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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

vendredi 15 juillet 2016

Altruisme, la part de la nature

LE MONDE IDEES
Aline Bureau
Par Olivier Postel-Vinay, fondateur du magazine « Books ».
En décembre 2004, quand un tsunami meurtrier a balayé les côtes de l’océan Indien, des milliers de blogs ont tissé un réseau d’entraide planétaire afin de prévenir les familles, de collecter les dons et d’organiser des missions. En janvier 2010, après le séisme qui a ravagé Haïti, un puissant mouvement de soutien s’est levé, ralliant les bonnes volontés. Alarmés du malheur des autres, choqués par les images des tragédies en cours, reliés par le « système nerveux » des médias, selon l’expression de l’essayiste américain Jeremy Rifkin, nous serions entrés comme jamais dans « l’âge de l’empathie ».
Comment expliquer ces élans de sollicitude pour des inconnus ? Dans son célèbre Essai sur le don (1923), l’anthropologue Marcel Mauss voit dans le geste d’offrir un élément fondamental de toutes les sociétés dites primitives. Cadeaux et festins pour l’hôte ou la collectivité scellent les bonnes relations entre les hommes. Mais le don, « apparemment libre et gratuit, est cependant contraint et intéressé », écrit-il : un retour en est attendu. Il s’agit en réalité d’une forme d’échange, sans rapport évident avec les formes de générosité spontanée auxquelles nous assistons aujourd’hui. L’homme aurait-il changé ? Ou bien nous payons-nous de mots, faisant de l’altruisme un acte gratuit, alors qu’il n’en est rien ?

« Civic Tech » : des applis pour doper la démocratie participative

LE MONDE | Par Claire Legros
Sabrina veut ouvrir un « supermarché de produits en vrac pour réduire les déchets », Amor propose « un marché estival nocturne » tandis que Nicolas aimerait « bâtir des murs pour laisser les jeunes (et les moins jeunes) faire du street art et du graffiti ». Depuis dix jours, les habitants de Vernon (Eure) peuvent proposer directement sur leur smartphone des idées pour améliorer leur quartier. Une consultation lancée dans le cadre du budget participatif, et soumise aux votes des habitants sur l’application Fluicity.
Vooter, City2Gether, Fluicity, ou Neocity… Créées par de jeunes entrepreneurs, ces start-ups ont pour ambition de renouveler la vie démocratique locale.
Vooter, City2Gether, Fluicity, ou Neocity… Créées par de jeunes entrepreneurs, ces start-ups ont pour ambition de renouveler la vie démocratique locale. GREG BAKER / AFP
A Voisins-le-Bretonneux (Yvelines), c’est sur la localisation des stations de vélos en libre-service que les habitants ont été sollicités par le biais d’un site et de l’appli mobile Neocity. Tandis que ceux de Bougival (Yvelines) ont été consultés sur les horaires de fermeture de la mairie via l’application Vooter.
Elles s’appellent Vooter, City2Gether, Fluicity, ou Neocity… Créées par de jeunes entrepreneurs, ces start-ups ont pour ambition de renouveler la vie démocratique locale. Alors que 40 % des citoyens se détournent des urnes aux élections municipales, elles veulent les inciter à donner leur avis, alerter sur d’éventuels dysfonctionnements des services publics ou proposer des pistes d’améliorations pour leur ville. « La vie politique a besoin d’outils de retour citoyen et de décision pour les élus », estime Stéphane Béquin, co-créateur de Vooter, lancée en 2015 et actuellement testée par la municipalité de Bougival (Yvelines).

Rouen : l'irresponsabilité pénale reconnue pour le médecin qui a tué un psychiatre

Normandie   Sylvie Callier  12 juillet 2016


L'accusé est désormais considéré comme un malade à soigner en hospitalisation complète. Il ne purgera pas de peine en prison. La chambre de l'instruction a suivi lesréquisitions de l'avocat général, qui représente les intérêts de la société.


