L’homme moderne est apparu il y a environ 200 000 ans, mais il n’a commencé à développer des outils avancés qu’il y a environ 50 000 ans. Pourquoi? Une étude publiée le 1er août dans la revue Current Anthropology apporte peut-être une réponse à cette question. Elle conclut que l’espèce humaine a connu une évolution majeure justement il y a 50 000 ans qui a permis la naissance d'abord des outils et des savoir-faire et ensuite des civilisations et des sociétés quand la concentration de testostérone (hormone mâle) a commencé à baisser. Cela a permis de réduire la violence, de développer la coopération entre les individus, d’améliorer les outils, d’augmenter l’habileté manuelle et de découvrir l’art.
Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.
dimanche 3 août 2014
Le lien entre infarctus et stress mieux compris
23.06.2014
Pourquoi les personnes stressées font-elles plus souvent des infarctus ou des accidents vasculaires cérébraux (AVC) que les autres? Deux nouvelles hypothèses viennent d’être avancées par des chercheurs américains dans de récentes études.
La première, parue dans Nature Medicine, revèle que le stress chronique "affecte le système immunitaire en augmentant le nombre des globules blancs et en aggravant l'inflammation de la plaque d'athérome dans les artères". Et quels meilleurs cobayes pour évaluer le stress chronique que des internes en immersion dans une réa ? Les chercheurs ont étudié 29 de ces médecins en germe en les soumettant à des prélèvements sanguins à la fois pendant les heures de travail et lorsqu’ils étaient en congés. Ils les ont également interrogés sur le stress ressenti grâce à des questionnaires.
Le SI Cerveau est en déploiement pour la remontée des résumés de passage aux urgences
Le nouveau système d'information (SI) Centre régional de veille et d'action sur les urgences (Cerveau), développé par le groupement de coopération sanitaire (GCS) D-Sisif, vient de passer en production. Depuis avril, quinze établissements pilotes de la région Île-de-France ont saisi leurs prévisions en lits ouverts pour la période allant du 16 juin au 14 septembre. La saisie est désormais terminée, indique à Hospimedia Sandrine Chipot, directrice du projet Cerveau, et une réunion avec les établissements est prévue la semaine prochaine pour faire le point. Ce retour d'expérience devrait servir pour la période hivernale 2014 qui, cette fois, concernera l'ensemble des établissements de santé de la région. Ce dispositif est utilisé par l'ARS pour disposer d'une vision claire du volume de lits ouverts sur la période estivale, précise la directrice du projet.
En parallèle, un projet de déploiement est conduit sur Cerveau avec la remontée des résumés de passages aux urgences (RPU) vers le national devenue obligatoire depuis l'été dernier pour l'ensemble des services d'urgences. Le SI Cerveau est chargé d'envoyer ces informations auprès de l'Agence technique de l'information sur l'hospitalisation (Atih). D'ici le mois de juillet, les deux tiers des établissements seront connectés à ce nouveau dispositif avec une généralisation pour la fin de l'année, indique Sandrine Chipot.
samedi 2 août 2014
Irène Théry - La Filiation
Irène Théry - La Filiation
Irène Théry, vous êtes sociologue, chercheur au CNRS et directrice d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS). Vous êtes membre depuis février 2013 du Haut-Conseil de la famille. Vos recherches portent sur les recompositions contemporaines de la famille, que vous expliquez par la dynamique de l’égalité des sexes et que vous analysez à travers le prisme de la notion de genre. Vous proposez dans vos travaux une nouvelle définition de la famille centrée sur la filiation plutôt que sur l’union d’un couple. L’an passé, vous avez été chargée par la ministre déléguée à la Famille de superviser un rapport sur la filiation, dans le cadre de la préparation de la loi sur la famille. Début février, après une grande manifestation de défense de la famille traditionnelle, ce projet de loi a été reporté sine die par le gouvernement. Le rapport que vous avez intitulé « Filiations, origine, parentalité » et que vous aviez rendu en février, a finalement été publié début avril.
vendredi 1 août 2014
C’est arrivé le 31 juillet 1885 Les femmes admises au concours de l’internat
31.07.2014
En dix-huit ans, la situation des femmes se destinant à la médecine aura bien évolué. En 1867, le Conseil de l'instruction Publique se prononce contre l'entrée des femmes dans la médecine, jugeant cette admission contraire aux mœurs et aux conditions sociales. Quand elle n’est pas présentée comme un monstre hermaphrodite, on invoque sa faiblesse pour lui refuser l’accès à la faculté : pas assez de force physique, des menstruations inopportunes, une nature trop sensible… Et si jamais elle tombe enceinte, comment fera-t-elle pour s’approcher des malades ?
