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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

samedi 21 mai 2016

Si le sexe était aussi médicalisé que l’accouchement, ce serait beaucoup moins drôle

LE MONDE  | Par Anne-Aël Durand
Que se passerait-il si on imposait aux couples qui font l’amour le même interventionnisme médical les mêmes règles intransigeantes qu’aux femmes qui accouchent ? C’est le postulat absurde d’un court-métrage – La Prestazione (en français, La Performance) de l’association italienne Freedom for Birth Rome Action Group, qui défend le libre choix des conditions d’accouchement.

Le jeune couple arrive dans une salle d’hôpital, entouré d’un médecin et d’une femme en blouse verte qui s’empressent de prendre leur température, de vérifier leur rythme cardiaque, de leur faire enfiler des pyjamas.
Alors qu’ils se lancent timidement dans les préliminaires, ils sont interrompus en permanence par un membre du corps médical :
  • pour que la femme se mette dans la bonne position (allongée sur le dos ou les pieds dans les étriers),
  • pour que l’homme effectue les bons mouvements (« 1, 2, 3, poussez ! Non, pas comme ça ! »),
  • pour imposer des perfusions sans consentement.
Autant d’interventions qui entravent toute spontanéité.


Gabriella Pacini, sage-femme et présidente de l’association, explique l’objectif de ce court-métrage de sept minutes :
« La comparaison avec le sexe, basé sur des réalités hormonales, aide à la fois les hommes et les femmes à mieux comprendre le problème suscité par les mauvais traitements et le manque de respect autour de la naissance. »
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Des accidents sexuels aux vertus des crottes de nez, DTC décode avec humour la santé

Stéphane Long  21.05.2016

Dans ton corps

Un peu de provocation, une bonne dose d’humour et beaucoup de pédagogie. C’est le cocktail de Julien Ménielle pour décrypter le corps humain et la santé. Depuis le mois d’avril, cet auteur-comédien, ex-journaliste (passé par « 20 Minutes »), ex-infirmier (10 ans d’exercice), a ouvert sur YouTube une chaîne consacrée à ces thématiques et intitulée « Dans ton corps »(DTC…). Déjà 5 vidéos sont au programme.
« Les Accidents sexuels », « C’est quoi un anus artificiel ? », « Les crottes de nez, ça se mange ? » Les titres sont accrocheurs, voire régressifs. Mais il ne faut pas s’y tromper, le contenu est très sérieux. « Le message pédagogique passe beaucoup mieux grâce à l’humour », note Julien Ménielle.
Le rire a une autre vertu. « Cela permet de parler de certaines maladies mal connues de manière décomplexée, en levant les tabous, explique le comédien qui n’a pas oublié son passé d’infirmier. À l’hôpital, c’est pareil, on a souvent recours à la plaisanterie pour désamorcer les situations tendues, mieux faire passer un message. » Avec une limite cependant : « Je peux rire des maladies, mais je ne me moque jamais des malades. »

Claude Halmos, la psychanalyse à l’épreuve des médias

LE MONDE  | Par Christine Rousseau

Claude Halmos en septembre 2014.
Claude Halmos en septembre 2014. STEPHANE LAVOUE/PASCO

Il faut écouter, chaque vendredi à 13 h 55, « Savoir être », pour comprendre que ce serait faire injure à Claude Halmos de la traiter de « psy de service ». Car si service il y a, c’est bien à celui rendu aux auditeurs que cette psychanalyste, spécialiste de l’enfance et de la maltraitance, ne cesse d’être engagée. Du reste, c’est en termes de « combat » qu’elle évoque son travail. « Depuis des années, je me bats pour que les gens ne soient pas écrasés sous des diagnostics, qu’on ne les bourre pas de médicaments, et pour leur faire comprendre que la souffrance n’a rien d’anormal, que chacun peut se prendre en main. »
Au-delà de son cabinet et des ­pages de Psychologie magazine, ce combat, Claude Halmos le mène également dans les médias, où elle officie depuis déjà vingt ans. D’abord à la télévision, au sein de « La Grande Famille » sur Canal+ en 1992, dont elle s’est sentie « orpheline »,lorsque le magazine s’est arrêté en 1997. Puis à la radio, en 2002, où après avoir été ponctuellement sollicitée par Gilles Halais, il lui fut proposé de répondre aux questions des auditeurs dans la chronique « Savoir être », sur France Info.