Xavier.C, 52 ans, médecin radié de l'ordre, est reconnu coupable de l'assassinat de son médecin psychiatre, le docteur Fabre, le 17 octobre 2013. La victime avait été poignardée alors qu'elle arrivait dans l'entrée de son cabinet. 


Où la pollution pousse au suicide

 01/07/2016


Réalisée par des chercheurs de Nagasaki et de Tokyo (Japon), en collaboration avec des collègues de Huddinge (Suède) et de Seattle (États-Unis), une étude épidémiologique évalue l’incidence possible de la pollution de l’air sur le risque suicidaire. Pour le préciser, les auteurs ont confronté les statistiques de la mortalité par suicide à Tokyo, entre 2000 et 2011, à des informations sur quatre types de polluants aériens : particules fines, particules en suspension, dioxyde de soufre (SO2) et dioxyde d’azote (NO2).

Noyons la dépression dans le thé, noir de préférence

 03/07/2016


Après l’eau, le thé constitue « le breuvage le plus consommé au monde. » Et les Asiatiques en boivent « depuis plus de 4 000 ans. » Des études épidémiologiques suggèrent qu’une consommation de thé élevée est associée à un risque plus faible de symptômes dépressifs, mais ce constat n’est pas retrouvé systématiquement. Une étude réalisée à Zhejiang (Chine) approfondit cette relation entre consommation de thé et dépression, chez 9 371 personnes âgées d’au moins 60 ans dont 979 (soit 10,45 %) sont étiquetées « avec troubles dépressifs. »

ÉTHIQUE 42% des directeurs d'ESSMS estiment que le fait religieux pourrait devenir un objet de tensions


 - HOSPIMEDIA
Dans son rapport sur les valeurs républicaines dans le champ du travail social, Michel Thierry dévoile les principaux résultats d'une enquête de la Direction générale de la cohésion sociale sur la laïcité dans les établissements et structures sociales et médico-sociales. Les responsables des structures ont un regard attentif sur la question.

Chargé par le Gouvernement en novembre 2015 de réfléchir aux moyens à mettre en place pour promouvoir les valeurs républicaines dans le champ du travail social, Michel Thierry, ancien vice-président du Conseil supérieur du travail social, a remis officiellement son rapport à l'occasion de l'installation du Haut Conseil du travail social, jeudi 7 juillet. Concernant plus spécifiquement la laïcité dans le champ des établissements et services sociaux et médico-sociaux (ESSMS), il y présente les premiers résultats d'une enquête de la Direction générale de la cohésion sociale (DGCS) menée en octobre 2015.

Idéalisation du suicide en Suisse

SUISSE   Par Larissa M. Bieler 11-07-16



La mort par suicide occupe l'humanité depuis toujours. Comme ici dans La mort de Socrate, un tableau très célèbre de Jacques Louis David (1748-1825). (akg-images)
La mort par suicide occupe l'humanité depuis toujours. Comme ici dans La mort de Socrate, un tableau très célèbre de Jacques Louis David (1748-1825). (akg-images)
Fatigué de vivre ou frappé par une maladie incurable : le recours au suicide assisté est bien accepté en Suisse. L’autodétermination est aujourd’hui l’argument principal et de nombreuses personnes souhaitent choisir quand mettre fin à leur vie. Malgré l’assistance médicale, c’est le patient qui fait le geste final – ingérer la potion.

Le modèle des athlètes centenaires décrypté par l'INSERM

Betty Mamane
| 11.07.2016
Bon pied bon œil. À la veille des « JO », les champions du 4e âge intéressent la recherche. Et tout particulièrement ceux qui ont dépassé le siècle. Une étude INSERM, menée par des chercheurs de l’unité 1093 « Cognition, action et plasticité sensorimotrice » à l’université de Bourgogne, a analysé les records d'athlètes centenaires dans différentes disciplines en comparaison avec les records mondiaux, toutes catégories d’âge confondues. Des résultats publiés dans la revue « Age and Ageing ».