Madeleine Brès, première femme médecin française, soutenant sa thèse
« Pour être médecin il faut avoir une intelligence ouverte et prompte... »
Un certain Richelot remarque même : « Pour être médecin il faut avoir une intelligence ouverte et prompte, une instruction solide et variée, un caractère sérieux et ferme, un grand sang-froid, un mélange de bonté et d'énergie, un empire complet sur toutes ses sensations, une vigueur morale, et au besoin, une force musculaire. (…) Ne sont-elles pas au contraire de la nature féminine ».
IVG : feu vert du conseil constitutionnel à l’abandon de la condition de détresse
31.07.2014
A partir de maintenant, l'IVG sera autorisée pour toute femme "qui ne veut pas poursuivre une grossesse". Le Conseil constitutionnel vient en effet de valider la loi "pour l'égalité réelle entre les femmes et les hommes". Ce faisant, il a répondu par la négative aux parlementaires UMP qui jugeait inconstitutionnel l’abandon de la condition de détresse jusque-là prévue par la loi Veil de 1975 pour recourir à un avortement. Cette nouvelle disposition -suggérée en novembre par un rapport du Haut conseil à l’égalité hommes-femmes (Hcefh)- et définitivement adoptée le 23 juillet par le Parlement entrera donc prochainement en vigueur.
Y a-t-il un indicateur génétique de la propension au suicide ?
31.07.2014
Des chercheurs américains viennent de découvrir un indicateur génétique de la vulnérabilité du cerveau aux effets du stress et de l'anxiété. Ces scientifiques de l'Université Johns Hopkins ont étudié la façon dont certaines substances chimiques, les méthyles, agissent sur le gène SKA2 qui joue un rôle clé car il supprime les effets des hormones produites par le stress. Selon eux, si le fonctionnement de ce gène est affecté par un changement chimique, le cerveau est incapable de mettre fin aux effets des hormones sécrétées par le stress et l'anxiété ce qui peut pousser une personne au suicide.
Un agent de la Sécu sur deux non remplacé d’ici à 2017
31.07.2014
La Cnam va devoir faire avec des rangs resserrés dans les prochaines années. Son conseil a en effet donné ce jeudi un avis favorable à une nouvelle feuille de route 2014-2017 : la convention d’objectifs et de gestion (COG) qui fixe les orientations et moyens alloués pour quatre ans, et celle pour les années à venir en continuant d’inscrire les réductions d’effectifs à l’ordre du jour comme dans la précédente COG qui prévoyait déjà 4000 suppressions de postes jusqu’en 2013.
L’ADMD demande une loi pour légaliser l'euthanasie et le suicide assisté
31/07/14
Que demande l’ADMD ? Nous cherchons à obtenir une loi pour légaliser l’euthanasie et le suicide assisté ainsi qu’un accès universel aux soins palliatifs.
L’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD) réagit au témoignage paru mercredi 23 juillet dans nos colonnes à propos de l’euthanasie.
Mercredi dernier, un témoignage poignant occupait nos colonnes. Celui de Joset Chotard, 86 ans, qui racontait, de sa maison de Vailly-sur-Sauldre, les souffrances de son épouse, en fin de vie. Et pourquoi il était philosophiquement pour l’euthanasie.
L’Association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD) réagit à ce témoignage. Dominique Cazal, d’Argent-sur-Sauldre, sera désigné en septembre prochain délégué du Cher de l’ADMD. Il répond à nos questions et raconte les raisons du combat de cette association nationale qui compte, dans le département, plusieurs centaines d’adhérents.
jeudi 31 juillet 2014
«Même le mot arabe pour dire sexualité n’est pas connu du grand public»
LIVRE
L’écrivaine Shereen el-Feki évoque la lente évolution des mentalités depuis les révolutions.
Un «nouvel élan de liberté sexuelle» traverse-t-il le monde arabe ? La Britannique d’origine égyptienne Shereen el-Feki, docteure spécialiste de la sexualité et du sida, l’espère. Après plusieurs années d’enquête, dans son ouvrage la Révolution du plaisir, qui vient d’être traduit en français, elle expose les raisons d’y croire.
Pensez-vous qu’une révolution sexuelle est possible à court terme dans le monde arabe ?
