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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mardi 18 mars 2014

Cinquième conférence Psychanalyse et psychothérapie

Je n'irai pas mais l'affiche est belle ...

INSTITUT FRANÇAIS DE POLOGNE 

21
mars
15h30
22
mars
10h00

5e conférence Psychanalyse et psychothérapie

« Corps, sexualité, texte. La théorie et la pratique clinique »

Comme les quatre conférences précédentes,  celle-ci s’adresse à un large éventail de psychothérapeutes, spécialistes, philosophes, psychologues, sexologues et à tous ceux qui s’intéressent aux questions de sexualité dans leur dimension psychique. 


Comment les cigarettiers ont roulé le monde entier

ERIC FAVEREAU

«C’était en 1970, j’avais 16 ans, et nous avions été conviés au lycée dans l’auditorium pour écouter un représentant de l’industrie du tabac… Son message était clair : fumer, ce n’est pas pour les jeunes, c’est un choix d’adulte, répétait-il. Fumer, c’était comme boire, conduire ou faire l’amour… Notre tour viendrait plus tard.» Un exemple parmi d’autres du magnifique savoir faire de «Big Tobacco». Ou comment donner envie de fumer sans en avoir l’air.
Mais, voilà, l’un des lycéens qui écoutait ce jour-là est peut-être resté un enfant. Robert N. Proctor est, en tout cas, devenu professeur d’histoire des sciences à l’Université de Stanford, à San Francisco. Et il vient d’achever un voyage aussi passionnant que terrifiant dans Golden Holocaust, démontant l’ahurissante escroquerie de la… cigarette. Sept cents pages qui provoquent de l’effroi. Comme un réquisitoire sans appel.

Suicides chez Orange : l'observatoire du stress lance une alerte

AFP

Dix salariés d’Orange (ex-France Télécom) se sont suicidés depuis le début de l’année, soit «presque autant qu’au cours de toute l’année 2013», a annoncé mardi l’Observatoire du stress et des mobilités forcées y voyant un motif de «grave alerte».

DANS LA PEAU D'UN BIPOLAIRE : DE L'OMBRE À LA LUMIÈRE

MARDI 18 MARS20h39
DocumentaireDurée : 51min
Dans la peau d'un bipolaire : de l'ombre à la lumière

RÉSUMÉ

Plusieurs témoignages de malades permettent de lever le voile sur une affection encore mal connue, bien que fréquente et très invalidante : la bipolarité. Gérard Garouste, peintre de renommée internationale, est atteint depuis près d'un demi-siècle par ce mal de vivre, qui se caractérise pour le patient par des phases d'extrême exaltation puis de grande dépression. Marianne, architecte décoratrice d'intérieur, oscille entre d'intenses moments de désirs sexuels et l'envie irrépressible d'en finir avec la vie. Autrefois dénommée psychose maniacodépressive, cette maladie, souvent stigmatisée et mal comprise, touche 600 000 Français et fait des ravages : 15 % des bipolaires se suicident. Carole Gaessler ouvre ensuite le débat avec ses invités.


Des avancées concrètes pour les étudiants infirmiers.

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"A quelque chose, malheur est bon", dit un dicton populaire. Il en est ainsi de la crise liée au boycott des stages infirmiers par les cliniques qui s'est terminé le 11 mars. Dès le lendemain les ministres de la santé et de l'enseignement supérieur ont envoyé une lettre à la présidente de la FNESI, promettant des avancées concrètes notamment sur l'encadrement et les terrains de stage.

Le ministère des affaires sociales et de la santé et le ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche vont mettre en place un "groupe de travail" sur les revendications des étudiants infirmiers, ont annoncé Marisol Touraine et Geneviève Fioraso dans une lettre adressée à la présidente de la Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers (Fnesi).


Critique d'un rapport parlementaire sur la psychiatrie par des militants d'Ensemble.

ÉDITION : Contes de la folie ordinaire  | 

 PAR PASCAL B

Le rapport d’information la Santé mentale et l’avenir de la psychiatrie de la mission sur la santé mentale de la commission des affaires sociales de l’Assemblée Nationale, pilotée par Denys Robiliard, présente un intérêt majeur car, pour la première fois, depuis le rapport Demay de 1982 il est un débat porté par le Parlement.

