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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

lundi 3 mars 2014

Santé mentale : tous concernés

Santé mentale : tous concernés
Trop souvent niée, banalisée ou dramatisée, la souffrance psychique est pourtant très répandue en Guadeloupe, comme ailleurs. La Semaine de la santé mentale, organisée du 10 au 23 mars est l'occasion de sensibiliser la population sur la question. Un nouveau plan psychiatrie devrait, quant à lui, améliorer la prise en charge.
« En Guadeloupe, il existe un fossé important entre l'image de la maladie mentale et la réalité des soins, annonce Michel Eynaud, responsable du département d'information médicale du centre hospitalier de Montéran, à Saint-Claude. Trop de gens s'imaginent que le fou, c'est l'autre, qu'il est dangereux et atteint d'une maladie incurable. Or, les derniers chiffres (1999) indiquent que la maladie mentale est loin d'être marginale : 32% de la population présente des troubles psychiques (15% de dépressifs, 20% de troubles anxieux et 5% de troubles psychotiques). 25% déclaraient avoir consommé des psychotropes, le plus souvent des anxiolytiques, pour une proportion de 56%. En 2012, la santé mentale compte près de 100 000 actes de soins. » En un mot, tout le monde, un jour dans sa vie, peut être concerné par des troubles psychiques. Organisée sur le thème de « l'information » , la Semaine de la santé mentale, du 11 au 23 mars, entend justement sensibiliser la population sur la question (voir ci-contre).Car cette méconnaissance ou ce déni des troubles mentaux entraînent un manque de dépistage précoce donc des retards de diagnostic.
Résultat : en Guadeloupe, on interne plus qu'ailleurs. Les hospitalisations sous contrainte représentent 42% des hospitalisations au centre hospitalier de Montéran et 65% au CHU de Pointe-à-Pitre/Les Abymes, contre une moyenne de 21% au niveau national. « Les patients non suivis finissent par être hospitalisés d'office car ils atteignent la situation de crise qui n'est plus gérable » , explique Patrice Richard, directeur général de l'ARS, Agence régionale de santé.



Faut-il brûler le «Club des Cinq» ?

PAR PHILIPPE REIGNÉ

«Vous l’appelez Claude ! s’exclama Annie, surprise. Je croyais que son nom était Claudine. - Oui, en réalité, c’est bien Claudine. Mais Claude a horreur d’être une fille et, pour lui faire plaisir, nous l’appelons Claude, ce qui fait plus masculin. D’ailleurs, elle s’obstine à ne pas répondre lorsqu’on l’appelle Claudine.»
De quel livre pour enfants est donc extrait cet étonnant dialogue, car il s’agit, en effet, d’une œuvre destinée à la jeunesse ? Ne s’agit-il pas de l’un de ces «ouvrages idéologiques» dont l’acquisition par les bibliothèques municipales est vivement dénoncée, au nom de la protection de l’enfance et de la défense de la famille, par divers mouvements conservateurs ? N’est-ce pas une nouvelle manifestation de la «culture de mort» contre laquelle ces mêmes mouvements ont décidé de mener une lutte sans merci ? La réponse surprendra peut-être ; cette citation est issue de l’un des plus grands classiques de la Bibliothèque rose : le Club des Cinq et le Trésor de l’île, premier roman d’une série de vingt et un, que l’on doit à la plume d’Enid Blyton (1897-1968). Ces romans, publiés au Royaume-Uni de 1942 à 1963, parurent en France de 1955 à 1967 et sont encore l’objet de rééditions régulières à l’attention d’un public d’enfants de 10 à 12 ans.