Pour la santé mentale et la psychiatrie périnatales en France


Vers une nouvelle approche conceptuelle de la maladie d’Alzheimer

RTFLASH  15/07/2016

Cette semaine, l’actualité scientifique récente nous conduit à revenir une nouvelle fois sur un sujet grave, la maladie d’Alzheimer. Selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), il y aurait au moins 35,6 millions de personnes dans le monde atteintes par cette pathologie neurodégénérative qui représenterait 60 à 70 % du total des démences répertoriées. Et sous l’effet du vieillissement massif de la population mondiale, ce nombre de malades d’Alzheimer pourrait atteindre 66 millions en 2030.
En France, la maladie d’Alzheimer touche environ 900 000 personnes et constitue à présent la 4e cause de mortalité. 225 000 nouveaux malades sont diagnostiqués chaque année, avec une survie moyenne de 8 ans et demi après l'annonce du diagnostic.
Il faut toutefois rappeler qu’une une étude (que  nous avons déjà évoquée dans notre lettre) publiée début 2016 et réalisée par les chercheurs de l'Ecole de santé publique de Bordeaux et ceux de l'Université de Boston, suggère que le taux réel (c’est-à-dire ramené au vieillissement et à l’augmentation de la population) d'apparition de nouveaux cas de démence serait en diminution. En examinant quatre périodes distinctes situées entre 1970 et 2009, les chercheurs ont découvert un déclin progressif de l'incidence de la démence à tout âge, avec une réduction moyenne de 20 % tous les dix ans, sans doute grâce à une meilleure prise en charge de pathologies associées, comme le diabète, l’hypertension ou l’hypercholestérolémie. Mais la prévalence de cette terrible maladie, qui intègre à la fois les nouveaux cas et les malades plus anciens, va tout de même continuer à augmenter compte tenu du vieillissement inexorable de notre population.
Depuis quelques semaines, plusieurs découvertes et avancées importantes sont venues éclairer d’une lumière nouvelle cette redoutable maladie et relancer l’espoir de nouvelles pistes thérapeutiques. Tout d’abord, des chercheurs de l'Université d'Aberdeen, dirigés par Bettina Platt, ont montré que les complications cérébrales liées à la démence peuvent également entraîner des perturbations dans la gestion du glucose par l’organisme et provoquer, in fine, un diabète. Il est donc possible que le diabète puisse commencer par ce dysfonctionnement cérébral plutôt que par un dysfonctionnement du pancréas. (Voir Springer).

SUISSE Le registre des professions de la psychologie accroît la transparence et la qualité

Berne, 06.07.2016 - Le Conseil fédéral a adopté l’ordonnance sur le registre des professions de la psychologie. Il crée ainsi la base permettant d'inscrire les psychologues dans un registre qui sera librement consultable à partir de l'été 2017. L’ordonnance entrera en vigueur le 1er août 2016.

Le registre des professions de la psychologie (PsyReg) constitue un recueil professionnel à l'instar de celui géré depuis 2008 par le Département fédéral de l'intérieur pour les professions médicales universitaires, par exemple, les médecins.
Seuls les psychologues ayant suivi des formations de base et postgrade solides et reconnues sur le plan fédéral figurent dans le PsyReg. Ils disposent d'un titre postgrade fédéral ou étranger reconnu en psychothérapie, en psychologie des enfants et des adolescents, en psychologie clinique, en neuropsychologie ou en psychologie de la santé. Concernant les psychologues-psychothérapeutes, il est en outre précisé s'ils sont titulaires d’une autorisation d’exercer la psychothérapie à titre d’activité économique privée sous leur propre responsabilité professionnelle.


