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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

dimanche 21 septembre 2014

Flore (Documentaire)

Affiche Flore
  • Documentaire
  • Date de sortie :  Toutes les sorties de la semaine
  • Réalisé par :  Jean-Albert Lièvre
  • Durée : 
    1h33min
  • Pays de production : 
    France
  • Année de production :  2013
  • Titre original : Flore
  • Distributeur : 
    Happiness Distribution
  • Notes et critiques

    BANDE-ANNONCE

    Synopsis

    Artiste peintre, Flore est atteinte de la maladie d’Alzheimer depuis plusieurs années. Elle a été “enfermée“ successivement dans deux institutions spécialisées. Les traitements l’avaient rendu aphasique, muette, elle ne savait plus ni marcher, ni manger, ni sourire. Elle est devenue de plus en plus violente, agressive, “ingérable“. Pour les médecins, la seule perspective, c’était le placement dans une maison “sécurisé

Alzheimer : valoriser les soignants… pour mieux soigner

20 septembre 2014

Le 21 septembre a lieu la journée mondiale de la maladie d'Alzheimer. ActuSoins est allé à la rencontre des soignants et des patients aux "Parentèles, un établissement spécialisé du groupe Almage.
©Ilioné Schultz
©Ilioné Schutz
Rue Blanche, dans le 9ème arrondissement de Paris, l’architecture futuriste d’un nouveau bâtiment cache un centre d’accueil pour personnes atteintes d’Alzheimer et troubles apparentés.
A gauche, dans une grande salle ouverte, une dizaine de résidents agitent les bras. A gauche, a droite, en haut. Ils écoutent bien attentivement l’animatrice. C'est le cours de gym.
Quelques minutes plus tard,  la réunion quotidienne des transmissions commence. Tous les jours un peu avant midi, soignants et infirmiers font le point sur résidents. Cette dame qui ne mange pas bien, ce monsieur qui ne supporte pas bien son traitement,  l’arrivée d’un nouveau résident…
«  C’est un moment très important qui nous permet d’avoir une vue d’ensemble sur les résidents et d’assurer une bonne transmission des informations, aussi bien médicales que pratiques, explique le cadre infirmier. Pour les roulements des infirmiers, quatre au total, il y en  a toujours un de la veille pour faire le lien ».
L’établissement, ouvert en août 2013,  accueille pour le moment 45 résidents. Les soignants, 28 au total dont les 4 infirmiers, ont un maximum de sept résidents sous leur aile, avec deux soignants par étage ou  « unité de vie » , avec les chambres, un salon / salle à manger collective, et une cuisine, où les repas sont préparés par les soignants.

Zéro frustration

©Ilioné Schultz
©Ilioné Schultz
«  Cela nous permet vraiment de faire des repas adapté et personnalisé, en fonction des régimes et des envies de chacun », confie Edith, une soignante. Le cadre infirmier confirme : «  Ici, notre leitmotiv, c’est le « zéro frustration », dans la limite du possible bien sûr. Cela évite l’agitation et l’angoisse. Il faut aussi que le personnel soignant se sentent bien, car les résidents le ressentent si la personne est stressée ou pressée ».

Fiction de dépistage anténatal

Humeurs médicales Luc Perino 15 septembre 2014

Le dépistage anténatal devient de moins en moins traumatisant. Le nouveau progrès est celui de l’analyse directe de l’ADN sanguin maternel pour déceler les anomalies de l’embryon.

Malgré quelques ultimes réticences éthiques, évoquant un eugénisme médical et technologique, on peut logiquement s’attendre à voir disparaître progressivement la trisomie, la mucoviscidose et d’autres graves maladies génétiques. Nul ne peut réellement s’en plaindre.

Après avoir identifié toutes les maladies chromosomiques et monogéniques, les fulgurants progrès de la génomique permettent désormais d’établir des séries de mutations et polymorphismes génétiques positivement corrélés à de nombreuses pathologies. Pour l’instant, ces analyses complètes de génome (GWAS) n’ont aucun impact clinique. Les interminables listes de mutations associées à l’Autisme, au Parkinson ou à l’Alzheimer s’apparentent plus à un fiasco qu’à un progrès de la génétique. Le polygénisme est devenu tel que chaque facteur perd progressivement du poids par rapport aux facteurs environnementaux, souvent eux-mêmes nombreux et mal connus.

