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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mardi 8 novembre 2016

« Des journées sans boire, sans manger » : le ras-le-bol infirmier

Mardi, des manifestations sont prévues dans tout le pays pour dénoncer la dégradation des conditions de travail des personnels hospitaliers.
LE MONDE  | Par François Béguin
A Thann (Haut-Rhin), le 5 novembre.
A Thann (Haut-Rhin), le 5 novembre. SEBASTIEN BOZON / AFP
Elles se disent « amères », « épuisées » et « en colère ». Les infirmières sont appelées à manifester, mardi 8 novembre, aux côtés des aides-soignantes et des personnels non médicaux des hôpitaux publics, pour dénoncer la dégradation de leurs conditions de travail. « Ce sont les premières victimes des économies majeures que l’on demande aux hôpitaux pour rétablir les comptes de la Sécurité sociale », explique Nathalie Depoire, présidente de la Coordination nationale infirmière (CNI), l’une des seize organisations professionnelles à appeler à la grève mardi 8 novembre.
Intensification des rythmes et de la charge de travail, réaffectation parfois brutale des personnels en fonction des besoins, non-remplacement systématique des absents… Les dizaines d’infirmiers et d’infirmières qui ont répondu à un appel à témoignages récemment lancé sur le site Internet du Monde font, dans leur très grande majorité, état d’un « épuisement moral et physique » face à des « cadences » devenues « infernales ». « Je souffre de mon métier », résume une infirmière de 36 ans exerçant en Haute-Savoie. Les suicides de cinq infirmiers cet été, liés selon leurs proches à leurs conditions de travail, révèlent l’ampleur du malaise de la profession, font d’ailleurs valoir les organisations syndicales.
« Course contre la montre »
« Il y a cinq ou six ans, j’avais en charge quinze patients sur une journée, maintenant j’en ai dix de plus », raconte Catherine, 49 ans, infirmière dans un service de chirurgie d’un gros hôpital du sud de la France. « Des journées sans boire, sans manger, sans aller aux toilettes, ça arrive tout le temps, témoigne-t-elle. Réussir à finir ses tâches devient une course contre la montre ». Admettant rentrer « épuisée » et « hébétée » de ses journées de travail, elle se prend parfois à penser « que l’usine, c’est moins dur ».


Hôpital : Témoignages


Par Amandine Cailhol 
— 6 novembre 2016 
Laurent*, 37 ans, infirmier «L’hôpital est en train de se déshumaniser» 
«Avant, en cardiologie au CHU de Strasbourg, on était trois infirmiers pour trente patients, maintenant on n’est plus que deux. Mais on n’a que deux bras et deux jambes chacun… Il y a quelques années, je pouvais encore prendre cinq minutes pour m’asseoir sur le lit d’une mamie, prendre sa main, l’écouter un moment. Là, je ne peux plus. Avant on répondait aux sonnettes en deux ou trois minutes, maintenant, l’attente peut monter à dix-sept minutes pour les patients. Cela crée des tensions. Les infirmiers sont les premiers à encaisser les mécontentements, ou pire, la violence des patients. L’hôpital est en train de se déshumaniser. Je tiens le coup, mais beaucoup de collègues rentrent chez eux le soir en pleurant. Ils ont le sentiment de ne pas faire leur métier correctement. Certains sont sous antidépresseurs, ils ne sont plus capables de bien travailler. Comme on n’est pas assez nombreux, il arrive que les plannings changent du jour au lendemain. On a l’impression d’être des pions, de simples numéros. Parfois, quand un infirmier est absent, les cadres demandent aux collègues en repos de revenir pour le remplacer. On les fait culpabiliser, ils disent oui. Mais pour la vie de famille, c’est vraiment pénible.
«On est malléable, on passe notre temps à courir dans les couloirs, à soulever les patients, on est en stress permanent, et tout cela sans aucune reconnaissance, avec un salaire inférieur à 2 000 euros par mois, tout en bossant parfois de nuit et en travaillant deux week-ends sur trois ! Si c’était à refaire, je choisirais un autre métier. Les conditions de travail sont trop dégradées à l’hôpital.»
* Le prénom a été modifié

Tout mensonge est-il fondamentalement néfaste ?

