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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

lundi 6 juillet 2015

Maladies mentales ou psychiques ?

30/6/15



Le titre d’un article dans La Croix a choqué quelques parents qui refusent le terme de « malades mentaux », lui préférant celui de « handicapés psychiques »

Le terme de « malade mental » est trop stigmatisant pour les proches des malades, mais la « malad...
Cela commence par un courrier électronique adressé à la rédaction de La Croix. Un message courroucé à propos d’un article paru à la mi-juin sur la Mad Pride. Et surtout de son titre,« Une”marche des fiertés” pour les malades mentaux ».

« LEUR COLLER L’IMAGE DU FOU »

Une formule choquante aux yeux de cette lectrice. « Maman d’un enfant atteint de schizophrénie depuis plus de vingt ans, je suis étonnée que le déterminant “malade mental” soit encore employé, écrit-elle. Nous nous sommes assez battus en association de parents pour évacuer ce nom très péjoratif dans notre société au profit de “malade psychique” ou “handicapé psychique”. » 

Notre santé mentale se plaît davantage à la campagne qu'à la ville

Repéré par Robin Verner 
02.07.2015



<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/For%C3%AAt#/media/File:Forest_path_in_Yvelines_-_France.jpg" target="_blank">Chemin forestier au printemps</a> Tognopop via Wikimedia CC <a href="https://creativecommons.org/licenses/by/2.0/deed.fr" target="_blank">License by</a>

Une étude confirme qu'une bonne balade dans la nature diminue bien plus les risques de dépression qu'une déambulation en milieu urbain.

«Promenons dans les bois pendant que le loup n’y est pas, si le loup y était, il nous mangerait.» Malgré ce qu’avance la célèbre comptine, il se pourrait bien que ce ne soit pas nos virées bucoliques qui nous mettent le plus en danger mais de vivre en ville, selon une étude menée par des chercheurs de l’université américaine de Stanford. Selon les savants, marcher en forêts ou dans les campagnes réduit le péril de sombrer dans la dépression, plus fort en zone urbaine.


dimanche 5 juillet 2015

S’il faut que les patients meurent…

04/07/2015

La mort n’est plus tout à fait un sujet tabou sur internet. Les blogueurs et autres utilisateurs du web la questionnent fréquemment, notamment pour s’intéresser à l’euthanasie et au suicide assisté. Mais difficile d’échapper aux positions militantes : les blogs qui évoquent "l’accompagnement de la fin de vie", soit de manière ponctuelle et plus encore lorsqu’il s’agit de leur principal sujet, sont schématiquement animés par deux types d’auteurs. On y retrouve ou des militants très favorables à la légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté ou au contraire des proches des milieux "pro vie" qui fustigent toute idée d’interruption des traitements et plus encore de "sédation terminale". Dans ce cadre, sauf quand ils en sont eux-mêmes les auteurs, les médecins sont souvent "instrumentalisés" : considérés comme de potentiels gêneurs de mourir en rond par les premiers et érigés en symbole de la confiscation du droit de mourir comme on l’entend, ils sont pour les seconds des prétextes bien utiles pour s’opposer mordicus à toute possibilité d’entendre les éventuels souhaits des malades de quitter la vie.

Pas des monstres froids

Et puis, il y a ceux qui, bon an, mal an, rencontrent chaque jour ces patients. Ces patients qui vont mourir, dans un mois ou dans un an, comme aurait pu l’écrire Françoise Sagan. Ils ne sont plus les monstres froids incapables d’entendre les souhaits des malades  et uniquement soucieux de protéger leur petit pouvoir, parfois décrits par les défenseurs de l’euthanasie. Ils ne sont pas non plus des serviteurs acharnés du progrès médical, qui préfèrent l’acharnement thérapeutique à tout renoncement. Ils sont des humains, des médecins, parfois quelque peu influencés par l’affection qu’ils portent à leurs patients et qui éprouvent, régulièrement, les limites des textes bien établis sous les coupoles.

C'est arrivé le 28 juin 1824 Naissance de Paul Broca

28.06.2015


Pionnier de l'exploration du cerveau humain et fondateur de l'anthropologie, Paul Broca est, sans conteste, l'une des grandes figures de la médecine du XIXe siècle.

