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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 26 juin 2014

Le CH du Vinatier inaugure son nouvel édifice accueillant trois pôles de psychiatrie de l'adulte

Le CH du Vinatier, établissement spécialisé en psychiatrie dans l'agglomération lyonnaise, a inauguré ce 25 juin un nouvel édifice accueillant 350 lits d'hospitalisation de trois pôles de psychiatrie de l'adulte. Un projet financé dans le cadre du plan Hôpital 2012 qui a représenté un investissement de plus de 100 M€.
Le CH Le Vinatier, principal établissement public de santé mentale de la région Rhône-Alpes, achève "une nouvelle étape de sa profonde mutation" en inaugurant, ce 25 juin, ses nouveaux bâtiments dédiés à la prise en charge de l’adulte, a informé la direction de l'établissement. Ce nouvel édifice de près de 33 500 m² accueille désormais les 350 lits d'hospitalisation des trois pôles de psychiatrie de l'adulte ainsi que le pôle "Direction" et des locaux d'enseignement. "Cette restructuration sans précédent permet la concrétisation physique de l'organisation médicale et polaire de l’établissement, l'engageant ainsi pour les 30 prochaines années", souligne la direction du CH. L'ancienne organisation pavillonnaire des trois pôles de psychiatrie d'adultes laisse ainsi désormais place à un vaste ensemble de cinq bâtiments de trois étages situés au cœur du parc du Vinatier.
Le CH du Vinatier à Bron (Rhône) a inauguré son nouveau bâtiment pour 3 pôles de psychiatrie adulte.






















mercredi 25 juin 2014

Les arrêts de traitement, une décision médicale courante mais toujours complexe

LE MONDE | Par 
Arrêt des traitements : le rapporteur public du Conseil d'Etat a estimé la procédure légale pour Vincent Lambert, jeune homme en état végétatif chronique depuis six ans. La décision des juges devait être connue mardi 24 juin, à 16 heures. Une telle possibilité, qui aboutit au décès, est autorisée par la loi Leonetti, qui proscrit l'obstination déraisonnable de la médecine sur un patient. Elle peut être prise à sa demande ou après une procédure collégiale qui doit associer sa famille, s'il ne peut exprimer sa volonté.
« Dans l'affaire Lambert, le sujet, ce n'est pas l'euthanasie, c'est l'acharnement thérapeutique », rappelle le député (Alpes-Maritimes, UMP) Jean Leonetti, qui a coutume d'insister sur le fait qu'il y a autour de 100 000 arrêts de traitement par an en France, soit près d'un million depuis le vote de sa loi en 2005. Le chiffre, construit à partir de diverses études, est un large arrondi. Il concerne l'ensemble des décisions de ce que le corps médical appelle les « limitations ou arrêts des thérapeutiques actives ». Car il n'existe aucune donnée précise. De nombreux éléments permettent néanmoins de montrer à quel point ces décisions sont courantes.

Protection de l'enfance : une proposition de loi au Sénat cet été

AFP

Une proposition de loi PS-centriste sur la protection de l’enfance sera déposée au Sénat «pendant l’été», visant à «sécuriser» le parcours des enfants placés, ont annoncé mercredi les sénatrices Muguette Dini (groupe UDI-UC) et Michelle Meunier (socialiste).

mardi 24 juin 2014

La santé mentale Vers un bonheur sous contrôle

La santé mentale
Mathieu BellahsenLa santé mentale. Vers un bonheur sous contrôle, Paris, La Fabrique, 2014, 186 p., Préface de Jean Oury
Comment la santé mentale, idée progressiste de la psychiatrie d’après-guerre, s’est-elle transformée en outil de normalisation et de contrôle ? Dans les années 1980, une neuropsychiatrie « scientifique » a ouvert la voie au discours gestionnaire : il s’agissait désormais de classer, de gérer, d’évaluer.
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Pour l'émission "La boite à idées" de Mediapart, le psychiatre Mathieu Bellashen explique comment la santé mentale est devenue un outil dans la gestion néolibérale des populations.