Agonie du nourrisson, des mots sur l’inconcevable

ERIC FAVEREAU

Peut-on imaginer une situation plus inhumaine ? Peut-on, comme le permet la loi Leonetti, laisser mourir de faim et de soif un nourrisson, lorsque tous les acteurs estiment qu’il ne peut plus vivre en l’état ? Rien que d’en parler, l’effroi guette, les gens se détournent.
Il y a quelques années, en France, lorsqu’un nouveau-né arrivait au monde avec un cerveau en grande partie détruit - suite à une anoxie ou en raison d’une grave pathologie intra-utérine -, les équipes de réanimation néonatale, après quelques jours d’observation et de confirmation du diagnostic, pratiquaient des gestes actifs mettant fin à cette vie qui paraissait n’avoir aucun sens. Depuis la loi Leonetti de 2005 qui encadre la fin de vie, les équipes de réanimation ont voulu sortir de ces actes transgressifs et se mettre dans les règles, en s’engageant dans des soins palliatifs en néonatalogie.

dimanche 2 mars 2014

Voulez-vous savoir quand vous allez mourir ?

Le Monde Blogs , par Pierre Barthélémy
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Combien de temps ? Sous-entendu, combien de temps me reste-t-il à vivre ? C'est la question des condamnés à mort, qu'ils l'aient été par le verdict d'un tribunal ou celui du corps médical, par exemple dans le cas d'un cancer incurable. Cette question fatidique, on a en revanche tendance à l'occulter – car elle nous rappelle à notre condition de mortels – lorsqu'on se sent en bonne santé, qu'aucun indice de maladie grave ne se trouve à l'horizon. Simplement, il arrive parfois que ces signes soient situés sous l'horizon, hors de notre champ de vision. Les déceler, c'est le rôle (un peu glaçant il faut le reconnaître) des biomarqueurs, traces sous-jacentes d'un dérèglement physiologique. Ils constituent les signaux avant-coureurs d'une pathologie ou le risque qu'elle apparaisse. Mais, à ce jour, aucun ne prédit le risque de mort à court ou moyen terme. Personne ne revient d'une prise de sang avec sa probabilité de rencontrer la Camarde dans les cinq ans à venir...

Pourtant, si l'on en croit une étude parue le 25 février dans la revue PLoS Medicine, la chose est bel et bien possible. Tout est parti du désir d'une équipe estonienne d'exploiter la technique de la spectroscopie par résonance magnétique nucléaire (RMN) afin de mesurer d'un seul coup la concentration d'une centaine de biomarqueurs dans le sang au lieu d'utiliser une batterie de tests différents. Ces chercheurs ont exploité pour ce faire les échantillons prélevés sur une vaste cohorte de 9 842 individus âgés de 18 à 103 ans. Ces personnes avaient été recrutées entre 2002 et 2011 et leur suivi durait donc depuis plusieurs années. Et l'on savait qui était décédé dans l'intervalle et qui était toujours en vie.

samedi 1 mars 2014

Enquête sur les pratiques d’infirmiers libéraux de Seine-et-Marne en matière de prévention des risques liés aux soins réalisés à domicile en 2012

Résumé

Le nombre d'infections associées aux soins et leur résistance croissante aux antibiotiques sont une préoccupation mondiale. L'environnement complexe du patient et l'autonomie de la pratique de soins à domicile représentent des défis particuliers pour le contrôle de ces infections au domicile du patient. L'objectif de cette étude était d’identifier les principaux risques associés aux pratiques de soins à domicile afin de faire des propositions pour en améliorer la qualité et la sécurité.

Rester trop longtemps assis après 60 ans réduit l’espérance de vie

20.02.2014


Rester assis trop longtemps accroîtrait le risque de handicap chez les plus de 60 ans, selon une recherche publiée mercredi aux Etats-Unis. Selon cette recherche menée sur plus de 2.200 personnes et publiée dans la dernière édition de la revue "Physical Activity and Health", pour chaque heure de plus qu'un adulte de plus de 60 ans passe assis, il augmente de 50% son risque de devenir handicapé pour des activités quotidiennes telles que faire sa toilette, s'habiller et marcher.

Du temps supplémentaire dangereux



Roch Cholette

Quand le comportement influence les achats en Bourse

Le Monde.fr | Par 

A la Bourse de Francfort, lundi 8 août 2011.

