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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mardi 1 septembre 2015

Donner le nom du père, une tradition quasi inébranlable

LE MONDE |  | Par 


Un nourrisson tenant la main de sa maman.


La transmission du nom reste en France encore très majoritairement sous la domination du père. 83 % des 818 565 bébés nés en 2014 portent en effet le patronyme paternel. Seul un sur dix porte les noms de ses deux géniteurs. Quant à donner le seul nom de la mère, l’idée ne passe pas : cela ne concerne que 6,5 % des naissances. L’étude que publie l’Insee, mardi 1er septembre, montre une évolution très lente sur cette tradition familiale.

Depuis la loi du 1er janvier 2005, les parents peuvent transmettre à leur enfant soit le nom du père, soit le nom de la mère, soit les deux noms accolés dans l’ordre qui leur plaît. Les parents ont donc légalement des droits égaux, qu’ils soient mariés ou pas, à transmettre leur nom de famille. L’institut de statistiques a voulu savoir, dix ans après son adoption, si la loi avait eu un effet sur les pratiques des parents.

Dans l’immense majorité, ces derniers transmettent le nom du père seul. La proportion explose même quand il s’agit de couples mariés (95 %). Les couples qui dérogent à cette règle en accolant leurs deux noms – le plus souvent dans l’ordre « père-mère » – sont majoritairement en union libre ou en concubinage, et seul un enfant sur dix porte les noms accolés de ses deux parents.


Guérilla sexiste en milieu urbain

BONDY BLOG AMBIANCE  1 SEPTEMBRE 2015 PAR MYRIAM BOUKHOBZA


Dans l’espace public, univers masculin, les gueules d’anges peuvent se transformer en démons et vous voler ce que vous avez de plus précieux, en toute impunité.

19 heures, Avenue Laumière, Paris 19e, la nuit vient à peine de tomber. Sur la longue avenue silencieuse, un trentenaire élancé, gueule d’ange, polo blanc et pantalon cintré, se dirige, le pas assuré, vers la bouche de métro. Ce bonhomme, à qui l’on donnerait le bon Dieu sans confession, a plus d’un tour dans son sac. Il manie à la perfection l’art de la perfidie. Le mâle fourbe, balançant tranquillement ses jambes courtes et sèches sur l’asphalte, se jette, tout à coup, sur une proie femelle et n’en fait qu’une bouchée. Ce soir-là, pas un chat. La femme, qui aura eu la malchance de le croiser, n’est réduite qu’à un corps à palper. En un quart de seconde, la douce et lente ballade de la jeune femme s’achève brutalement.


Elle se retrouve dans les bras du doux perfide, qui passe avec ardeur, ses mains rêches et abîmées sur son corps chevrotant. Le souffle court, consumé par son désir, il parcourt son corps et presse avec énergie ses seins, puis ses fesses, puis son ventre. La boucle est bouclée. Ce soir, l’ange a laissé son masque au vestiaire. Le démon s’est érigé en maître de cérémonie du spectacle de l’humiliation sexuelle sexiste. Sans même crier gare, ses mains tentaculaires ont colonisé son espace vital, sa chair, ses entrailles, sa dignité, son intégrité. Ce soir-là, ce corps est entré dans le domaine public. Ce soir-là, le trentenaire concupiscent a consommé puis s’en est allé. Comme on teste une cerise au marché du coin pour s’assurer de son goût sucré et acidulé. Comme on palpe une prune ou une nectarine chez le primeur un dimanche matin ensoleillé. La marchandise prête à l’emploi, le consommateur s’est donné les pleins pouvoirs de la goûter.


Maladie d’Alzheimer : les baby boomers arrivent

 25/08/2015

L’année 2016 verra arriver les premiers septuagénaires issus de la génération des baby-boomers et leur nombre va continuer de croître. En 2040, les membres de cette génération auront entre 76 et 94 ans et, si la tendance actuelle se confirme, 1 baby boomer sur 2 sera atteint d’Alzheimer en 2050.