Malgré cela, le marché de ces analyses génomiques, promu par des gourous de l’immortalité, est très prometteur. Les ministères qui en rappellent régulièrement l’inutilité et les dangers des deux côtés de l’Atlantique, ne font aucun poids face à la puissance mercatique d’un géant tel que Google qui en est l’un des pionniers. (Notons au passage que l’espérance de vie est plus faible, et diminue, dans les pays où ces marchés existent depuis longtemps !)

Amusons-nous alors à faire de la mercatique fiction. Pour sortir de l’imbroglio du polygénisme, la technique commerciale de ces « génomeurs » est de choisir arbitrairement l’une des mutations pour la métamorphoser en un déterminant majeur de la maladie afin de proposer un test. 

samedi 20 septembre 2014

Au centre Antonin-Artaud, «on met sur un pied d’égalité psy et patient»

Par Mathieu Livoreil 17/09/2014


REIMS (51). Depuis sa création en 1985, ce centre propose une vision humaniste de la psychiatrie. Avec toujours cette question essentielle : quelle place pour les fous dans notre société ?


Patrick Chemla, responsable du centre Antonin-Artaud, au côté de scupltures réalisées par un patient. Remi Wafflart



Ce matin-là, c’est jour d’assemblée générale à Antonin-Artaud, dans les locaux de la rue Talleyrand, en plein centre-ville. Dans une salle, une quarantaine de personnes ont pris place. Patients, psychiatre, infirmiers, éducateurs et stagiaires. Ici, il n’y a ni blouse blanche ni pyjama. Les projets des semaines à venir sont évoqués : journée de la solidarité, fête de la Salamandre, sortie en Alsace, etc. Une femme lève la main : « Et on ne pourrait pas faire une sortie au quai Branly ? » Patrick Chemla, fondateur du centre Antonin-Artaud, répond :« Oui, pourquoi pas ? Il faudra voir qui est intéressé... » Des personnes acquiescent déjà en silence. Ce qui frappe, c’est la qualité d’écoute. Est ensuite abordé le meeting qui se tiendra le 1er novembre, à Montreuil, avec le Collectif des 39 contre la nuit sécuritaire.


Visiter un hôpital psy, un pari pas si fou !

MARSEILLE 

A l'occasion des journées du patrimoine, visitez un lieu pas comme les autres

Loisirs - Visiter un hôpital psy, un pari pas si fou !
Sur la place de cet hôpital conçu comme un village, on retrouve Christine Dietsch, infirmière psychiatrique et arthérapeute et la documentaliste Laurence Sampieri.
PHOTO D.TA
Shutter Island, son sombre asile victorien coupé du monde, ses fous à l’isolement, son enceinte inviolable, vous voyez ? Bon, oubliez tout : l’hôpital psychiatrique Édouard-Toulouse (15e) ne ressemble en rien à l’univers concentrationnaire dépeint dans le film de Martin Scorcese.

Champêtre, et même "un peu cafoutche", l’établissement qui s’étend sur les 16 hectares de l’ancienne campagne du Lion d’Or est un "hôpital-village".
Une série de pavillons bas au délicieux charme moderniste, étagés autour d’une place, d’une chapelle et d’un théâtre. Les patients vont et viennent, les portes ne sont pas fermées ; le quartier, les écoles alentour y entrent volontiers pour des manifestations culturelles et des échanges. Alors pourquoi pas les visiteurs des Journées du patrimoine, soyons fous (oups, pardon) ? "Il y a deux ans, Édouard-Toulouse fêtait ses 50 ans, raconte Laurence Sampieri, documentaliste de l’établissement. On voulait déstigmatiser l’image de la folie, montrer qu’ici, avant d’être des malades, on soigne des êtres humains". Parfois de façon étonnante, avec du sport, du théâtre, des arts plastiques ou du jardinage. Sous la houlette du Dr Marianne Hodgkinson, chef de pôle du secteur 16, un "groupe patrimoine" se met en place ; il fédère aujourd’hui des soignants et des malades volontaires qui mènent ensemble les visiteurs des Journées. "Une belle aventure", sourit Laurence Sampieri. Cheminer avec eux, c’est parcourir un demi-siècle de l’histoire de la psychiatrie. Rappeler qu’on construit Édouard-Toulouse ouvert en 1962 - pour pallier le manque de places et la vétusté des locaux de la Timone (les malades y dorment sur des paillasses !), qui, dans l’après-guerre, fonctionnent sous le mode asilaire.