Quel boursicoteur, averti ou non, ne s'est pas un jour demandé pourquoi il n'avait pas acheté telle ou telle action avant que la valeur ne double ? Quel autre défend mordicus que son investissement, malgré sa chute en Bourse, sera un jour payant ?
Ces questions, et bien d'autres, relèvent de travers comportementaux, cognitifs ou émotionnels, qui sont largement partagés. C'est pour mieux les comprendre et les vaincre que s'est développée la finance comportementale. Son objectif est simple : analyser les comportements des investisseurs, mettre au jour les biais les plus fréquents et tenter de les modéliser pour les exploiter.
Encore embryonnaire – les premières études datent des années 70 –, elle est de plus en plus en vogue dans l'univers de la gestion financière et bat en brèche le sacro-saint concept de « l'efficience des marchés ». Si les enseignements de cette finance comportementale ne permettent pas encore d'apporter la richesse éternelle, ils peuvent éviter de commettre bien des erreurs.
PSYCHOLOGIE DES JOUEURS
Les recherches dans ce domaine font, en effet, apparaître plusieurs travers qui pénalisent les choix financiers, et que l'on retrouve pour la plupart dans la psychologie des joueurs.

Où en est la contreculture ?

Par  le 28/02/14

Quel pourcentage d’innovation doit-on aux drogues ?” Sur la scène de Lift, lors d’une prestation qui ressemblait plus à une promotion pour le livre qu’elle s’apprête à publier sur l’économie des mal adaptés (avec Kyra Maya Phillips), Alexa Kay (@alexaclay) ne nous donnera pas la réponse.
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Image : Alexa Kay sur la scène de Lift.

La contreculture est-elle encore une contreculture ?

“L’innovation semble hantée par les fantômes d’innovateurs blancs et morts, à l’image de Henri Ford, de Thomas Edison ou de Steve Jobs… Mais ils ne sont pas les seuls à innover. Qui d’autre innove ? Qui sont les innovateurs qu’on ne trouve ni dans Forbes ni dans la Harvard Business Review ?” Alexa Kay s’est intéressé à d’autres formes d’innovation, celle provenant de la contreculture, de l’économie informelle, celle des gangsters, des agitateurs, des pirates, des artistes, des arnaqueurs… Pour regarder si l’on pouvait trouver un lien entre l’innovation classique et celle qui se fait dans les marges de la société. Les pratiques novatrices des mal adaptés sont souvent à l’origine d’innovations que la société intègre et fait siennes, estime la chercheuse. C’est ainsi qu’Alexa Kay est allée rencontrer le chef d’un gang de New York pour observer comment il innove, comment il a du adapter son organisation (“pivoter”, dirait-on s’il parlait le langage des startups) pour s’adapter aux transformations du milieu. En Inde, elle a rencontré des voleurs de brevets pour comprendre comment l’industrie pharmaceutique a dû s’adapter à ces nouvelles concurrences. Elle a rencontré une ancienne hippie qui explique que la communauté est une alternative à la monogamie pour créer moins de stress émotionnel. Des Hackers, des ermites, des manifestants qui poussent les organisations à se transformer…
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Image : illustration du graphiste Geoffrey Dorne de Graphism.fr réalisée en direct pendant la conférence d’Alexa Kay à Lift, montrant les différents mal adaptés auxquels l’auteur s’est frottée, dans le cadre d’eventypovia son compte Twitter.