Le rapport Demay, Une voie française pour une psychiatrie différente, proposait un dépassement de l’hospitalo-centrisme par des établissements locaux de santé mentale. Il posait clairement le secteur comme un outil de soin géré sur le territoire, là où se déroulent des négociations et des élaborations démocratiques en fonction des besoins des populations et de leurs évolutions. Le soin psychiatrique était placé dans sa dimension de psychothérapie institutionnelle.

Le rapport Demay est évidemment à actualiser, 30 ans après, mais sa méthode reste la bonne : la reconnaissance de la dimension politique des soins en psychiatrie ; pour un débat global ( les contenus du soin, l' éthique relationnelle et l'insertion de ceux qui sont exclus par la maladie).

Ce fut en un temps où la gauche de gouvernement se prenait à oser tenter de changer le monde ; il nous est important de le rappeler en ces périodes de renoncements, de capitulation sans combat qui est celle de notre « gauche » gouvernementale.

Quel serait le bilan rapide que nous pourrions faire de la psychiatrie aujourd'hui ?

L’austérité dans le secteur de la Santé est planifiée par le gouvernement (l’actuel après l’ancien), par l’ONDAM, l’objectif national des dépenses d’assurance-maladie, qui existe depuis 1996, (le Plan Juppé qui a entraînéen 1995 de magnifiques mobilisations de masse contre lui). Cet ONDAM est inscrit dans la Loi de financement de la Sécurité sociale votée par le Parlement. Le relais régional de cette décision centrale est assuré par l’Agence régionale de santé, et son préfet sanitaire.

 Les difficultés actuelles peuvent se décrire depuisla nouvelle gouvernance de Hôpital 2007 et la loi du 21 juillet 2009, « Hôpital, patients, santé et territoires » (loi « HPST », ou encore dite Loi Bachelot). La mise en place de « pôles » d’activités avec des objectifs de gestion contraignants a entraîné une déclinaison de l’austérité voulue par le gouvernement pour la Santé jusqu’à ces unités, ces pôles. Il y a une concurrence entre ces pôles, un consentement à la logique globale d’austérité chez les médecins-responsables et les cadres infirmiers, tous s’inscrivant dans la politique de la direction, avec les pouvoirs du directeur accrus. Chaque pôle doit s’en tenir à ses objectifs de gestion (on aurait pu croire qu’il était important pour un groupe d’équipes hospitalières d’avoir des objectifs thérapeutiques). Comme le demandeSolidaires-Santé et Notre santé en Danger, il faut mettre fin à la loi HPST.

" Risque de suicide accru chez les anesthésistes "

18/03/2014
Épuisement, stress, isolement… « Quand on bosse entre 45 et 80 heures par semaine, le risque de burn out et de syndrome dépressif peut croître très vite. »Prudent, le docteur Yves Rébufat (CHU de Nantes), président du Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes réanimateurs (SNPHARE), ne préjuge pas de ce qui a pu pousser la jeune anesthésiste à se donner la mort à l'hôpital de Châteauroux, mais pointE la généralisation des horaires à rallonge, la pression, les problèmes d'organisations qui sont le lot de nombre de services d'anesthésie en hôpital.
Selon une étude américaine courant sur ces quinze dernières années, « le pourcentage de risque de suicide est accru de 2,4 fois chez les femmes anesthésistes et de 1,5 fois chez les hommes », souligne le docteur Max-André Doppia (CHU de Caen), vice-président du Collège français des anesthésistes-réanimateurs (Cfar). « On évoque souvent la fragilité de la personne, mais c'est une manière d'évacuer les véritables questions », estime-t-il.

Dédiaboliser la maladie psychique ?

Les Matins

par Marc Voinchet
18.03.2014

Depuis le 10 mars et jusqu’au 23 mars ont lieu les semaines d’information sur la santé mentale. Plus de 700 événements sont organisés dans 200 villes de France pour sensibiliser, informer sur la santé mentale.

Nous recevons ce matin Claude Finkelstein, directrice générale de la Fédération Nationale des Associations d’usagers en psychiatrie, la FNAPSY, Catherine Boiteux, psychiatre à l’hôpital Sainte-Anne, et Philippe Charrier, Président de l’Union  Nationale des Amis et Familles de Malades psychiques, l’UNAFAM.


Fermeture des urgences psychiatriques à l’Hôpital Nord ?