A court terme, non. Si par révolution, on entend une rupture spectaculaire allant vers un nouveau système, ce n’est même pas arrivé sur le plan politique après les soulèvements et conflits de 2011. La sexualité est un sujet encore bien plus complexe que la politique, parce qu’elle implique aussi l’économie, la religion, la tradition et les relations entre genres et générations. Le titre de mon livre est ironique et un peu provocateur. Je parle plutôt d’évolution de fait. On est encore très loin d’une vision où la sexualité serait perçue comme quelque chose de positif
Saint-Venant: un bâtiment tout neuf pour les patients de l’hôpital psychiatrique
PAR ISABELLE MASTIN 30/07/2014
Vu de l’extérieur, il est du genre austère, le « Service D ». Des angles droit, de la grisaille, rien de très avenant. C’est une des unités de l’hôpital de Saint-Venant (nom complet, établissement public de santé mentale), une qui mérite du neuf. C’est en cours : on construit un bâtiment très moderne un peu plus loin. Et ce n’est que l’un des nombreux projets d’un hôpital bien plus grand public que l’image à laquelle on le réduit souvent.
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Stéphane Chollet devant le chantier du bâtiment qui sort de terre. Plus clair, plus fonctionnel, qu’on attend pour la fin 2015.
C’est une ville dans la ville, l’hôpital de Saint-Venant. Des pavillons immenses dont les plus anciens datent de 1880, toutes sortes de métiers, du psychiatre au jardinier... et une répartition géographique des patients. Une tradition qui vient de loin : selon son lieu d’habitation, on sera soigné dans tel ou tel bâtiment. Le « Service D » au nom pas très glamour est réservé aux habitants du Lillérois. Lui est sorti de terre « dans les années 70 » explique Stéphane Chollet, ingénieur et guide improvisé. « Il a un aspect très industriel », ajoute Fabienne Courcier, chargée aussi bien de la comm’ que de la gestion des biens.
Le top ten des molécules que vous prescrivez le plus
24.06.2014
La consommation de médicaments est restée stable en 2013, selon un rapport de l'Agence nationale de sécurité du médicament qui confirme le constat fait par la Cnamts début 2014. Grâce au développement des génériques et aux baisses de prix pratiquées en 2013, le marché pharmaceutique s'est à nouveau contracté en valeur pour la deuxième année consécutive (-1,4% en 2013 après -1,5% en 2012), atteignant 26,8 milliards d'euros au total précise l'édition 2013 du rapport d'analyse des ventes de médicaments en France réalisé par l'ANSM.
Juliette Rennes, l’œil sur les inégalités
LE MONDE |
LE MONDE DE DEMAIN, PARLONS-EN AUJOURD'HUI
Depuis ses débuts universitaires, la sociologue et militante décrypte les discours discriminatoires et leurs controverses
L'idée qu'une seule personne puisse « faire le monde » de demain la dérange, mais plus encore d'être présentée sous ce titre. Juliette Rennes croit d'abord à l'action collective, comme citoyenne engagée et comme chercheuse. Si elle figure dans le palmarès du Monde, ce serait plutôt comme le symbole d'une génération qui arrive aujourd'hui en poste à l'université. Une génération brillante, aux dires des maîtres, qui doit faire face aux difficultés de la recherche et où, situation inédite, on trouve presque autant de femmes que d'hommes. Entendons-nous bien : autant de femmes que d'hommes au premier échelon. Car le titre de professeur de faculté, ou équivalent, reste une prérogative majoritairement masculine. Là comme ailleurs, le mérite ne suffit pas à faire sauter de vieilles résistances.
Juliette Rennes, à 37 ans, le sait mieux que quiconque : son ouvrage paru en 2007, Le Mérite et la Nature (Fayard), presque un classique déjà, retrace la longue conquête par les femmes des professions de prestige. Rien ne fut facile pour ces pionnières (première médecin, première avocate, première ingénieure…) de la IIIe République ; contre elles, on a fait feu de tout argument, à commencer par celui de leurs dispositions « naturelles » à s'occuper des enfants. Elles ont argué, de leur côté, qu'en République seul comptait le mérite et qu'il fallait admettre, devant la preuve que constituait la réussite des femmes aux concours ou examens, que celui-ci était également partagé.
Des arguments et des preuves. Voilà comment a progressé la cause des femmes, et c'est bien ce qui intéresse Juliette Rennes, la manière dont les féministes ont étayé leurs revendications à l'égalité et, inversement, les chemins intellectuels empruntés par leurs adversaires.
Soins palliatifs à domicile : le premier guide pratique pour les médecins
31/07/2014
Vingt ans de pratique en soins palliatifs ont permis au Dr Godefroy Hirsch et à l’infirmière Marie-Claude Daydé de coécrire le premier guide pratique destiné aux soignants qui accompagnent à domicile un patient en fin de vie.
