Des citoyens handicapés se mobilisent contre le nouveau report de l'obligation d'accessibilité des lieux publics.
«Je veux cesser de m’arracher les cheveux pour organiser chaque déplacement.» «Je veux pouvoir aller à la pharmacie de mon quartier.» «Je veux accéder à la plage comme tout le monde.» Ils ont tous les âges, ce sont des enfants, des jeunes, des actifs, des retraités. La plupart sont en fauteuil roulant, tous sont porteurs d’un handicap et souffrent au quotidien du manque d’accessibilité des lieux publics et des transports.Ils posent avec une feuille ou une petite ardoise sur les genoux. Certains avec le sourire, d’autres non, trop en colère.
L’économie de la connaissance, propulsée par Internet, exerce une pression paradoxale sur la vie de nos cerveaux. D’une part, la disponibilité vertigineuse des savoirs a ringardisé les « têtes bien pleines » pour favoriser la rapidité, l’agilité, la créativité neuronale. Mais, d’autre part, elle menace de nous abêtir par excès de sollicitations. D’où le repli inquiet vers les mille et une méthodes promettant de « muscler » notre intelligence, qui n’envisagent du coup que sa dimension mesurable – via les tests de QI –, c’est-à-dire calculatrice, abstraite, rationnelle. Or nous sentons bien que, dans notre quotidien même, sont à l’œuvre d’autres formes d’intelligence – « émotionnelle », « pratique » ou dévolue aux infinies nuances de l’existence. Et les philosophes nous le confirment, qui n’ont eu de cesse d’approfondir, d’élargir, d’affiner le spectre énigmatique de la sagacité humaine, des droites fulgurances de l’intuition aux somptueuses arabesques géométriques. Avec eux nous comprenons que les intelligences sont toujours singulières, étrangères aux règles, promptes à la surprise.
Mercredi 20 août, plus d’une centaine de personnes ont participé à une marche blanche en hommage à Mireille Schmitt, infirmière libérale tuée en juillet par un patient à Strasbourg.
PATRICK HERTZOG/AFP
Des collègues, proches et amis de l’infirmière Mireille Schmitt, tuée par un patient en juillet dernier, Strasbourg, 20 août, 2014.
La Fédération nationale des infirmiers (FNI) réclame la mise en place d’un numéro d’appel d’urgence au niveau national pour lutter contre les agressions.
Selon un sondage (1) effectué par Harris Interactive auprès d’un panel d’infirmiers libéraux en juin dernier, 83 % des infirmiers et infirmières constatent le développement de l’insécurité dans certains secteurs, ce qui rend difficile l’exercice de leur profession.
Un an de travail, d'enquêtes et de reportages pour classer les meilleurs centres hospitaliers. Beaucoup de changements à découvrir cette semaine dans "Le Point".
Et les trois vainqueurs de cette édition du palmarès 2014 des hôpitaux et des cliniques sont : le centre hospitalier universitaire (CHU) de Toulouse, mais aussi les hôpitaux non universitaires et six cliniques privées à but commercial qui font leur entrée dans le classement final. Il y a donc forcément trois perdants : le CHU deLille, l'hôpital Saint-Louis à Paris et six établissements privés qui n'apparaissent pas cette année dans le tableau d'honneur, résultante de l'ensemble des classements par pathologie (prostate, cataracte, etc.).
Au premier rang du tableau d'honneur des hôpitaux figure, pour la huitième fois depuis dix-sept ans que ce palmarès existe, le CHU de Toulouse, qui l'an dernier occupait la deuxième place. Il détrône ainsi le CHU de Lille classé seulement... deuxième cette année. L'an passé, parmi les cinquante hôpitaux figurant dans cette courte liste honorifique, onze étaient des hôpitaux généraux ou mutualistes à but non lucratif participant au service public (c'est-à-dire n'ayant pas le statut de CHU, l'élite des établissements chargée de former tous les médecins de France), douze le sont cette année, dont le centre hospitalier du Mans qui fait son entrée à la cinquantième place. L'hôpital Saint-Louis à Paris, qui était classé quarante-sixième en 2013, ne figure plus parmi les cinquante hôpitaux de ce classement général.
Selon des chercheurs zurichois, entre 2008 et 2012, le nombre des «touristes du suicide»a doublé en Suisse.
Tous sauf quatre ont eu recours à l'aide de l'organisation Dignitas. Image: Keystone
Le nombre des «touristes du suicide» a doublé entre 2008 et 2012 en Suisse, rapportent des chercheurs zurichois dans une étude-pilote publiée par le «Journal of Medical Ethics». Durant cette période, 611 personnes domiciliées à l'étranger sont venues mettre fin à leurs jours en Suisse.
