DU VENDREDI 18 JUILLET (19 H) AU VENDREDI 25 JUILLET (14 H) 2014
(Colloque de 7 jours)
DIRECTION : Christophe DEJOURS, Felipe VOTADORO
ARGUMENT :
À partir de 1960 et de sa contribution (avec Serge Leclaire) au Colloque de Bonneval sur l’Inconscient, Jean Laplanche va développer - en spirale - une pensée psychanalytique affranchie de toute allégeance, qui ne cède en rien aux effets ni à la fascination de la mode, voire s’affirme à contre-courant.
"Aller à contre-courant" signifiait, pour Jean Laplanche, rester au plus près de l’exigence qui anime les praticiens de l’analyse, exigence dont il fallait rendre compte jusque dans la théorie même.
Dans son rapport à l’héritage freudien, il s’agissait de "remettre Freud au travail, de faire travailler (grincer éventuellement) son œuvre, en travaillant avec elle".
C’est cette même "méthode" que nous appliquerons à notre tour à l’œuvre de Jean Laplanche.
Entre séduction et inspiration, entre étayage et primat de l’autre, entre Sexual et genre, entre énigme et traduction, le fil de l’ouverture - de la blessure - copernicienne présent dans les "Nouveaux Fondements" proposés par Jean Laplanche, semble, de façon croissante, retenir l’attention de penseurs venant des horizons les plus divers.
Les trois volets de ce colloque: les moments théoriques de l’œuvre, les incidences de la théorie sur la pratique analytique et la psychanalyse "exportée" (ou "hors cure"), articuleront les interventions de façon à permettre la discussion la plus large entre analystes et chercheurs d’autres disciplines et d’autres cultures linguistiques.
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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.
dimanche 27 avril 2014
Pensée magique et inconscient réel : jouissance et politique dans la psychanalyse chez Lacan et chez Deleuze/Guattari / Florent Gabarron-Garcia
Publié le 10 août, 2012
Artaud et Joyce
L’émergence de l’inconscient réel est indissociable chez Lacan d’une critique de l’œdipe. Lacan, dès 1962, critique Totem et tabou et prend des distances résolues avec Freud (1). L’œdipe ne « sert à rien aux psychanalystes », et le « pire » c’est qu’il « est contraire à l’expérience clinique » (2). Dans cette critique, Deleuze et Guattari trouvent le motif essentiel qui motive l’Anti-œdipe en 1972. C’est également à partir de Lacan qu’ils vont affirmer radicalement l’hypothèse de l’inconscient réel. Cette précipitation du sens de l’œuvre lacanienne permettra vraisemblablement à Lacan d’approfondir à son tour sa conception de l’inconscient (3). Car, dès la décennie suivante, son ton se fait plus virulent, et l’écart avec Freud plus net. Lacan n’hésite pas à renvoyer la notion de « père primitif » à la névrose de Freud, et parle à cet égard du« père orant », et du « pérorant outang »(4).
Que s’est-il passé ? D’un point de vue interne à la doctrine lacanienne, le passage de la primauté du symbolique au Réel (à l’hypothèse de l’inconscient réel) peut rendre compte de ce mouvement. Mais il faut bien voir que ce mouvement est aussi bien épistémique que politique. Lacan, en délestant la psychanalyse du mythe de l’œdipe, peut à la fois repenser la psychose et approfondir son élaboration théorique de « l’objet a » qu’il va combiner à une analyse politique inspirée de Marx.
C’est également dans ce sillage poststructural ouvert qu’il faut penser l’enjeu de la schizo-analyse. Il s’agit d’une réfutation du structuralisme psychanalytique qui se soutient de la primauté d’une conception du symbolique articulé à l’œdipe.
Dès 72, D/G affirment en effet que « toute autre était la voie tracée par Lacan. Il ne se contente pas, tel l’écureuil analytique, de tourner dans la roue de l’imaginaire et du symbolique, de l’imaginaire œdipien et de la structure œdipianisante [...] » (5).
