INTERVIEW
Jean-Luc Le Drenn, maire divers gauche d'Indre (Loire-Atlantique), expose les considérations qui l’ont amené à créer un «village de la solidarité».
Jean-Luc Le Drenn est maire divers gauche d’Indre, en Loire-Atlantique (photo Nantes métropole). Il expose les considérations qui l’ont amené à créer un «village de la solidarité» pour accueillir des Roms et les réactions de la population de la commune.
Pourquoi avez-vous décidé de créer ce village ?
Au départ, c’est le cœur qui a parlé. Quand ils sont arrivés en 2009, c’était terrible de voir dans quelles conditions les Roms vivaient. Je n’avais jamais vu une telle misère. On aurait pu les laisser-aller de ville en ville, mais après, que se serait-il passé ? Alors on a décidé de trouver des solutions pour la plupart d’entre eux dans notre commune d’Indre et dans les villes environnantes.
Quel est l’objectif du village de la solidarité ?
L’idée n’est pas de garder les Roms là, mais de les faire rentrer dans le droit commun. Cela passe par l’emploi. A Indre, on a un père de famille qui travaille dans le bâtiment, et deux autres viennent de signer un contrat de six mois pour travailler dans la vigne. Les Roms n’ont pas encore accès à tous les métiers, mais l’année prochaine, cela va changer. Quand ils ne travaillent pas, ils prennent des cours d’alphabétisation avec l’association Romsi, ce qui est important pour trouver un travail par la suite.
Comment a réagi la population de votre commune ?
Au début, on a essuyé beaucoup de critiques. Maintenant, les Roms ne sont plus mis à l’écart : les enfants sont tous scolarisés, ils font du sport. D’accord, ils ont un style de vie communautaire, c’est toujours compliqué pour eux d’aller vers les gens, mais le regard a changé depuis leur arrivée. On a toujours des irréductibles dans la population qui disent qu’ils n’ont rien à faire ici. Mais ils ne causent aucun ennui.