Résurrection. Près de Porto, les belles collections de Richard Treger et Antonio Saint Silvestre inaugurent le premier musée du pays consacré au genre
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Fraîchement retapée, l’ancienne usine qui accueille l’Oliva Creative Factory au sud de Porto (lire ci-contre) expose depuis fin mai «Art brut, Breaking up the Boundaries», une collection notable de 600 pièces d’art brut et d’art singulier, proposée par les collectionneurs Richard Treger et Antonio Saint Silvestre. Le commissariat est assuré par le conservateur parisien Christian Berst. On commence par l’étage, où s’ouvre le lieu de l’art brut, «un pan de l’art encore inexploré pour une large part du public», selon Berst, qui assure la visite tout en vérifiant la qualité de conservation des œuvres.
Depuis 1992 et le Sommet de la Terre de Rio, l’ONG Global Footprint Network calcule tous les ans le jour où l’empreinte écologique de l’humanité dépasse la « biocapacité » de la planète, c'est-à-dire sa capacité à reconstituer ses ressources et absorber les déchets, y compris le CO2.
Pour 2014, ce « jour de dépassement » est le mardi 19 août. A compter du 20 août et jusqu'à la fin de l'année, l’humanité va vivre en quelque sorte « à crédit » : pour continuer à boire, à manger, à se chauffer, à se déplacer, à produire, nous allons surexploiter le milieu naturel et compromettre sa capacité de régénération, en puisant dans les stocks de ressources naturelles, ceux de poissons par exemple déjà surexploités, et en polluant davantage, notamment en accumulant dans l’atmosphère du CO2,l'un des principaux gaz à effet de serre responsable du réchauffement climatique.
DETTE ECOLOGIQUE
Cette « dette écologique » ne cesse de s’alourdir. Le « jour de dépassement est de plus en plus précoce. Au milieu des années 1990, il tombait en novembre. En 2000, c’était le 1er octobre.
Samedi matin, l’Établissement public de santé mentale (EPSM) des Flandres ouvrira ses portes au public pour une visite guidée : la promenade mènera les visiteurs du parc à la Chapelle et passera par une exposition retraçant les 150 ans d’histoire de l’établissement.
De 10 h à 12 h, Dominique Verhoest, directrice-adjointe de la stratégie, de la communication et des affaires culturelles de l’hôpital – et guide pour l’occasion –, plongera la trentaine de visiteurs attendue dans l’histoire de l’hôpital.
« Dans un premier temps, il y aura une visite de l’exposition sur les150 ans de l’hôpital que nous avons fêté l’année dernière. Nous reviendrons également sur les événements qu’a connus l’établissement durant la guerre et sa reconstruction dans les années 30 », détaille-t-elle. Ensuite, direction la Chapelle et les quarante hectares de parc qui environnent l’établissement, « pour une visite générale qui fera le lien entre l’EPSM et la ville de Bailleul».
Le "lean management" ou gestion "dégraissée" débarque dans les hôpitaux. L'idée ? Optimiser les processus, éliminer les temps morts et les gâchis. Mais gère-t-on un établissement de santé comme on gère une entreprise ?
Une affaire récente opposant le quotidien Ouest France à une militante pro euthanasie, via son propre avis de décès, met en lumière le flou qu’il existe en la matière.
L’affaire Ouest France
A l’origine de l’affaire, l’avis de décès de Nicole Boucheton, que la famille a fait parvenir au plus grand quotidien national. Jusqu’ici, rien que de très banal, sauf que Nicole Boucheton était vice-présidente de l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (ADMD), qu’elle avait été en Suisse pour se faire administrer un cocktail fatal et légal selon la législation helvétique, et que son avis de décès tenait du manifeste, puisqu’elle y regrettait de n’avoir pu accomplir ce geste en France, vilipendant au passage François Hollande dont c’était une promesse de campagne.
La rédaction de Ouest France a alors refusé l’avis de décès formulé en l’état, proposant une version remaniée, moins revendicative et plus neutre politiquement.
L’affaire en est là à ce jour, Jean-Luc Romero, président de l’ADMD ayant annoncé qu’il la porterait devant le défenseur des droits. Une mauvaise presse en attendant pour Ouest-France, en cette année 2014 ou, pour la première fois depuis deux ans, le groupe put espérer renouer avec les bénéfices.