Communiqué de SUD Santé-Sociaux - Marseille

Article mis en ligne le lundi 17 mars 2014

Le Syndicat SUD de l’hôpital Édouard Toulouse porte à la connaissance des personnels des décisions lourdes de conséquences pour l’accueil des urgences psychiatriques des quartiers Nord de Marseille et pour les personnels.
En effet, mardi 11 mars 2014 lors du Comité Médical d’Établissement les psychiatres ont très sérieusement envisagé, par manque de médecins psychiatres, la fermeture des urgences psychiatriques d’Édouard Toulouse, (CAP 72) situées à l’Hôpital Nord, et ce dès le 1er Mai !
L’ensemble des psychiatres d’Édouard Toulouse assurent depuis quelques mois, dans l’attente de recrutement médical, une suppléance pour compléter l’effectif médical de cette structure.
Sans recrutement et avec l’arrêt de ce système de suppléance c’est la fermeture qui est évoquée.
De son côté, la Direction, fin 2013, lors de la présentation de son Plan Pluriannuel de Financement pointait le CAP 72 (constitué de 8 lits d’hospitalisation) comme représentant les 2/3 du déficit de l’établissement. Cette structure ne percevrait qu’une dotation de 350 000 € au regard des 1 350 000€ de dépenses en personnels.

lundi 17 mars 2014

Les infirmiers, ces mal-aimés du ministère de la Santé

MAROC 

Une rencontre est prévue aujourd’hui entre le ministre de la Santé et les syndicats représentatifs du secteur. A cette occasion, nous dressons un tableau de ce corps de métier qui compte 30.000 professionnels dans le secteur public, en l’occurrence les infirmiers.
Pour le simple citoyen, l’infirmier est celui qui porte la blouse blanche dans un milieu hospitalier et travaille chez le médecin. C’est un exécuteur des ordonnances médicales. 

Le tandem maudit de la maladie mentale et de l’itinérance expliqué par des parents

10 mars 2014 | Texte collectif - Jean Forest, André Geoffroy, Pierrette Maltais et Jacqueline Chavignot

QUEBEC

« Les conséquences négatives qui découlent [de l’itinérance] sur le plan humain, social et économique affectent non seulement les personnes itinérantes elles-mêmes, mais la société dans son ensemble », écrit le ministère de la Santé et des Services sociaux sur son site Internet.
Photo : Jacques Nadeau - Le Devoir« Les conséquences négatives qui découlent [de l’itinérance] sur le plan humain, social et économique affectent non seulement les personnes itinérantes elles-mêmes, mais la société dans son ensemble », écrit le ministère de la Santé et des Services sociaux sur son site Internet.
Alain Magloire, vous vous souvenez ? Ce père de famille atteint d’une maladie mentale et devenu itinérant meurt des suites d’une bavure policière le 3 février à Montréal. Le troisième en trois ans. Les médias en ont largement fait état parce que ce drame remet en évidence un grave problème de société : pourquoi les soins en santé mentale demeurent-ils déficients au point de condamner tant de malades à l’itinérance ? Les organismes parlent de plus de 10 000 itinérants actuellement à Montréal.
 
Les signataires de ce texte ont été bouleversés, choqués par cette mort tragique parce que la victime aurait pu être un de leurs enfants. En effet, nos deux familles ont chacune un enfant malade qui a été poussé dans l’enfer de l’itinérance au cours des dernières années. Très vite abandonnés par les services de santé, les malades mentaux sont privés de leur droit d’être soignés et condamnés presque automatiquement à vivre dans la rue. Telle est la réalité. C’est une chose que d’en être scandalisé et de le dénoncer, c’en est une autre de comprendre pourquoi cette tragédie se produit et comment nous pouvons y mettre fin. Voilà pourquoi nous prenons la parole.



dimanche 16 mars 2014

Fin de vie : enquête sur les derniers déplacements avant le grand voyage

03.03.2014


Si trois personnes sur cinq meurent à l’hôpital, la moitié seulement étaient hospitalisées un mois avant leur décès. La dernière enquête de l’INED (Institut national d'études démographiques) est riche d’enseignements sur les parcours et les transferts dans les derniers mois de la vie. Près de 7 hommes sur 10 et 6 femmes sur 10 décèdent à l'hôpital, et seule une faible proportion de Français meurent chez eux ou en maison de retraite, indique cette enquête réalisée auprès des médecins qui ont rédigé des certificats de décès en décembre 2009.