N’est-ce pas en effet la raison pour laquelle Lacan a bien pris soin de rappeler en 1962 qu’il parlait non pas de l’œdipe mais de la « métaphore paternelle » dans « La question préliminaire » ? Le père a la fonction de métaphore par où tient le symbolique : il s’agira de se passer du « père », de son ordre ou de sa loi, « à condition de savoir s’en servir ». Seulement rien n’est moins sûr que ses disciples l’aient entendu. Les lacaniens sont clairement visés par D/G :
« Ce n’est pas un hasard si l’ordre symbolique de Lacan a été détourné, utilisé, pour asseoir un œdipe de structure applicable à la psychose et pour étendre les coordonnées familialistes hors de leur domaine réel et même imaginaire. » (6)
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samedi 26 avril 2014
Connaissez-vous la cyberpsychologie ?
De plus en plus, l’informatique et le numérique se mettent au service de la recherche et du soin en psychologie. Par exemple, certains psychothérapeutes proposent des prises en charge à distance, via internet, notamment pour des patients qui ne peuvent pas se déplacer. Cette télépsychothérapie (ou psychothérapie à distance) est un exemple d’application d’un domaine de développement en psychologie que l’on appelle lacyberpsychologie.
La réalité virtuelle est un autre exemple plus surprenant de technologie numérique utilisée en psychologie. Il s’agit d’une simulation informatique qui permet une immersion dans un environnement très réaliste. Mais en quoi cette technologie peut concerner la prise en charge de certains patients en santé mentale ?
Explications :
Prenons l’exemple de la phobie. Face à certains éléments comme le sang ou l’eau, ou dans des situations qui consistent à prendre l’avion ou l’ascenseur, certaines personnes réagissent avec une forte anxiété qui les empêche d’affronter ces situations. Bien sûr, il existe de nombreuses peurs communes dans la population générale, comme la peur des serpents ou la peur du vide par exemple. Mais lorsque la souffrance atteint un certain seuil et nuit à l’épanouissement social et professionnel de la personne, on peut véritablement parler de phobie. On estime qu’entre 4 et 8 % d’entre nous seraient concernés par ce trouble.
L'Union syndicale de la psychiatrie défend une "réelle" politique de secteur non hospitalo-centrée
À l'occasion de son congrès annuel, l'Union syndicale de la psychiatrie (USP) a notamment affirmé son opposition à la Stratégie nationale de santé du Gouvernement. Le syndicat s'oppose à toute gestion hospitalo-centrée de la psychiatrie, qui serait "en rupture avec les fondamentaux généralistes et démocratiques" du secteur.
L’Union syndicale de la psychiatrie (USP), réunie en congrès à Paris les 28, 29 et 30 mars 2014, a adopté plusieurs motions relatives à l'actualité de la discipline. Dans l'une d'elles, l'USP affirme "son opposition à la Stratégie nationale de santé du Gouvernement actuel, qui accompagne la mise en place de la loi HPST dans ses gouvernances public-privé et la transformation des services publics en entreprises concurrentielles et de marché". Le syndicat prend acte que le rapport de Denys Robiliard de décembre 2013 sur l'avenir de la psychiatrie et la santé mentale (lire ci-contre) prône une "réelle politique de secteur psychiatrique" mais "conteste l’inscription de ce rapport dans les orientations de la loi HPST et de toute gestion hospitalo-centrée, en rupture avec les fondamentaux généralistes et démocratiques du secteur". Dans l’immédiat, l’USP soutient la relance de la mise en place des Conseils locaux de santé mentale (CLSM), "comme lieux d’élaboration et de suivi des soins psychiatriques au sein de la population, en particulier dans l’accès aux soins pour toutes et tous et leur continuité". Le syndicat indique donc s’inscrire "dans une stratégie alternative de santé mentale avec l’ensemble des acteurs concernés et les élus".
vendredi 25 avril 2014
Débat sur les soins aux enfants incapables de se nourrir
LE MONDE | Par Julien Lemaignen
Au téléphone, Alexandra Germain crie presque de joie : « Le stage devrait avoir lieu ! » La jeune femme de 28 ans est la cheville ouvrière, à Mayenne, de Bébé sans fil, une association qui veut faire connaître un trouble infantile rare : la dépendance à l'alimentation artificielle par sonde. Elle touche des enfants qui, à un moment donné incapables de s'alimenter par la bouche, se sont vu poser une sonde et ne peuvent plus s'en passer. Surtout, Bébé sans fil organise du 28 avril au 9 mai un stage de sevrage en Mayenne avec une équipe autrichienne spécialisée, Notube, qui a pour objectif de traiter quinze enfants de 1 à 16 ans.