Des salariés de l'hôpital psychiatrique de Caen bloquent les admissions de patients

AFP


Des salariés de l’hôpital psychiatrique de Caen bloquent depuis neuf jours les admissions dans l’établissement de certains patients pour protester contre des suppressions d’emploi, ce qui inquiète l’Agence régionale de santé (ARS).
«Plusieurs hospitalisations par jour ne peuvent être faites. Nous recherchons avec beaucoup de difficultés des places ailleurs», a indiqué mercredi à l’AFP Monique Ricomes, directrice générale de l’Agence régionale de santé (ARS).
Selon la CGT, entre 40 et 50 patients ont été «réorientés» en neuf jours. «C’est très tendu. Nous sommes assez inquiets pour la sécurité des patients», a ajouté Mme Ricomes.

vendredi 19 septembre 2014

Néonatologie : l’accompagnement de fin de vie est engagé pour le grand prématuré du CHU de Poitiers

 19/09/2014

Le CHU de Poitiers a annoncé que l’accompagnement de fin de vie est engagé pour Titouan, né le 31 août 2014, à 25 semaines et demie, dont les parents avaient médiatisé le sort en début de semaine.
Ce grand prématuré souffrait d’une hémorragie de grade IV dans un lobe et de grade II dans l’autre hémisphère. Né à Saintes, il avait été transféré dans les heures suivantes au CHU de Poitiers, centre régional de référence en Poitou-Charentes où il avait été pris en charge par l’équipe de réanimation néonatale et pédiatrique.
Selon le Pr Fabrice Pierre, chef du pôle Femme-mère-enfant, tout acharnement thérapeutique avait été d’emblée exclu, au profit d’une réanimation d’attente : « Nous ne sommes pas dans une réanimation intensive, pas dans un acharnement, mais dans un accompagnement, le temps de l’évaluation, pour être certains d’apporter les meilleures informations possibles », avait-il déclaré au micro de France Bleu.

AP-HP notée « AA » : comment Standard & Poor’s jauge le premier hôpital français

19/09/2014


L’agence de notation américaine Standard & Poor’s publie son rapport d’analyse sur l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), deux mois après avoir reconduit la note AA attribuée au premier CHU français (voir l'intégralité du rapport d'analyse ci-dessous).
Standard & Poor’s a pour habitude de décerner la même note à l’AP-HPet à la République française, considérant qu’en cas de force majeure, l’État français interviendrait forcément pour sauver les hôpitaux parisiens de la faillite. La probabilité de soutien de l’État est ainsi qualifiée de« quasi certaine ». L’agence relève en outre que le contrôle de l’État et de l’ARS sur l’AP-HP s’est renforcé ces dernières années : « L’État dispose d’un droit de veto sur les principales décisions financières del’AP-HP ».

35 heures : devant les députés, la FHF réclame des assouplissements

18/09/2014


« Je n’ai pas demandé le retour des 39 heures » : le président de la Fédération hospitalière de France (FHF), auditionné ce jeudi matin à l’Assemblée nationale sur la question des 35 heures à l’hôpital, a tenu à préciser son propos exprimé dans « le Parisien » ce même jour.

jeudi 18 septembre 2014

Prévention du suicide : les policiers du Val d'Oise devront laisser leur arme au poste

Publié le 17.09.2014


ILLUSTRATION. Les 2000 policiers du Val d'Oise doivent tous déposer leurs armes de service après le travail.

ILLUSTRATION. Les 2000 policiers du Val d'Oise doivent tous déposer leurs armes de service après le travail. | (AFP/Joël Saget.)