La première psychiatre des États-Unis

19/08/2015
Un psychiatre exerçant à l’université de Pennsylvanie à Philadelphie (États-Unis) rappelle que le 19ème siècle a connu « une prolifération des asiles psychiatriques » et développé l’idée que « des patients du sexe féminin pourraient tirer un meilleur bénéfice de soins dispensés par des médecins également du sexe féminin ». Dès avant la guerre de Sécession, le Medical College de Pennsylvanie acceptait qu’une femme pût poursuivre des études de médecine, mais aucune n’avait encore été nommée médecin-chef d’un asile psychiatrique (pour femmes), jusqu’à la nomination d’Alice Bennett (née en1851) à un tel poste, sous l’impulsion du Dr Hiram Corson. Diplômée en médecine en 1876 et première femme à recevoir un titre de docteur en Pennsylvanie, en 1880, Alice Bennett devint aussi, cette même année, la première femme-médecin à exercer en milieu psychiatrique (à Norristown, Pennsylvanie), en accédant alors à un mode d’exercice qui ne la cantonnait plus, comme ses rares consœurs, à ne traiter que les maladies (physiques) des enfants et des femmes, mais faisait d’elle une véritable alter-ego de ses confrères masculins dont elle partageait ainsi une pratique similaire.

Les psychiatres à l’heure du dossier médical informatisé

28/08/2015

"Fini le temps où les psychiatres prenaient des notes manuscrites ou écoutaient leurs patients sans prendre aucune note" rappellent des praticiens exerçant en Californie, dans un article consacré à “la formation des psychiatres à l’heure du dossier médical informatisé.” S’imposant progressivement aux professionnels, ce type de dossier suscite toutefois certains reproches. Il peut notamment “interférer avec la qualité de la relation médecin-malade” et, paradoxalement, “diminuer la précision et la pertinence des dossiers médicaux.” Il est en effet difficile de se consacrer pleinement à l’entretien en cours, s’il faut simultanément rédiger le compte-rendu de cette consultation sur son ordinateur. Et surtout, le risque est grand que celui-ci constitue un écran contre l’empathie indispensable à l’égard du patient : “Pour le professionnel, l’ordinateur peut servir de point d’ancrage, un moyen de garder le contrôle de l’entretien et de ne pas omettre des questions importantes, mais il crée aussi une barrière contre la douleur et la souffrance du patient” : au lieu de l’observer, pour s’efforcer de repérer ses affects, le psychiatre tend à “regarder son écran.”

Anne-Claudine Oller et Sandrine Garcia «Il y a une instrumentalisation politique de l’apprentissage de la lecture»

CÉCILE DAUMAS 




Réapprendre à lire - Sandrine Garcia, Anne-Claudine Oller POUR ILLUSTRER LE PAPIER DE NICOLAS DESHAYES - Une écolière du cours préparatoire (CP) réalise un exercice de lecture, le 29 Novembre 2010 à l'école Arthur Rimbaud d'Andrézieux-Bouthéon dans la banlieue de Saint-Etienne. Cette école participe à une expérimentation originale menée depuis la rentrée par le CNRS et l'Education nationale auprès de 2.000 élèves de CP de l'académie de Lyon scolarisés en réseau réussite scolaire (RRS) ou ambition réussite (RAR). AFP PHOTO / PHILIPPE DESMAZES

[Nord-Pas-de-Calais] Les longs séjours en psychiatrie représenteraient près d'un quart des journées d'hospitalisation

31/08/15 

Une étude sur les hospitalisations longues dans la zone de Lens (Pas-de-Calais) menée par la Fédération de recherche en santé mentale (F2RSM) du Nord-Pas-de-Calais, à paraître prochainement, a permis d’établir que 2,6% des patients hospitalisés en service de psychiatrie dans la région entre 2011 et 2013 ont connu au moins un long séjour (292 jours ou plus).