vendredi 20 mai 2016

Avec Track Medoc, un généraliste remporte le hackathon du médicament

15.05.2016

Avec Track Medoc, un généraliste remporte le hackathon du médicament-1

Encourager le bon usage des médicaments et utiliser des données de santé. C’est à ces deux consignes que devaient se conformer les participants au hackathon du médicament organisé par l’Assurance maladie. Conçus et développés par des équipes composées de développeurs, informaticiens, ingénieurs ou venues d’autres horizons encore, cinq projets ont été présentés lors de la finale du concours, le 10 mai dernier. Et c’est Track medoc, un site internet mis au point par le Dr Paul Mandelbrojt, qui est arrivé, ex aequo, sur la première marche du podium.
L’idée de Track medoc est de donner un aperçu des différents médicaments disponibles, et utilisés par les praticiens, pour traiter une affection en particulier. Aussi, il permet à tout médecin de comparer ses propres prescriptions par rapport à celles de ces confrères, généralistes ou spécialistes.

L'APPEL DES 111 PARENTS DE PERSONNES AUTISTES au Président François Hollande

Le 19 mai le Président Hollande va tenir une conférence sur le handicap. A cette occasion le RAAHP (Rassemblement pour une approche des autismes humaniste et plurielle), vient de lui envoyer un appel pour le respect du pluralisme et de la liberté de choix de toutes les familles de personnes autistes.


 Monsieur le Président,
 Vous allez intervenir prochainement sur la politique en faveur des personnes handicapées dans notre pays. Les 111 parents de personnes autistes signataires de cet appel voudraient, à cette occasion, attirer votre attention  sur le vivre ensemble,  mis à mal depuis des années dans le monde de l’autisme par des lobbies qui entretiennent une véritable guerre de religion à l’encontre des parents et des professionnels qui ne partagent pas leurs certitudes infondées.
 En l’état actuel des connaissances aucune imagerie médicale ou aucune analyse biologique ne permet de poser le diagnostic d’autisme. Les causes des différentes formes d’autismes demeurent, à ce jour, largement inconnues malgré toutes les recherches menées dans le monde entier. Du côté des accompagnements de ces personnes, la HAS (la Haute Autorité de Santé) a reconnu qu'aucune étude scientifique n'avait permis de valider une approche particulière.

L’espérance de vie a progressé de cinq années depuis 2000, selon l’OMS

LE MONDE | Par Rémi Barroux
Emma Morano, née le 29 novembre 1899, dans son appartement à Verbania (Italie).
Emma Morano, née le 29 novembre 1899, dans son appartement à Verbania (Italie). Antonio Calanni / AP
L’espérance de vie a progressé de cinq ans depuis 2000, indique l’Organisation mondiale de la santé (OMS), dans les « Statistiques sanitaires mondiales » (194 pays) publiées jeudi 19 mai. C’est la hausse la plus rapide depuis plus de cinquante ans. Depuis les années 1950, le gain était de trois ans par décade. L’espérance de vie était en 2015 de 73,8 années pour les filles et de 69,1 ans pour les garçons (71,4 en moyenne).
Mais derrière ce progrès global, qui inverse la tendance à la baisse de l’espérance de vie dans les années 1990 due à l’épidémie de sida en Afrique notamment, les inégalités persistent. La perspective dépend d’abord du lieu de naissance, signalent les auteurs du rapport. « Les progrès ont été inégaux. Aider les pays à atteindre la couverture sanitaire universelle en se fondant sur un solide système de soins primaires est la meilleure chose que nous puissions faire pour veiller à ne laisser personne à la traîne », a déclaré la directrice générale de l’OMS, Margaret Chan.
Le Japon pour les femmes, la Suisse pour les hommes
L’espérance de vie des nouveau-nés dans vingt-neuf pays à hauts revenus atteint au moins 80 ans alors qu’elle est inférieure à 60 ans en Afrique subsaharienne. Dans douze pays – Suisse, Espagne, Italie, Islande, Israël, France, Suède, Japon, Singapour, Australie, Corée du Sud et Canada –, elle dépasse même les 82 ans. Dans tous les pays au monde, les femmes ont une espérance de vie supérieure à celle des hommes, mais le différentiel, qui était de 6,9 années il y a quarante-cinq ans, n’est plus que de 4,6 années en 2015. Et c’est dans les pays scandinaves que cette différence est la moins importante. Les femmes peuvent espérer vivre le plus longtemps ( 86,8 ans) au Japon, alors que les hommes doivent se tourner vers la Suisse, avec 81,3 années. A l’inverse, la Sierra Leone détient le record de la plus faible espérance de vie pour les deux sexes, 50,8 ans pour les femmes et 49,3 ans pour les hommes, suivi par l’Angola (54 et 50,9).