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Mesure «inadmissible et inappropriée» du côté des , «souci de protection et de prévention» pour la Direction générale de la police nationale: depuis vendredi dernier, les quelque 2.000 policiers du Val d'Oise doivent tous déposer leurs  de service après le travail. Une décision inédite, prise par la hiérarchie après le  coup sur coup de deux policiers du département avec leur arme de service, vendredi. 

Universités : du professeur savant au professeur pédagogue

LE MONDE 
Par 

Des étudiants dans un amphithéâtre de l'université Lyon-III.

Orientation active, tests de niveau, détection des étudiants les plus fragiles, parcours individualisés, cours de soutien, boîtiers interactifs, cartables numériques… Les universités multiplient les initiatives pour favoriser la réussite de leurs étudiants. Il y a urgence. En licence, l'échec est massif. En première année, un étudiant sur deux échoue et seuls 26,3 % des étudiants inscrits en L1 en 2009 ont obtenu leur diplôme en trois ans. Mais c'est peut-être la pédagogie qui est à revoir. Le temps où l'étudiant écoutait sagement et prenait passivement son cours sous la dictée de ses professeurs est révolu. Les universités doivent s'habituer à avoir dans leurs amphis ces digital natives, nés avec un smartphone dans la main et capables d'interpeller leurs professeurs en plein cours après vérification sur le Web.
Aujourd'hui, il est sans doute temps de passer du professeur qui sait au professeur qui accompagne l'étudiant dans son apprentissage. « Du savant au pédagogue », pour reprendre les mots de François Germinet, président de l'université de Cergy-Pontoise, dans le Val-d'Oise. « Petit à petit, les universités prennent conscience qu'elles ne sont plus seulement un vecteur de la connaissance, mais aussi un lieu où l'on doit aider à assimiler», reconnaît-t-il.

Le suicide ou la tentative de suicide d’un fonctionnaire – Imputabilité au service.



Par Mathilde Peraldi, Avocat - mercredi 17 septembre 2014
Le suicide ou la tentative de suicide d’un fonctionnaire à l’occasion de son service constitue-t-il un accident de service au sens de l’article 57 de la loi du 26 janvier 1984 ?
La réponse est oui.
Dans une affaire jugée le 16 juillet 2014 (CE, 16 juillet 2014, n° 361820), le Conseil d’Etat a considéré que le suicide ou la tentative de suicide d’un fonctionnaire sur le lieu et dans le temps de service constitue un accident imputable au service.
Alors que le Conseil d’Etat avait déjà eu l’occasion de juger que le suicide d’un fonctionnaire pouvait être regardé comme un accident de service [1], c’est la première fois qu’il qualifie d’accident de service, la tentative de suicide.


L'euthanasie, seul espoir pour les délinquants sexuels «incurables» ?

SONYA FAURE


Frank Van Den Bleeken, ici en novembre 2013, demande à être euthanasié depuis plusieurs années.
Frank Van Den Bleeken, ici en novembre 2013, demande à être euthanasié depuis plusieurs années. (Photo Virginie Lefour. AFP)

Assurance-maladie : le combat d’une mère face aux dysfonctionnements administratifs

Questions autour du décès de Mathias, 27 ans, insulinodépendant et sans droits Sécu

18/09/2014

Mathias Picard est décédé en février dernier, à 27 ans.Insulinodépendant, il avait été radié de la Sécu étudiante à la fin de ses études et se battait depuis un an pour s’inscrire au régime général. Sa mère a saisi le Défenseur des droits, qui instruit un volet médical et un volet administratif.
« Je ne remets pas la Sécu en cause, ni notre système de santé. Je pointe les dysfonctionnements administratifs et la non-communication entre les caisses primaires d’assurance-maladie. Pendant ce temps, des gens meurent ».
À la lumière de l’histoire tragique de son fils, Véronique Picard a décidé de se battre pour les étudiants en fin de droits qui, mal informés, peinent à rejoindre le régime général, ou se retrouvent plus ou moins longtemps « hors système » au cœur d’un imbroglio administratif. Mais son combat concerne plus largement toutes les personnes qui peuvent se retrouver sans droits à jour - expatriés qui rentrent en France, travailleurs qui changent de statut, citoyens qui déménagent. Son blog héberge déjà plus de 300 témoignages : la majorité des situations se résolvent après des mois d’attente et des avances de frais parfois conséquentes.