Un grand hôpital menacé de fermeture au Yémen

31.08.2015

Les pénuries de carburant et de médicaments pourraient conduire à la fermeture d’un hôpital de la capitale yéménite Sanaa, qui traite des centaines d’enfants et de femmes enceintes, a affirmé lundi l’organisation humanitaire Save the Children.

« La situation est critique », a déclaré Halel Al Bahri, directeur adjoint de l’hôpital Al Sabeen, ajoutant que « si cet hôpital ferme, des enfants et des femmes mourront », selon un communiqué diffusé par Save the Children qui soutient l’établissement.

Va-t-on vraiment fermer des sites d’urgence ?

31.08.2015

67 services d’urgences sur 650 seraient menacés à plus ou moins brève échéance de transformation en "centre de soins non programmés", autrement dit des centres de consultations sans rendez-vous, mais sans urgentistes. C’est le Figaro qui l’affirme en se référant au rapport remis cet été par Jean -Yves Grall à Marisol Touraine.

Le SNP prie la DGOS d'intégrer le comité de suivi de l'expérimentation sur les psychologues hospitaliers

Alors que la prochaine réunion du comité de suivi sur le dispositif expérimental ouvert par la DGOS sur les psychologues dans les hôpitaux publics doit se tenir le 8 septembre, le Syndicat national des psychologues (SNP) dénonce le 31 août, dans un communiqué, le "mutisme et l'opacité complète" de ce comité. Il renouvelle sa demande d'intégrer ce comité, "afin que les règles de représentativité soient les mêmes pour les orthophonistes et les sages-femmes comme pour les psychologues", en intégrant des organisations professionnelles en son sein. "Alors que la précarité de la profession est inchangée — plus de 50% de contractuels  [lire aussi ci-contre] et que les délais s'allongent pour obtenir une consultation psychologique, nous interrogeons le ministère de la Santé sur les propositions de travail qu'il entend tirer de l'expérimentation", poursuit le SNP. Ceci "afin de consolider l'inscription des psychologues dans les hôpitaux et de les rendre plus accessibles aux patients".
La rédaction 
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lundi 31 août 2015

La systématisation du contentieux de l'internement psychiatrique par le Groupe information asiles (GIA)

 |  PAR ANDRÉ BITTON

Dans l'ensemble des publications de base du GIA, durant les années 1970, le constat que les personnes internées en psychiatrie n'ont aucun droit, sont privées de liberté sans aucune possibilité de débat contradictoire, et donc sans droit à la défense, est une constante. Le constat de cet état de fait, révoltant en soi, est à la base du développement de l'action juridique du Groupe information asiles.

 André Bitton[2]. Paris, le 31 août 2015. 
Note liminaire. Je publie cet article sur l’Internet, alors qu’il m’a été initialement commandé par un sociologue du programme interdisciplinaire « Contrast »,  pour un numéro spécial de la Revue de droit sanitaire et social (RDSS) sur la liberté d’aller et de venir. J’ai préféré couper court à toute discrimination que je pourrais subir dans le cadre de cette revue sur mon absence de statut social et sur ce qui a été mon ancienne situation de personne handicapée sur motif psychiatrique, et refuser cette proposition de publication.
Exergue : « La psychiatrie est tout sauf une science. Sauf à dire qu’elle est une science de la répression. » Philippe Bernardet [3], lors d’une réunion du Groupe information asiles (GIA), au printemps 1990 [4].
I. - Introduction :
Il faut préciser que c’est l’action juridique systématique du Groupe information asiles (GIA),  essentiellement de par les rédactions bénévoles et le leadership de Philippe Bernardet, ainsi que le fait que cette action ait pu essaimer, qui ont conduit au versant judiciaire de la loi du 5 juillet 2011 relative aux droits et à la protection des personnes faisant l'objet de soins psychiatriques. Cette loi, prise sur un projet de réforme Gouvernemental initial hostile à toute judiciarisation et déposé le 5 mai 2010 à la présidence de l’Assemblée nationale, a en effet judiciarisé partiellement l'hospitalisation sans consentement, du fait d'une décision du Conseil constitutionnel no 2010-71, Mme Danièle A., du 26 novembre 2010. Cette jurisprudence constitutionnelle est une décision prise sur une question prioritaire de constitutionnalité, à partir d’une contestation en légalité  formelle, devant la juridiction administrative, d’une hospitalisation sur demande d'un tiers. C’est cette décision qui a contraint le Gouvernement de Nicolas Sarkozy à modifier son projet de loi initial, sur une lettre rectificative du Ministère du travail, de l'emploi et de la santé, du 26 janvier 2011. Il faut observer que les conclusions de la question prioritaire de constitutionnalité à la base de la décision du 26 novembre 2010 du Conseil constitutionnel, ont été l'œuvre d'une scission du GIA en date de novembre 2000, l’Association française contre l’abus psychiatrique (AFCAP)[5]. Le Groupe information asiles intervint volontairement dans cette instance renforçant ainsi les arguments de la requérante principale qui était une ancienne adhérente du GIA, par des conclusions d’intervention rédigées par Me Corinne Vaillant.