Conférences        Collège des Bernardins

Qu’est-ce que le mensonge, et qu’est-ce que le vrai ? Comment tracer la frontière entre mensonge et manipulation ? Peut-il être acceptable, au nom de l’intérêt commun ou de la protection de l’autre ?

Tout mensonge est-il fondamentalement néfaste ?
Tout mensonge est-il fondamentalement néfaste ? Crédits :selimaksan - Getty
une conférence enregistrée en juin 2014.
Matthieu Villemot, docteur en philosophie, maître en théologie
Michèle Pappalardo, magistrate à la Cour des comptes
Jean-Christian Petitfils, historien et écrivain

MISS SPLEEN

Par Sabrina Champenois — 6 novembre 2016 à 19:51

Eva Bester Décrypteuse de la mélancolie sur France Inter, cette adepte de la bienveillance s’est rêvée samouraï, et ne manque pas d’endurance.

Ne serait-ce que pour ça, merci Eva Bester : de recommander Bobby Valentin alias El Rey del Bajo («le roi de la basse»). Pourtant, a priori, la salsa, non merci. Mais le Bobby met implacablement en joie, à s’ébrouer comme un chiot. Du coup, on imagine Eva B. dansant dans son deux-pièces de Boulogne, pieds nus, la frange un peu en bataille, le frigo pathologiquement vide mais pleine d’allégresse, l’abysse une fois encore évité : celui de la mélancolie qui vire au trou noir au lieu de rester simple assombrissement.
Elle en a fait sa mission depuis trois ans : chaque dimanche matin, à 10 heures, sur France Inter, Eva Bester propose des tas de filets de sécurité (elle dit «remèdes») pour désamorcer (elle dit «sublimer», «transcender») la fichue «bile noire», aka le blues, les boules et compagnie. Autour d’un invité, c’est à la fois un portrait indirect par les humeurs, goûts, couleurs, qui s’esquisse, et une boîte à outils poétique qui se déploie, majoritairement artistique mais qui inclut le tour en vélo, les chatouilles, la sieste… Le tout est porté par la voix claire, solaire, juvénile, de Miss Bester, qui rebondit en agile cabri, fine et frémissante, cultivée et drôle. Bref, c’est à la rencontre d’une fée follet qu’on est partie, un lundi de bruine.
Remède à la mélancolie
L’occasion est Remèdes à la mélancolie, le livre. Une compil d’interviews était prévisible, idéal sous le sapin (Noël). Au lieu de quoi, on découvre un traité divertissant mais bétonné. Un truc de perfectionniste, de fourmi laborieuse sous les dehors de libellule. Eva Bester : «Oui, c’est un an de travail, en parallèle de la radio.» Sachant que chaque invité entraîne une immersion, «pendant une semaine, je vis à travers lui ou elle», ses musiques, ses films, ses livres. Laurent Joffrin, directeur de Libération, qu’elle a reçu : «C’est quelqu’un qui a l’air candide mais qui ne l’est pas du tout. Elle est très préparée.» Laure Grandbesançon, chargée de production des deux dernières saisons, est devenue amie : «On s’est beaucoup marré. Mais attention, c’est quelqu’un de très stimulant et exigeant, qui sait où elle va.» Bilan : alerte au surmenage. Le lever de pied attendra, Eva Bester (qui est à France Inter en «CDD renouvelable») écrit ces temps-ci un dessin animé, «assez absurde et assez noir».

Supports de l’angoisse

Par Magali Lesauvage — 

Grande Dépression, krach boursier : à l’Orangerie, une expo montre comment les artistes américains des années 30 ont réagi à la violence de l’époque, entre introspection inquiète et création engagée.


«New York Movie», 1939, d'Edward Hopper. «New York Movie», 1939, d'Edward Hopper. Photo Museum of Modern Art, New York. Scala, Florence.