Mais, depuis le 11 avril, familles et organisateurs étaient suspendus à une possible annulation. Ce jour-là, le directeur du Centre hospitalier du nord-Mayenne, Frédérick Marie, reçoit un courrier de l'Agence régionale de santé (ARS) des Pays de la Loire, lui demandant de ne pas accueillir Notube dans son établissement. Principal motif : les thérapeutes autrichiens, Marguerite Dunitz-Scheer et Peter Scheer, ne sont pas inscrits à l'ordre des médecins français. « Les faits pourraient être constitutifs d'un exercice illégal de la médecine », prévient l'ARS.
Au Royaume-Uni, des méthodes brutales pour remettre au travail les handicapés
LE MONDE | Par Eric Albert (Leicester, envoyé spécial)
Jayne Linney appelle ça « le syndrome de l'enveloppe marron ». Sévèrement handicapée après deux accidents de voiture, cette femme de 52 ans, rencontrée mi-avril, vit avec la peur de recevoir dans sa boîte aux lettres une convocation à une visite médicale pour évaluer son invalidité. « A chaque fois que j'entends le postier, j'ai une boule dans l'estomac. »
Sa crainte fait suite à l'expérience traumatisante qu'elle a vécue lors de ses dernières évaluations. En 2010, Jayne avait cessé de travailler, à contrecœur, mais sur ordre de son médecin. Les séquelles de ses accidents s'aggravaient, et, outre de sérieuses difficultés à marcher et un bras gauche partiellement paralysé, elle souffrait d'incontinence et de fibromyalgie, une maladie qui provoque des douleurs aiguës dans tout le corps.
La douleur... qui s’en soucie encore ?
25.04.2014
Confrontés à la douleur chronique de leurs patients, certains praticiens s’estiment démunis. Manque d’innovations thérapeutiques, retrait de certains antalgiques, fragilisation des centres de la douleur sont pointés du doigt.
Malgré de grands progrès dans les années 1990, la prise en charge de la douleur est loin d’être optimale. S’agit-il d’un déficit de moyens thérapeutiques ou d’une question de savoir-faire et d’organisation ? Les praticiens sont divisés : les spécialistes de médecine générale, à l’évidence, ne voient pas les mêmes patients que les spécialistes des douleurs chroniques rebelles.
Pour le Dr Gilles Morel, généraliste à Dijon, « presque toutes les douleurs de nos patients habituels peuvent être soulagées. Mais à quel prix ? Un de nos problèmes est celui du rapport bénéfices/risques des antalgiques de niveau II. » Vice-président de la Société Française d’Etude et de Traitement de la Douleur (SFETD), rhumatologue à l’hôpital Cochin, le Pr Serge Perrot est plus alarmiste : « Toutes les avancées des années 1990 sont en train d’être balayées. C’est gravissime, car un grand nombre de centres de la douleur risquent de disparaître ».
Un quatrième « Plan douleur » est attendu. « L’effort devrait porter sur les douleurs du sujet âgé, les douleurs liées au handicap et les douleurs ostéo-articulaires, signale Serge Perrot. L’enjeu est aussi d’améliorer le maillage territorial de la prise en charge de la douleur. Mais ce plan ne bénéficiera d’aucun financement ». Par ailleurs, « le troisième Plan Cancer, soutenu par François Hollande, n’intègre pas de volet spécifique sur la douleur du cancer. »
Le scandale des handicapés français exilés en Belgique
ENQUÊTE Manque de soins,
insalubrité, isolement... Des établissements belges font de l'accueil des
handicapés français un business lucratif. «Libération» a pu pénétrer dans un de
ces centres wallons.