Le taux de suicide en Corée du Sud, le plus élevé parmi les pays de l'OCDE

30 août 2015


SEOUL, 30 août (Yonhap) -- Le taux de suicide en Corée du Sud est le plus élevé parmi les pays membres de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et le peuple sud-coréen est celui qui a le moins confiance en sa santé, a montré ce dimanche un rapport.

Insulter le médecin ou l'infirmier qui va vous soigner peut nuire gravement à la santé



Une étude édifiante devrait inciter les patients à rester polis s'ils veulent un bon diagnostic, des anesthésistes qui ne veulent pas passer pour des professionnels incompétents, l'envoi de SMS pour calmer la douleur physique, des étiquettes de couleur pour mieux se nourrir, une plainte pour une IVG ratée en Italie et des carabins dopés... La rédaction d'Hospimediaa sélectionné quelques événements marquants de cette dernière semaineen France et à l'international.

Parkinson, le cerveau en surchauffe ?

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO |  | Par 

Comme un moteur de voiture tournant trop vite, les neurones du cerveau qui jouent un rôle dans le contrôle du mouvement consomment plus d’énergie que d’autres. Dès lors, ces cellules s’épuisent plus vite et meurent. » Louis-Eric Trudeau, professeur de pharmacologie et de neurosciences à l’université de Montréal, explique ainsi, par une surchauffe de neurones, l’un des mystères de la maladie de Parkinson, qui touche des millions de personnes à travers le monde. Les résultats de son équipe, associée à des chercheurs des universités Laval et d’Ottawa, ont été publiés le 27 août dans la revue Current Biology. Ils ouvrent la voie à la création de modèles animaux qui font encore défaut dans le cas de cette maladie neurodégénérative, voire à de nouvelles perspectives de traitement.



Les dessous troublants du « Viagra rose »

LE MONDE |  | Par 



La troisième tentative aura été la bonne pour la flibansérine, que le laboratoire américain Sprout commercialisera aux Etats-Unis à partir du 17 octobre sous le nom d’Addyi dans l’indication « traitement du trouble du désir sexuel hypoactif généralisé [HSDD, dans la terminologie psychiatrique américaine] chez la femme avant la ménopause ». L’autorisation de mise sur le marché (AMM) accordée le 18 août par la Food and Drug Administration (FDA) américaine fait en effet suite à deux rejets en 2010 et 2013, en raison d’une efficacité limitée et surtout d’effets secondaires sérieux (« baisse sévère de la tension artérielle » et syncopes).

Cette balance bénéfices/risques n’a pas changé. Pourtant, soumise au lobbying intense de Sprout et accusée par une partie des organisations féministes d’avoir précédemment refusé d’accorder son feu vert par sexisme, la FDA a fini par céder. Elle révèle ainsi sa « vulnérabilité », comme le titre un éditorial de Nature du 27 août. Comment expliquer ce revirement, synonyme de jackpot pour le laboratoire Sprout ?

