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jeudi 17 janvier 2013
Réforme de l’hôpital : les médecins regagnent du terrain
13 janvier 2013
«Libération» dévoile les grands traits d’un rapport commandé par Marisol Touraine.
Par ERIC FAVEREAU
Ça y est, la réforme de l’hôpital entre dans sa dernière phase. La mission d’Edouard Couty sur les hôpitaux arrive à son terme. Lancée en grande pompe en septembre par la ministre de la Santé, c’est à la fin de ce mois que le texte sera formellement présenté à Marisol Touraine, avant d’éventuels changements législatifs. Mais on en connaît aujourd’hui les grandes lignes, que Libération dévoile.
Disparition. Elève de Sartre puis de Lacan, le philosophe, psychanalyste et éditeur amoureux des mots est mort hier, le jour de ses 89 ans.
Par ROBERT MAGGIORI
Jean-Bertrand Pontalis, en février 2008 à Paris. (Photo Olivier Roller. Divergence)
Longtemps on n’a pas su qui était «Jibé». Ni pourquoi il rendait inidentifiable son prénom - un peu comme J.M. Coetzee, J.-M.G. Le Clézio ou G.K. Chesterton. Coquetterie ? Plutôt désir de se cacher, de se mettre en arrière, à la place du souffleur, du montreur d’ombres, du régisseur, du passeur. Et, bien sûr, du psychanalyste, dont le rôle est d’écouter plutôt que de se dire.
Dans l’Enfant des limbes, «Jibé» - Jean-Bertrand Pontalis - raconte qu’après son mariage, à 21 ans, il ne savait toujours pas quoi faire«plus tard», qu’il désirait être acteur, journaliste, instituteur ou, suivant les conseils de sa mère qui avait un ami travaillant dans les transports, camionneur. Il sera, un temps, speaker à la radio, et eût pu le demeurer sans les appels de… Spinoza, de Merleau-Ponty et de Sartre - dont il avait été l’élève au lycée Pasteur et qui, pour ses premiers pas sur les terrains philosophiques, sera d’une certaine manière son Virgile.
Dévotion. Il avait déjà commencé à écrire dans les Temps moderneslorsque, en 1948, il est reçu à l’agrégation de philosophie. Le voilà professeur, statut plus conforme à celui de la famille bourgeoise dont il est issu : il enseignera aux lycées d’Alexandrie, de Nice et d’Orléans, avant d’entrer au CNRS.
Mais il aimait trop les mots pour se contenter de simplement les proférer devant un jeune auditoire qui, parfois, les prenait avec dévotion. La parole n’est parole que si, inlassablement, elle se donne et s’accueille. C’est sans doute ce qui le poussa à vouloir «apprendre en écoutant», à devenir psychanalyste.
L’ombre de Sartre l’avait déjà quelque peu paralysé : en entreprenant une analyse didactique, il se met entre les mains d’un autre «monstre sacré» qui risquait de le phagocyter : Jacques Lacan. Lacan ne le «mangera» pas : il en fera son élève préféré, et «Jibé» ne regrettera jamais d’avoir choisi d’être psychanalyste : «J’aimerais n’avoir jamais écrit une ligne qui ne me soit venue de ce que les patients m’ont permis de deviner.»
Il se sépare de Lacan en 1964, lorsqu’il fonde avec Jean Laplanche, Daniel Lagache, Wladimir Granoff et Didier Anzieu l’Association psychanalytique de France (APF), membre de l’International Psychoanalytical Association (IPA). Auparavant, Pontalis avait appartenu, entre 1953 et 1963, à la Société Française de psychanalyse (SFP), et, durant ces années, entrepris avec Laplanche la rédaction du Vocabulaire de la psychanalyse, qui sortira en 1967 (PUF), sera traduit dans une vingtaine de langues, et deviendra ce que le «Lalande» était aux philosophes, le «Gaffiot» aux latinistes et le «Bailly» aux hellénistes, c’est-à-dire un ouvrage de référence obligée qui, dans le cas de la psychanalyse, avait l’énorme avantage de mettre au point toute la conceptualité freudienne. Le nom de Pontalis, au prénom caché, sera désormais attaché à cette «somme» (ce qui finira par l’agacer quelque peu).
Son autre œuvre, aussi féconde mais toujours «dans l’ombre», sera celle d’éditeur : déjà fondateur de la Nouvelle Revue de psychanalyse, il crée chez Gallimard, outre «L’un et l’autre», la collection «Connaissance de l’inconscient», qui aura un rôle décisif dans la diffusion de la pensée des plus grands auteurs de l’histoire de la psychanalyse : Bruno Bettelheim, Georg Groddeck, Melanie Klein, Ludwig Binswanger, Robert Stoller, Donald W. Winnicot…
La place de Jean-Bertrand Pontalis dans la psychanalyse est donc «historique» : il en a précisé le langage et fait entendre la langue de ceux qui la pratiquaient, y compris, bien sûr, la sienne propre, celle de ses textes théoriques.