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Le mouvement intersyndical des psychologues se poursuivra au mois de septembre prochain



Un millier de psychologues ont répondu à l'appel à manifester le 19 juin lancé par une intersyndicale dénonçant la précarité de la profession au sein de la fonction publique. Reçus aux ministères de la Santé et de la Fonction publique, leurs représentants, insatisfaits des échanges, annoncent d'ores et déjà la poursuite du mouvement en septembre.

Environ 1 000 psychologues ont répondu présents à l'appel intersyndical à Paris pour alerter sur la précarité de la profession et "ce, malgré les perturbations des transports liées à la grève de la SNCF", a annoncé le Syndicat national des psychologues (SNP) dans un communiqué, précisant que le cortège des manifestants s'est déplacé de la place de la Catalogne jusqu'au ministère des Affaires sociales et de la Santé. Les représentants des syndicats CFTC, CGT, FO, SNP et Sud ont été reçus en fin d'après-midi par Ève Parier, conseillère en charge des ressources humaines du système sanitaire (RHSS) auprès de Marisol Touraine, et Michèle Lenoir-Salfati, sous-directrice des RHSS par intérim à la DGOS, pour y exposer leurs revendications (lire ci-contre). 

Pénuries de médicaments : la psychiatrie aussi

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | Par 

La commercialisation de produits efficaces est souvent arrêtée pour des questions de rentabilité.

« Souffrant d’une dépression au long cours, ma patiente prenait du Tofranil, un anti-dépresseur. Cette femme de 50 ans répondait bien à cette molécule, dosée à 10 mg », explique son médecin psychiatre, qui souhaite garder l’anonymat. Puis le laboratoire CSP a connu des difficultés d’approvisionnement, en raison d’un transfert de site de production. « J’ai cherché des alternatives, je n’ai trouvé aucun équivalent. Ma patiente ne supportait pas d’autres traitements, raconte la praticienne. Très attachée à ce médicament, elle a pu l’acheter par Internet. »

Des dispositions du projet de réforme pénale inquiètent des représentants de la psychiatrie



Plusieurs syndicats de psychiatres ont fait part de leurs inquiétudes quant à des dispositions votées dans le cadre du projet de loi tendant à renforcer l’efficacité des sanctions pénales, soumis actuellement à l'examen des parlementaires. Dans un communiqué commun le 18 juin, Syndicat des psychiatres hospitaliers (SPH), l’Association des secteurs de psychiatrie en milieu pénitentiaire (ASPMP), l’Association nationale des psychiatres experts judiciaires (Anpej), et l’Union syndicale des magistrats ont dénoncé "de manière vigoureuse" des dispositions introduites lors de l'examen à l’Assemblée nationale du projet, voté en première lecture le 10 juin. 


Ils visent notamment un article du projet, étendant les compétences des conseils locaux et départementaux de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD et CDSPD), qui réunissent représentants des services de l’État, élus locaux, et procureur de la République. L'Assemblée nationale tendrait à les substituer à l'autorité judiciaire en prévoyant de leur confier le suivi de l'exécution des peines, et donc de situations individuelles, puisqu'ils pourraient échanger toute information sur le suivi des condamnés. Dans le cadre de leurs missions, ces instances pourraient se voir transmettre "toute information qu’elles estimeraient utile et notamment des pièces jusque-là destinées uniquement à l’autorité judiciaire pour des questions de confidentialité".