TRAUMATISMES EN HÉRITAGE

Peut-on souffrir des tragédies vécues par nos ancêtres ? Comment le cerveau influence-t-il le comportement ? Les spermatozoïdes peuvent ils être modifiés par l'environnement et transmettre certains caractères acquis à travers les générations ? Les traumatismes vécus par les parents ou les grands-parents laissent-ils une trace à leur descendance ? C'est ce que suggèrent des travaux récents...

CC gothopotam/ Flickr

Isabelle Mansuy, neurogénéticienne à l'université de Zürich et à l'école polytechnique fédérale de Zürich.


Si « Le Généraliste » était paru en mai 1901 Nous sommes médecins, pas préposés à la santé publique !

Alain Létot   20.05.2016

Ce n’est pas sans quelque étonnement, sans nous frotter un peu les yeux, que nous avons tous lu dans les journaux politiques une circulaire de M. le ministre de l’Intérieur adressée, paraît-il, individuellement à chacun de nous par voie préfectorale et nous enseignant la sérothérapie anti-diphtérique.
À ne considérer que la circulaire en soi, le procédé paraît tout à fait nouveau et digne d’attirer l’attention.
Nous voici, nous médecins, recevant des instructions de M. le ministre de l’Intérieur, bientôt peut-être, pourquoi pas, du directeur de la Sûreté générale par l’intermédiaire de la Préfecture. Sommes-nous devenus tous, et d’un seul coup, sans nous en douter fonctionnaires de l’État ou, plus modestement, employés préfectoraux ?

L’Ile-de-France adopte le principe des tests salivaires de détection de drogue dans les lycées

LE MONDE
Valérie Pécresse, le 3 février.
Valérie Pécresse, le 3 février. ERIC PIERMONT / AFP
C’était une promesse de campagne, qui avait suscité nombre de critiques. La région Ile-de-France a adopté, jeudi 19 mai, la proposition portée par sa présidente Valérie Pécresse (Les Républicains, LR) de financer des tests salivaires de dépistage de drogue et des éthylotests pour les lycéens franciliens, pour lutter contre les addictions, « source de décrochage scolaire »« Il y a un fléau en Ile-de-France, c’est le décrochage scolaire. A la racine de ce fléau, mettons des mots : des addictions, la drogue, l’alcool et les jeux vidéo, qui sont une autre forme d’addiction », avait répété Valérie Pécresse le 25 avril.
Malgré l’opposition de la gauche et l’abstention du Front national (FN), la région va demander à chaque établissement « d’établir un diagnostic sur la consommation des substances addictives » et d’identifier les éventuels trafics à proximité des lycées. Pour les chefs d’établissement qui le souhaiteront, les tests de dépistage seront « des outils de diagnostic », menés sous couvert du secret médical, et dont les résultats individuels ne seront pas transmis aux chefs d’établissement mais uniquement à la famille, ou au lycéen s’il est majeur.

Crash Germanwings : le président de l'Ordre allemand charge le service médical de la Lufthansa

20.05.2016

germanwing
Le président de l'ordre allemand des médecins, Frank Ulrich Montgommery, a jugé que la Lufthansa avait "failli" en ne contrôlant pas suffisamment Andreas Lubitz, le copilote qui a provoqué le crash de l'A320 de Germanwings en mars 2015. "Je trouve que la Lufthansa en tant qu'employeur et l'office fédéral du transport aérien en tant qu'organe de contrôle ont failli", a estimé le Dr Montgommery dans une interview au quotidien Hamburger Abendblatt.