« L’approbation d’aujourd’hui fournit une option de traitement autorisé aux femmes perturbées par leur faible désir sexuel, a indiqué le docteur Janet Woodcock, directrice du Centre d’évaluation et de recherche sur les médicaments de la FDA, lors de l’annonce de la décision le 18 août 2015. La FDA s’efforce de protéger et de promouvoir la santé des femmes, et nous nous engageons à soutenir le développement de traitements sûrs et efficaces pour la dysfonction sexuelle féminine. » Une langue de bois qui reflète mal les doutes sur l’efficacité de la flibansérine et les certitudes sur ses effets secondaires.


Traitement de la dépression


La première fois que le dossier est soumis à la FDA, le 27 octobre 2009, la molécule flibansérine est la propriété du laboratoire Boehringer Ingelheim. Celui-ci l’avait initialement testée comme traitement de la dépression sévère, car il agit sur des neurotransmetteurs du système nerveux central. Sans succès. Le 27 août 2010, la FDA explique son rejet dans une lettre circonstanciée. Réuni le 18 juin 2010, le comité d’experts de l’agence avait estimé par dix voix contre une que les deux essais cliniques de phase III « ne montraient pas d’amélioration statistiquement significative par rapport à un placebo sur l’un des deux principaux critères d’efficacité déterminé au préalable, qui évaluait quotidiennement le désir sexuel au moyen d’un journal électronique » tenu par les participantes.

L’effet n’était positif que « sur un critère secondaire mesurant le désir sexuel avec un autre instrument connu sous le nom d’index de la fonction sexuelle féminine (FSFI) », résume un mémorandum de la FDA daté du 8 mai 2015. Boehringer Ingelheim déclarait que cet autre outil, avec déclaration toutes les quatre semaines des événements sexuels de la période écoulée, était le mieux à même de mesurer le désir sexuel. Ce n’était pas l’avis des experts de la FDA, qui reprochent au FSFI un biais de mémorisation. En outre, les experts n’avalisaient pas le fait que le laboratoire se soit rabattu sur un critère secondaire en l’absence d’amélioration du critère principal.

Les carabins, dopés aux stimulants

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | Par 
Boissons énergisantes, caféine concentrée, mais aussi Ritaline ou encore corticoïdes… La consommation de psychostimulants pour améliorer ses performances intellectuelles est fréquente chez les étudiants en médecine, selon une enquête française en cours de publication. Bien décrite sur les campus américains, où elle est de plus de plus en vogue depuis vingt ans, cette pratique dite de neuroenhancement, terme traduit par « neuro-augmentation » ou « neuro-optimisation », était jusqu’ici très peu étudiée dans l’Hexagone. Mais une étude, inédite par son ampleur, menée par six médecins auprès d’un échantillon représentatif de 1 700 étudiants en médecine et jeunes diplômés, montre que le phénomène est loin d’être marginal.




L’humain « augmenté » ad vitam æternam

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | 


Nous sommes passés, en quelques années, d’une médecine qui soignait à une médecine qui répare, et la maladie se laisse de plus en plus décrire comme une panne – dont la mort serait seulement la plus résistante. C’est là le signe du triomphe d’une conception mécaniste du vivant, telle que l’époque moderne, issue de Descartes, l’opposait au vitalisme : l’organisme est constitué d’un ensemble de pièces susceptibles d’être rectifiées, voire remplacées.


L'Américain Hugh Herr présentant ses jambes bioniques, en 2014.

L’art du médecin traditionnel, soucieux d’identifier la cause de la maladie à partir d’un examen clinique faisant droit à la parole du patient autant qu’à l’interprétation des signes de son état physique, est aujourd’hui en passe de devenir archaïque. La médecine en voie de développement, dite « connectée » parce qu’elle mobilise les technologies numériques investies dans l’imagerie, ainsi que dans un nombre croissant d’applications mobiles et de biocapteurs, consacre la promotion de l’ingénieur expert en données qui sait croiser et corréler les innombrables informations fournies par tous ces objets que l’on qualifie d’« intelligents ».