A la recherche des plus fréquentes comorbidités du syndrome d’alcoolisation fœtale

 04/07/2016


Le syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF) s’accompagne de nombreuses comorbidités en raison des effets permanents d’une exposition prénatale à l'alcool sur le fœtus. Les auteurs de cette revue de la littérature, ont cherché à identifier les facteurs de comorbidité chez les sujets atteints de SAF ainsi que leur prévalence à travers une méta-analyse.
Toutes les études publiées jusqu'en Juillet 2012, mentionnant des comorbidités et la cause du décès chez les patients atteints de SAF ont été retenues d’après les critères de qualité suivants : utilisation d'une échelle diagnostique du SAF, cadre de l'étude, méthode de collecte des données, et taille de l'échantillon. Toutes les comorbidités ont été codées d’après la 10e  révision de la Classification Internationale des Maladies (CIM-10). Pour estimer la prévalence groupée des comorbidités, une méta-analyse avec modèle à effets aléatoires a été effectuée.

De la psychiatrie périnatale à la psychiatrie néonatale : zoom sur le bébé de moins de six semaines


N. Garret-Gloanec a : Pédopsychiatre des Hôpitaux, A.-S. Pernel b : Pédopsychiatre des Hôpitaux

a Centre nantais de la parentalité, Centre hospitalier universitaire de Nantes, 1, rue Marmontel, 44000 Nantes, France 
b Centre de santé mentale angevin (CESAME), Sainte-Gemmes-sur-Loire, BP 50089, 49137 Les Ponts-de-Cé cedex, France 

Résumé


Nous essayons de définir, dans cet article, l'état actuel de la psychiatrie périnatale en France. Cette description nous sera bien spécifique car elle n'a pas d'équivalence dans les autres pays. La pédopsychiatrie de secteur a construit un corpus théorique et pratique riche, issu, sans aucun doute, de son histoire faite de collaborations avec les professionnels de divers horizons (pédiatres, psychomotriciens, infirmières puéricultrices, assistantes sociales, etc.).

Une enquête pointe le manque de culture palliative dans les services de soins aigus


Les lits identifiés de soins palliatifs (Lisp) ont été mis en place pour optimiser une demande des patients mais aussi pour engager une démarche palliative dans les services de spécialité. Pour autant, aujourd'hui le bilan est loin d'être positif, c'est ce que démontre une enquête menée pour la Société française de soins palliatifs.

Soins palliatifs : la HAS veut favoriser le maintien à domicile

Anne Bayle-Iniguez  12.07.2016


La Haute Autorité de santé (HAS) propose aux professionnels de santé hospitaliers et libérauxdeux fiches pédagogiques afin de favoriser la sortie de l’hôpital et le maintien à domicile des patients relevant des soins palliatifs. L'enjeu est d'améliorer le parcours de soins et le transfert entre l'hôpital et la ville de ces patients fragiles, en identifiant les différentes étapes de la prise en charge et ainsi éviter les réhospitalisations.
80 % des patients souhaitent finir leur vie chez eux alors que seulement 27 % sont décédés à domicile en 2010, relève la HAS.

Nicolas Darrot et Eugen Gabritschevsky à La Maison Rouge

L'art et la science m'ont toujours semblé connectés. Les mathématiques recèlent une poésie insoupçonnable pour ceux qui ne parlent pas leurs langues et l'art fut toujours tributaire des inventions technologiques de son temps. En exposant ensemble les automates de Nicolas Darrot et les tableaux incroyables d'Eugen Gabritschevsky, La Maison Rouge construit une dialectique réfléchissante...
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L'art et la science m'ont toujours semblé connectés. Les mathématiques recèlent une poésie insoupçonnable pour ceux qui ne parlent pas leurs langues et l'art fut toujours tributaire des inventions technologiques de son temps. Nombreux créateurs pensent éviter d'enjamber le ruisseau qui les sépare, d'autres échappent à ce à quoi on les destinait en allant piocher leur inspiration sur l'autre rive. En grossissant, le fleuve s'avère souvent porter le nom du Styx tant la souffrance est trop forte pour les plus imaginatifs. Rejetant le monde que la société veut leur imposer ils en inventent de nouveaux où certains d'entre eux se perdent pour parfois mieux se reconstruire.