La France sous-traite depuis des années la prise en
charge d’une partie de ses ressortissants handicapés, surtout mentaux, à la
Belgique. Certaines familles y vont d’elles-mêmes, épuisées d’attendre une
hypothétique place ou attirées par des méthodes éducatives qui n’existent pas
en France. Mais d’autres y sont forcées : dès que le cas est un peu lourd,
«complexe» comme on dit, les portes se ferment. «Le long de la frontière, il y
a plein de centres, vous aurez le choix. Vous voulez des adresses ?», a ainsi
proposé une assistante sociale à Hélène, 77 ans, dont le fils trisomique n’a
pas pu obtenir de place en France. Or, la prise en charge est parfois
calamiteuse côté belge, comme a pu le constaterLibération : personnel pas
formé, nourriture rationnée, surmédication…
mercredi 23 avril 2014
STOP – Les Turques demandent aux hommes de serrer les jambes
Le Monde Blogs 23 avril 2014
Elles ont décidé de se faire entendre grâce à Twitter. En Turquie, les militantes du Collectif féministe d'Istanbul, IFK Feministler, ont lancé le 15 avril la campagneBacaklarını topla, yerimi işgal etme ! (« Serre tes jambes, n’empiète pas sur mon espace ! ») pour demander aux hommes d'arrêter d'écarter leurs jambes dans les transports en commun, remarque France 24 sur son site. Ces femmes postent des messages accompagnés des mots-dièses #bacaklarinitopla et #yerimisgaletme, photos à l'appui pour certaines.
Rémunération à l’observance pour les toxicomanes: a good deal ?
Une mauvaise observance d’un traitement peut ruiner son intérêt tant pour le patient que, plus globalement, en matière de Santé publique où des impératifs économiques (favoriser les réductions des dépenses de santé) conduisent parfois à expérimenter des stratégies très originales pour parvenir à cette fin.
Dans une publication avancée en ligne, des praticiens britanniques évoquent ainsi l’incidence favorable d’une « modeste incitation financière » pour améliorer l’adhésion aux programmes de vaccination contre l’hépatite B chez des toxicomanes, «consommateurs de drogues injectables ». Bien que ces personnes constituent à ce titre un groupe à haut risque pour cette maladie infectieuse, leur participation aux programmes de vaccination s’avère généralement faible et les auteurs ont donc évalué l’effet d’une rétribution (en coupons de 5 à 15 livres sterling) sur la finalisation du calendrier vaccinal proposé.
mardi 22 avril 2014
Nouvelle mesure discriminatoire de l'ARS à l'égard des psychanalystes dans le traitement de l'autisme
Lettres du Dr J.P. DRAPIER et de la présidente d'Espace analytique adressées à l'ARS
Direction de la santé et de la prévention
BP 90054 – 94311 ORLY CEDEX
Centre médico-psycho-pédagogique (Cmpp)
4, rue du docteur Calmette
94310 Orly
Tél : 01 48 84 11 68 - Fax : 01 48 84 49 53
Réf : FP/JPD.0314 Affaire suivie par Dr Jean-Pierre Drapier
Objet : Compte administratif 2012 -
Date : 4 avril 2014
Agence Régionale de Santé d’Ile de France
25 Chemin des Bassins
CS 80030
94010 CRETEIL CEDEX
À l'attention de Madame MAROUZE
Lettre recommandée avec AR
Madame,
J’ai bien reçu votre rapport relatif au Compte Administratif 2012 du C.M.P.P. et vous en remercie.
Je prends bonne note que vous validez globalement les résultats que nous avons proposés.
Ceci étant, je ne saurais laisser passer sans réagir une mesure symbolique (80 €) et des propos d’une gravité sans précédent dans l’histoire du C.M.P.P., des établissements médico-sociaux et de la liberté de formation des psychologues.