Cette enquête révèle que, pourtant, quatre semaines avant le décès, vivre à domicile reste de loin la situation la plus fréquente. Cela concerne néanmoins davantage les hommes (50,6%) que les femmes (38,3%), qui sont plus souvent prises en charge en maison de retraite, en raison de leur veuvage plus fréquent. En revanche, à ce stade de la vie, la fréquence de l'hospitalisation pour les hommes et les femmes est égale (environ 30%), poursuit l'enquête.

Personnes âgées : lancement de la charte de géocalisation dans 10 établissements

 14/03/2014


La ministre déléguée aux Personnes âgées Michèle Delaunay a lancé ce jeudi 13 mars la charte de géolocalisation pour les personnes âgées, qui sera expérimentée et évaluée pendant un an dans dix établissements – la liste est ouverte. À terme, les outils – en vente libre sur internet - seront labellisés.
Après le décès de 6 personnes âgées qui avaient quitté leur lieu d’habitation en 2013 dont une nonagénaire à l’hôpital Sainte-Périne, et en réponse à la proposition du contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL) Jean-Marie Delarue d’étendre ses missions aux établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), une réflexion s’était amorcée avenue Duquesne sur le délicat compromis entre sécurité et liberté. Une charte des droits des personnes âgées, à l’instar de la convention internationale des droits de l’enfant est loin d’être une évidence.
Que ce soit au Conseil de l’Europe, aux Nations unies, voire auprès du Défenseur des Droits Français, des voix s’élèvent criant à la stigmatisation. Pour s’accommoder de cet argument (non dénué d’arrière-pensée économique), Michèle Delaunay propose donc une charte non opposable de bonnes pratiques, résultat des travaux du Comité national de la bientraitance (CNBD). « Au départ, je voulais que toutes les fédérations signent cette charte mais cela semble trop tôt en raison de la connotation pénale du terme de géolocalisation » commente la ministre.

Coopération professionnelle : toujours plus de protocoles

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Depuis que la loi HPST du 21 juillet 2009 et son article 51 ont ouvert la possibilité aux professionnels de santé de proposer des coopérations professionnelles, la HAS, qui statue sur les projets en dernier ressort, a analysé 61 dossiers, dont 38 impliquent au moins un infirmier.
Pour la quasi totalité d'entre eux, il s'agit d'une coopération médecin-infirmier. Seule un projet associe un infirmier et une aide-soignante.

Les coopérations proposées « vont de la pratique d'un acte normalement réalisé par un médecin et délégué à un autre professionnel de santé, comme le bilan uro-dynamique, par exemple, à la prise en charge clinique  comme dans le protocole de suivi des pathologies chroniques Azalée, en passant par des actes comme la vaccination des voyageurs ou les suivis de protocole de chimiothérapie orale ou d'insulinothérapie », souligne le Dr Jean-François Thébaut, membre du collège de la HAS et président de la Commission d'amélioration des pratiques professionnelles et de la sécurité des patients.

L'automutilation des ados exerce une grande pression sur les services de santé

Publié par La Presse Canadienne le samedi 15 mars 2014

CANADA 

Les services de santé mentale du pays sont débordés face au nombre grandissant d'adolescents qui se présentent aux urgences avec des blessures auto-infligées et des pensées suicidaires, affirment des pédopsychiatres.
«Nous voyons deux fois plus d'enfants qu'il y a dix ans», souligne le docteur Hazen Gandy, chef de la division de psychiatrie communautaire à l'hôpital pour enfants Eastern Ontario, à Ottawa.

Le plus souvent, il s'agit de patients âgés de 12 à 17 ans qui s'infligent des coupures sur différentes parties de leur corps en utilisant toutes sortes d'objets, des lames de rasoir aux extrémités pointues d'un rapporteur d'angles, explique-t-il.

«Ils peuvent aussi se brûler. Ou encore s'infliger des contusions en se cognant les poings à répétition sur un mur. C'est en quelque sorte une façon de donner au corps toute une série de stimulations différentes qui leur permettent de ne plus se sentir aussi mal à l'intérieur.»

Le spécialiste explique que les blessures auto-infligées sont un symptôme de problèmes plus profonds, comme l'anxiété ou la dépression, causés par des facteurs complexes. Ce qui est clair, dit-il, c'est que la multiplication de ces cas affecte le système de santé à travers le pays.


10 idées fausses sur l'anxiété

 Par 
Lorsque l'on est sujet à l'anxiété, l'un des aspects les plus récurrents auquel on doit faire face, ce sont les idées fausses que se font les gens.