Pour Alexa Kay, la leçon à tirer de ses deux années passées à rencontrer et apprendre des mal adaptés, consiste à se demander comment créer un espace pour eux dans l’économie. Les marginaux ont de réels talents, comment les intégrer ? Dans un article pour Makeshift, les deux auteurs soulignaient que d’ici 2050, un tiers des travailleurs dans le monde seraient employés par l’économie informelle, alors que l’économie parallèle représente quelques 10 milliards de milliards de dollars. Pour Alexa Kay, la culture d’entreprise d’un Google est proche de l’esprit de gang.“Dans la vie de gang, comme dans le monde de l’entreprise, l’esprit d’entreprise ou la volonté d’aller de l’avant, peuvent aussi menacer le pouvoir (…). L’art de la loyauté est quelque chose que Google connait bien. Dans ses efforts pour recruter et conserver ses employés, Google est connu pour créer une culture d’entreprise très “collante”, fondée sur le jeu et l’expérimentation. Les gangs qui réussissent ne font pas autrement. Ils doivent comprendre que la culture est leur première proposition de valeur. Les Latins King par exemple, un gang de New York, célèbrent la culture hispanique et financent des activités culturelles en plus de leur large éventail d’activités criminelles.”
Dans un récent article qui lui a été consacré, elle explique un peu mieux pourquoi selon elle, les criminels sont les innovateurs de demain. Parce que les marginaux par leur ingéniosité même sont des entrepreneurs naturels et débrouillards. Même si nous pouvons déplorer leurs méthodes, celles-ci doivent toujours être innovantes et différentes. Pour les auteurs, la question est de savoir comment utiliser les compétences des inadaptés autrement : pourrait-on imaginer utiliser les compétences d’un chef de gang dans une entreprise ? Reconvertir les spammeurs nigérians en professionnels de l’informatique ? Les technologies de streaming ont été incubées dans l’industrie du porno. L’innovation est toujours le fait de renégats. Comme le dit Kyra Phillips Maya : “les pirates ont quitté les navires marchands parce qu’ils ont trouvé les navires commerciaux trop déshumanisants. N’est-ce pas ce que font beaucoup de marginaux aujourd’hui ? Ne nous montrent-ils pas comment développer des versions alternatives à un capitalisme devenu obsolète dans lequel nous sommes piégés ? (…) L’économie souterraine est-elle la clé du salut de notre civilisation ?”

Vivement une vraie politique de l'enfance !

LE MONDE | Par 
Une nouvelle fois le souhait de certains – ou de ceux qui parlent en leur nom – d'être parents à tout prix phagocyte le débat au point de paralyser toutes les évolutions qui s'imposent de longue date dans le droit de la famille. Il serait temps de retrouver le sens des priorités.
On a déjà connu cette pression de la part des candidats à l'adoption qui aspiraient à satisfaire leur désir d'enfants. Ils ne comprenaient pas ou difficilement que l'Aide sociale à l'enfance ne leur « fournisse » pas en nombre et en « qualité » les enfants qu'ils entendaient accueillir. Encore aujourd'hui cette difficulté existe. Quelque 15 000 demandes d'adoption sont enregistrées dans les conseils généraux. En couple ou célibataires, ces personnes souhaitent généralement accueillir un enfant de 3 mois, de type européen, en bonne santé. Or les pupilles de l'Etat – les enfants sans famille adoptables – ne sont aujourd'hui, et on s'en réjouit, que quelque 2 300, contre 40 000 en 1960 et 20 000 en 1980, ils sont plutôt âgés – 7 à 9 ans –, souvent de couleur, parfois porteurs de handicaps et en fratrie. Le déphasage est réel.
Et les candidats à l'adoption déçus de se tourner vers l'adoption transnationale où d'autres difficultés se présentent. Les mêmes en arrivent à fonder leurs espoirs sur la procréation médicalement assistée (PMA) ou la gestation pour autrui (GPA). Il n'est pas question, aujourd'hui pas plus qu'hier, de nier la souffrance de ceux qui ne peuvent pas être parents. Mais cette revendication de l'enfant doit s'inscrire dans une problématique sociale collective. Sous la pression et le pilonnage de cette revendication qui ne concerne que relativement peu de personnes, on laisse de côté les questionnements qui sont massivement devant nous.

Autismes et psychanalyses Evolutions des pratiques, recherches et articulations





Dans le contexte politique actuel, qui dénie au psychisme toute participation aux difficultés autistiques, les auteurs réunis par la CIPPA rendent compte de leur pratique clinique, institutionnelle et de leurs recherches auprès d’enfants autistes et de leur famille.

