Le juge aux affaires familiales ordonne de plus en plus une expertise médico-psychologique ou psychiatrique avant de statuer. Pour quelles raisons ? L’expert psychiatre ou psychologue ne bénéficie pas de l’aura de scienticité et d’objectivité des autres experts. Pourquoi ce préjugé de faillibilité ? Comment progresser dans l’intérêt du justiciable ?
Le juge aux affaires familiales affronte une multitude de situations familiales dont les différentes formes de parentalité, l’homoparentalité, l’immaturité parentale avec des parents adolescents, le déni de parentalité, le déni de paternité, le refus de l’enfant d’aller chez un parent, les aliénations parentales, les conflits culturels, les parents de bébé, séparés, un parent expatrié, un parent étranger, la revendication d’un droit de visite d’un ascendant ou d’un tiers non parent, dans un contexte ou non de violences physiques (et) ou psychologiques, tant pour les adultes, les adolescents et les enfants.
Bruxelles, le samedi 27 juin 2015 – Il nous est arrivé à plusieurs reprises de faire le portrait de jeunes vies brisées. Des adolescents, des jeunes adultes, à peine sortis de l’enfance, frappés par une maladie incurable et qui se préparent à quitter le monde. Si leur nom apparaît dans ces colonnes, c’est qu’ils ont choisi d’une manière ou d’une autre de "mettre en scène" leurs dernières heures. Pour récolter des fonds contre le cancer, transmettre un message positif au monde ou évoquer comment internet aurait presque pu sauver leur vie. Ces témoignages peuvent également aborder la question de l’euthanasie, comme ce fut le cas il y a quelques mois de l’histoire poignante de Brittany Maynard. Ces jeunes gens étaient tous atteints de cancer.
L’envie de mourir depuis la maternelle
Et il y a Laura. La maladie de Laura ne se lit pas sur son corps. Les journalistes du quotidien belge De Morgen qui l’ont rencontrée assurent même qu’elle apparaît en parfaite santé physique. Pourtant, Laura est malade. Depuis sa plus tendre enfance. Une dépression sévère et chronique qui la poursuit depuis la maternelle. Déjà, à cette époque, elle rêvait de quitter la terre. Sa vie a été jalonnée de traitements, internements dans des instituts psychiatriques, tentatives de suicide, automutilation. Laura a tenté d’aller contre, de dépasser la maladie : elle a aimé passionnément le théâtre, un homme. Mais toujours, la dépression l’a rattrapée, empêchant un à un tous ses projets et la laissant la seule proie de sa souffrance. Aujourd’hui Laura a 24 ans. Elle partage sa vie entre un petit appartement et un institut psychiatrique. C’est au sein de ce dernier, qu’elle fait la rencontre d’une autre patiente, Sarah. Sarah a fait une demande d’euthanasie. Elle évoque le sujet avec Laura qui bientôt considère que c’est pour elle l’unique issue possible. Elle dépose son dossier.
Loi de santé, études, temps de travail : le nouveau
président des internes de médecine générale (ISNAR-IMG), expose sa stratégie.
Son baptême de feu débute mercredi... à Matignon.
LE QUOTIDIEN : Quels sont les enjeux de votre mandat
?
TRYSTAN BACON : Nous avons la charge de défendre les
internes de médecine générale, d’être présent pour les éclairer sur la
réglementation. Nous avons trois gros dossiers en cours auprès des institutions
: la réforme du temps de travail, celle du troisième cycle des études médicales
et la loi santé.
Un centre de post-cure, qui accueille des patients venus de l'hôpital (psychiatrique) Marchant de Toulouse, est menacé de fermeture. En cette période de restrictions des dépenses publiques, il est considéré comme trop coûteux. Pourtant, il permet à des personnes ne relevant plus de l'hôpital mais pas encore aptes à se débrouiller seules, de leur offrir, avec un bon encadrement, un soutien pour favoriser leur insertion dans la ville.
"Le centre de post-cure Maignan est un lieu d'hospitalisation de moyen séjour (1 an en moyenne), implanté au cœur de Toulouse, pour des patients stabilisés, nécessitant des soins de transition entre un état de crise et l'organisation (ou la réorganisation) d'un cadre de vie en dehors du milieu sanitaire." C'est ainsi que le site officiel du Centre hospitaliser Marchant présente le CPC Maignan (car situé dans le quartier des Minimes, rue Emmanuel Maignan, un théologien du XVIIème appartenant à l'ordre religieux des Minimes, qui fut censuré par les évêques parce qu'il semblait vouloir autoriser l'usure).