Selon Joseph Bienvenu, professeur assistant de psychiatrie et de sciences du comportement à l'université Johns Hopkins (Baltimore, États-Unis), de nombreuses erreurs de jugement se forment autour des troubles de l'anxiété, et il devient ainsi plus difficile encore de lutter contre. Ces erreurs de jugements ne sont pas rares pour ceux qui en sont atteints, ceux qui connaissent une personne concernée ou ceux qui pensent être touchés. Nous avons recensé les 10 mythes les plus courants sur l'anxiété et les crises de panique.

Les proches de malades attendent beaucoup du Groupement de coopération sanitaire né en janvier

28/02/14 
Fin janvier, un Groupement de coopération sanitaire est né afin d’améliorer le suivi des malades mentaux. Une urgence pour leurs proches.

Schizophrénie, troubles bipolaires… Ce sont des maladies « invisibles ». Des pathologies qui plongent les proches des patients dans des trous noirs, d'où la psychiatrie peine parfois à faire jaillir un peu de lumière.
« En dehors de l'hôpital, tout va bien… sauf pour les proches »
Face à la complexité de l'accompagnement des maladies mentales, les structures hospitalières et sociomédicales corréziennes ont décidé de s'unir au sein d'un groupement sanitaire (GCS), en ce début d'année 2014 (notre édition du 29 janvier).
À la tête de l'Unafam 19, Claude Baudin fonde de grands espoirs sur le GCS. Son association fait partie des organismes qui ont soutenu cette création. « L'objectif, c'est de réduire le fossé entre les soins et "l'après-soins" », pointe ce père de famille de 75 ans.
« Avec la sectorisation de la psychiatrie, on a permis aux malades de revenir dans la cité. Mais ce sont des maladies à évolution lente et parfois les patients ne se soignent pas. Il faut un accompagnement. Une fois que les malades quittent l'hôpital et rentrent chez eux, tout va bien… sauf pour la famille ».

pignon-ernest fait le mur

DOMINIQUE POIRET

Cela fait plus de quarante ans qu’Ernest Pignon-Ernest colle ses grands dessins baroques et éphémères sur les murs des cités du monde entier. Désaffectée depuis 2009, la prison Saint-Paul, à Lyon, a «ouvert» ses portes en septembre 2012 à Ernest Pignon-Ernest et à d’autres artistes (Georges Rousse…) pour une dernière intervention avant démolition. Les travaux que l’artiste présente à la galerie Lelong, Prisons, sont une trace de ce travail.
C’est à Saint-Paul qu’a sévi Klaus Barbie et que furent emprisonnés Jean Moulin et Raymond Aubrac. «Dans la première cour, une vieille plaque, cassée, délavée, indique que quatre résistants sont tombés sous les balles nazies. En réalité, ils furent arrêtés puis guillotinés par la police de Vichy. C’est cet événement qui m’a convaincu de participer à l’opération», explique Ernest Pignon-Ernest. C’est à ces hommes qu’il veut rendre hommage, sans chercher à les représenter. Il s’agit de les rendre présents dans ces murs. «L’œuvre, ce n’est pas le dessin, mais ce qu’il provoque dans le lieu», souligne l’artiste.
Si une galerie n’offre pas la force du lieu d’origine, elle permet aux visiteurs de découvrir les magnifiques dessins préparatoires des 300 œuvres glissées un peu partout dans la prison. Dans la première salle, des portraits d’hommes et femmes torturés ou exécutés, dénués de pathos. Dans l’autre, la série des «yo-yo», ces bouteilles en plastique que les taulards utilisaient pour s’envoyer des messages. Et, surtout, ces grands drapés, dans la tradition de la renaissance italienne, qui semblent recouvrir l’image de la mort.
Dominique POIRET
Prisons Galerie Lelong, 13, rue de Téhéran, 75008. Jusqu’au 29 mars. Et Maison des arts de Malakoff (autres travaux), jusqu’au 30 mars.

Oui, le risque de maladie mentale est amplifié chez les enfants de pères âgés, mais...

Par 
Professeur de psychiatrie
02-03-2014

LE PLUS. Une récente étude américano-suédoise met en évidence le lien entre le risque de maladie mentale chez l'enfant, et l'âge de son père à la naissance. Selon cette étude, seuls sont concernés les nouveaux-nés issus de pères de plus de 45 ans. Cette relation implique-t-elle toutes les pathologies ? Comment l'expliquer ? Décryptage d'Antoine Pelissolo, professeur de psychiatrie. 

