Le plus souvent, le handicap commence par une rupture. « A la suite d’un accident de sport, j’ai été déclarée inapte à mon métier de chauffeur ambulancier. J’ai aussitôt cherché à me convertir »témoigne Sandra Lomenie, 40 ans. Elle a rejoint, en 2008, les 200 000 personnes reconnues inaptes chaque année, sur une population active de 2 millions de personnes en situation de handicap. Seuls 15 % des handicapés le sont de naissance, rappelle l’Agefiph, l’organisme chargé de la collecte des contributions auprès des entreprises privées.
Leur nouveau parcours professionnel passe donc par une reconversion mais avant, il y a l’acceptation. L’accès à l’emploi reste la dernière étape d’un cheminement psychologique difficile, notamment pour les personnes victimes d’un accident ou d’une maladie. Le dépôt d’un dossier à la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) est une étape indispensable pour pouvoir bénéficier d’allocations ou d’un accompagnement vers l’emploi.
Une étape douloureuse pour Sébastien Delfino, un ancien chargé du personnel en université, en situation de handicap après avoir subi un accident vasculaire cérébral, à l’âge de 33 ans. « J’étais grand, fort, en pleine santé. J’ai dû accepter mon nouveau corps, que ce ne serait plus jamais comme avant. Le mot “handicap”, c’est très difficile. J’ai mis des mois à pouvoir déposer mon dossier », souffle-t-il.