— 25 août 2016
La famille Duggar, ici en 2011, vit dans l’Arkansas. Photo Courtesy of Duggar family. TLC
La famille Duggar, ici en 2011, vit dans l’Arkansas. Photo Courtesy of Duggar family. TLC
Filmée au quotidien dans son intimité, cette famille américaine de dix-neuf enfants suit les préceptes d’un mouvement chrétien puritain très particulier. Ce qui n’empêcha pas l’aîné d’abuser de ses sœurs tout en prônant l’idéal parental : se reproduire autant que possible.
C’est la plaie des pays riches : on ne veut plus s’y reproduire, ou alors a minima. Les Etats-Unis sont tombés en dessous du seuil de deux enfants par femme en 2010, mais, heureusement, ils peuvent toujours compter sur quelques bons soldats prêts à servir une noble cause (la patrie, Dieu ou la libido du patriarche). C’est le cas des Duggar, une famille de l’Arkansas qui a décidé de se multiplier autant que possible et, à tout prendre, d’en faire un spectacle via une émission de télé-réalité. S’il n’y a pas de scène de sexe à l’écran, le résultat des ébats réguliers de Michelle et Jim Bob est visible : Joshua, Jana, John-David, Jill, Jessa, Jinger, Joseph, Josiah, Joy-Anna, Jedidiah, Jeremiah, Jason, James, Justin, Jackson, Johannah, Jennifer, Jordyn et Josie, soit 19 enfants (plus quelques fausses couches).
Seventeen Kids and Counting («dix-sept enfants pour l’instant») a démarré en 2008 sur la chaîne américaine TLC et a connu un joli succès, avec en moyenne 3,9 millions de téléspectateurs en 2014, rapportant 25 millions de dollars (22 millions d’euros) en publicité et jusqu’à 40 000 dollars par épisode pour le couple Duggar - de quoi payer les corn-flakes de la fratrie. Mais en juillet 2015, la série (rebaptisée dans l’intervalle Nineteen Kids and Counting) s’est brutalement arrêtée après les révélations du magazine people In Touch,qui a déniché un rapport de police recensant les accusations d’agressions sexuelles à l’encontre de Joshua Duggar, l’aîné, subies par au moins cinq filles mineures, dont plusieurs de ses sœurs. Cette affaire sordide n’a pas ébranlé la foi de Joshua dans le modèle familial, dont il est pourtant le symbole du dysfonctionnement : à 28 ans, le déjà père de quatre rejetons partage avec sa femme l’intention d’en avoir «autant que Dieu leur en donnera».