Une femme, blonde platine en costume bleu à liseré rouge, le regard baissé, se tient debout dos au mur dans un couloir vivement éclairé, que prolonge une volée de marches. Une cloison sombre la sépare de la salle de cinéma où est projeté un film en noir et blanc dont la grisaille détonne avec la scène très colorée. L’ouvreuse isolée est plongée dans ses pensées, absente. Avec New York Movie, peint en 1939, Edward Hopper donne une image de l’intériorité et de la solitude où le sentiment de vide côtoie une étrangeté d’autant plus forte qu’elle est d’un implacable réalisme. A la même période, Jackson Pollock, de trente ans le cadet de Hopper, peint une toile sans titre aux limites de l’abstraction, dans laquelle se mêlent les influences du Guernica de Picasso, du muralisme mexicain et de la peinture sur sable amérindienne. Tout en largeur, un taureau terrasse un homme aux entrailles à vif. Entre ces deux toiles, qui viennent clore l’exposition «la Peinture américaine des années 1930 - The Age of Anxiety» au musée de l’Orangerie (Paris Ier), se définit la peinture américaine de la plus grande période de crise qu’aient connue les Etats-Unis.

Schizophrène meutrier de Grenoble : le psychiatre jugé, huit ans plus tard

07.11.2016


Saint-Egrève
L'auteur de ce fait divers tragique a été déclaré pénalement irresponsable en 2011 et se trouve placé désormais en unité pour malades difficiles. Ce n'est donc pas lui qui sera jugé à partir de mardi par le tribunal correctionnel de Grenoble, mais l'hôpital et le psychiatre qui le suivait. L'affaire qui a éclaté il y a huit ans avait bouleversé l'opinion, au point que même le président de la République de l'époque, Nicolas Sarkozy, s'en était mêlé. Le 12 novembre 2008 dans le centre-ville de Grenoble, situé à une dizaine de kilomètres de l'hôpital, un homme de 56 ans, atteint de schizophrénie poignarde Luc Meunier, étudiant de 26 ans.
Le centre hospitalier de Saint-Egrève (photo) et le Dr Lekhraj Gujadhur -seul des trois médecins initialement mis en cause à être poursuivi- devront donc expliquer comment Jean-Pierre Guillaud, déjà auteur de plusieurs agressions à l'arme blanche, a été autorisé à des sorties non surveillées dans le parc de l'établissement et a pu le quitter sans difficulté. La procédure est inédite en France. "Ce procès est l'aboutissement d'un combat mené par la famille Meunier, seule contre tous", a déclaré lundi à la presse Me Hervé Gerbi, rappelant que son dossier avait "pâti d'une récupération politique et de la bronca des psychiatres" à la réforme de leur métier voulue par Nicolas Sarkozy, qui comportait des dispositions sur les malades dangereux.

Une formation pour les patients experts dans l'addiction

Damien Coulomb  07.11.2016

Le fonds Actions Addictions a annoncé aujourd'hui la création d'une formation « reconnaissance des compétences du patient expert dans les addictions », destinée aux patients souhaitant s'impliquer dans le parcours de soins en tant que patients experts. Ils y acquerront des connaissances scientifiques de base sur les maladies addictives et leur traitement, ainsi que des aptitudes à s'informer, à sensibiliser et à animer des réunions ou des groupes de parole spécifiques.
Le projet a pour objectif d'accompagner et de prévenir le mésusage et la dépendance, de facilité l'accès aux soins et la participation à des programmes d'éducation thérapeutique du patient et de participer au fonctionnement des structures et au dialogue sur les orientations des politiques publiques et à la défense des intérêts des patients.

La psychiatrie pénitentiaire écartelée à Genève

Le nouveau Service des mesures institutionnelles, chargé du suivi des condamnés perturbés, sera soumis à une double hiérarchie sanitaire et sécuritaire. Une petite révolution dans un canton précurseur en matière d’indépendance du médical
La structure des soins en milieu pénitentiaire se complique sérieusement à Genève. Trois ans après le drame de La Pâquerette, les ministres chargés de la Sécurité et de la Santé ont abouti à un compromis sur ce terrain exposé et miné par les tensions. Un nouveau Service des mesures institutionnelles est créé et devra répondre à une double hiérarchie. Quant à l’unité de sociothérapie, dont l’ouverture a été longtemps promise et sans cesse repoussée, celle-ci ne verra finalement jamais le jour au sein de Curabilis.

dimanche 6 novembre 2016

Grève en psychiatrie : " on se fout de nous ! "

05/11/2016


Les grévistes se sont invités dans les locaux administratifs de l'hôpital - Les grévistes se sont invités dans les locaux administratifs de l'hôpitalLes grévistes se sont invités dans les locaux administratifs de l'hôpital
Les grévistes se sont invités dans les locaux administratifs de l'hôpital
Insatisfaits de l’issue de la rencontre, entre deux portes, avec l’ARS 79 hier, le collectif psychiatrie de l’hôpital et l’intersyndicale fortifient leur mouvement.