Sagesse. Les dernières années, de son amour des mots, il a témoigné dans de courts ouvrages littéraires. La même écoute s’y manifeste. La même prédilection pour les «ouvertures»,«les allées buissonnières et les débords»(En marge des jours, En marge des nuits, Fenêtres…). Les portes font clôture en effet, emmurent les «sales petits secrets»,empêchent les voix de faire chœur, quand les fenêtres filtrent, établissent entre le dedans et le dehors, l’œil et le paysage, la voix et l’écoute, l’accueil et la donation, un entre-deux plus ambigu, plus intrigant et intéressant.
Comme la psychanalyse, la littérature lui a semblé être un moyen de séjourner dans ce «royaume intermédiaire». Non pour y capter ni y figer les mots, mais pour les accueillir comme on les accueille en séance : avec une «attention flottante». Dès lors ils pourront porter des souvenirs de lectures, des mots d’enfants («Les rêves, c’est quand ça reste dans la tête, les cauchemars, c’est quand ça vient dans la chambre»), des odeurs et des vieilles peurs, des lambeaux de phrases qui, entendues du divan, reviennent dans les récits encore nimbées de souffrance, lourdes de désir et de vie, des noms qu’on n’a su prononcer, des silences qu’on n’a pu briser. Il voulait ainsi distribuer à ses lecteurs quelques grains de cette sagesse acquise par les longs exercices d’écoute de ses patients, l’écoute de ce qui rend la vie impossible à porter, la recherche de ce qui, usant les souffrances, arrive à la faire porter malgré tout.
Jean-Bertrand Pontalis est né le 15 janvier 1924. Il est mort hier, un 15 janvier. On ne sait comment il aurait interprété cette coïncidence, ni quels termes il eût choisis pour le faire, de psychanalyse ou de littérature.
Le psychanalyste Jean-Bertrand Pontalis est mort
Par Elisabeth Roudinesco
LE MONDE |
Né à Paris le 15 janvier 1924, Jean-Bertrand Lefèvre-Pontalis, surnommé "Jibé", est mort à Paris, mardi 15 janvier. Issu de la grande bourgeoisie, petit-fils du sénateur Antonin Lefèvre-Pontalis et petit-neveu de l'industriel Louis Renault, il n'aimait guère qu'on lui rappelât sa généalogie, dont il faisait pourtant état dans ses récits autobiographiques.
L’île de France compte aujourd’hui plus de 13. 000 détenus, soit 20% de la population carcérale française qui constitue un véritable territoire de santé, notamment psychiatrique.3,8% des personnes détenues souffrent de schizophrénie. 17,9 % présentent un état dépressif majeur, 12% sont victimes d’une anxiété généralisée, les cas de suicide sont multipliés par onze en prison. Un tiers de la population carcérale présente un problème de consommation d’alcool ou de toxiques. Quel est le rôle du médecin en prison ? Quelles sont les difficultés de la prise en charge médicale des détenus ? Comment mieux soigner les maladies psychiatriques en prison ?
Dr Magali Bodon- Bruzel, Chef de Pôle SMPR de Fresnes-UHSA de Villejuif Expert auprès de la Cour d’appel de Paris.
Frédérique Ardon, Cadre supérieure du Service médico-psychologique régional (SMPR) : à l’hôpital Paul Guiraud Villejuif.
Touraine brosse sa stratégie de santé, un « comité des sages » aux manettes
Parcours du patient, décloisonnement, prévention, travail en équipes pluriprofessionnelles, ... Marisol Touraine a esquissé, ce mercredi en conseil des ministres, les grands axes de la « stratégie nationale de santé » du gouvernement, promise par Jean-Marc Ayrault dans sa déclaration de politique générale. Mais sans détailler les mesures qu’elles comptaient mettre en œuvre ni leur calendrier d’application.
"Une des deux lycéennes du Puy-en-Velay en fugue depuis le 4 décembre a été récupérée samedi soir par sa famille dans la zone de construction de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes où elle avait rejoint les opposants à ce projet. Après avoir été examinée au service des urgences dans la nuit de samedi à dimanche, elle a également été vue par un pédopsychiatre à la demande du parquet. Elle est en bonne santé et va très bien, selon la même source".
