Une « fabrique d'exclus », un « gâchis humain » : c'est ainsi que Monique Sassier, médiatrice de l'éducation nationale et de l'enseignement supérieur, qualifie la première année commune aux études de santé (Paces), dans son rapport 2014 publié mercredi.
Le malaise de cette filière est identifié. La sélection est terrible. Parmi les 56 000 meilleurs bacheliers des séries scientifiques, seuls 12 807 lauréats (dont 7 492 en médecine) sont gardés, après un an de travaux à marche forcée – le nombre de places est fixé chaque année par un numerus clausus qui varie selon la filière. Cela représente plus de 43 000 déçus chaque année. Dans certaines facultés parisiennes, c'est un carnage : 80 % des bacheliers avec mention « bien » et 20 % des mentions « très bien » sont recalés.
Que deviennent-ils ? Ils ressentent un « sentiment d'abandon par l'institution universitaire », selon la médiatrice.