En grève depuis trois semaines pour réclamer des moyens supplémentaires, des agents du service psychiatrie du centre hospitalier se sont invités ce vendredi matin à une réunion entre l'ARS et la direction de l'hôpital. Très déçus de ce qui leur a été dit, ils poursuivent un mouvement qu'ils entendent même durcir.
A l'hôpital de Niort, une réunion s'est déroulée ce vendredi matin entre des membres de la délégation départementale de l'agence régionale de la santé (ARS) et la direction du centre hospitalier niortais. Il s'est agi notamment d'évoquer le devenir du service psychiatrie.
Depuis trois semaines, sous la forme d'un collectif soutenu par l'intersyndicale CGT-FO-Unsa-CFDT, celui-ci est en grève, dénonçant un manque cruel de moyens, notamment humains.

samedi 5 novembre 2016

Nicolas Duvoux : "L'empathie n'accompagne plus le phénomène de pauvreté"

05.11.2016

Alors que débute la trêve hivernale, quels sont aujourd’hui les visages de la pauvreté ?

Une femme SDF dans une rue de Paris
Une femme SDF dans une rue de Paris Crédits : Joel Saget -AFP
Que traduit le rejet des pauvres ? Samedi 5 novembre doit ouvrir le centre d’hébergement dans le 16e arrondissement de Paris, incendié il y a deux semaines. ATD Quart Monde parle de « pauvrophobie ».

Nicolas Duvoux est professeur de sociologie à Paris 8, membre de l’ONPES (Observatoire national de la pauvreté et de l'exclusion sociale) et auteur de Le nouvel âge de la solidarité (La République des idées, Seuil, 2012)

La répétition en institution : pour le meilleur et pour le pire

VENDREDI 2 DÉCEMBRE 2016

L'institution de soin, du simple fait qu’elle constitue souvent un recours dans des histoires marquées par le trauma et l’effraction, est un des hauts lieux d'expression et de manifestation de la répétition, de manière manifeste ou latente, consciente ou inconsciente. Mais comment l'appréhender ?

Comment l'esprit vient aux vieux Old' up : plus si jeunes mais pas si vieux

Marie-Françoise FUCHS


Comment l'esprit vient aux vieux

Les auteurs nous invitent à explorer avec curiosité et plaisir les champs neufs de notre longévité durable. Même si celle-ci n’est pas que réjouissante, bien sûr, avec ses difficultés liées à nos fragilités, nos vulnérabilités, la conscience de cette gravité ne saurait pour autant perdre de vue les extraordinaires découvertes que permet la vieillesse.


Communautés psychiatriques de territoire : comment les mettre en place ?

Logo Éditions Weka Partenaire des territoires 

Un arrêté précise les conditions de création des communautés psychiatriques de territoire.

Les établissements du service public hospitalier signataires d’un même contrat territorial de santé mentale peuvent constituer entre eux, sur la base du volontariat, une communauté psychiatrique de territoire. Pris pour l’application de l’article 69 de la loi du 26 janvier 2016 de modernisation de notre système de santé, un décret du 26 octobre (JO du 28-10-16) vient préciser l’objet et les conditions de mise en place de ces nouvelles communautés.

Désormais inscrites dans le code de la santé publique, les communautés psychiatriques de territoire ont vocation à fédérer les acteurs de la psychiatrie et de la santé mentale pour « offrir aux patients des parcours de prévention, de soins, de réadaptation et de réinsertion sociale coordonnés et sans rupture », indique le décret.

À cet effet, elles devront :

Psychiatrie : des avatars en réalité virtuelle pour aider les patients

 Publié le 



Plus d'ouverture sociale chez les futures infirmières que chez les autres acteurs de santé

04.11.2016

En matière de recrutement, la profession infirmière reste une profession de santé pas comme les autres. Les dernières statistiques de la Drees montrent pourtant que les futurs infirmiers sont de plus en plus nombreux sur les bancs de leurs facs : 31 800 en première année en 2014 contre 28 500 dix ans avant. Et pour autant, la profession garde ses particularismes originels. À commencer par une grande diversité de provenance. Selon l'étude, 30 % des étudiants de première année sont issus de famille dont le père est employé, 20 % ayant un père ouvrier et 20 % un père cadre. La part d'enfants de professions cadres ou intellectuelle supérieure est de 20 points inférieurs chez les infirmiers en herbe que chez les futurs professionnels des autres professions paramédicales. Et a fortiori pour les étudiants en première année de médecine.
Ceux qui postulent aux études infirmières sont aussi davantage à avoir roulé leur bosse que dans les autres formations paramédicales. Moyenne d'âge : 23,3 ans en première années contre 21 ans ailleurs, 15 % des entrants ayant travaillé auparavant dans le sanitaire ou le médico-social contre 1 % chez les autres !

