J. CASTAGNA,
CHRU de Besançon
Les facteurs psychologiques sont bien reconnus dans les pathologies dermatologiques. Dans le manuel « Dermatologie et maladies sexuellement transmissibles » de J.-H. Saurat et coll., une classification des manifestations psycho-cutanées est proposée et décrit plusieurs syndromes :
– premièrement, l’expression cutanée de désordres psychiatriques avec le syndrome des dermatoses sans maladie somatique dont le prurit psychogène ou encore les lésions cutanées auto-induites, par exemple l’aggravation d’une dermatose mineure par le grattage (excoriations névrotiques) ;
– deuxièmement, l’approche psychosomatique. En effet, la prise en charge d’un tiers des patients implique d’emblée la reconnaissance de facteurs affectifs. On peut alors se poser la question de « qui fait la poule et qui fait l’œuf » ?
Dans cette approche, les réactions affectives à des maladies de la peau sont une notion importante avec les notions de stigmates et image corporelle (toute modification de la peau par une maladie est un stigmate qui fait que le patient se sent exclu, qu’il perd confiance en lui, les répercussions affectives et socioprofessionnelles sont démontrées) et d’invalidité qui s’ajoutent à l’impact émotionnel de la dermatose, quantifiée par les index de « perte de qualité de vie ». De plus, le rôle de facteurs affectifs dans les maladies de la peau est décrit avec le concept de somatisation (le patient consulte pour un symptôme physique et en parle plus volontiers que le problème psychologique).