En effet, vous écrivez :
« Vous indiquez que Mme V. et M. DE D. ont participé à une formation de l’Ecole de
psychanalyse des Forums du Champ Lacanien le 29 septembre 2012 intitulée « Le
psychanalyste et l’autiste ». Tel que mes services vous l’ont indiqué lors de la rencontre du
13 novembre 2013, je vous rappelle que les recommandations de la Haute Autorité de la
Santé relatives aux interventions auprès des enfants avec TED et autisme de mars 2012 ont
classé comme non consensuelles les interventions fondées sur les approches
psychanalytiques et la psychothérapie institutionnelle. Sont recommandés auprès de
l’enfant avec autisme ou TED les interventions personnalisées, globales et coordonnées
fondées sur une approche éducative, comportementale et développementale. De ce fait, je
rejette la dépense de formation d’un montant de 80 €. Conformément aux recommandations
de la Haute Autorité de la Santé, cette dépense ne peut être considérée comme justifiée par
les nécessités de gestion normale de l’établissement. »
L’immersion dans un asile de fous de la pauvre province chinoise du Yunnan
Par Christophe Beney le -
L’immersion dans un asile de fous de la pauvre province chinoise du Yunnan : Feng Ai est littéralement un film de dingues réalisé par un cinéaste fantôme, une œuvre colossale, hors-norme et inédite à bien des niveaux, qui n’a même pas conscience de l’être.
Chaque année, en mars, se déroule au Centre Pompidou le festival Cinéma du réel. L’auteur de ces lignes doit avouer n’avoir jamais vraiment saisi le sens de ce label. Que l’on soit simplement dubitatif (une expression pour contourner le mot « documentaire » ou ne pas réduire la manifestation à ce seul genre ?) ou élève de Bazin (le cinéma est « ontologiquement » réaliste), il y avait de notre part un flottement quant à cette notion. Il n’a plus lieu d’être. Nous savons précisément ce qu’elle désigne, grâce à Wang Bing et à ceux qu’ils filment. Le talent du cinéaste chinois n’est plus à démontrer. On a pourtant le sentiment qu’il franchit un nouveau palier avec Feng Ai.
Jamais nous n’avions vu film résultant d’un tournage à l’impact nul sur son environnement.
La raison en est simple : en s’installant dans un asile de fous, Wang Bing se confronte à des personnes n’ayant aucune pudeur, car aucune conscience du regard d’autrui, donc aucune conscience de la caméra. Les internés se déshabillent, pissent dans une bassine au pied de leur lit, s’arrosent à un robinet, sans exhibitionnisme et avec une innocence gênante. C’est terrible et beau à la fois. C’est beau, parce que l’écran tombe. Il n’existe plus, il devient une vitre sans tain à travers laquelle nous observons les fous sans qu’ils le sachent. Jamais nous n’avions vu film résultant d’un tournage à l’impact nul sur son environnement. Le « cinéma du réel » est là : dans cette expérience inédite frôlant le surréalisme, puisque de A à Z conditionnée par la frénésie et la désorientation de ses sujets, et suivie par un cinéma qui semble être là sans être là. C’est terrible, parce que rien ne protège jamais ces personnes de la caméra. Elles se retrouvent à la merci totale du filmeur (les très rares adresses à l’opérateur viennent des visiteurs). Ce serait voyeuriste et détestable si la transparence d’autrui aux yeux des internés ne finissait par gagner le cinéaste.
Hôpital : un rapport veut rendre obligatoire la coopération entre les établissements d’un même territoire
22/04/2014
Un rapport sur l’hôpital remis ce 22 avril à la ministre des Affaires sociales prône une mutualisation des compétences et des équipements entre établissements d’un même territoire, alors que l’hôpital est ciblé pour participer aux 10 milliards d’économies demandées à l’Assurance maladie.
Le rapport de Bernadette Devictor s’inscrit dans la concertation lancée en 2012 par le gouvernement pour réformer l’hôpital public, alimentée depuis par une série de rapports. Il développe l’idée d’un service public territorial de santé -- dont la ministre de la Santé, Marisol Touraine, avait dit l’an dernier vouloir faire l’un des « piliers » de la prochaine loi de santé publique, avec la réaffirmation dans la loi de la notion de service public à l’hôpital.
Concrètement, il s’agit de faire en sorte que toutes les structures, tous les professionnels, y compris libéraux, et pas seulement l’hôpital public, coopèrent sur un territoire donné. Le rapport propose de rendre obligatoire la « coopération (mutualisation des compétences, optimisation des équipements sanitaires et des plateaux techniques) entre les établissements hospitaliers d’un même territoire ou au-delà selon les besoins d’orientation du patient ». Il préconise également de rendre obligatoire la coopération avec les acteurs de santé des secteurs sanitaire, médico-social et social au sein des services publics territoriaux de santé.
