01/07/2015
Si le fameux « baby-blues » des jeunes mères est très bien documenté, on ignore encore si l’accès symétrique à la paternité peut susciter des difficultés comparables (anxiété, état dépressif, détresse psychologique…) chez les pères. Il serait pourtant utile d’éclaircir cette question, non seulement pour mieux traiter la psychopathologie éventuelle des intéressés, mais aussi dans l’intérêt des mères et des bébés, vu les répercussions néfastes qu’une problématique psychiatrique du père peut avoir sur le bien-être du conjoint et des enfants.
Dans le cadre d’une étude longitudinale menée chez 1 162 hommes initialement âgés de 20 à 24 ans, réalisée pendant quatre ans à Canberra et à Queanbeyan (Australie), une investigation a été conduite pour évaluer l’existence hypothétique d’un « blues de la paternité » plus ou moins analogue aux troubles du post-partum observés chez certaines mères. Cette étude concerne en définitive 108 « nouveaux pères » et 88 sujets « dans l’attente d’une paternité » (expectant fathers, c’est-à-dire dont la compagne est enceinte) évalués lors de quatre entretiens échelonnés durant une période de douze ans, comparativement à des hommes restant sans enfant.