Le quotidien a-t-il eu tort ou raison ? La réponse est complexe.
Le Sens des Choses propose une série spéciale sur les perspectives vertigineuses ouvertes par les progrès les plus récents et à venir des neurosciences et des sciences cognitives. Qu'est ce que la vie mentale et comment ça marche ? Pour y répondre, Jacques Attali et Stéphanie Bonvicini recoivent une quinzaine des meilleurs spécialistes français qui apportent leur éclairage dans les domaines de la concience et de l'inconscience, de la mémoire et de la décision, du sommeil et des rêves, des émotions et de la dépression, du langage et des apprentissages, de la musique, de l'éducation ou encore de l'intelligence artificielle.
Guérison . Comme les trois mouvements du «Concerto n° 2» de Rachmaninov ont rythmé son retour à la vie après une dépression, trois témoins, un pianiste, une chanteuse et un philosophe, racontent les étapes qui ont marqué leur convalescence.
«Rrrrachmaninov… à chaque fois que je l’entends, je me brise en morceaux»,se lamente Marilyn, fumante, secouée et affalée sur le piano de Tom Ewell dans une scène onirique deSept Ans de réflexion.En mars 1897, après l’interprétation ratée de sa première symphonie (le chef d’orchestre, Glazounov, était saoul) et un sévère insuccès critique, Sergueï Rachmaninov est exactement en morceaux :«Quelque chose s’était brisé. J’en étais arrivé à la conclusion que je devais abandonner la composition. Une profonde apathie s’empara de moi. Je passai la moitié de mes journées étendu sur mon lit, à soupirer sur ma vie ruinée.»Il a 24 ans.
Le compositeur errera deux ans comme chef lyrique dans une troupe d’opéra avant de rencontrer la personne qui le tirera de cet abattement : le Pr Nicolas Dahl, un neurologue pratiquant l’hypnose, disciple de Charcot. Le Concerto n° 2, qui signe en 1901 le retour de Rachmaninov à la vie musicale, lui est dédié. Cette œuvre qui fait frissonner Marilyn est si associée à cette période dépressive qu’il est difficile de ne pas voir dans les trois mouvements qui la composent les étapes chronologiques d’un retour à la vie. Autant de chocs, de convalescence et de guérison que trois témoins racontent à Libération.
YANNICK RIPA Ce livre démontre que la formule beauvoirienne - «on ne naît pas femme, on le devient» - est aussi pertinente au masculin, et ce dès le néolithique. (Photo Franckfbe. Flickr)
CRITIQUE
Etude de la masculinité, des cavernes à aujourd’hui.
L’historiographie emprunte parfois des chemins inattendus. Voilà ce que suggère ce titre à qui se souvient de l’interrogation du colloque de Saint-Maximin, en 1984 : «Une histoire des femmes est-elle possible ?» On déplorait alors que l’histoire fût écrite pour et par des hommes, déclinée au masculin : des grands personnages aux petits paysans. Certes, d’emblée la nécessaire articulation entre les femmes et les hommes était réclamée ; mais si l’analyse de la différence des sexes s’imposait, elle se trouvait trop souvent enfermée dans un rapport dominant-dominée réducteur. En jouant avec les mêmes mots, le colloque de Rouen se demandait en 1998 : «Une histoire sans les femmes est-elle possible ?» On connaît la réponse, à laquelle ce livre vient faire écho, bénéficiant de l’expérience de l’histoire des femmes et de la richesse des études de genre dans lesquelles s’insère désormais celle des masculinités.
Ne comprendre aucune question, voir le temps défiler sans être capable de bouger, arriver en retard, ne pas trouver la salle... Autant de scénarios cauchemardesques dont il nous est arrivé de rêver à la veille d'un examen important.
Mais que les étudiants se rassurent: se réveiller en panique au matin d'un concours n'est pas forcément une mauvaise chose. Ou un mauvais présage. Stress et sueur mis à part, rêver de notre échec à un examen peut en fait aboutir à de meilleurs résultats, à en croire les travaux de chercheurs de la Sorbonne et de l'hôpital de la Pitié-Salpétrière.
Dans une étude de 2013, tout juste publiée sur le site Science Direct et dans la revue Consciouness et Evolution, ces spécialistes du sommeil ont demandé à des étudiants en faculté de médecine s'ils avaient rêvé de leur concours à la veille de ce dernier. Plus de 60% des 719 personnes ayant répondu au questionnaire ont répondu par l'affirmative. Et 78% de ces rêveurs ont eu un sommeil agité, à base«de retard et d'oubli de questions», peut-on lire sur le site Science Direct.