En quoi consiste le métier d'infirmier ? Emmanuel Delporte, infirmier en service de réanimation et écrivain, prend la plume sur son blog « le decapsuleur » ledecapsuleur.com pour répondre à cette question et dépeint une profession en souffrance qui n'attend qu'une chose : que l'on s'intéresse à ce qu'elle apporte de positif.
On me demande souvent en quoi consiste le métier d’infirmier. J’y ai beaucoup réfléchi, et j’ai donc décidé de vous en donner ma vision : nous sommes des soldats, de plus en plus compétents et autonomes. Nous nous sommes portés volontaires dans cette guerre contre les bactéries, le cancer, la malchance, les conséquences d’une vie d’abus. Une guerre qui ne s’arrête jamais, qui fait des victimes chaque jour, qui coûte très cher à la société. En réanimation, un malade dans sa phase aiguë, gravement touché par un virus, une bactérie, un champignon, une toxine, ou victime d’un accident de voiture ou domestique, ne peut plus rien faire par lui-même. Il a perdu toute autonomie et titube au bord de la fin du monde. Il est comme un nourrisson qui n’aurait pas même la possibilité de crier pour se faire entendre ; seules les alarmes des écrans de contrôle lui permettent d’appeler à l’aide et nous seuls sommes là pour l’entendre.
Le patient n’est pas aux 35 heures. Le patient est dans ce lit 24 h/24 et il faut bien que quelqu’un s’en occupe. Hé bien ce quelqu’un, c’est nous. On se relaie, nous sommes une équipe. Pas de week-ends, de jours fériés, de relâche pour Noël ou le 1er mai, où il n’y aurait pas l’un d’entre nous, fidèle à son poste.
Soixante ans, ce n’est rien. Ce n’est pas la durée d’une vie, dans notre société évoluée, confortable, bien portante, malade de l’opulence. Soixante ans, c’est l’âge de la réanimation. Ici plus qu’ailleurs, les questions de vie ou de mort ne souffrent ni délai ni approximations. La réanimation, plus que n’importe quel autre service, exige des connaissances particulières, un savoir-faire spécifique et une solide expérience pratique, clinique et théorique, qui demanderait un statut à part. La réanimation est une spécialité médicale, mais les infirmiers français ne reçoivent pas de diplôme spécifique, de gratification, de supplément de formation. La raison pour laquelle il n’y en a pas est très simple : qui dit statut à part, spécialité, dit rétribution spécifique. Impensable aujourd’hui. Aujourd’hui, nos généraux nous ont abandonnés, lâchés derrière les lignes ennemies. Nos généraux nous ont trahis.
Nous nous inquiétons pour ces gens qui deviennent nos patients, de manière globale. Nous faisons à la place de nos patients ce qu’ils ne peuvent plus faire par eux-mêmes, et nous parlons aux machines qui suppléent leurs organes défaillants.
Avec une population vieillissante, l’Allemagne manque cruellement de main d’œuvre, en particulier pour travailler dans le secteur de la santé. Hôpitaux, cliniques, maisons de retraites et structures de soins à domicile recrutent massivement. Heureuse coïncidence : les agences de recrutement disposent d’un vivier d’infirmiers venus de l’est et du sud de l’Europe. Des personnels soignants souvent très qualifiés qui cherchent à échapper à l’austérité ou à la pauvreté. Mais entre des salaires bas, des contrats de travail aux clauses abusives et l’absence de droits sociaux, l’Allemagne n’est pas un eldorado. Loin de là.
« Nous ne pouvons pas vous offrir un pays de cocagne en Allemagne, parce que cela n’existe pas ! ». Cette phrase, aux allures de slogan hostile aux migrants, figure sur un avenant au contrat de travail. Un contrat que s’apprêtent de signer des infirmiers bulgares recrutés par une agence d’intérim allemande. Les futurs soignants sont prévenus : « En Allemagne, tout est tourné vers une société de la performance. Cela signifie que l’on doit fournir chaque jour 100 % de ses capacités », est-il inscrit en gras. Les autres clauses du contrat de travail ne sont guère plus avenantes. L’employé devra payer des sanctions financières de 3000 à 5000 euros s’il divulgue à un tiers ses conditions d’emploi et de formation, ou s’il rompt le contrat avant la première année de l’embauche. Cette « amende » sera immédiatement exigible et encaissée par une firme de recouvrement bulgare.