Dr OUANGO JEAN-GABRIEL A PROPOS DE LA PRISE EN CHARGE DES TOXICOMANES : « Les structures de soins adaptées n’existent pas encore au Burkina»

Burkina Faso    12 mai 2016






Dr OUANGO JEAN-GABRIEL A PROPOS DE LA PRISE EN CHARGE DES TOXICOMANES :  « Les structures de soins adaptées n’existent pas encore au Burkina»

Dr Ouango Jean-Gabriel est Professeur titulaire de psychiatrie adulte et de psychogériatrie à l’UFR/SDS de l’Université Ouaga I Pr Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou, au Burkina Faso. Dans cette interview, nous abordons avec lui, la problématique liée à la consommation de la drogue par les adolescents. Il s’agit principalement des causes et des conséquences du phénomène. Il donne au passage des conseils aux parents et aux malades.
Le Pays : Comment peut-on expliquer que des adolescents se mettent à consommer la drogue ?
Dr Ouango Jean-Gabriel : La maturation physique et psychologique de tout être humain traverse invariablement des étapes psychologiques, sociologiques et environnementaux qui organisent son fonctionnement interne, définissent son appartenance familiale et sociale, et façonnent son comportement extérieur. Le petit enfant apprend à choisir entre ce qui est permis et ce qui est interdit, tandis que l’enfant plus grand apprend à se conformer, malgré ses pulsions, aux lois sociales. L’adolescent, quant à lui, a accumulé suffisamment de connaissances du monde extérieur à lui pour comprendre, comparer et choisir un comportement qui tend à le définir et à asseoir une identité qui lui est propre. C’est une période difficile, complexe et vulnérable, comportant souvent le rejet d’une partie de l’idéal parental. L’adolescent cherche à être le plus proche possible d’une image psychologique à laquelle il veut s’identifier. D’où les comportements d’imitation : imitation d’un père idéalisé qui fume, boit de l’alcool ; imitation d’un ami leader qui parle bien, joue bien au football, plaît aux jeunes filles, dépense de l’argent dans les maquis, ou fume la cigarette, boit de l’alcool ou consomme de la drogue. Le plus souvent, il s’agit d’adolescents en difficulté avec leurs parents ou ayant des difficultés dans leur adaptation à l’école, à la maison ou dans le quartier. La drogue est alors un médicament pour combattre leur détresse, leur inadaptation à la vie. Mais c’est un mauvais médicament qui va entraîner des habitudes de consommation responsables de comportements déviants, et à l’extrême, provoquer la maladie psychiatrique. Classiquement, on incrimine donc des facteurs psychologiques (troubles de la personnalité), l’inadaptation de l’environnement (bandes de délinquants, proximité des produits, facilités financières d’accès aux produits), difficultés familiales, difficultés scolaires, traumatismes précoces (perte de parents, viols, etc.).

Une méthode originale pour arrêter de fumer expérimentée dans 16 maternités

10.05.2016
16 maternités françaises vont tenter, pour la première fois, de convaincre de futures mamans d'arrêter de fumer en leur offrant des bons d'achat. 400 femmes enceintes vont être recrutées. Des volontaires, majeures, qui doivent être enceintes de moins de quatre mois et demi et fumer un minimum de cinq cigarettes quotidiennes. "L'expérimentation a démarré le 7 avril et doit durer deux ans", a expliqué Ivan Berlin, médecin à l'Hôpital Pitié-Salpêtrièrequi dirige l'étude financée par l'Institut national du cancer. Les femmes rémunérées recevront en moyenne 300 euros. Et les médecins s'assureront de leur abstinence via des tests de contrôle biologiques.

Rôle infirmier en fin de vie : Point de vue d’un juriste

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La loi Claeys-Leonetti sur la  parue le 2 février 2016 au Journal Officiel, va changer de nombreux aspects de la prise en charge .

Désormais, la sédation profonde et continue jusqu'au décès est autorisée pour les atteints d'une affection grave et incurable. De même, l'alimentation et l'hydratation sont à présent considérés comme des soins, ce qui autorise l'équipe médicale à les interrompre en phase terminale, pour ne pas maintenir en vie une personne de façon prolongée.

Les directives anticipées des patients seront également plus contraignantes

Hospitalisation à domicile : une organisation à revoir ?

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Les représentants des syndicats d’infirmiers ont été entendus le 18 mai par les députés dans le cadre de la Mission d’évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale (MECSS) qui porte sur l’Hospitalisation à domicile (HAD). L’occasion pour les syndicalistes de ne pas mâcher leurs mots et dire ce qu’ils pensent de cette organisation des soins.

Le bien-être, fait suer !

Par Virginie Ballet — 18 mai 2016 

Méditation, alimentation, coaching… La course à l’épanouissement personnel et professionnel obsède, culpabilise et lasse.