Le Monde.fr | Par Johanna Luyssen (Edimbourg (Ecosse), envoyée spéciale)
Si la question de l'identité écossaise – à seulement un mois du référendum sur l'indépendance – est omniprésente en cette édition 2014 du Festival d'Edimbourg, il est une thématique plus inattendue qui occupe les esprits : le féminisme. Plusieurs pièces l'évoquent au sein du pléthorique « Edinburgh Festival Fringe », dont le nombre de spectacles n'a jamais été aussi important (près de 3 200 en 25 jours).
I'm Not Like Other Girls (« Je ne suis pas comme les autres filles ») raconte en quarante minutes le parcours d'une femme qui passe du plus grand mépris pour ses consœurs au féminisme le plus virulent, avec le zèle des convertis. The Hemline Index (du nom de cette théorie économique américaine qui établit une relation entre la santé financière d'un pays et la longueur des jupes féminines) aborde les interrogations de deux vingtenaires représentant ce que les Britanniques appellent « le féminisme de la quatrième vague », celui des nouvelles technologies et des mobilisations sur Internet.
Il y a également Sister, un spectacle écossais autour de la relation entre deux sœurs que tout oppose et que le féminisme réunit : Rosana, une metteure en scène au crâne rasé de Glasgow, et sa sœur Amy, une « travailleuse du sexe » vivant à Berlin. On peut voir Sister au Summerhall, haut-lieu du Fringe et ancienne école vétérinaire, devenue un centre artistique très couru par la jeunesse édimbourgeoise branchée (signes distinctifs : un camion à burgers végétariens et un bar à gin).
La médecine « personnalisée » est le grand champs ouvert par les nouvelles techniques de séquençage du génome. L'espoir est que la lecture et l'interprétation de plus en plus précise des informations contenues dans nos gènes permettront de mieux comprendre les mécanismes des maladies, de mieux les traiter et de les prévenir.
Quand il s'agit d'estimer un risque chez une personne indemne d'une maladie donnée, on parle alors de « médecine prédictive ». Le cancer est l'un des domaines où l'augmentation des capacités de séquençage est en train de changer la donne.
Quatre questions à Dominique Stoppa-Lyonnet, chef du service de génétique de l'Institut Curie et professeure de génétique à l'université Paris-Descartes.
Un article AFP du 18 juillet dernier, signé Charlotte HILL, s’intitulait : Schizophrénie, dépression, bipolarité : des mots pas facile à dire au travail. Comme son titre le laisse supposer, il développe la perspective d’une reconnaissance de la maladie mentale à l’intérieur de l’entreprise (voir en PJ).
La perspective que certains de ces termes, comme ici celui de "bipolarité", puissent être naturellement « dits » dans le monde du travail sans entraîner d’ostracisme, peut sembler à première vue relever du progrès social. Pourtant, lorsque l’on s’intéresse un peu à l’évolution du diagnostic psychiatrique depuis 1980 – date de la parution du DSM III qui a introduit le terme « bipolarité » dont il est ici question – les choses ne sont pas si simples.
Parler de quelqu’un qui « souffre de bouffées délirantes » (et qui se vive lui-même comme tel, comme « Matthieu de Vilmorin, 54 ans » dans cet article) est le résultat d’un long travail de violence symbolique1 : il repose sur l'acceptation (par méconnaissance) du découpage des anciennes classifications (nosographie) psychanalytiques et psychiatriques, en autant de symptômes apparents susceptibles de donner lieu à un traitement par antidépresseur, psychotrope, ou anxiolytique – et cela pour la plus grande joie du lobby pharmaceutique, les liens entre l’APA2, qui préside aux DSM, et l’industrie pharmaceutique, n’étant maintenant plus à démontrer (http://www.stop-dsm.org/index.php/fr/).
Pour localiser l’établissement hospitalier le plus proche, deux sites internet permettent de trouver rapidement leur localisation et leurs caractyéristiques. Hôpital.fr, géré par la Fédération Hospitalière de France (FHF) propose notamment une carte de France des établissements très pratique et rapide d’utilisation. On y trouvera, non seulement l’hôpital recherché, mais aussi les spécialités ouvertes, les capacités d’accueil et les équipements. Autre site consultable, PLATINES (Plateforme d’information sur les établissements de santé), qui est géré par le ministère de la Santé et la Haute Autorité de Santé (HAS). On y trouvera, outre la description des activités, tous les les indicateurs en matière de qualité.