Les causes des maladies mentales demeurent encore largement mystérieuses, malgré de très nombreuses hypothèses et des recherches de grande qualité menées depuis plusieurs décennies.

Une enquête qui concerne 5 grandes pathologies
  
La question de l’inné et de l’acquis, même si elle est probablement trop schématique, reste un sujet de débat constant et fondamental pour une meilleure compréhension de ces affections. Parmi les facteurs de risque suspectés pour certaines maladies figure, depuis quelques années, l’âge du père à la naissance : plus il est âgé, plus l’enfant serait à risque de trouble psychiatrique ultérieur.

Cette hypothèse a été avancée surtout pour l’autisme et la schizophrénie, sur la base d’analyses effectuées dans de nombreux pays. Une très grande étude suédoise (publication du JAMA Psychiatry), effectuée sur plus de deux millions et demi d'habitants, vient de confirmer ces éléments avec une méthode scientifique très rigoureuse. Elle permet de conclure à nouveau, avec un haut niveau de certitude, que le risque de maladie mentale est plus élevé quand le père a plus de 45 ans à la naissance que lorsqu’il a moins de 25 ans.


samedi 15 mars 2014

«La Cour de Babel» Une langue histoire

ANNE DIATKINE




Toutes ces télés, toutes ces radios, tous ces journaux, toute cette excitation, toutes ces lumières, tous ces «maintenant, j’ai besoin des deux gazelles», tous ces «tiens-toi prêt pour le direct, t’as du répondant, ça va très bien se passer», pour Andromeda, Daniil, Djenabou, Thathsarani, Yon, Xi, Maryam, Naminata, Mihajlo, Oksana et bien d’autres adolescents… Leur arrivée en France, terre d’accueil, n’a pas forcément eu lieu sur un tapis volant et le droit d’y rester a souvent été gagné (ou perdu) au prix d’une lutte harassante. Tout cet «énorme buzz», aussi, et«la fierté» du ministre de l’Education nationale, Vincent Peillon, «pour l’école de la République française et sa capacité d’accueil». En l’occurrence, le collège de la Grange-aux-Belles, dite «la GAB» ou, parfois même, «la grande méchante GAB», situé en zone d’éducation prioritaire (ZEP), dans une cité du Xe arrondissement à Paris, collège archifui par la bourgeoisie intellectuelle de gauche locale, et par le biais du film, promu en modèle.

PRÉDIRE À REBOURS

Tout ce plébiscite enfin pour la Cour de Babel, de Julie Bertuccelli, un documentaire, sorti mercredi et dont le financement a été refusé par toutes les chaînes de télé, y compris Arte - qui a participé à l’aventure au moment du montage -, et le CNC (Centre national du cinéma), qui ne lui a accordé l’avance sur recettes qu’après la réalisation ? «C’est encore mieux d’être soutenu à la fin», s’exclame mi-ironique, mi-sincère, la productrice des Films du poisson, Yaël Fogiel.
La Cour de Babel est donc une histoire qui finit bien à plus d’un titre. Et il serait tentant de prédire à rebours, comme un collègue avisé, que «ce n’est pas très étonnant». Sauf que pas du tout. Rien ne va de soi, dans cette success-story qu’est le film, et surtout pas ce qu’il montre. Un an durant, Julie Bertuccelli a filmé des élèves dont le dénominateur commun n’est ni l’âge, ni l’origine sociale, ni le niveau scolaire, ni la religion, ni la langue, ni le parcours migratoire, mais la non-connaissance du français. Comment un groupe se forme ? Comment prend-il corps à partir d’une absence ? Par quelle alchimie des adolescents qui ne sont pas destinés à s’entendre, au sens premier du terme, s’allient pour apprendre, et vivent, selon l’une d’entre eux, «une seconde naissance» ? Et pourquoi, alors que la «lepénisation des esprits» ne fait plus un pli et que le gouvernement a renoncé à tenir ses promesses sur le droit de vote aux immigrés, la Cour de Babel emballe les salles lors des avant-premières dans toute la France, mais aussi en Belgique et en Suisse, dont certains cantons viennent d’effectuer une votation pour restreindre les flux migratoires ?