Désireux de partager leurs plus de vingt ans d’expérience, le Dr Godefroy Hirsch, responsable depuis 2001 d’une équipe d’appui en soins palliatifs dans le Loir-et-Cher, et Marie-Claude Daydé, infirmière libérale exerçant dans un cabinet de groupe de Haute-Garonne, ont écrit à quatre mains le premier guide pratique pour les soignants du domicile confrontés à la fin de vie de leurs patients, « Soins palliatifs à domicile, repères pour la pratique (1) ».
Un effet cumulatif des facteurs de risque en matière de psychose
Il existe des preuves concordantes indiquant qu’un vécu douloureux dans l’enfance est associé à un risque accru de psychose par la suite. On consacre cependant peu de recherches aux facteurs susceptibles d’augmenter ou de réduire ce risque lié à une enfance difficile, même s’il est admis à ce sujet que la perte précoce d’un parent, un délaissement (neglect) ou des antécédents d’agression sexuelle peuvent « multiplier ce risque de psychose par un facteur 2 à 3. »
Issue d’une collaboration entre des chercheurs des États-Unis et de Grande-Bretagne, une nouvelle étude évalue cette influence préjudiciable des événements traumatisants dans l’enfance et leur synergie avec la consommation ultérieure de cannabis dans l’accroissement du risque psychotique. Portant sur 1 680 personnes, les données recueillies émanent de l’étude épidémiologique SELCoH (South East London Community Health Study, étude sur la santé de la communauté du sud-est londonien) [1].
Témoignage : de la psychose à l’écriture
Peut-on communiquer sur la psychose, à partir d’une expérience autobiographique ? C’est le défi relevé par un écrivain (Polo Tonka) évoquant sa propre histoire avec la schizophrénie[1]. Interviewé sur France Inter [2], , Polo Tonka a notamment évoqué l’une des difficultés pratiques pour faire accepter le traitement antipsychotique au patient : « les effets secondaires sont immédiats (prise de poids, fatigue…) alors que les effets positifs peuvent mettre très longtemps » à intervenir. L’ouvrage de Polo Tonka est analysé dans Pratiques en Santé Mentale (le magazine de la Fédération d’Aide à la Santé Mentale Croix-Marine). Le commentateur dénonce à ce propos un paradoxe : alors que toute la démarche de l’intéressé vise à s’affranchir de son passé de schizophrène pour s’imposer dans son nouveau statut d’auteur, pourquoi s’appesantir sur cette image d’ancien malade, en accompagnant son récit de « commentaires psychopathologiques » d’un psychiatre, si éminent soit-il ? En l’occurrence, Philippe Jeammet, professeur émérite de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à l’université Paris Descartes.
Répondre aux besoins en santé mentale des réfugiés
Publié le 25/07/2014
Malgré les progrès scientifiques et technologiques, malgré la fin de la guerre froide Est-Ouest et les crises qu’elle entretenait sur la planète, on estime que les conflits persistants forcent « environ 44 millions de personnes » (dont « 30 à 55 % » ont moins de 18 ans) à se déplacer suite aux persécutions, voire aux risques vitaux. On pourrait penser, a priori, que ces populations de réfugiés tendent plutôt à se diriger massivement vers des pays riches. Mais au contraire, les pays à faible niveau de vie (dits autrefois « sous-développés » ou, par moindre stigmatisation, « en voie de développement ») accueillent « 80 % des réfugiés dans le monde. » Aux réfugiés « classiques » pour des raisons politiques (persécutés pour leurs convictions morales, religieuses ou idéologiques) s’ajoutent d’ailleurs les réfugiés économiques (quittant des contrées où ils s’estiment dépourvus de toute perspective d’avenir) et, désormais, des réfugiés dits « climatiques » (fuyant les « dérèglements de la planète », comme le risque de submersion de terres insulaires).
Psychologie et pédagogie, Alfred Binet reste toujours d’actualité
Connu notamment pour sa célèbre « échelle métrique de l’intelligence » élaborée en collaboration avec son élève Théodore Simon (1873–1961) et présentée pour la première fois en avril 1905 au Congrès International de Psychologie de Rome, le psychologue français Alfred Binet (1857–1911) a laissé une œuvre capitale sur les liens entre pédagogie et psychologie. Certes, le titre de sa communication au Congrès de Rome (« Méthodes nouvelles pour diagnostiquer l’idiotie, l’imbécillité et la débilité mentale ») est suranné, puisque le terme de « déficience intellectuelle » (ou cognitive) a supplanté désormais les étiquettes qui qualifiaient le handicap intellectuel (appelé aussi jadis « oligophrénie »).