Serez-vous en vie dans 5 ans ? La réponse en quelques clics

09/06/2015


Le calcul de risque de mortalité est désormais intégré à la pratique courante.
Il s’agit le plus souvent d’échelles de calcul du risque de décès par maladie cardiovasculaire ou par cancer, ou encore de décès lié au tabagisme. Rarement les échelles prennent en compte à la fois plusieurs facteurs de risque et les décès toutes causes confondues.
C’est ce qui fait l’intérêt d’une étude suédoise, dont une partie des résultats a été récemment présentée dans le Lancet. L’étude a été réalisée à partir des données de près de 500 mille individus (54 % de femmes), âgés de 40 à 70 ans. Ces personnes ont accepté de se soumettre à une enquête de santé portant sur 655 items, incluant des informations démographiques, de santé, de style de vie, antécédents familiaux, des données d’examen clinique, examen cognitif, et un bilan sanguin. Pendant le suivi, de 5 ans en moyenne, 8 532 personnes sont décédées (39 % de femmes). Les causes principales de décès sont le cancer du poumon pour les hommes et le cancer du sein pour les femmes.

Le « leadership infirmier » pour les nuls !!!

 


La profession infirmière en France, bien que largement représentée (plus de 638 248 selon les derniers chiffres), ne bénéficie d’aucune tribune publique à la hauteur de son mérite. Peu d'infirmiers collaborent dans des instances telles que la HAS, l'ARS ou la DGOS. Alors, de quelle façon peut-on exercer un « leadership infirmier » - ou une influence majeure - dans l'intérêt de la profession ? Comment développer un plan de carrière ambitieux afin d'améliorer la pratique infirmière ? Explications avec une seule affirmation : Infirmier* et meneur, oui j'assume !
Pour reprendre une phrase de Peter F. Drucker : Le management est l’art de bien faire les choses, le leadership est l’art de faire les bons choix. Dans la profession infirmier, ce dernier correspond à une aptitude en soins infirmiers qui pousse les soignants à améliorer leur pratique. Il incite les infirmiers à impulser de nouvelles techniques de soins en s’appuyant sur des données probantes et en s’intéressant au contexte de santé publique .
Selon l’association des infirmières et infirmiers du Canada, le leadership consiste à conjuguer la science à une compréhension profonde des besoins de la population dans le domaine de la santé (…) pour permettre d’envisager de nouveaux avenirs et faire progresser  la discipline des soins infirmiers . 
Mais nous ne pouvons pas tous être des leaders. Alors est-ce inné ou acquis ? Peut-être un peu des deux. Pour mener un groupe, encore faut-il  des prédispositions : avoir été délégué(e) de classe, mis en place un roulement pour le nettoyage de la cafetière ou défendu âprement les intérêts de la pauvre étudiante infirmière reléguée aux vidanges des bassins… Ces éléments sont de bons indicateurs d'une propension à la « leader-attitude ».  Cependant quelques principes de base permettent d'optimiser cette aptitude et d'en faire une véritable force. Voici donc le top 11 des règles à respecter pour développer un « leadership infirmier » altruiste.


Happy Men, hérauts de la parité

VIRGINIE BALLET 




Leur mantra est gravé dans un manifeste. Ils se structurent en«cercles» pour répandre la bonne parole et aiment à penser que«partager rend plus heureux». Pas d’inquiétude, les Happy Men ne sont pas une secte, mais un réseau d’hommes engagés pour la parité en milieu professionnel. Lancé en 2013, le mouvement compte désormais 250 membres, répartis au sein d’une dizaine de grosses boîtes (dans les secteurs des télécoms, de l’énergie ou de la banque) à vouloir «faire bouger les lignes». «C’est une erreur de considérer que l’inégalité profiterait aux hommes. En réalité, tout le monde y perd : les hommes, les femmes et les entreprises», insiste Antoine de Gabrielli, chef d’entreprise de 56 ans, fondateur en 2012 de l’association Mercredi-c-papa, qui a donné naissance au mouvement Happy Men. Pour faire évoluer les mentalités, ce père de six enfants, également membre de la commission égalité professionnelle du Medef, mise tout sur son réseau d’hommes, basé sur le même modèle que leurs équivalents féminins. Objectif pour les membres : se réunir, échanger et surtout s’engager, chacun à son niveau. A prendre un temps partiel, à partir plus tôt pour aller chercher les enfants à l’école, à dénoncer les remarques sexistes… «Le fond du problème repose sur les pratiques implicites, les non-dits, les comportements en entreprise», juge Antoine de Gabrielli.