La porte est ainsi ouverte, dit-on, à une médecine personnalisée qui pourrait prédire et prévenir la maladie, grâce à la mise en corrélation des mesures du fonctionnement des organes d’un patient avec les bases de données collectées sur les pathologies d’une population d’individus exponentielle. 
La ­médecine prédictive sera moins explicative que statistique, ce qui ne saurait être une objection pour une démarche mécaniste qui se préoccupe surtout de produire et de maîtriser des effets.
Force est de constater que la santé elle-même n’est plus ce qu’elle était : on l’a longtemps définie comme l’absence de maladie, et on la reconnaissait au « silence des organes » qui l’accompagnait.

Dismaland, le paradis perdu de Banksy

LE MONDE  | Par 

"Dismaland Bemusement Park", l'exposition de Banksy à Weston-super-Mare en Angleterre.

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    L'installation de Bill Barminski, "Security Screening Room", à l'entrée de l'exposition. Crédits : VIRGINIE NOEL POUR "LE MONDE"     

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    Des visiteuses près d'une sculpture signée Banksy.Crédits : VIRGINIE NOEL POUR "LE MONDE"    
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    "Cendrillon accidentée" connaît le destin de Lady Di : son carrosse s’est renversé, et des paparazzis motards bombardent la scène de leurs flashs. Crédits : VIRGINIE NOEL POUR "LE MONDE"     
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Weston-super-Mare, nombril du monde ? Avant d’avoir la moindre idée de l’événement qui se tramait dans le plus grand secret depuis des mois, les regards des curieux du monde entier étaient depuis quelques jours braqués sur cette petite cité balnéaire endormie du Somerset, au sud-ouest de l’Angleterre, à une trentaine de kilomètres de Bristol. Des indices laissaient penser que Banksy l’avait élue comme théâtre d’un nouveau projet. L’hypothèse a électrisé les réseaux sociaux.

Jeudi 20 août au matin, le voile était officiellement levé : le plus célèbre et mystérieux des artistes urbains annonçait sur Internet l’ouverture dès le lendemain de Dismaland (mélange de Disneyland et de lugubre), son « Bemusement Park » (jeu de mot entre parc d’attractions et perplexité). Et la modeste Weston-super-Mare devenait, à la grande surprise de ses habitants, the place to be. Une destination convoitée qui se présente pourtant comme « le nouveau parc d’attractions le plus décevant de Grande-Bretagne ! », et « un festival artistique, d’attractions foraines et d’anarchisme de bas niveau », comme le précise le plan des lieux avec cette tournure d’esprit savoureusement provocatrice devenue la marque de fabrique de l’artiste.



Les agents de Dismaland, qui arborent des oreilles de Mickey, sont visiblement tous en dépression. Ici sur le stand de tir.


« Un souvenir d’enfance »


Le choix de cette ville pour imaginer son parc désenchanté n’était pas tout à fait un hasard. Sur ce même site, large promontoire en pierre sur la plage, existait une piscine, le Tropicana, fermée il y a une quinzaine d’années. Enfant, quand Weston-super-Mare était encore une destination populaire du week-end pour les habitants de Bristol, le jeune Banksy la fréquentait. « Il vient faire revivre un souvenir d’enfance, qu’il partage avec beaucoup de monde ici », explique son ami Inkie, figure du graffiti à Bristol.

Dans un entretien au magazine d’art urbain Juxtapoz, Banksy explique que ce public de locaux, qui ne fréquente pas les musées dans leur majorité, est aussi, pour lui, « le public parfait » pour découvrir les œuvres de la cinquantaine d’artistes qu’il a choisi de présenter. « Banksy n’a pas fait d’école d’art, c’est une personne du peuple, et il continue à s’adresser à tout un chacun dans ses œuvres. L’art est pour lui une plate-forme pour commenter notre société », souligne Rob Dean, qui dirige Where The Wall, une structure consacrée  à la culture du street art à Bristol.



Des visiteuses près d'une sculpture signée Banksy.

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