La "pulsion adolescente" qui pousse les jeunes à s'engager dans la vie, à défendre des idées, est réduite à du passage à l'acte, quasi délinquant. Et dans ce cas de figure, apparentée à un dérèglement mental, une sorte de bouffée délirante puisqu'un pédo-psychiatre a été sommé d'examiner la jeune fille, bien que ce soit elle qui ait appelé ses parents pour leur indiquer où elle se trouvait.
Aujourd'hui, tout écart d'un ado signale une déviance. Loin des jeunes d'hier, adultes d'aujourd'hui qui rappellent avec délectation les sottises qu'ils ont commises alors présentés comme des faits d'armes.
Les psychanalystes soussignés déplorent l’utilisation insistante qui est faite du savoir psychanalytique afin de cautionner, dans le débat qui agite la nation, certaines des thèses opposées au projet de loi.
En conséquence, ils se trouvent contraints de déclarer :
Certains sont portés sur la boisson, tels des navires en perdition sur des flots éthyliques. Pour les uns, le voyage est long, bien trop long, et aucun havre de paix à l'horizon pour une halte salvatrice. Pour d'autres, la traversée est plus courte, le barreur ayant radicalement changé de cap.
Internet sait être cette main secourable. Il est celui à qui se confier sans craindre le regard de l'autre et sait administrer les "premiers soins" à qui requiert son aide. Accoudés à ce comptoir virtuel, plusieurs contributeurs d'un forum évoquent leurs affres avec l'alcool :"A vous qui avez résisté à ce poison, avez-vous réussi seul ou avec l'aide d'un médecin approprié ?", demande une femme "de plus en plus désespérée". L'une lui livre spontanément son expérience : "Seule, effectivement, je ne peux pas, alors je fréquente des groupes de parole, où l'on me comprend et où l'on ne me juge pas." Un autre, qui a opté pour l'abstinence, lui explique que "la seule solution pour briser ce cercle infernal, c'est la détermination à ne pas commencer à prendre le premier verre". Et lui conseille de lire les témoignages sur le forum "Arrêter l'alcool" du site Atoute.org (bit.ly/RJSibn).
Les patients, agents perturbateurs du système de santé
Invitée par la société de conseil Nile, Claude Rambaud, présidente du LIEN et successeur de ChristianSaout à la tête du Collectifinterassociatif sur la Santé (CISS) a tracé les défis de 2013 pour les patients : renforcer l’éducation à la santé et améliorer leur représentation politique.
« SUR LE PAPIER, depuis les lois de 2002 (relative au droit des malades) et 2004 (relative à la politique de santé publique), il y a tout sur la démocratie sanitaire. Mais dans les commissions où siègent 40 personnes, nous, représentants des usagers, sommes parfois un seul, face à des sachants aux allocutions très formatées ». Le ton est moins provocateur que celui de son prédécesseur ChristianSaout mais la détermination est la même et ne se drape pas de belle parole. Pour défendre la démocratie sanitaire, Claude Rambaud ne ménage personne, ni institutions, ni corps médical. Des usagers oubliés.
La démocratie sanitaire doit se comprendre d’abord comme la possibilité pour le patient de participer aux décisions médicales qui le concernent. Claude Rambaud choisit l’exemple très polémique des réunions de concertation pluridisciplinaire (RCP) en cancérologie. « Pourquoi les patients qui le souhaitent n’assisteraient pas à la RCP alors qu’on fixe une échéance sur leur vie ? » demande-t-elle. « Cela empêcherait la parole libre des professionnels », répond dans la salle un médecin. Le désaccord semble irréductible.
La démocratie sanitaire s’entend aussi comme l’implication des usagers dans les décisions politiques qui pèsent sur le système de santé. Mais ils sont souvent les grands oubliés. « Une commission a été créée au ministère avec les professionnels sur la pertinence des soins. Le LIEN (qui défend les victimes d’infections nosocomiales et d’accidents médicaux) a dû prendre le train en marche pour se prononcer sur les recommandations de la Haute Autorité de Santé. Or nous avons d’autres idées », témoigne Claude Rambaud.
Pour Alain-Michel Ceretti, fondateur du LIEN, c’est l’ensemble de la sphère médico-économique qui exclut les usagers. Ses cibles : l’avenant 8 et la convention, « signés dans la consanguinité », selon les termes de sa consœur, l’Union nationale des caisses d’assurance-maladie, ou encore le Haut conseil de la santé publique. La composition du futur observatoire des pratiques tarifaires est attendue au tournant.
Savoir et moyens pour tous.
