À l'occasion de la séance de questions au Gouvernement à l'Assemblée nationale ce 13 mai, la ministre des Affaires sociales et de la Santé, Marisol Touraine, a été interpellée par le député UMP du Haut-Rhin Jean-Luc Reitzer sur sa position concernant l'obligation d'adhésion à l'Ordre infirmier. Cette question intervient dans un contexte où, informé de la non-adhésion d'une soixantaine d'infirmiers à l'Ordre, le Parquet de Mulhouse mène actuellement une enquête et des infirmières se trouvent convoquées en gendarmerie et sommées de se conformer à la loi (lire ci-contre). "Certaines ont été traitées comme de véritables criminelles, avec prises de photos et prises d'empreintes digitales", s'est ému le député. "Je vous laisse imaginer l'état psychologique de ces infirmières, dont chacun reconnaît ici la difficulté du travail et le dévouement exemplaire", a-t-il appuyé. "Vous avez (...) affirmé à plusieurs reprises que l'adhésion à l'Ordre des infirmiers devait être facultative. Pourriez-vous aujourd'hui clarifier votre position ?", a-t-il demandé à la ministre.
Après avoir rendu hommage au travail quotidien "remarquable" des quelque 550 000 infirmier(e)s en France, Marisol Touraine a ironisé en premier lieu sur la préoccupation du député UMP : "Je me réjouis de vos propos car s'il y a aujourd'hui un Ordre infirmier, c'est parce que votre majorité a souhaité en 2006 l'installer et l'instaurer". "La situation que vivent aujourd'hui les infirmiers au regard de l'Ordre infirmier n'est évidemment pas satisfaisante", a-t-elle déclaré. Appuyant qu'une "écrasante majorité" d'infirmiers était opposée depuis le départ à cet Ordre, la ministre a poursuivi : "Je le dis très sincèrement et très fermement, l'Ordre des infirmiers est un Ordre contesté, un Ordre sans légitimité, et donc un Ordre dont l'avenir est clairement menacé".