« Le mythe de la maladie mentale », de Thomas Szasz
2 août 2014
Le titre de cet ouvrage en exprime exactement la thèse : il dit que la maladie mentale est, en tant que concept, un mythe et que, en tant qu’événement particulier et concret, le phénomène qualifié de maladie mentale est une maladie métaphorique. En d’autres termes, la maladie mentale est un langage et non pas une lésion ; la pratique psychiatrique fait quelque chose avec ce langage ou à ce langage, elle fait quelque chose avec les gens qui utilisent ce langage (en abusent) ou à ces gens – elle n’opère ni diagnostic ni traitement d’une maladie.
Nous pourrions donc dire très simplement, et à mon avis à juste titre, que le malade mental s’exprime dans l’énigme du « symptôme psychiatrique », et que le psychiatre répond dans la contre-énigme du « diagnostic psychiatrique » et du « traitement psychiatrique ». Tout ceci est parfait pour des gens qui ne désirent pas réellement se rencontrer face à face, qui ne désirent pas réellement se comprendre mutuellement. C’est-à-dire pour une large proportion de la race humaine. Mais c’est une chose parfaitement inacceptable pour ceux qui désirent rencontrer leurs camarades humains comme des personnages et non pas sur la table d’autopsie, ni derrière les portes closes de l’asile d’aliénés ou même allongés sur le divan analytique mais face à face ; pour ceux qui désirent comprendre leurs compagnons humains – non pas comme des patients malades, non pas comme des fous ni même des névrosés, mais comme des compagnons qui font preuve d’imagination.
S’il est vrai, comme je le prétends, que ce que nous appelons aujourd’hui « maladie mentale » est un faux concept de notre ère scientifique, d’une époque qui voit des problèmes compliqués là où elle est en face de solutions évidentes, nous devrions nous attendre à ce que les écrivains qui vivaient jadis n’aient éprouvé aucune difficulté à comprendre ce qui nous semble être de mystérieuses maladies mentales. C’est exactement ce qui se passe lorsque nous lisons Shakespeare ou Molière.
SEXISME ORDINAIRE – Des lycéennes américaines refusent que leur tenue soit une « distraction » pour leurs camarades masculins
Le Monde Blogs 18 juin 2014
Si de nombreux établissements scolaires américains n'ont pas à proprement parler d'uniforme, un débat fait rage aux Etats-Unis autour de la façon de s'habiller dans les salles de classe. Plus précisément, sur la façon dont s'habillent les jeunes filles,explique la BBC.
Avec la venue de l'été, les vêtements longs ont tendance à rester au placard. Mais dans certaines écoles, pas question de laisser les jeunes filles porter des habits trop court. « Mon short serait trop court, explique la jeune Lucero (voir photo). Car en tendant les mains, il est moins bas que le bout de mes doigts ! »
L'ADH livre une cinquantaine de mesures pour simplifier le fonctionnement de l'hôpital
Pour répondre à l'objectif présidentiel d'amplifier le "choc de simplification", l'Association des directeurs d'hôpital (ADH) détaille en quatre axes ses "aménagements pragmatiques" : lever les freins aux coopérations, alléger les relations avec les ARS, simplifier l'administration interne des hôpitaux et la gestion des ressources humaines.
Sous le masque du comédien, des traits psychotiques ?
10/06/2014
« Nul n’a jamais écrit ou peint, sculpté, modelé, construit, inventé, que pour sortir en fait de l’enfer. » (Antonin Artaud)
Dans son Paradoxe sur le comédien, Diderot défend l’idée –a priori contraire à l’opinion commune, d’où l’évocation d’un paradoxe– que pour émouvoir son public, le comédien n’a pas besoin de ressentir réellement les émotions ou les sentiments qu’il interprète : « C’est l’extrême sensibilité qui fait les acteurs médiocres ; c’est le manque absolu de sensibilité qui prépare les acteurs sublimes. » À propos de l’histrionisme « artistique » de certains patients, en germe chez certains comédiens, André Bourguignon [1] prenait toutefois le contre-pied de Diderot pour estimer qu’« on ne simule bien que ce pour quoi on est doué. » Quoi qu’il en soit, rappelons que l’étymologie du terme « hypocrisie » renvoie au mot grec pour «réplique » (de comédien), « faux semblant », « masque d’acteur. » Mais, rappelle The British Journal of Psychiatry, alors que de nombreux auteurs se sont intéressés aux « croyances populaires » sur les rapports éventuels entre « la créativité et la folie » (en écho à l’aphorisme d’Antonin Artaud), le cas des acteurs (actors) et des humoristes (comedians) demeure « largement négligé. »
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