Vous avez dit connecté ? Tiens, tiens comme c’est connecté !

05/11/2016




Ni une, ni deux, bien qu’en déshabillé et un brin décoiffée, Marguerite Steinheil presse le bouton du merveilleux appareil installé à côté de son lit. Immédiatement, une voix suave mais respectueuse, la remercie d’avoir choisi "Lifefizzz" pour veiller sur ses nuits. La procédure à respecter lui est détaillée et Marguerite peut sauver son amant de passage, un certain Félix Faure, qui ne sera pas le premier Président à mourir à l’Elysée, empêchant par ce sauvetage une litanie d’excellents jeux de mots. Quelques instants après l’utilisation du défibrillateur, grâce à la connexion wi-fi de l’appareil, un rapport détaillé de "l’incident" est envoyé sur les smartphones de l’ensemble des collaborateurs de l’aventureux chef de l’Etat. Mais de manière évidemment cryptée, respect du secret médical oblige !

Pour faire le portrait d’un objet connecté

Lifefizzz n’existe pas. Ce « défibrillateur coquin connecté » est une invention moqueuse du médecin et blogeur Jean-Marie Vailloud qui, il y a quelques semaines, a commis plusieurs posts pour moquer l’inanité de la si vantée révolution numérique en santé. L’observation attentive et ironique de l’avalanche de communiqués présentant les dernières « innovations disruptives » décrites comme incontournables et indispensables a permis à Jean-Marie Vailloud de préciser un certain nombre de règles contribuant à remporter cette guerre non pas technologique, scientifique ou médicale mais marketing.

Mille fonctions fonctionnelles

Le premier grand principe est de promouvoir des objets connectés. Sans lien Wi-fi avec le cloud et autres serveurs, point de salut. Qu’importe que ladite connexion n’apporte qu’un bénéfice très restreint. « En fait, tout est dans l’adjectif connecté. Tout repose dessus, et les promoteurs y tiennent comme à leur vie, à cet adjectif, car c’est lui qui fait toute la coolitude du projet » relève Jean-Marie Vailloud dans un post sur un défibrillateur connecté (pour sa part réellement en cours d’élaboration).  Dans une autre note il s’interroge : « A quoi sert un tensiomètre…connecté? Après mûre réflexion, à rien. Prenons par exemple le tensiomètre sans-fil Withings (…). Bon, il est sobre et beau, et j’espère que pour le prix, il prend la tension de façon classe, confortable, douce, voluptueuse, fruitée, sensuelle, goûteuse, rythmée, corsée, soyeuse, aérée, raffinée… Car j’ai eu beau chercher, je n’ai pas trouvé ce que la connexion à son téléphone peut rajouter de plus par rapport à un tensiomètre non-connecté (…) Le suivi de la tension simplifié, tous les tensiomètres que je connais donnent des chiffres de tension de manière assez simple, genre 123/84. Plus simple, je vois pas. Une information immédiatement disponible, tous les tensiomètres que je connais donnent des chiffres de tension immédiatement. Toutes vos mesures en un coup d’œil. Là, Withings marque un point. En général, si les appareils d’auto-mesure ont un historique, il est limité. C’est là que je conseille à mes patients d’acheter un cahier d’écolier,  de tracer 2 colonnes, une pour la date, une pour la TA et de noter leurs tensions » ironise-t-il. Sans intérêt déterminant pour la santé du patient (sauf en cas de réel programme de télésurveillance), le caractère connecté peut également être invoqué comme un gage de fiabilité, l’assurance d’une maintenance permanente. Mais sur ce point Jean-Marie Vailloud remarque encore concernant le défibrillateur connecté : « Mais qu’apporte donc la fameuse connexion? Et bien, un truc qui existe depuis des décennies sur tous les défibrillateurs entièrement automatiques, semi automatiques ou manuels, ça s’appelle l’autotest. Il suffit d’appuyer sur un bouton. En fait, même pas, car pour le Zoll pris en exemple, l’autotest se fait automatiquement selon une périodicité que l’on peut programmer ».