En présentant deux artistes radicalement différents comme Eugen Gabritschevsky (1893-1979, à droite), abusivement associé à l'art brut, et le jeune Nicolas Darrot né en 1972 (à gauche) dont les œuvres puisent dans les ressources mécaniques de la robotique, La Maison Rouge réussit à interroger le mystère de la création, dans ce qu'il a de plus sacré et de plus trivial. Gabritschevsky, devenu schizophrénique, peint dans la solitude et le silence pour échapper à ses crises d'angoisse, Darrot raille les rites sectaires de la religion qu'il met en scène avec humour. L'un et l'autre puise dans la science pour servir leur art.


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Il est probable que les recherches du jeune biologiste Eugen Gabritschevsky sur les mutations d'insectes, qui lui permirent de jeter les bases des premières lois de l'hérédité, ont influencé sa peinture une fois qu'il a sombré dans la paranoïa schizophrénique, mais personne ne put sûrement identifier l'origine de son basculement soudain.

mercredi 13 juillet 2016

Une nouvelle analyse sur la contention est lancée par les structures régionales d'appui à la qualité

Les professionnels de santé pourront bientôt s'interroger sur leurs pratiques de recours à la contention et à l'isolement des patients et des résidents dans le cadre d'une prochaine campagne eForap, à l'initiative du Comité de coordination de l'évaluation clinique et de la qualité en Aquitaine (Ccecqa). 

La finalité d'une campagne eForap*, rappelle la structure régionale dans sanote de cadrage, consiste à mobiliser des professionnels de santé, sociaux et médico-sociaux sur une problématique de soins. Celle-ci est alors abordée par la réalisation d'une mesure ou évaluation. Prévue en principe durant les mois de septembre et octobre de l'année, la campagne est à destination de tous les établissements adhérents des structures régionales d'appui à l'évaluation, la qualité et la gestion des risques associés aux soins (SRAE) de la Fédération des organismes régionaux et territoriaux pour l'amélioration des pratiques et organisations en santé (Forap), qui la mettent en œuvre. Et cette campagne 2016 sera vraisemblablement interrégionale puisque le Réseau santé qualité du Nord-Pas-de-Calais-Picardie et le Réseau bas-normand santé qualité ont manifesté leur intérêt.

L’expérimentation psychologique en crise

 Par  le 13/06/16 

Y aurait-il quelque chose de pourri dans le royaume de la psychologie ? De plus en plus nombreuses, des voix s’élèvent pour remettre en cause la valeur des expérimentations en sciences humaines, ou plus exactement des conclusions qu’on tire de ces expérimentations. Il est vrai qu’il n’est pas facile de travailler sur les humains, ou même avec des rats. La physique quantique a beau être extrêmement compliquée, au moins les particules élémentaires ont-elles la décence de se comporter en suivant des équations bien définies (même si personne ne comprend vraiment ce que signifient ces équations).

La molécule morale, vraiment ?

Un exemple récent de ce genre de problème a été souligné notamment par le New Scientist et concerne la fameuse “molécule de l’amour”, l’ocytocine. On sait que cette hormone est produite naturellement chez les humains lors de l’orgasme, de l’accouchement, de la lactation. Diverses expériences ont montré qu’elle était censée augmenter la confiance entre les participants d’un groupe. Pour établir l’existence d’un tel effet, on a fait passer -avec succès- aux sujets un “jeu de la confiance”. En voici une des variantes les plus connues : après avoir respiré de l’ocytocine via un spray nasal, on fournit aux sujets une somme d’argent (comme toujours, il existe aussi un groupe placebo), puis on propose à chaque sujet de confier cette somme à un autre membre du groupe. En cas d’acceptation, la somme est triplée. Le sujet récepteur, bénéficiaire de la transaction, pourra alors partager l’argent avec le donateur, mais là encore, seulement, s’il le souhaite. La confiance est donc doublement testée : chez l’éventuel donateur, qui peut toujours refuser cette transaction. Et chez le récipiendaire, qui peut bien entendu choisir de tout garder pour lui. Il existe en psychologie cognitive une infinité de variations autour de ce genre de jeux.
zak
L’ocytocine est vite apparue comme une espèce de remède miracle à nos problèmes de communication, et a même été baptisée la “molécule morale” par le neuroéconomiste Paul Zak, qui est devenu l’évangéliste de ce nouveau traitement, à coup de livres et deconférences Ted.