Une charte pour que généralistes et psys hospitaliers s’entendent mieux
22.04.2014
Entre généralistes et psychiatres hospitaliers tout devrait s’améliorer bientôt. C’est en tout cas ce qu’on peut souhaiter après la signature d’une charte en ce sens entre le Pr Pierre-Louis Druais, président du Collège de la médecine générale et le Pr Christian Müller, président de la Conférence des présidents de CME des CHS. Comme le rappelle le Collège, "les "troubles mentaux sont devenus le deuxième motif de recours aux médecins généralistes et le premier pour les personnes âgées de 25 à 60 ans". Et dans ce contexte , "le constat récurrent est fait tant par les usagers que par les professionnels eux-mêmes reste d'une insuffisance d'échanges et de collaboration."
Des députés espèrent sortir le principe de précaution de la Constitution en 2014
30/09/2013
À l’occasion de la cinquième édition de CHAM*, le député (UMP) Jean-PierreDoor, vice-président de la Commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale, a déclenché les applaudissements d’un public de professionnels de santé en rappelant qu’uneproposition de loi (PPL) a été déposée le 10 juillet 2013visant à ôter au principe de précaution sa portée constitutionnelle.
Le principe de précaution a valeur constitutionnelle depuis le 1er mars 2005, lorsque les parlementaires ont voté (à 531 voix pour, 23 contre)l’inscription de la Charte de l’environnement dans la Constitution. Il précise que « lorsque la réalisation d’un dommage, bien qu’incertaine en l’état des connaissances scientifiques, pourrait affecter de manière grave et irréversible l’environnement, les autorités publiques veillent, par application du principe de précaution et dans leurs domaines d’attributions, à la mise en œuvre de procédures d’évaluation des risques et à l’adoption de mesures provisoires et proportionnées afin de parer à la réalisation du dommage ».
Un nombre croissant de Grecs exclus du système de santé
LE MONDE | Par Adéa Guillot (Athènes, correspondance)
Ce matin-là d'avril, dans le dispensaire de Médecins du monde (MDM) de Pérama, une banlieue populaire d'Athènes, c'est jour de vaccination. Des dizaines d'enfants s'agitent et jouent dans les couloirs ou patientent dans les bras de leurs parents. La file d'attente court jusque dans la rue. « Ce sont à 85 % des familles grecques alors qu'il y a encore quatre ans, avant la crise, nous soignions principalement des immigrés », explique Anna Maïli, pédiatre et présidente de MDM Grèce, qui assure l'accueil ce jour-là.
lundi 21 avril 2014
Le bac, option complot
LE MONDE | Par Elisa Mignot
Ils arrivent au compte-gouttes à la réunion du Club Journal. Dans ce lycée de l'est du « 9-3 », les élèves sont une quinzaine, surtout des filles, à suivre cet atelier. Quand on leur demande s'ils ont entendu parler des Illuminati, ils répondent en choeur : « Bah oui ! » Et enchaînent : « Moi, j'ai entendu que c'était une sorte de secte composée en majorité de personnalités qui ont signé un pacte avec le diable. Ils sont censés nous manipuler. » Un lycéen ajoute : « Oui, ils veulent diriger le monde. »
Où en ont-ils entendu parler ? « Internet ! » Y croient-ils ? « Moi non », « Moi non plus. Mais elle, elle est à fond. » « Oui, j'y crois vraiment, admet une élève de terminale. J'ai vu des vidéos sur YouTube. Il y a des signes sur les dollars américains, sur les emballages de Kit-Kat, et puis il y a les attentats du 11-Septembre. » Un garçon glisse : « Et aussi, on en parle dans des films comme Paranormal Activity 4. » « Ils nous manipulent à travers les chansons, les films, avec des messages subliminaux », estime une autre élève. « Moi, j'ai arrêté de regarder des clips où y a les symboles des Illuminati comme l'oeil, le triangle… » Et qui ferait partie des Illuminati ? « Obama » ; « Sarkozy aussi », « Et Jay Z, Rihanna, Beyoncé, Lady Gaga, Kanye West… », « Le Pen aussi ».
« Rihanna et Le Pen !, s'exclame leur professeur, Stéphanie P. Je veux être là quand ils se rencontrent ! »
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