Quelle est la réalité en France aujourd’hui pour les femmes enceintes au travail ? Quels comportements adoptent-elles ? De quelles informations sur les risques disposent-elles ? Quelles bonnes pratiques les entreprises mettent-elles en place pour les accueillir ? Telles sont quelques unes des questions auxquelles a voulu répondre l’enquête « femme enceinte et environnement professionnel » de l’institut Odoxa effectuée pour la fondation Premup (fondation de coopération scientifique sur la grossesse et la prématurité), sur un échantillon de 1477 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
À partir des données du Programme de surveillance des maladies à caractère professionnel impulsé par l’Invs, en collaboration avec l’inspection médicale du travail, les taux annuels de prévalence de la souffrance psychique au travail ont été calculés pour la période 2007 à 2012 (Bulletin Epidemiologique Hebdomadaire du 23 juin 2015). Ce travail a montré que le taux de prévalence de la souffrance psychique liée au travail était deux fois plus élevé chez les femmes que chez les hommes, quelle que soit l’année (3,1% chez les femmes contre 1,4% chez les hommes en 2012). En outre, ce taux a augmenté sur la période 2007-2012, aussi bien chez les femmes que chez les hommes, l’’âge et la catégorie sociale étant fortement associés à la souffrance psychique, contrairement au secteur d’activité.
L’AFAPSM, en collaboration avec l’ASPIC, ont le plaisir de vous convier à leur prochain colloque, « Le choix des parents », le 18 septembre 2015, au Centre Hospitalier Les Murets, La Queue en Brie.
La peintre, sculptrice et graveuse canadienne Miriam Schapiro est disparue à l'âge de 91 ans.
Elle est décédée samedi dernier, à La Jolla, un quartier balnéaire de San Diego en Californie. Mais Miriam Schapiro a fait ce qu’il fallait : ouvrir une brèche féministe dans l’histoire (virile) de l’art.
Née en 1923 à Toronto, elle file à New-York et rejoint, dès le début des années 50, la clique new-yorkaise des peintres expressionnistes abstraits, qui portent haut l’étendard d’un actionisme viril maculé de coups de brosses hargneuses et de dégoulinures expansionnistes. Bien qu’elle rencontre un certain succès à l’époque, ce qu’on retiendra d’elle tient surtout dans le pas de côté qu’elle sut faire en mettant dans la place sa propre iconographie : dès 1963, elle entame une série de toiles très relâchées et composites, intitulée Shrine, où le motif de l’œuf, la silhouette d’une femme ou bien encore celle de l’artiste au travail devant son chevalet sont mises en scène.
Dans l’histoire de la peinture, très franchement, c’est déroutant à tel point que pour l’heure l’histoire de l’art commence à peine à faire une place à de telles images. Ni pop, ni postmoderne (c’est trop tôt), ni moderniste (c’est trop tard), ces tableaux vaquent hors-champs et hors-cadres. Miriam Schapiro en a indubitablement l’intuition avant tout le monde. Elle invente en un coup de pinceau. Quoi ? Sa propre cosmogonie, sa propre iconographie, sa propre lecture de l’histoire et bientôt son propre programme de recherche : une classe d’études féministes à CalArts, l’université des arts plastiques, très théoricienne, de Los Angeles. Au seuil des années 70, le déménagement de Schapiro, de la East Coast vers la West Coast, avec son mari Paul Brach, artiste lui aussi, est un tournant pour elle et, aujourd’hui, pour bien des artistes femmes. Des artistes tout court devrait-on dire. Sauf que dans le domaine de la création visuelle, comme ailleurs, la lutte pour l’égalité des sexes prend du temps.
En 1879, le docteur Dujardin-Beaumetz, de l’hôpital St Antoine à Paris publie le cas inédit d’une jeune femme qui ne sent rien quand on la transperce d’aiguilles mais dont la peau est si sensible qu’on peut écrire sur elle… du bout du doigt.