Un enthousiasme un peu prématuré, peut-être ? Car toutes les expériences n’ont pas donné des résultats positifs. Ainsi, nous explique le New Scientist, une étude effectuée à l’Institut de Technologie de Californie à Pasadena sur les différents travaux effectués avec l’ocytocine est aboutie à la conclusion que l’effet de la molécule sur le comportement se rapprocherait dangereusement de zéro.
La mésaventure arrivée à une équipe de l’université catholique de Louvain, racontée par le New Scientist et de manière plus complète dans Vox, nous montre l’étendue du problème.
L’expérience, effectuée en 2010, confirmait largement les effets de l’ocytocine. Dans cette étude, les sujets devaient écrire un texte sur leurs fantasmes sexuels, puis les placer dans une enveloppe, avec la garantie que les chercheurs ne regarderaient pas le contenu de cette dernière. Toutefois, s’ils le souhaitaient, ils pouvaient sceller celle-ci, et même y ajouter du scotch s’il le désiraient. 60 % des participants ayant pris de l’ocytocine négligèrent de fermer leur enveloppe, contre 3 % du groupe placebo. 80 % de ceux-ci scellèrent l’enveloppe, et y ajoutèrent l’adhésif.

Togo Faute d’infirmier, les populations de Kéta-Hounlokoe meurent à côté du dispensaire qu’elles ont construit

 13 Juillet 2016


« La santé n’a pas de prix », dit-on. Et l’une des responsabilités régaliennes de l’Etat est d’assurer une meilleure couverture sanitaire à ses administrés. Il est aussi évident que le système de santé togolais est dans un état comateux. Manque de matériels adéquats dans les centres de santé, absence de personnels soignants, sont les maux majeurs qui gangrènent le secteur de la santé au Togo. Ces problèmes sont plus accrus dans les villages où les unités de santé publique constituent de véritables mouroirs pour ces populations.


Il ne faut pas conditionner le remboursement de la Sécu à l'observance, juge l'IGAS

13.07.2016
Dans un rapport publié mardi, l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS) « déconseille fortement » de conditionner les remboursements des soins au bon suivi du traitement par le patient, comme l'assurance-maladie avait essayé de le faire pour un remède contre l'apnée du sommeil. 
Pour ces patients, la Sécurité sociale avait tenté, pour la première fois en France, de conditionner le remboursement d'un traitement à son usage régulier (observance) au nom d'un objectif de santé publique et d'une volonté d'économies.
Mais en novembre 2014, le Conseil d'État avait annulé « pour incompétence » les deux arrêtés décriés qui liaient la prise en charge de la Sécu à la bonne utilisation d'un dispositif médical dit à pression positive continue (PPC). Il s'agissait de placer tous les patients portant ce masque la nuit sous téléobservance.

Le suicide d’une oubliée du système

MEHDI FIKRI                 13 JUILLET, 2016     

Émilie, 31 ans, s’est tuée après avoir été privée de ses allocations.Un drame qui pointe les dysfonctionnements aveugles de la CAF.
Les funérailles d’Émilie Loridan ont eu lieu samedi dernier à Armentières (Nord). Et la question subsiste : comment cette mère de deux enfants a pu être abandonnée à une telle indigence, un tel désespoir ? Cette jeune femme de 31 ans s’est pendue après s’être vue privée par la CAF de ses prestations sociales, se retrouvant avec pour seule ressource l’allocation handicap de sa petite fille, versée par la Belgique. Avant de se donner la mort, Émilie avait attiré l’attention de la Voix du Nord sur sa détresse. Impossible de joindre les deux bouts, sans RSA (revenu de solidarité active), sans APL (aide personnalisée au logement), avec juste 398 euros par mois. Aujourd’hui, la tragédie d’Émilie pointe de la plus cruelle des façons la froideur aveugle et les manques de notre système social.