Cet ouvrage ne cherche pas pour autant à être exclusivement une « défense et illustration de la psychanalyse ». Au contraire, il se situe constamment dans une perspective d’ouverture et de jonction avec les disciplines cognitives et les recherches scientifiques qui sont à y associer.

Actualité des états limites







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Durant ces cinquante dernières années, le trouble borderline a navigué entre les névroses et les psychoses, a été appréhendé comme un type de personnalité pathologique, a été rapproché des maladies bipolaires, des désordres narcissiques, des personnalités psychopathiques… Du côté de la psychiatrie, comme de la psychanalyse, la liste de noms donnés à ces folies limites est longue et les qualifications singulière

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Un Français sur dix a peur de la maladie, même en l’absence d e tout symptome

23.02.2014


Un peu plus d'un Français sur dix a peur d'être atteint d'une maladie même en l'absence de tout signe ou symptôme. En fait, selon une étude Ifop/Capital Image rendue publique dimanche à quelques jours de la sortie du film de Dany Boon, 32% des personnes interrogées disent avoir peur d'être atteints d'une maladie ou d'être en train d'en développer une lorsque certains signes ou symptômes les inquiètent, mais 13% s'angoissent même en l'absence de tout symptôme. Le phénomène est paradoxal, puisque ce ne sont pas forcément les plus à risque qui s’angoissent ainsi : les hommes de moins de 35 ans sont les plus enclins à craindre d'avoir une maladie, même en l'absence de tout signe (23%), tout comme les habitants de la région parisienne (19%).

vendredi 28 février 2014

Profession infirmière : "Notre situation met en danger la qualité des soins"

METRONEWS 26-02-2014

INTERVIEW - Une étude européenne met en lumière le lien entre le taux de mortalité élevé dans certains hôpitaux, la surcharge de travail des infirmiers et, dans certains cas, leur manque de formation. Si la France n'est pas prise en compte dans cette recherche, Nathalie Depoire, présidente du syndicat Coordination nationale infirmière, n'est pas du tout surprise par ces constatations alarmantes. Entretien.

Une étude européenne révèle que la surcharge du personnel hospitalier influe sur la mortalité des patients à l'hôpital. Quelle est votre réaction ?


Ça ne me surprend pas du tout. Mon seul regret est qu'on n'ait pas ce genre d'étude en France. Ce qui est mis en avant ici fait partie de nos revendications, avoir des effectifs adaptés à nos besoins. On ne demande pas plus d'infirmiers juste pour avoir plus de monde. Nous demandons des effectifs adaptés à la spécificité de chaque service, afin de garantir la sécurité et la qualité des soins. En fait, on veut des ratios : pour telle spécialité, tel nombre d'infirmiers. Car un service de 30 lits peut être moins lourd en charge de travail qu'un service de 20 lits.

Santé : la surcharge de travail des infirmières joue sur la mortalité des patients

Par  ,  | Publié le 26/02/2014


La surcharge de travail des infirmières augmenterait le risque de mortalité des patients, selon une étude.

La vie des patients pourrait être en jeu lorsque les infirmières sont surchargées de travail, selon une étude conduite dans neuf pays, publiée mercredi 26 février. L'étude, parue dans la revue médicale The Lancet,met le doigt sur un point sensible alors que dans bien des pays, les budgets santé sont sous pression.

Variation du taux de survie selon les hôpitaux

Les chercheurs ont relevé les taux de survie après des opérations chirurgicales dans 300 hôpitaux et les ont mis en relation avec la charge de travail et le niveau d'éducation et de formation des infirmières (données pour les années 2007-2010). Les interventions chirurgicales concernaient plus de 420.000 patients de plus de 50 ans qui ont subi des opérations courantes comme celles de la hanche ou du genou, de la vésicule biliaire, des interventions vasculaires ou encore de l'appendicite.


Le nombre de patients morts à l'hôpital dans les trente jours suivant l'admission était très faible en moyenne : de 1 à 1,5%, selon les pays. Cependant au sein d'un même pays, ce taux de mortalité varie largement :inférieur à 1% dans certains hôpitaux, il pouvait dépasser 7% dans d'autres.