« Vous avez agi en médecin, mais en médecin qui s’est trompé » dit l’avocat général à Nicolas Bonnemaison

Le Monde Blogs , par Pascale Robert-Diard

A ce procès de haute tenue, il fallait un grand réquisitoire. L'exigence a été remplie, mardi 24 juin par l'avocat général Marc Mariée. Puisant à la fois dans le dossier qu'il suit depuis son premier jour, il y a presque trois ans jour pour jour en qualité de procureur de Bayonne, et dans toute la richesse des deux semaines de débats, il a requis une peine de cinq ans d'emprisonnement avec sursis contre l'ancien urgentiste, sans l'assortir d'une interdiction d'exercice de la médecine.
Voici, sous réserve de la prise de notes à l'audience, l'essentiel de son intervention.
"Je voudrais adresser mes premiers mots à Nicolas Bonnemaison. Non, vous n'êtes pas un assassin. non, vous n'êtes pas un empoisonneur au sens commun de ces termes. Je vous le dis ici : mon regard sur vous a changé. Mais pour autant, je maintiens l'intégralité de mes accusations". Après avoir rappelé que Nicolas Bonnemaison comparaît pour avoir "attenté à la vie" de sept de ses patients par "l'emploi ou l'administration de substances de nature à entraîner la mort" avec la circonstance aggravante qu'il s'agissait de "personnes particulièrement vulnérables en raison de leur était physique et mental", Marc Mariée a observé : "Je dis qu'une agonie, certes, c'est une vie finissante, mais c'est une vie quand même."


Alzheimer : aux assises de l’Hérault, l’autre procès de l’euthanasie

24.06.2014

Alors que se termine, le procès Bonnemaison à Pau, une ex-professeur de français de 60 ans comparaît de mercredi à vendredi devant les assises de l'Hérault pour "tentatives d'assassinat" de sa mère le 25 avril 2009. L'intéressée a tenté ce jour-là de mettre fin aux jours de sa mère, Raymonde Colin, 87 ans, atteinte de la maladie Alzheimer depuis plusieurs années.

Bernadette Colin, en dépression après la mort de son père, avait emmené sa mère au bord de la mer, à Palavas-les-flots, lui avait acheté ses pâtisseries orientales préférées. Le soir, de retour à la maison, elle avait essayé de lui donner une mort "douce et paisible", en lui faisant avaler une boisson agrémentée d'un médicament. Mais ce cocktail n'avait fait qu'endormir l'octogénaire. Le matin, constatant que sa maman n'était pas morte, elle avait tenté de l'étrangler avec une cordelette, puis de l'étouffer avec un oreiller. Ses essais ayant tous échoué, Bernadette Colin avait enfin pris un couteau de cuisine et avait frappé, notamment au niveau de la poitrine. La lame cette fois s'était tordue... Raymonde Colin, qui ne s'est jamais souvenue des agressions de sa fille, est décédée en 2012 d'un cancer du foie.

Les hospitalisations pour infarctus ont quadruplé en Chine

24/06/2014
Crédit photo : AFP
La chape de plomb autour de la santé se dissipe dans l’Empire du Milieu. Financée par le gouvernement chinois, l’étude China-PEACE publiée dans le « Lancet » fait état, pour la première fois de façon représentative, de la prise en charge hospitalière de l’infarctus du myocarde (IDM) en Chine. Et les chiffres sont édifiants sur la transition épidémiologique qui s’opère là-bas.
Sur la décennie étudiée (2001-2011), parallèlement à l’augmentation de prévalence des facteurs de risque, le taux d’hospitalisations pour IDM avec sus-décalage du segment ST (STEMI) a quadruplé, passant de 3,7 pour 100 000 habitants en 2001 à 15,8 pour 100 000 en 2011. Mais ce n’est pas tout, l’étude souligne le décalage existant entre le boom économique et un système de soins à la traîne.

Enfance et comportement suicidaire

L'expérience de la solitude pendant l'enfance serait l'un des facteurs de risque accru du comportement suicidaire à l'âge adulte. Dans sa thèse présentée à l'Université de Stockholm, le sociologue Yerko Rojas analyse les facteurs infantiles qui influeraient sur le suicide lors du passage à la vie adulte.