Radié

Son fils Mathias est décédé dans la nuit du 16 au 17 février 2014. Il était diabétique insulinodépendant depuis l’âge de 4 ans et demi. Enfant puis adolescent, il consulte un diabétologue tous les trois mois et réalise un bilan complet chaque année, en hospitalisation de jour. Ses soins sont remboursés à 100 % par l’assurance-maladie. Tout jeune adulte, il part au Danemark perfectionner son anglais. À son retour, belle plume aspirant au journalisme, il s’inscrit dans une université de Bretagne en communication et travaille, pendant les grandes vacances, pour la mairie de Paris. Affilié à la LMDE (Sécu étudiante), il voit régulièrement un spécialiste et réalise son dernier check-up en février 2012.

Arrêt de soins en néonatalogie : « C’est à l’équipe médicale de prendre cette décision de manière collégiale »

17/09/2014

Le Pr Alexandre Lapillonneexerce dans le service denéonatalogie de l’Hôpital universitaire Necker-EnfantsMalades. Il décrypte pour le « Quotidien du médecin » les particularités de la réanimation et de la fin de vie en néonatologie.
Le Quotidien du médecin : à partir de combien de semaines estime-t-on qu’un nouveau-né peut être réanimé ?
Pr Alexandre Lapillonne : La réflexion en France a fait l’objet de plusieurs consensus publiés dans les archives de pédiatrie : au-delà de 26 semaines, la réanimation est toujours entreprise. Entre 24 et 26 semaines, il existe une période grise où les résultats de la réanimation sont à haut risque. Lorsque les conditions de naissance ont été difficiles, une réanimation d’attente est engagée, qui peut aboutir, dans un second temps, à un arrêt des soins thérapeutiques. Lorsque les conditions de naissance ont été très mauvaises, il n’y a pas forcément de réanimation lourde. Avant 24 semaines, on ne réanime pas, sauf si le bébé se montre plus gros et vigoureux que prévu.
Mais les pratiques évoluent. Aujourd’hui, à partir de 24-25 semaines, les réanimations sont plus habituelles qu’il y a 5 ans.
Quant au poids de naissance, on se pose surtout des questions lorsqu’il est inférieur à 500 ou 600 grammes.
Quels sont les critères pour arrêter les soins thérapeutiques ou une réanimation lourde ?
Nous arrêtons les soins thérapeutiques et mettons en place les soins palliatifs quand nous pensons que la poursuite des soins thérapeutiques est déraisonnable.

Voyage au pays des infertiles 9 mois dans la vie d’une psy

  • Feuilleter cet ouvrageRechercher une librairie près de chez vou
  • Paru le : 17 septembre 2014
« Il existe en France un monde parallèle, celui du peuple infertile que 10 % des Français connaissent à un moment ou à un autre de leur vie. Ils sont en général très informés et ont davantage réfléchi que la majorité de ceux qui ont des enfants “sous la couette”.
Depuis les années 1980, j’essaie, toujours au fil des progrès techniques, avec ma double casquette d’ethno-psy, de comprendre les normes et les valeurs tant de ceux qui offrent les possibilités techniques et légales d’assistance médicale à la procréation que de ceux qui sont en demande d’enfant.

Hélène Cixous, eve a naissance

ERIC LORET
Hélène Cixous, en septembre 2013.
Hélène Cixous, en septembre 2013. (Photo AFP)

CRITIQUE

L'auteure raconte la dernière année de la vie de sa mère, ancienne sage-femme, entre effroi du corps défait et jubilation d’une langue libérée.

C’est le livre qui n’aurait jamais dû arriver et celui qui doit arriver, nécessairement : celui de la mort de la mère d’Hélène Cixous, mort longtemps différée par l’écriture. Chacun ou presque des derniers récits de Cixous,Hyperrêve (2006), Ciguë (2008), Eve s’évade (2009), maintenait en quelque sorte à bout de texte Eve en vie, cette Eve née Klein en 1910, épouse Cixous, sage-femme de son état. On la voyait non pas décliner mais se poétiser, s’évaporer peut-être, buée déposée à l’intérieur de la page.