Pour que la démocratie sanitaire prenne tout son sens, Claude Rambaud plaide d’abord en faveur d’une éducation à la santé qui ne soit pas verticale. Le savoir ne doit plus être l’apanage des « sachants ». L’expertise et le ressenti des patients doivent être reconnus et devraient s’intégrer, estime-t-elle, à l’enseignement des pathologies. « Il y a trop peu de modules universitaires sur la relation soignants-soignés », déplore-t-elle.
En échange, les citoyens ne devraient plus être démunis face à la santé. L’école, mais aussi les collectivités locales et les associations devraient être des courroies de transmissions.
L’autre enjeu majeur réside dans les moyens mis à disposition des usagers et de leurs représentants qui doivent être mieux formés...Mais le système repose essentiellement sur le bénévolat. La dernière loi de finances prévoit une enveloppe de 5 millions d’euros qui devrait être reversée par l’agence régionale de santé d’Ile-de-France, à la direction nationale du CISS. « C’est peu. Nous fonctionnons déjà a minima. Dans les régions, les CISS sont censés toucher 30 000 euros des ARS : c’est le salaire d’une demi-secrétaire. La démocratie sanitaire ne sera effective que si nous avons les moyens », dénonce Claude Rambaud.
Dans son jardin, la présidente du CISS est consciente des efforts attendus : rationalisation des (trop) nombreuses associations et développement des compétences dans les régions. « Le CISS s’est mis en marche en 2005 : c’est un volcan pré-éruptif composé de 40 associations stars. Nous essayons de mieux nous organiser tout en respectant les individualités », conclut-elle, en guise de feuille de route.
› COLLINE GARRÉ
Abonnés 14/01/2013
Psychanalyse des addictions
(2e édition revue et augmentée)
A paraître
Auteur(s) :
Gérard Pirlot
Date de parution :
23/01/2013
Le terme d’addiction recouvre les conduites de
toxicomanie, d’alcoolisme, de tabagisme et toutes celles qui entraînent une
dépendance avec ou sans toxiques (troubles du comportement alimentaire,
addictions sexuelles, au travail, au sport, aux jeux, etc.). Cette notion
permet de fournir ainsi un modèle d’interprétation de pathologies
dissemblables, par l’individuation de dimensions psychopathologiques communes.
L’ouvrage montre combien la question des « passions
addictives », qui s’enracine dans l’œuvre de Freud, légitime une approche
psychanalytique et psychosomatique en phase avec l’approche neurobiologique
actuelle. Elle permet de mieux saisir les conflits, souffrances et drames
cachés sous-jacents à ces conduites de dépendance, et de mettre à jour les
enjeux psychiques et psychosomatiques à l’œuvre dans leurs prises en charge thérapeutiques.
Cette deuxième édition, notablement augmentée, introduit de nouveaux thèmes
psychopathologiques, comme ceux sur l’adolescence, et développe les travaux
psychanalytiques fondateurs ainsi que d’autres plus récents sur le sujet, tant
dans le domaine de la métapsychologie que celui de la neurobiologie.
Gérard PIRLOT est professeur de psychopathologie
psychanalytique à l’université de Toulouse II, psychanalyste, membre de la
Société Psychanalytique de Paris, ancien psychiatre des Hôpitaux, et directeur
du Laboratoire Cliniques Psychopathologique et Interculturelle (LCPI, Toulouse
II, EA 4591).
Jean-Pierre Winter,
Transmettre (ou pas ),
Ce livre a retenu mon attention car il traite de la transmission et du transfert, objets que j’ai travaillés récemment dans un cursus de recherche universitaire en psychanalyse [i]. D’autre part, il est écrit par un auteur qui m’avait déjà beaucoup « transmis » dans ses écrits et interventions. Enfin, ces textes sont l’occasion pour l’auteur de se livrer un peu plus sur son parcours intime, ce qui est relativement nouveau. Cinq parties scandent ce texte : une « Introduction », 1:« Qu’est-ce que lire ? », 2 :« Des transmissions paradoxales dans les familles », 3 :« Intermezzo », 4 : « Transmission et religion ».
Si votre couple ou encore un proche êtes dans l’attente d’un heureux évènement, il est peut-être temps d’adopter un français un tantinet plus châtié. Une nouvelle étude suggère que les bébés commencent à appréhender le langage à l’intérieur de l’utérus.
Vous pensiez que bébé se contentait de barboter peinard dans le ventre de Madame, faux, il s’instruit !
Des études préalablement effectuées ont démontré que dès les premiers mois, les bébés étaient aptes à distinguer les sons linguistiques. Aujourd’hui, les chercheurs estiment qu’à peine âgé de quelques heures, le cerveau peut faire le distinguo entre la voix de la mère et les sons extérieurs.