En Suède, plus de 10.000 personnes commettent une tentative de suicide chaque année, quelle qu'en soit l'issue ; le suicide ou sa simple tentative sont l'une des principales causes de décès chez les adolescents et les jeunes adultes suédois. A l'aide de théories socio-épidémiologiques liées à l'enfance, le travail de recherche de Yerko Rojas vise à établir des facteurs de risque en lien avec le comportement suicidaire à partir de l'adolescence. Pour ce faire, les données proviennent essentiellement de la Stockholm Birth Cohort Study (SBC) ainsi que d'une population de 15 117 sujets.


Des radios complètes du squelette sont indispensables en cas de maltraitance




La maltraitance à enfant comporte des risques notables de sous ou de sur diagnostic avec des conséquences sur la morbidité et la mortalité. Devant l’histoire fournie pour expliquer des blessures, la découverte de séquelles traumatiques occultes est un argument décisif pour le diagnostic de maltraitance. De ce fait, l’Académie Américaine de Pédiatrie recommande, malgré l’irradiation, la pratique de radios complètes du squelette, à la recherche de fractures méconnues avant 2 ans. Le rendement de ces examens est moindre après cet âge. Des radios centrées sur la région d’un traumatisme suspect sont insuffisantes. Cependant, la valeur de ces examens avant 2 ans et jusqu’à 60 mois, par tranches d’âge, n’a pas fait l’objet d’une évaluation complète.
Dans le cadre d’un réseau de recherche sur la maltraitance, une enquête a été réalisée aux USA, qui a réuni pendant 1 an les séries de 20 centres de référence spécialisés, en incluant tous les enfants de moins de 60 mois. L’analyse a été faite par tranches d’âge de 6 mois. Toutes les données cliniques ont été collectées avant les radios et transmises au moment du signalement.

Les pratiques contraceptives en France ont été profondément modifiées

L'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) publie ce 23 juin des données actualisées (à télécharger ci-contre) sur l'utilisation en France des Contraceptifs oraux combinés (Coc) et des autres moyens de contraception. "Le suivi des ventes jusque fin avril 2014 confirme le changement des habitudes des femmes vis-à-vis de la contraception", résume l'ANSM. "Une diminution très forte (-48%) de la vente des Coc de 3e et 4e générations et une augmentation (+32%) de la vente des Coc de 1re et 2e générations sont observées."

La licence santé refait surface tandis que des assises sur les professions de santé se profilent

Le Gouvernement vient de replacer sur le devant de la scène la possible création d'une licence santé en même temps qu'il a annoncé la tenue d'assises sur l'évolution des professions de santé d'ici la fin de l'année. De leur côté, les professionnels de santé aimeraient y voir un peu plus clair...
L'idée d'une licence santé n'est pas nouvelle. Déjà, la ministre des Affaires sociales et de la Santé, Marisol Touraine, avait abordé la possible naissance de cette formation, sans en préciser vraiment les contours, lors du dernier Salon infirmier (lire ci-contre). Jeudi 19 juin, Geneviève Fioraso, secrétaire d'État à l'Enseignement supérieur et la Recherche, l'a replacée sur le devant de la scène. Lors de la présentation des orientations de la loi de Santé (lire ci-contre), la représentante du Gouvernement a d'abord annoncé qu'à la rentrée prochaine, "7 universités seront engagées dans l'expérimentation Paces afin de lutter contre l'échec en première année commune d'études de santé, diversifier les origines des étudiants, les réorienter plus tôt pour réduire les échecs ou les redoublements, grâce à des passerelles renforcées avec d'autres formations universitaires".

État de santé et renoncement aux soins des bénéficiaires du RSA

Publié le 23 juin 2014
Les bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA) sont moins nombreux à se percevoir en bonne santé que le reste de la population : moins de 60 % se déclarent en « bonne » ou « très bonne » santé, contre près de 80 % parmi l’ensemble des 18-59 ans. De même, ils déclarent davantage de limitations fonctionnelles et de problèmes de santé mentale : la part des bénéficiaires du RSA qui présentent une détresse psychologique est particulièrement élevée, 36 % versus 14 % dans le reste de la population.