Il est essentiel, voire obligatoire, de bien dormir (au moins sept heures, sur un matelas ni trop ferme ni trop spongieux). De manger équilibré (au moins cinq fruits et légumes par jour), si possible des petits plats faits maison, mais sans se lâcher sur le sel, le sucre ou les infâmes graisses. Au passage, penser à s’arroser généreusement le gosier de flotte, en fuyant comme le diable les apéros et autres pousse-café, trop propices aux viles tentations tabagiques. Dès que possible, se ruer à la salle de sport ou dans le premier coin de pelouse venu pour se dégourdir les pattes, rester en forme et être efficace au bureau. Ah, et pourquoi ne pas se laisser tenter par l’une de ces «thérapies feel good» chéries des magazines féminins ? La très en vogue «marche méditative» permet par exemple de se «recentrer sur le présent» en déambulant petons à l’air dans les herbes fraîches, le tout en se concentrant sur chacune des sensations. Bien sûr, le 11 juin, journée mondiale du bien-être, sera l’apothéose de la fête. A moins que ce ne soit le Salon zen de Paris, à l’automne ? Et surtout, rester positif en toutes circonstances. N’en jetez plus ! Enfer, tyrannie, horreur ! Pour Carl Cederström et André Spicer, ces injonctions au bien-être frisent la dictature, au risque de devenir contre-productives. Dans un livre édifiant et sarcastique paru l’an dernier en anglais et récemment traduit en France, les deux hommes, respectivement enseignant-chercheur à la Stockholm Business School et professeur à la Cass Business School de Londres, dénoncent même un«syndrome du bien-être», qui aurait explosé ces cinq dernières années.
Le Syndrome du bien-être
CARL CEDERSTRÖM, ANDRÉ SPICER LE SYNDROME DU BIEN-ÊTRE L’Echappée, 176pp, 2016

D’emblée, ils précisent : évidemment, il n’y a aucun mal à être en bonne santé. Ce qui coince selon eux ? «S’occuper de son bien-être est devenu une obligation morale qui s’impose à chacun d’entre nous.» Il y aurait même une «logique à l’œuvre partout, dictant aussi bien notre façon de travailler et de vivre, que d’étudier et de faire l’amour.» Au secours, les gourous du bonheur prolifèrent, et ils pourraient bien faire des dégâts, avertissent les auteurs. C’est grave ? Diagnostic en trois points.
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Et si on lâchait la bride à nos enfants ?

LE MONDE | Par Guillemette Faure  
Fliqués, surprotégés, les enfants d’aujourd’hui ont à peine le droit d’aller acheter seuls une baguette de pain. Une culture du risque zéro qui les prive de liberté et les prépare mal aux aléas de la vie.
C’est un étrange phénomène qui se répand dans certains squares. Les bancs, initialement prévus pour que les parents discutent en retrait, se vident. Les adultes restent collés au toboggan ou à l’échelle de corde. « Tu veux que je te tienne ? » « Fais attention ! » Pas question de risquer une chute, malgré le rembourrage des sols. A la tombée du jour, le square ferme, et les enfants qui jouent encore seuls dans les rues ne sont pas « autonomes » mais « livrés à eux-mêmes », sous-entendu à moitié abandonnés.
Dans beaucoup de villes, si vous croisez un enfant à vélo, soyez assuré que les parents pédalent juste à côté. Le marmot qui achète seul une baguette de pain à la boulangerie tient presque de l’image d’Epinal.
Cela n’a rien à voir avec la façon dont leurs parents ont grandi. Lenore Skenazy le sait. Elle s’est fait connaître il y a huit ans, aux Etats-Unis, après avoir publié un article dans lequel elle racontait avoir laissé son fils de 9 ans prendre le métro seul. Des caméras sont allées attendre le gamin à l’école pour lui demander comment il avait fait. Plus récemment, elle a proposé aux New-Yorkais de la payer 250 dollars de l’heure pour qu’elle ne surveille pas leurs enfants (« je les emmènerai au square et j’irai boire un café au Starbucks »). Tout cela lui a valu le surnom d’« America’s Worst Mom », « pire mère de l’Amérique ». Un titre qui lui a permis d’animer pendant un an une émission de télé-réalité – « je devais convaincre des parents de laisser leur enfant de 10 ans monter sur un vélo. »