Christine Moon de l’université Pacific Lutheran de Washington explique,
« C’est la première étude qui montre qu’un fœtus peut apprendre les sons propres à la parole et particulièrement la voix d’une mère. On mesure désormais l’expérience des sons dits linguistiques à six mois à avant la naissance. »
Les bébés étaient électroniquement surveillés alors qu’ils paressaient paisiblement dans l’utérus. Ainsi, lorsqu’ils sont exposés à la voix de leur mère, ils étaient plus attentifs qu’à l’écoute de la voix d’un étranger.
L’étude est encore récente et nécessite d’être approfondie Dans le doute, mieux vaut arrêter de jurer avant l’arrivée de Junior ! On laisse les */@ç^’ù% au placard et on se met fissa au scrogneugneu…
Soins psychiatriques : la France en retard par rapport à ses voisins
« Au regard de ses voisins européens, la situation française présente un certain retard en matière d’intégration de la psychiatrie à l’hôpital général, mais aussi et surtout en matière de développement des structures d’hébergement et services d’accompagnement de la psychiatrie à l’hôpital général, mais aussi et surtout en matière de développement des structures d’hébergement et services d’accompagnement de la personne souffrant de troubles psychiques dans sa vie quotidienne », souligne l’Institut de recherche et documentation en économie de la santé (IRDES) dans une étude récemment publiée portant sur l’évolution des dispositifs de soins psychiatriques en Allemagne, Angleterre, France et Italie.
Les États-Unis lanterne rouge des pays riches en matière de santé
Les Américains sont en moins bonne santé et meurent en moyenne plus tôt que les habitants des autres pays riches, selon un rapport de l'Institut de médecine publié hier mercredi. Pour la première fois, une comparaison a été faite en matière de santé entre les États-Unis et 16 nations riches dont l'Australie, le Canada, le Japon et l'Europe occidentale. Or, dans ce groupe, les États-Unis sont au dernier rang ou presque dans la mortalité infantile, les blessures graves et les homicides, la grossesse des adolescentes, les infections transmises sexuellement, les décès liés à la drogue, l'obésité, le diabète, ou encore le taux de personnes handicapées. Les États-Unis ont par ailleurs le taux de mortalité à la naissance le plus élevé de tous les pays riches ainsi que la plus grande proportion de naissances prématurées et de décès d'enfants avant cinq ans tandis que les adolescents meurent plus fréquemment dans des accidents de la route ou des homicides. Les auteurs de l’étude estiment que près des deux tiers de la différence dans l'espérance de vie entre les États-Unis et les autres pays riches peuvent être attribués à des décès avant l'âge de 50 ans. C’est le paradoxe américain, puisqu’en 2011, le pays a consacré aux dépenses de santé 17,9 % de son PIB (ou 8 700 dollars per capita), soit beaucoup plus que la France (11,6%) et deux fois plus que la moyenne de l'Union Européenne (9 % du PIB). Seul motif de consolation pour les Américains : le rapport souligne qu’ils meurent moins d'attaque cérébrale et de cancer.
A l'hôpital de Chartres, des "biographies thérapeutiques" pour retisser sa vie LE MONDE |
Monsieur Gilles promène à petits pas sa perfusion à roulettes dans le large couloir, entre dans ce qui ressemble à une chambre d'hôpital, s'assoit, réajuste ses bretelles et braque un regard impatient vers son interlocutrice. Au portemanteau, une blouse blanche, et face à lui, une biographe.
Point de blouse ni d'examens médicaux, juste un stylo et un grand cahier bleu. Point de maladie non plus, ce n'est pas le sujet. M. Gilles, 68 ans, "papi trois fois", est là pour son "petit bouquin", comme il l'appelle. Tous les quatorze jours, c'est le même rituel. Une fois lancée la séance de chimiothérapie, il file à son tête-à-tête avec Valéria, pour ajouter quelques pages de plus à son récit de vie, et faire grandir le petit bouquin.
Depuis 2007, le service de cancérologie du centre hospitalier Louis-Pasteur de Chartres propose aux patients en situation non curative d'écrire l'histoire de leur vie, récit à une voix, celle du malade, et à deux mains, celles de Valéria Milewski, biographe. Une démarche qui tient en un proverbe, griffonné sur le tableau de son bureau : "Quand tu ne sais pas où tu vas, regarde d'où tu viens." Le fil conducteur d'un complément à la médecine allopathique : "Bâtir avec ces personnes morcelées un tuteur sur lequel ils peuvent se reposer, au moment où les circonstances de leur vie font émerger un fort besoin de spiritualité, de transmission, de bilan", témoigne la biographe.