Alors que leurs besoins de soins sont plus importants, ils déclarent renoncer plus souvent à consulter un médecin ou à recevoir des soins dentaires pour des raisons financières : 18 % disent avoir renoncé à une consultation médicale au cours de l’année écoulée et 27 % à des soins dentaires, contre respectivement 4 % et 11 % parmi l’ensemble des 18-59 ans.


Les partisans de l’euthanasie s’estiment "trahis" par le gouvernement

23.06.2014

La dernière carte jouée par Hollande dans le débat sur la fin de vie a déclenché la colère de l’ADMD. Dans un communiqué, Jean-Luc Romero, président de l’'Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité se dit "trahi par la décision du Gouvernement de confier à l'un des plus farouches opposants à la légalisation de l'aide active à mourir la mise en oeuvre de la proposition 21".

La nomination de Jean Leonetti -qui travaillera en tandem avec le député PS Alain Claeys- est jugée "inefficace, dangereuse et contraire aux promesses de campagne faites". Amère, l’ADMD estime que "le président de la République, en voulant ménager chèvre et chou, se trompe sur le plan humain et politique et prend le risque d'être de nouveau livré à une frange religieuse et non représentative de notre pays". Mais les militants de la légalisation de l’euthanasie ne désarment pas et invitent les parlementaires à "ne pas se résoudre à une loi Leonetti de gauche..."

Réforme de la notation : to be or notes to be

VÉRONIQUE SOULÉ

DÉCRYPTAGE
Le ministre de l’Education, Benoît Hamon, veut réformer la notation à la française qui casse plutôt qu’elle n’encourage les élèves. Il a lancé lundi une conférence nationale sur l’évaluation qui devrait déboucher en décembre sur des propositions pour une nouvelle politique.

POUR UNE ÉVALUATION «BIENVEILLANTE»

«Le but n’est pas de faire disparaître les notes purement et simplement,il est évident que l’on pourra toujours continuer à noter, a expliqué le ministre, mais à quoi servent-elles si elles ne disent rien des progrès à accomplir et très peu des progrès déjà réalisés ?» Il a pris l’exemple d’un élève qui a 0 à une dictée. Il progresse ensuite en grammaire mais il reste toujours aussi faible en vocabulaire, et il se ramasse encore 0 à la dictée suivante. «N’est-ce pas décourageant et vain ?» s’est en substance interrogé le ministre, qui défend «les notes à bon escient».

Les Français ont... Les Français ont peur de devenir dépendants

23.06.2014#sthash.aXdQk5zg.dpuf

Huit Français sur dix (78%) ont peur de devenir dépendants, et un sur deux (48%) d'avoir à s'occuper d'un proche devenu dépendant, souligne un baromètre BVA santé publié lundi. Selon ce sondage pour Orange Healthcare et la mutuelle MNH, en partenariat avec le Figaro Santé et avec le concours de la Chaire santé de Sciences-Po, 63% des Français se sentent personnellement concernés par la prise en charge du vieillissement et de la dépendance. La quasi totalité des Français (94%) considèrent comme importants les problèmes liés au suivi de certaines maladies chroniques (Alzheimer, maladies cardiovasculaires...).

Et si toute la société était malade d’Alzheimer ?

MICHEL BILLÉ SOCIOLOGUE

Chaque époque a sa maladie, une maladie envahissante, effrayante, qui s’impose et contre laquelle on ne sait pas lutter… Jusqu’à ce que science, hygiène et médecine en viennent à bout, au moins provisoirement, et qu’une autre la remplace… On se souvient de la lèpre, de la peste et de ses épidémies, de la tuberculose du XIXe et XXe siècle, du sida de la fin du XXe… Il se pourrait bien qu’une autre maladie s’impose déjà comme une maladie pour notre temps, pour notre époque : la maladie d’Alzheimer.
Mais que savons-nous, au fond, de cette «maladie d’Alzheimer ?» Les pistes sur lesquelles on travaillait depuis une quinzaine d’années se sont avérées, disons, insuffisantes… Les quelques médicaments dont on disposait, et dont nous pensions qu’ils retarderaient l’évolution de la maladie, sont désormais considérés comme à peu près inefficaces, à tout le moins très insuffisants, et il nous faut redéployer les recherches dans toutes les directions.