Roland Gori : «La vie devient un mode d’emploi»

ERIC LORET


L’apport essentiel de Roland Gori, c’est de lier psychanalyse et sociologie politique, de relire Hannah Arendt ou Pierre Bourdieu à la lumière de Freud et Lacan. Retour sur les notions de culpabilité, dépendance et obsession à l’ère pragmatique des «sociétés de la norme».

Vous pointez la faillite du récit, le désaveu de la parole…
Il y a cet article bien connu de Walter Benjamin, «le Conteur», sur le fait que nous ne sommes plus capables de raconter des histoires car, écrit-il, «le cours de l’expérience a chuté et il sombre indéfiniment».Si vous prenez par exemple la clinique à l’hôpital, la pédagogie, la vie professionnelle en entreprise, vous voyez que ce qui vient à la place de l’expérience, c’est l’information. Nous avons de même remplacé le dialogue par le communiqué. Mais l’information n’a de valeur qu’au moment où elle est nouvelle, où elle émerge et par conséquent, elle annule le temps. En termes psychanalytiques, on dirait que c’est la dimension maniaque qui vise à dénier la dimension dépressive.

Paul-Laurent Assoun, L’Excitation et ses destins inconscients, PUF, 2013

Par Cyril Morana le 16 janvier 2014


Dans son présent essai consacré à L’Excitation et ses destins inconscients, Paul Laurent Assoun isole un « objet » éminemment caractéristique de la métapsychologie freudienne : on sait que l’archéologie de la pensée freudienne repose sur les études consacrées aux tissus nerveux. Dès les premiers travaux, consacrés d’abord aux maladies neurologiques, aphasies, paralysies, puis, à la suite de Charcot, aux affections hystériques, toute la pensée freudienne partirait de l’innervation et de ses dérives pathologiques, même si Freud pense, dès l’origine, la behandlung, la prise en charge, comme une Seelenbehandlung : un traitement de l’âme (Freud, 1890a).

Et pourtant, on aura beau chercher, l’excitation n’est pas une notion psychanalytique ; elle est  d’ailleurs totalement absente du Vocabulaire de la psychanalyse de Laplanche et Pontalis (PUF, 1967, réédition Quadrige, 2002),  ouvrage représentatif de la doxa freudienne. Refoulement significatif qui pourrait d’ailleurs porter à croire que toute la théorie freudienne fonctionne elle-même comme pare-excitation : énorme montage théorique et machine à sublimer, écriture de l’excitation, c’est-à-dire passage au tamis de la sublimation de toute l’énergie sexuelle, évacuation de l’excitation sur la scène théorique et clinique, démonstration de la maîtrise du circuit et de son quantumd’énergie. Refoulement assumé et réactivé par l’héritage freudien, puisque Laplanche et Pontalis ont effacé l’excitation du lexique freudien comme s’il s’agissait d’effacer le passé neurologique de Freud. 

Et pourtant, toute la théorie est  traversée et même innervée par cette notion d’excitation : c’est tout le paradoxe de la pensée freudienne, toujours entre le physiologique et le psychologique. A force de travaillerà partir de l’excitation, Freud crée le concept de pulsion, l’un des quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse selon Lacan (Séminaire XI,Seuil, 1973). 

Toute l’économie de l’appareil psychique tourne autour de l’excitation, source somatique et organique, qui est, pour reprendre la métaphore thermodynamique, le moteur et le déclic de la pulsion, qui fait pulser la psyché. On comprend donc pourquoi Freud, s’il part de l’excitation, ne peut en rester là : pour la psychanalyse, l’excitation reste une donnée physiologique dont il s’agit d’évaluer les transformations au cours de la totalité du circuit accompli par l’énergie (ou libido) dégagée par la pulsion. Paul-Laurent Assoun, en réhabilitant à bon droit cet objet déclaré « non psychanalytique », revient donc aux sources de la théorie pulsionnelle et libidinale, aux sources vives de l’activité psychique.