samedi 4 juillet 2015

CECI EST UNE LARME

vendredi 3 juillet 2015

Lycéens sans papiers : l’administration à l’ère de la défiance

Le Monde Festival

LE MONDE CULTURE ET IDEES | 02.07.2015 | Par Marie Desplechin (Ecrivain)

La France offre (encore) cette particularité : papiers ou pas, tous les mineurs qui sont sur le territoire national peuvent être inscrits dans ses établissements scolaires et prétendre à une prise en charge matérielle, administrée par l’Aide sociale à l’enfance (ASE). Au lycée professionnel Hector-Guimard, dans le 19e arrondissement de Paris, ils étaient 70 à la rentrée 2014, des garçons venus seuls d’Afrique, du Moyen-Orient, du Maghreb (globalement, les garçons représentent plus de 80 % des jeunes sans-papiers). Une nation riche (sixième rang mondial) forme des jeunes gens dans le dénuement à des professions dont elle a grand besoin : jusque-là, tout est parfait.

Mais le tableau se brouille rapidement. Avoir 17 ans ne dure pas toujours. Le jour arrive vite où l’on en a 18. L’ASE retire alors ses billes. Inutile d’insister, elle est aux abonnés absents. Fin du fin du logement et des repas. Bienvenue dans la rue. Il y a une autre façon de se retrouver réduit à rien, et sans attendre ses 18 ans. Il suffit de voir sa minorité mise en doute.

Téléobservance : « Se surveiller oui, être surveillés, non ! », clament les usagers du CISS

Anne Bayle-Iniguez
| 03.07.2015

Alors que l’Inspection générale des affaires sociales s’apprête à sortir un rapport très attendu sur l’observance, les usagers du Collectif interassociatif sur la santé (CISS) ont réclamé ce vendredi le droit à la parole. L’association a présenté une série de recommandations pour favoriser le bon suivi de leurs traitements au long cours, préférer l’adhésion du patient et permettre une « décision médicale partagée ».

Les patients s’élèvent avec vigueur « contre le passage d’un principe d’observance de tout traitement d’une pathologie chronique à une modulation du remboursement selon la bonne utilisation du patient », a exposé Christian Saout, secrétaire général délégué du CISS.

L’assurance-maladie avait ouvert une controverse en proposant de moduler la prise en charge du traitement de l’apnée du sommeil par masque à pression positive continue (PPC) selon l’observance du traitement, jusqu’à ce que le Conseil d’État mette le holà, en novembre 2014.

Pour les handicapés, l’accès à la prévention n’est pas une promenade de santé…

04.07.2015

Les personnes handicapées sont-elles moins bien soignées que les patients valides ? Question un rien dérangeante à laquelle l’IRDES répond ce mois-ci par l’affirmative, mais de façon partielle et nuancée à travers deux études spécifiques lancées sur la base des données de l’enquête « Handicap-Santé-Ménage » de la DREES.

La première a tenté de mesurer les difficultés d’accès (voir d’accessibilité) des personnes en situation de handicap vivant chez elle à certains actes de prévention et de dépistage. Le constat global est sans appel : les « probabilités de recours à la prévention sont significativement réduites pour les personnes en situation de handicap. » Ainsi pour une moyenne estimée à environ 80% pour le dépistage du cancer du col de l’utérus, le recours au frottis est inférieure de 12 points pour les déficientes auditives et jusqu’à 21 points pour celles ayant une limitation visuelle, en passant par – 17 pour les handicapées moteurs. Et un constat similaire peut être porté, tous sexes confondus, pour le dépistage du cancer du colon (40% en moyenne générale, mais 13 à 18 points de moins de participation selon le handicap) et pour la vaccination hépatite B (45%, mais -6 à -23 points pour les handicapés).