lundi 23 juin 2014

L’autisme vu de l’intérieur

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | Par 

Temple Grandin vient de publier "Dans le cerveau des autistes" (Odile Jacob, 253 p., 23,90€)

 A quoi ressemble le cerveau des autistes, et surtout comment fonctionne-t-il ? De nombreux livres écrits par des médecins et des chercheurs s’attellent à ces questions. Parallèlement, des autistes de haut niveau comme Daniel Tammet, Josef Schovanec ou encore Hugo Loriot apportent aussi, par le récit de leur vie, des pièces décisives à ce puzzle de la science.
Dans son dernier ouvrage, qui vient d’être traduit en français, Temple Grandin livre une vision mixte, à la fois très documentée sur le plan scientifique et très personnelle. Universitaire spécialisée en zootechnie, diagnostiquée autiste à 4 ans, cette Américaine est devenue un symbole en racontant son parcours dans Ma vie d’autiste, paru en 1994 (Odile Jacob).
Son nouvel essai-témoignage est d’autant plus passionnant qu’elle a vécu de l’intérieur tous les bouleversements dans le diagnostic et la compréhension de sa maladie. « J’ai de la chance d’être née en 1947. (…) Le diagnostic d’autisme n’avait que quatre ans. Presque personne ne savait ce que c’était », écrit-elle en racontant que sa mère avait alors fait ce qui lui semblait bon : l’emmener chez un neurologue, qui a évoqué des « lésions cérébrales »La petite Temple a été prise en charge par un orthophoniste et une nounou qui ont eu une approche« identique à celle des thérapeutes comportementalistes actuels ».

DES CURES DE DESHOMOSEXUALISATION AU XXIÈME SIÈCLE

SOLWEIG OGEREAU 21 Juin 2014

En 1959, à l’âge de 17 ans, Lou Reed a subi une thérapie électro-convulsive couplée à l’administration de drogues (dont le but est de provoquer des vomissements, associés à la vision d’actes homosexuels) pour « soigner » sa bisexualité trois fois par semaine pendant deux mois. Des milliers d’autres subiront des tortures similaires. En 1973, la Société Américaine de Psychiatrie déclarait, grâce notamment à Robert Spitzer, que l’homosexualité n’était pas un trouble mental. En 1990, l’Organisation Mondiale de la Santé en venait à la même conclusion. Pourtant, en 2014, le débat est loin d’être terminé, et des thérapies destinées à « convertir » les homosexuels en hétérosexuels continuent d’exister.


Affiche publicitaire pour Exodus International, organisation qui promouvait les « thérapies de conversion ». Crédit James A. Finley/AP Photo
Affiche publicitaire pour Exodus International, organisation qui promouvait les « thérapies de conversion ». Crédit James A. Finley/AP Photo
Une « thérapie de conversion », aussi appelée « thérapie de réorientation sexuelle »ou « thérapie réparatrice », peut prendre plusieurs formes. Cette pratique remonte au XIXème siècle et a pris plusieurs formes. Les méthodes les plus violentes incluent les électrochocs, l’administration de drogues, les attouchements, le viol, la prostitution. Des greffes de testicules d’hommes hétérosexuels à des hommes homosexuels ont également été tentées, de même que des mutilations. L’exorcisme, la douche froide, l’hypnose sont des techniques également employées. Il en existe d’autres, majoritairement utilisées dans les thérapies actuelles, plus psychologiques, qui cherchent à dégoûter le patient de son attirance pour les personnes du même sexe en accentuant les stéréotypes, en le dégradant, ou encore en insistant sur le fait que l’homosexualité est « un péché ». On voit donc en quoi ces thérapies posent problème, de par leur nature même.




Des voix oubliées, mais déterminées

Renée-Claude Doucet