Homère est morte… est le récit d’une année d’agonie, c’est-à-dire de lutte. Ce qui frappe sans doute, c’est qu’écrit dans l’énergie de cet affrontement avec la mort, le livre ne raconte aucun deuil, aucun pleur d’après. Seulement la vie. Cixous transforme le mourir en vitalité : ceux qui ont connu comme elle le décès d’un proche au plus près, non pas par intermittence à l’hôpital, laissant l’aimé à d’autres, mais chez soi, instant après instant, l’amenuisement de la vie (mais toujours la vie, à la fin) jusqu’à l’impossible frontière, «au coin d’un temps sans minute»,reconnaîtront de quoi l’on parle.
«On est en reportage extrême», annonce Cixous. Sa mère est installée sous son toit, plus que jamais elle note toutes leurs conversations, la poésie involontaire du grand âge ou sa science invisible : «H. entre. E. - Ah ! La grande patronne. H. - Je viens reprendre mon souffle (j’écris depuis 5 heures du matin). E. - T’as raison. J’en ai besoin, de ton souffle. Déjà que moi je souffle du dernier trou. H. - C’est quoi le dernier trou ? E. - Je sais pas. Le dernier trou, on ne le connaît pas tant qu’on ne l’a pas eu.»

Maude Julien. L’échappée belle

SABRINA CHAMPENOIS

C’est une présence solaire, une grande tige blonde yeux bleus qui vous serre deux fois la main, qui sourit d’emblée jusqu’aux oreilles, qui semble portée par un courant d’air. Elle à 56 ans, elle en fait au bas mot dix de moins. L’interview devait durer une heure, elle dépasse les deux sans qu’on les sente passer tant elle est présente, parlante, éloquente. Maude Julien adore les animaux depuis l’enfance, elle a un tempérament de poulain, elle en a d’ailleurs les jambes, longues et nerveuses. Au total, exactement l’inverse de ce à quoi on s’attendait, une petite souris effacée et saturnienne. Et pour cause.
Maude Julien a vécu cloîtrée de 4 à 19 ans, séquestrée par ses parents, coupée de toute communication avec l’extérieur, dans une sorte de château entre Lille et Dunkerque. Ce kidnapping correspondait à un projet de son père, qui l’avait en tête… vingt ans avant sa naissance. Cet ex-chef d’entreprise prospère (dans le secteur automobile) se doublait d’un franc-maçon paranoïaque, persuadé que «l’homme est profondément mauvais et le monde profondément dangereux», d’où la nécessité de «préserver de la pollution des autres» sa fille dont il entendait faire «une élue», un «être supérieur» auquel reviendrait à un moment donné la tâche de «relever l’humanité». Il avait dans ce but choisi la mère, la fille d’un mineur qui la lui avait confiée enfant, en échange de l’assurance d’une bonne éducation. Il reviendrait à cette génitrice soumise de transmettre à l’enfant son savoir tout en relayant la pensée du père, ce rhizome de salmigondis jalonné d’interdictions tous azimuts et d’épreuves dignes d’un entraînement militaire. En vrac, on citera : rester en toute circonstance indéchiffrable («exercices d’impassibilité»), nager dans une piscine d’eau glacée, ne rien déplacer ne serait-ce que d’un millimètre dans «le château», rester seule et sans broncher, en pleine nuit, dans la cave où courent les rats, se laver (très rarement) dans l’eau stagnante du père, se charger du pot de chambre dans lequel il pisse. C’est bien simple, à la lecture de Derrière la grille qu’elle publie là, on se demande comment tout cela a seulement pu exister, et comment le produit d’un tel conditionnement a pu intégrer la société. On prévoit au minimum une agoraphobe, une empêchée, une flippée, une traumatisée. Une Natascha Kampusch, cette jeune Autrichienne enlevée et murée pendant huit ans dans un sous-sol par celui qui exigeait d’être appelé «Maître». Rencontrer Kampusch quatre ans après sa «sortie» (1) était une épreuve. Zombie en mode automatique, elle restait en partie coincée dans la bulle mur érigée en réponse à la folie de son geôlier.