Appel des médecins hospitaliers pour sortir l’hôpital public de la crise

04/07/2015


Paris, le samedi 4 juillet 2015 – L’arrivée de François Hollande au pouvoir était attendue par beaucoup au sein des hôpitaux publics, la loi Hôpital patient santé territoire (HPST) ayant été ressentie comme un affront majeur. Les premières heures de Marisol Touraine avenue de Ségur auraient pu conforter les espoirs du monde hospitalier : elle multiplia les déclarations d’amitié à son intention et accumula les promesses. Trois ans plus tard, la déception est grande. Si certaines mesures ont bien été adoptées, les praticiens hospitaliers n’ont pas le sentiment d’une rupture franche avec les réformes successives et qui ont abouti à une emprise démesurée de la logique financière et à la mise en œuvre d’une politique managériale déconnectée des enjeux médicaux. Parallèlement à cette action trop timide pour restaurer l’hôpital public et le libérer de ses démons, l’objectif du gouvernement de réaliser dix milliards d’économie dans le secteur de la santé, dont trois milliards doivent être supportés par les hôpitaux attisent les inquiétudes. Dans les établissements où les budgets sont déjà fréquemment dans le rouge et où certains doivent se débattre avec les conséquences des emprunts toxiques, ces impératifs économiques sont synonymes d’une nouvelle rigueur. En la matière, les dénégations du gouvernement quant à la diminution des effectifs ne sont pas parvenues à convaincre. Par ailleurs, la multiplication des « décisions de fermeture d’unités de médecine ou de SSR » dénoncée récemment par la Fédération hospitalière de France (FHF) ne peut que renforcer l’inquiétude et le malaise d’équipes, en proie à des tensions de plus en plus vives, tandis que l’organisation souvent ubuesque du temps de travail accroit encore les difficultés.

Demandeurs d’asile : le sinistre constat du Centre Primo Levi qui fête ses 20 ans

03.07.2015

« La torture est encore pratiquée dans la moitié des pays du globe ». Ce sinistre constat rappelé par Sibel Agrali, psychologue et directrice du volet « soins » du Centre Primo Levi, se heurte frontalement à un autre : le taux de plus en plus élevé de refus opposés en France aux demandeurs d’asile.

À l’occasion de ses 20 ans, le Centre Primo Levi dresse un bilan plutôt sombre de la situation de plus en plus dégradée des demandeurs d’asile en France et pointe le manque de structures spécialisées et de formation pour prendre en charge les personnes victimes de torture.

70 % des demandes sont refusées

En 2014, le pays a accordé une protection à 30,1 % des requérants contre 78 % en 1981. Pour la responsable du Centre Primo Levi, une structure associative unique qui a accompagné médicalement, socialement et juridiquement plus de 3 500 personnes victimes de la violence politique depuis sa création il y a 20 ans, « la France se distingue par une inhospitalité grandissante envers ces populations ».

GPA : l’inscription à l’état civil d’enfants nés à l’étranger validée par la Cour de cassation

Le Monde.fr avec AFP | 

La Cour de cassation a validé le 3 juillet l’inscription à l’état civil des enfants nés à l’étranger.

La Cour de cassation a validé, vendredi 3 juillet, l’inscription à l’état civil d’enfants nés à l’étranger par gestation pour autrui (GPA).

Cette décision était très attendue par les parents de ces enfants, tout comme par les opposants à la GPA, interdite en France. Elle a été prise un an après la condamnation de la France par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) pour n’avoir pas transcrit à l’état civil français les actes de naissance d’enfants nés légalement à l’étranger de mères porteuses.