Lorsqu’elle entre dans le service du docteur Dujardin-Beaumetz, Marie présente tous les symptômes de l’hystérie. Elle est souvent saisie de compulsions (pleurs et rires involontaires), s’évanouit à répétition et souffre tantôt de surdité, tantôt de somnambulisme, de catalepsie ou de convulsions. Cette malade de 29 ans présente surtout la particularité d’être totalement insensible à la douleur. «On peut lui traverser de part en part la peau des membres, du ventre, des seins, de la face, sans qu’elle ressente la moindre douleur», écrit Dujardin-Beaumetz. Chose inouïe, la peau qui ne réagit pas aux piqures semble en revanche ultra-sensible aux contacts légers. Elle est anesthésiée mais rougit «au moindre contact» (1). «On peut tracer les caractères que l’on veut sur la peau de cette malade». Il suffit d’y promener le bout du doigt. Ahuri par le phénomène, Dujardin-Beaumetz en fait part à un collègue, Ernest Mesnet, qui constate à son tour, stupéfait.
La Dame de Salerne est considérée comme le premier médecin femme ou sage-femme. La « sapiens mulier de magistra » qui dirigea pendant quelques années l’école de Salerne, la plus fameuse école médicale du Moyen Age avant l’école de Montpellier, fut tellement vénérée qu’on dit qu’à ses funérailles une foule s’étendant sur plus de trois kilomètres suivait son cercueil.
Trotula di Ruggerio ou, plus simplement, Tortula, qui a été la femme du célèbre médecin salernitain Platéarius l’ainé, a joui tout au long du Moyen Age et jusqu’à la Renaissance d’une notoriété considérable pour trois de ses ouvrages – Les Maladies des femmes, Traitements pour les femmes, et Soins cosmétiques pour les femmes – réuniscollectivement sous le nom de Trotulla.
Sept étudiants sur dix consomment plus ou moins régulièrement de l'alcool, selon un sondage Opinionway pour la SMEREP. Cette enquête montre que l'alcool est le produit psychoactif le plus consommé par les étudiants. L'âge des premières consommations oscille aux environs de 15 ans, mais la quantité ingérée augmente ensuite chez près d'un tiers des consommateurs, tout en restant stable chez un autre tiers. Pourquoi boit-on quand on est jeune ? La décompression arrive en tête des motivations, citée par près d'un étudiant sur deux, tandis qu'un tiers souhaite "être plus à l'aise" dans ses relations sociales, un sur cinq seulement évoquant "le plaisir de l'ivresse".
Elle ne s’attendait certainement pas à une telle décision. «C’est plus que dur», lâche Michèle Edaine, habitante de Poissy, qui compte poursuivre le combat : «Je vais en Cassation, je suis anéantie.»
Mardi 16 juin, la cour d’appel de Versailles a prononcé la relaxe à l’égard Marta Mestres et Jean-François Ruinard, deux praticiens de l’hôpital de Moisselles jugés pour homicide involontaire après la mort de Florence Edaine, le 14 mars 2004. Alors que les praticiens avaient été condamnés en première instance à douze mois de prison avec sursis et 1 500 euros d’amende par le tribunal correctionnel de Pontoise, en janvier 2013, l’avocat général avait requis la même peine, lors de l’audience en avril dernier.
Un guide américain de psychiatrie vient d’être traduit. Très critiques, certains psychiatres y voient une machine à fabriquer des troubles mentaux.
C’est un pavé de 1 176 pages vendu au prix de 139 €. Son titre ? Le DSM-5. Mais qu’on ne s’y trompe pas : il ne s’agit pas d’un roman d’espionnage à lire cet été sur la plage. Publié par l’Association américaine de psychiatrie (APA), Le DSM-5 est un guide destiné aux professionnels de la santé mentale.
L’ouvrage établit une classification des troubles mentaux pour, disent ses auteurs, faciliter les diagnostics et mieux orienter les traitements. « Une classification qui fabrique des maladies mentales et fait entrer dans des cases des gens qui ne sont pas malades », rétorquent certains psychiatres.
Le Professeur Joel Katz (exerçant à l’Université York de Toronto, au Canada) consacre un article au problème de la douleur chronique ou persistante qui ne paraît pas avoir de justification d’ordre adaptatif, contrairement à la douleur aiguë dont la finalité semble à l’évidence de prévenir le sujet d’une menace immédiate (brûlure, blessure, fracture…) ou d’une situation perturbée (maladie).
