En marge de l'exposition « Van Gogh/Artaud. Le suicidé de la société », le Musée d'Orsay programme dans son auditorium une quinzaine de films répartis en deux cycles, « Artaumania » et « Van Gogh à l'écran ». Le premier s'intéressant aux incursions occasionnelles de l'acteur-écrivain au cinéma, le second aux diverses façons dont les cinéastes ont investi la figure tragique du peintre maudit.
Antonin Artaud, homme de théâtre, proche de l'avant-garde cinématographique française des années 1920 (Louis Delluc, René Clair, Jean Epstein, Abel Gance, Germaine Dulac et Marcel L'Herbier), écrivit des textes pleins de vigueur et d'enthousiasme sur cet art nouveau dont il avait très vite entrevu quelles possibilités expressives et quasi médiumniques il offrait au comédien : « Au cinéma, l'acteur n'est qu'un signe vivant. Il est à lui seul toute la scène, la pensée de l'auteur. »