Si " Le Généraliste " était paru en juin 1903 L’internat interdit aux femmes

03.07.2015

" Une femme peut-elle être interne des asiles de la Seine ? Non, puisqu'en 1902, Mlle Pelletier, étudiante en médecine, se vit opposer un article du réglement en vertu duquel les candidats doivent jouir de leurs droits politiques. Mlle Pelletier a protesté car il est douloureux de se voir écartée contre l'intention du législateur. Aussi a-t-elle rédigé une pétition très nette qui a circulé dans le monde médical et que voici :

" a) Considérant que les sanctions obtenues devant la Faculté de Médecine sont rendues accessibles aux candidats des deux sexes ; b) considérant que les garanties exigibles des internes en médecine des asiles publics d'aliénés de la Seine doivent reposer exclusivement sur la capacité et la valeur professionnelle du candidat et non sur son sexe ; c) considérant qu'une partie de l'article 3 du réglement des concours de l'internat en médecine des asiles publics de la Seine est ainsi conçue : " les candidats, pour être inscrits au concours, devront jouir de leurs droits civils et politiques " et que cette rédaction n'a pu viser que l'indignité des actes délictueux commis par les candidats et non atteindre, par une interprétation détournée, le sexe du candidat ; attendu, cependant, que, récemment, cette dernière inteprétation n'a pu être donnée pour justifier l'exclusion d'une candidate, contre laquelle aucune objection n'avait été faite jusqu'à la veille du concours, le Conseil Général arrête la rédaction suivante qui sera l'objet d'un article additionnel : art. 5 (bis) - le concours est ouverts aux candidats médecins sans distinction de sexe. "

Un infirmier handicapé en grève de la faim pour un reclassement

 
Infirmier à l'hôpital de Salon-de-Provence, Noël Calendini a entamé le 30 juin une grève de la faim. Reconnu travailleur handicapé après deux accidents du travail, il ne peux plus exercer son métier d'infirmier mais demande depuis des mois un poste de reclassement, en vain. 
Déclaré, depuis,  apte à la reprise par le comité médical départemental, il a soumis sa candidature aux postes d'agent d'accueil administratif et de cadre infirmier.Victime d'un premier accident du travail en février 2010, puis d'un second trois mois plus tard, le 7 mai, Noël Calendini se retrouve en incapacité totale de travail.

L'objectif de cet homme de 51 ans : mener une vie décente et travailler  alors qu'il connaît des difficultés financières. "Je touche des indemnités journalières mais cela fait deux ans que je suis à demi-traitement", précise-t-il au quotidien La Provence.

Comment faire face à un suicide au travail

02/07/2015
Que faire face à un suicide qui survient sur le lieu de travail ? L’association Spirée forme le personnel à cette délicate situation.
Etre confronté à un suicide, sur son lieu de travail, d'un collègue est un véritable choc. Mais le passage à l'acte est la résultante d'un cheminement funeste que la personne aura élaboré au fil des jours. C'est cette phase-là, celle de la construction du scénario conduisant à se donner la mort que Marie-Pascale Laurent, psychologue (*), a décryptée récemment aux salariés de l'Anas au Courbat, au Liège. Le personnel, médical ou non, côtoie des patients en souffrance physique et/ou morale, issus en majeure partie du milieu policier. Les salariés ont été sensibilisés à la manière de repérer des personnes en proie à une tendance suicidaire. « Je parle de tout ce qui concerne les idées reçues, les sujets tabous sur le suicide et comment aborder une crise suicidaire, explique la psychologue. Une idée reçue, c'est par exemple se dire que se suicider est un acte courageux ou lâche, penser que c'est héréditaire ».

Procès Cottrez : l’intelligence et l’indulgence d’un verdict

Le Monde.fr  | Par 


Il y a tout dans ce verdict. De la rigueur et de l’humanité. De l’intelligence et de l’indulgence. Il y a surtout six jours d’une audience dont on pressent qu’elle hantera longtemps tous ceux qui y ont assisté et particulièrement les trois femmes et les trois hommes que le tirage au sort a désignés comme jurés. Comme ils ont résonné juste les mots que leur avait lancés l’avocat de Dominique Cottrez, Me Frank Berton, quelques heures plus tôt : « Vous pourrez dire à vos proches : Je l’ai comprise. Je peux expliquer. » Justes aussi ceux avec lesquels il avait conclu sa plaidoirie en s’adressant à celle qu’il défendait : « Vous n’avez jamais eu confiance en personne. Je vous demande d’avoir confiance dans les juges de votre pays. »