Cette présentation est faite dans la perspective du DSM-5 qui reconnaît ce problème sous le nom de « trouble somatoforme » ou « trouble à symptomatologie somatique » (Somatic Symptom Disorder, SSD).
Agir contre le changement climatique est à la fois une urgence et l’opportunité d’accomplir les plus grands progrès pour la santé publique au cours du 21e siècle. C’est en ces termes que le rapport de la Commission du Lancet sur la santé et le changement climatique présente le défi posé à l’humanité. Mis en ligne mardi 23 juin sur le site de l’hebdomadaire médical britannique, le document a été rédigé par une équipe universitaire multidisciplinaire européenne et chinoise.
Il s’inscrit dans le cadre d’une collaboration entre The Lancet et le University College de Londres (UCL) qui avait abouti a un premier rapport en 2009 sur la gestion des effets sanitaires du changement climatique. Le rapport de 2009 avait identifié le changement climatique comme « la plus grande menace mondiale pour la santé publique au 21e siècle ». Celui de 2015 estime que « les effets du changement climatique sont déjà perceptibles aujourd’hui et les projections pour l’avenir représentent un risque potentiellement catastrophique d’une ampleur inacceptable pour la santé humaine ».
Oublié l’hôpital de jour de psychiatrie infanto-juvénile de Melun, dans l’enceinte du site Constance-Pascal. Ce lundi, de nouveaux locaux implantés sur le quai de Seine à La Rochette ont été inaugurés. Depuis avril, ils accueillent chaque jour à temps partiel une vingtaine d’enfants âgés de 6 à 12 ans, scolarisés, mais souffrant de troubles de la personnalité dus à des relations précoces « terrorisantes » (NDLR : des cris ou des violences vues ou subies) ou de troubles du développement d’origine génétique ou relationnelle.
Aubervilliers, le 15 juin. Les nouveaux bâtiments de soins psychiatriques accueillant le centre Henri-Duchêne et l’Institut soins-études (IHSEA) viennent juste d’être inaugurés. (LP/C.G.) Au cœur de la ville, les trois cubes couleur bois sombre se détachent sur une façade argentée. Ces nouveaux bâtiments du centre Henri-Duchêne spécialisés en soins psychiatriques, à Aubervilliers viennent tout juste d’être inaugurés, après cinq ans de travaux et un investissement de 21 M€. Lire la suite ...
Une multitude de projets en tête et de l’énergie à revendre. Cinq associations de familles et de patients touchés par la schizophrénie s’unissent pour transformer l’image de cette maladie, mener des travaux de recherche originaux, diffuser des pratiques comme la psycho-éducation, efficaces mais trop peu répandues en France…
« Il faut sérier les priorités dans un océan de priorités. Le mot “schizophrénie” est utilisé à tort et à travers, mais tous les enjeux associés à cette pathologie sont ignorés », résume Fabienne Blain, vice-présidente de l’association PromesseS, à l’initiative du Collectif SZ qui inclut les associationsFaire face à la shizophrénie, Schizo ?… oui ! Schizo Espoir, Schiz’osent être et Javann.
Parmi les défis majeurs : déstigmatiser une affection trop souvent associée au symbole de la folie où l’on entend des voix, où l’on tue… Une réputation détestable qui amène d’ailleurs beaucoup de patients et leurs proches à dissimuler la maladie. Pour mesurer l’ampleur des dégâts, le collectif a lancé une étude de représentation de la schizophrénie dans des journaux, avec une analyse de l’utilisation du terme dans son sens médical mais aussi métaphorique. « Notre hypothèse est que les médias parlent peu de la maladie, et mal, surtout dans un contexte de faits divers, de violences. En réalité, la principale violence des schizophrènes est dirigée contre eux-mêmes ; un sur deux fait une tentative de suicide. Quant à l’usage métaphorique, au sens de double personnalité, il ne reflète pas non plus ce qu’est la schizophrénie. Ce travail sémantique nous donnera une base pour savoir quels messages faire passer, auprès de quelles cibles », explique Mme Blain.
En sixième, mon fils est devenu très sombre. Il avait envie de mourir, et était agressif avec moi. Je l’ai emmené voir un pédopsychiatre, qui l’a hospitalisé en urgence. Il avait beaucoup d’hallucinations. Tout ce que je lisais sur Internet me faisait penser à la schizophrénie, mais quand j’ai posé la question au médecin, il m’a fait : “Chut !” J’ai compris que j’avais vu juste », raconte Jennifer Bunnens. Trois ans plus tard, avec Stéphanie Berthier, dont le fils, également diagnostiqué schizophrène à l’âge de 10 ans, était suivi par le même médecin, la jeune femme a fondé l’association Javann.
