menait des recherches sur l’histoire du village, qui ont donné lieu à la publication d’un ouvrage.
Le 100e article de cette rubrique, paru dans L'Orient-Le Jour du vendredi 23 juin, a remis à jour la nécessité de la psychanalyse aujourd'hui. Je constate dans mon expérience quotidienne de psychanalyste et de chef du service de psychiatrie de l'hôpital Mont-Liban que le besoin de psychanalyse est toujours aussi pressant. Dans l'avant-propos de son livre Pourquoi la psychanalyse ? paru en 1999 aux éditions Fayard, Élisabeth Roudinesco écrit : « La mort, les passions, la sexualité, la folie, l'inconscient, la relation à autrui façonnent la subjectivité de chacun, et aucune science digne de ce nom n'en viendra jamais à bout. »
Le 29 juin 2017, le Vice-Premier ministre et ministre de la Sécurité et de l'Intérieur chargé de la Régie des Bâtiments Jan Jambon, le ministre de la Justice Koen Geens et la ministre des Affaires sociales et de la Santé publique Maggie De Block ont inauguré le CPL d'Anvers.
Après l'ouverture du CPL à Gand en 2014, il s'agit du deuxième centre pour internés réalisé par l'État fédéral en exécution du Masterplan Justice 2008-2012-2016 pour une infrastructure pénitentiaire dans des conditions humaines.
La construction de ces centres apporte une réponse à l’offre déficitaire d’accueil d’internés qui n'ont pas leur place dans une prison. À partir d'août 2017, les premiers internés seront accueillis. Au total, ce centre offrira à 182 internés, dont 18 femmes, les soins et l'accompagnement conformes à la dignité humaine auxquels ils ont droit.
Vice-Premier ministre Jan Jambon : « Grâce à la collaboration entre la Régie des Bâtiments en tant que maître d'ouvrage, le bureau d'études VK Studio Architects, Planners and Designers et l'entrepreneur S.A. Denys, le CPL sur la rive gauche a été réalisé en 32 mois, un temps record. L'État fédéral a investi environ 60 millions d'euros pour l'acquisition du terrain, la réalisation des études et la construction du centre. Le centre est un bel exemple de construction durable et d'utilisation rationnelle de l'énergie. »
Le Pr Laurent Schmitt, médecin psychiatre, en charge du pôle psychiatrie du CHU de Toulouse, vient de publier «Le Secret» chez Odile Jacob. Avec ce message implicite : le secret est nécessaire et structurant.
Pourquoi avez-vous choisi de vous intéresser au secret ? Comment le définissez-vous ?
Dans mon cabinet, je reçois des personnes qui expriment ce qu'elles ont sur le cœur et, parfois, elles me confient des secrets. Il existe deux types de secrets, les secrets «poisons» (traumatismes, filiation, famille) et les secrets que je qualifie de tuteurs de résilience. Il s'agit de ceux qui aident à se construire, en lien avec des périodes difficiles de la vie, de ceux qui aident enfants et adolescents à devenir autonomes, et ceux qui nous permettent de résister parce qu'ils font qu'on est sur notre îlot, bien avec soi-même. Aujourd'hui, le secret a mauvaise presse, c'est la dictature de la transparence. C'est normal pour la politique, l'écologie, les médicaments, la vie économique mais garder secret des aspects de notre intimité est indispensable.
Selon les syndicats, le directeur de l’Agence régionale de santé s’est engagé à verser des aides au centre hospitalier de Vichy, hier, lors d’une rencontre. Une bouffée d’oxygène pour la psychiatrie ainsi que le pôle de réadaptation et gériatrie.
La visite de Jean-Yves Grall, directeur de l'Agence régionale de santé (ARS) Auvergne-Rhône-Alpes, était très attendue, hier, au centre hospitalier de Vichy. Elle s'est avérée « plutôt positive », selon les représentants du personnel (*).
Les huit commissions permanentes de l'Assemblée nationale se sont réunies ce jeudi pour procéder à l'élection de leur président et des autres membres de leur bureau.
C'est Brigitte Bourguignon (58 ans) qui a été élue à la tête de la prestigieuse commission des Affaires sociales, où elle succède à Catherine Lemorton (PS, Haute-Garonne), battue aux législatives. Ancienne secrétaire nationale du PS chargée des sports, députée du Pas-de-Calais en 2012, réélue en 2017 sous la bannière LREM, Brigitte Bourguignon est ancienne travailleuse sociale et elle préside le Haut Conseil du travail social. Ex-athlète de haut niveau, elle avait échoué le 27 juin à se faire élire candidate de son groupe à la présidence de l'Assemblée nationale.
Quatre vice-présidents ont été élus. Le cardiologue Jean-Pierre Door (LR, Loiret) retrouve le poste qu'il occupait déjà sous la précédente législature. Il est entouré de Monique Iborra (LREM, Haute-Garonne), Bernard Perrut (LR, Rhône) et du Pr Jean-Louis Touraine (LREM, Rhône).
De son côté, le neurologue hospitalier Olivier Véran (LREM, Isère), pressenti à la tête de la commission (après l'avoir été au poste de ministre de la Santé), hérite finalement du poste stratégique de rapporteur général. À ce titre, c'est lui qui portera devant l'Assemblée le projet de loi de financement de la Sécurité sociale.
Nos caractéristiques individuelles ne seraient pas portées par une poignée de variations génétiques, mais par des centaines de milliers. Bienvenue dans l’ère « omnigénique ».
LE MONDE SCIENCE ET TECHNO| |Par Hervé Morin
Depuis dix ans, environ 400 études génétiques, impliquant chacune plus de 10 000 personnes – et pour certaines plus de 200 000 –, ont été lancées. Dites d’« association pangénomique » (« Genome-Wide Association Studies » ou GWAS), elles visent à comparer un grand nombre de génomes dans l’espoir de faire émerger des corrélations entre certains profils génétiques et des maladies complexes, comme le diabète ou la schizophrénie. Une étude récemment publiée dans la revue Cell par trois chercheurs de Stanford explore certaines limites des GWAS.
"Je ne lui en veux pas du tout. Au contraire elle m'a sauvé la vie, si elle n'avait pas accepté de me suivre, j'aurais accouché seule". Victime d'une hémorragie après son accouchement à 23 h 25 le 14 juillet 2016, Mélina qui a fait le choix de mettre au monde sa troisième fille à domicile est aujourd'hui un des plus fervents supporters d'Isabelle Koenig. Cette sage-femme pratiquant des accouchements à domicile est convoquée vendredi devant l'Ordre des sages-femmes. Mélina -qui explique avoir ressenti l'annonce des poursuites comme "un coup de massue"- soutient que la sage-femme a appelé l'ambulance à minuit quinze, mais que le véhicule arrivé trente minutes plus tard a mis deux heures pour la transférer jusqu'à l'hôpital.
Sage-femme libérale depuis trois ans près de Tours, après 32 ans d'exercice à l'hôpital, Isabelle Koenig devra pourtant s'expliquer devant ses pairs, qui lui reprochent, selon ses soutiens, d'avoir notamment "tardé à transférer des patientes à la maternité" à la suite de complications et de les avoir "mises en danger". Il lui est aussi reproché par l'Ordre d'Indre-et-Loire un défaut d'assurance. Elle risque la radiation.