Ces juges, l’avocat était allé les saisir au cœur de leurs préjugés. Il avait planté ses yeux noirs dans ceux d’une jeune femme jurée qu’il avait vu pleurer, deux jours plus tôt. « Vous, Madame, qui êtes peut-être mère ou qui le serez demain. » Il avait fixé son voisin aux cheveux blancs. « Vous, Monsieur, qui êtes peut-être grand-père. » A chacun et à tous, il avait dit les mots nécessaires, ceux qu’il faut prononcer pour ouvrir l’écoute : « On ne tue pas un enfant. » Il s’était approché de leurs craintes, celle de citoyens qui, après cette parenthèse de noirceur, allaient reprendre le chemin de leur quotidien et auxquels les proches, les amis demanderaient sans doute des comptes, diraient leur horreur face aux huit crimes commis par cette accusée sur ses nouveau-nés.



Votre visage me dit quelque chose...

LE MONDE |  | Par 
Quel est le point commun entre Brad Pitt et Philippe Vandel ? Ils sont incapables de se souvenir de l’apparence d’une personne qu’ils ont déjà rencontrée.


On est patient avec les dyslexiques, on s’amuse des personnes qui n’ont pas le sens de l’orientation. Mais les gens qui ne savent pas reconnaître ceux qu’ils ont déjà rencontrés ne font l’objet d’aucune compassion. Au contraire, on les trouve hautains, voire un peu snobs… Puisqu’on les reconnaît, ils devraient pouvoir nous reconnaître aussi, non ? Les prosopagnosiques – puisque leur handicap porte un nom – s’en sont généralement rendu compte sur le tard. A l’école, personne ne teste votre capacité à reconnaître les visages. Longtemps, ils racontent s’être sentis vaguement coupables. « Je m’en voulais, comme si je n’avais pas d’intérêt pour les gens, alors que je suis quelqu’un qui s’intéresse aux autres… », jure une journaliste qui préfère taire son nom. Mettez-vous à leur place. Comment auraient-ils pu imaginer que, pour la majorité des gens, le cerveau a cette exceptionnelle capacité à reconnaître un visage familier en moins d’une seconde… alors qu’il en a croisé des milliers tous dotés d’un nez, de deux yeux et d’une bouche à peu près placés aux mêmes endroits ?

C’est d’ailleurs pour essayer de comprendre ce superpouvoir – logé dans la région occipito-temporale droite du cerveau – que les chercheurs s’intéressent à ceux chez qui cela ne fonctionne pas. Ils distinguent la prosopagnosie acquise à la suite d’une lésion cérébrale, qui peut aller jusqu’à une incapacité totale (on ne reconnaît pas son conjoint ni ses propres enfants) de la forme congénitale (des difficultés plutôt qu’une impossibilité totale). A en croire une des rares études sur le sujet, conduite auprès d’étudiants allemands en 2006, 2,5 % de la population mondiale en souffrirait.


La maternité n’est pas une marchandise

SYLVIANE AGACINSKI PHILOSOPHE LAURENCE DUMONT VICE-PRÉSIDENTE (PS) DE L'ASSEMBLÉE NATIONALE ET MARTINE SEGALEN ETHNOLOGUE, PROFESSEUR ÉMÉRITE (UNIVERSITÉ DE NANTERRE) 

Le capitalisme et la loi du marché ne cessent d’empiéter sur la vie des hommes, y compris dans ses aspects les plus personnels et les plus intimes, comme la procréation. Le «baby business» frappe à notre porte, non sans rappeler, à notre mémoire, certains des diagnostics de Marx, plus que jamais d’actualité : «Un temps est venu, expliquait-il, où toutes choses, jadis inaliénables, sont devenues des objets d’échange (1).» Nous ne devons pas accepter que la maternité et l’enfant deviennent des objets d’échange. Il n’existe nulle part des femmes bénévoles pour porter un enfant et le donner à des tiers. Si la loi autorisait la GPA, on ferait comme les Britanniques : on appellerait «dédommagement» le salaire des «mères porteuses», et l’on sait trop bien quelles femmes, chômeuses et désemparées, seraient tentées par ce nouveau job. Sur les sites internet des agences californiennes ou ukrainiennes, qui recrutent des mères porteuses pour des clients venus du monde entier, le mot donner apparaît partout, à côté des tarifs élevés des prestations.