En un an d’existence, celle-ci compte déjà 70 adhérents, dont 14 enfants et 4 jeunes adultes atteints de schizophrénie, qui habitent dans un rayon de quelques dizaines de kilomètres autour de Château-Gontier, une petite ville de Mayenne. Le plus jeune a 7 ans.
« Les formes précoces de schizophrénie, qui débutent avant 18 ans, et les formes très précoces, avant 13 ans, sont peu fréquentes, mais souvent méconnues », souligne le professeur Olivier Bonnot, responsable de l’unité universitaire de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent du CHU de Nantes, en contact régulier avec l’association Javann.
Un "métalleux" au Hellfest de Clisson, samedi 20 juin 2015.
(crédits REUTERS/Stephane Mahe)
Si vous revenez tout juste du plus grand festival français de metal, le Hellfest, après trois jours intenses de headbanging, il est fort possible que vous soyez en rentrant chez vous doux comme un agneau et paisible comme la rivière. En bref, d'un calme olympien. En tout cas, si l'on en croit une étude menée par l'université du Queensland en Australie relayée, lundi 22 juin, par le Guardian.
Les très jeunes enfants sont-ils, comme on aurait tendance à le penser, de petits « monstres » incapables de partager leurs jouets, insensibles à la détresse d’autrui ? Pas du tout, révèle une enquête publiée dans Current Biology, conduite par une équipe de l’Institut Max-Planck de Leipzig (Allemagne) et de l’université de Manchester (Royaume-Uni). Au contraire, les tout-petits montrent, dès l’âge de 3 ans, un réel souci des autres et un sens de la justice « réparatrice » : ils sont capables d’intervenir pour réparer les torts causés à quelqu’un d’autre par un tiers malveillant. Un résultat qui a surpris les auteurs de l’étude eux-mêmes.
Pourra-t-on un jour prévenir la schizophrénie ? « Il y a vingt ans, c’était inenvisageable. Aujourd’hui, c’est un objectif atteignable, assure le professeur Marie-Odile Krebs, chef de service à l’hôpital Sainte-Anne (Paris), qui préside l’Institut de psychiatrie, incluant vingt et une équipes françaises. Nous pouvons maintenant proposer des prises en charge précoces, avant même le premier épisode psychotique, ce qui réduit sensiblement le risque de basculer dans une schizophrénie. Et l’enjeu pour l’avenir est de pouvoir repérer les individus vulnérables, pour s’inscrire encore plus dans des démarches de prévention. »
Claude Charamathieu a la taille petite, le cheveu grisonnant mais l’œil pétillant, et ne semble en rien découragé par un métier qui consiste un peu à vider la mer avec une petite cuillère. Son équipe de 31,3 conseillers pénitentiaires d’insertion et de probation à plein-temps (dix de moins que l’effectif théorique) a la charge de 4 400 mesures, soit 3 400 personnes condamnées, souvent paumées, chômeuses, parfois droguées ou violentes, dont il s’agit de favoriser l’insertion bien plus que la réinsertion. L’ancien éducateur de 62 ans est aujourd’hui directeur du Service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP) du Val-de-Marne et ravi d’essuyer les plâtres de la nouvelle peine de probation, la contrainte pénale, entrée en vigueur le 1er octobre 2014.
« Créteil a été la première juridiction à prononcer des contraintes pénales, se réjouit le directeur, 14 en octobre et novembre 2014, rien en décembre-janvier, puis nous avons organisé une réunion avec les magistrats en février pour voir comment on abordait cette nouvelle mesure. » Il y a en effet une première ambiguïté à lever, la différence entre le vieux sursis mise à l’épreuve (SME), créé en 1958, et la contrainte pénale née de la loi du 15 août 2014. Toutes deux sont des mesures « en milieu ouvert », hors de la prison, et consistent en un suivi régulier des condamnés, soumis à un certain nombre de contraintes, décidées par le tribunal, et ajustées par le juge d’application des peines : obligation de soins, de travail ou de formation, remboursement des victimes, interdiction de les rencontrer, travail d’intérêt général…