Fermeture de l'école d'infirmiers de Vire : « Cette décision n'est pas compréhensible »

La Voix le Bocage  par Florian Hervieux  03/11/2016

Jocelyne Louvet, directrice de l'Ifsi.  -
Jocelyne Louvet, directrice de l'Ifsi. -
Jocelyne Louvet est visiblement sous le coup de la nouvelle. Il faut dire que la manière a été brutale.
« Avant la semaine qui a précédé l’annonce, on ne savait pas. C’est une surprise. On rencontre régulièrement l’ARS, le conseil régional et rien n’a été dit. C’est très particulier ».
La directrice de l’école d’infirmiers compte bien faire des propositions « avant que ne soit arrêtée l’affectation des quotas », fin novembre.
« Cette fermeture n’est pas compréhensible, cela n’a pas de sens. Les jeunes ont du travail, sont bien formés, sont satisfaits de cette école. Nous avons un potentiel de stages ici : hôpital, Ehpad, clinique, lycées, usines… Cette décision s’appuie sur quoi ? », se demandait-elle le jour de l’annonce de cette fermeture.
Avec le résultat d’un questionnaire à l’appui, elle annonce : « Sur la trentaine d’élèves qui a répondu au questionnaire l’année dernière, tout le monde a du travail ».

Rencontre avec une infirmière pour qui rien n'est impossible

 par Bernadette Fabregas

Au plus près des patients atteints de cancer et à l'écoute de leurs besoins tout au long de leur « parcours », Stéphanie Malartre, infirmière, fait du lien entre la ville et l'hôpital. Ce n'est pas sa seule mission, un projet lui tient particulièrement à coeur : ouvrir une crèche « pas comme les autres » qui accueillerait des enfants porteurs de handicap ; un projet remarqué et soutenu lors du premier Forum Femmes et Santé en juin dernier à Lyon. Rencontre avec une infirmière pour qui rien n'est impossible !
impossible tableau craie
Créer une crèche dont le but est de proposer une aide aux familles ayant des enfants porteurs de handicap lourd ou en cours de diagnostic, le projet que porte Stéphanie Malartre.
Stéphanie Malartre - Après mon BAC S, j’ai pu intégrer directement l’Institut de Formation en Soins Infirmiers du centre Hospitalier Le Vinatier en 2003. J’en suis sortie à 20 ans avec un vrai coup de cœur pour la cancérologie. Quelques mois plus tard, j’obtenais un poste dans le service d’hématologie au Centre de Lutte contre le cancer Léon Bérard à Lyon. Un an après mon arrivée, à ma grande surprise, ma cadre me propose de faire ses remplacements. Je me souviens avoir été très flattée, heureuse mais aussi stressée ! Faire tourner un service d’hématologie en toute autonomie du haut de mes 22 ans... un vrai défi s’offrait à moi. Mais je fonce, l’opportunité ne se représentera pas 2 fois ! J’ai poursuivi ces remplacements durant 5 ans avant de tomber enceinte. A mon retour de congé maternité, la direction me propose un poste de « d’infirmière trajectoire », une sorte de « responsable patient » avec pour mission principale la gestion du parcours des patients.  Je suis restée à ce poste durant 3 ans en finissant par m’essouffler : manque de contacts avec mes patients, plus de soins techniques. Je commence à nouveau à me poser des questions : quelles sont mes perspectives d’avenir ? Qu’est-ce que je veux faire ? Changer de spécialité après presque 10 ans en hématologie ? Le hasard de la vie a fait qu’une femme assez incroyable est arrivée au Centré Léon Bérard, le Dr. Anne-Sophie Michallet, avec l’envie de déployer un projet complètement novateur : l’Assistance Médicale Ambulatoire. J’ai tout de suite eu envie de la suivre, elle et le Dr. Souad Assaad dans le développement de ce projet qui a vu le jour en mars 2016.  Je suis donc devenue alors Infirmière d’Assistance Médicale Ambulatoire.