lequotidiendumedecin.fr 18/10/2012
Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.
dimanche 21 octobre 2012
Salles de shoot : deux généralistes parisiens sautent le pas
La France aura bientôt ses salles d’injection de drogue supervisées. Marisol Touraine l’a confirmé la semaine dernière et devrait bientôt annoncer les premières implantations. De leur côté, deux confrères n’attendent que le feu vert des pouvoirs publics pour se lancer. Ils nous ont présenté leur projet mené sous l’égide de Médecins du Monde dans le nord-est de la capitale.
Paris, champ de bataille psychanalytique
Par Alain Rubens (Lire), publié le
Alian de Mijiolla revient sur l'histoire de la psychanalyse française, où le Paris des années 1950-1960 fut le champ de bataille des principaux héritiers de Freud.
Après nous avoir donné Freud et la France, un livre stimulant et agréable à lire sur la lente implantation obstinée de la psychanalyse dans une France rétive, cartésienne et xéno-phobe, le psychiatre et psychanalyste Alain de Mijolla livre au lecteur une nouvelle somme sur les guerres que d'aucuns jugeront picrocholines, qui agitèrent le milieu psychanalytique français de 1946 à 1964. Mais cet ouvrage savant peut aussi se lire comme une saga, l'histoire mouvementée d'une lutte au couteau entre personnalités d'envergure diverse et inégale pour rayonner sur la scène psychanalytique freudienne, finalement dominée parJacques Lacan, grand théoricien sans être dogmatique, dotant la psychanalyse d'une pensée et d'une pratique décisives comme il y en a eu peu depuis.
Hôpital : les syndicats de PH « vigilants » sur le pacte de confiance
Après la CPH, c’est au tour de la CMH, l’INPH et le SNAM-HP de faire part de leur scepticisme sur le « pacte de confiance » souhaité par la ministre de la Santé Marisol Touraine pour restaurer le dialogue social à l’hôpital.
Dans un communiqué commun, les trois organisations syndicales représentatives des praticiens hospitaliers dénombrent les« dysfonctionnements » qui perdurent à l’hôpital.
Elles déplorent « un traitement incohérent de la représentativité des organisations professionnelles », « un refus de prise en compte des accords-cadressignés en début l’année » et « un retard considérable dans la remise en cause des aspects les plus négatifs de la loi "Hôpital, patients, santé, territoires" ».
Invités à s’exprimer dans le cadre de la mission Couty sur le dialogue social, le fonctionnement des établissements et la place du service public dans le système de santé, les trois intersyndicales seront « vigilantes » sur l’issue des travaux, indiquent-elles.
La CMH, l’INPH et le SNAM-HP demandent l’application « immédiate »de l’accord-cadre, l’arrêt de « postures inappropriées cherchant à diviser la communauté médicale hospitalière » et la « rénovation pertinente du fonctionnement interne de l’hôpital et des CME ».
›A. B.-I.
Drogues : la feuille de route de Jean-Marc Ayrault à la nouvelle présidente de la MILDT
À la tête de la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (MILDT) depuis le 12 septembre dernier, Danièle Jourdain Menninger a reçu jeudi sa lettre de mission du Premier ministre. La nouvelle présidente aura ainsi la charge de « proposer une action globale et intégrée conjuguant prévention, santé, recherche, lutte contre les trafics, respect de la loi et prévention ».
Saint-Antoine : trois PH de médecine interne démissionnent
Après le chef des urgences de l’hôpital Saint-Louis(Paris, 10e), c’est au tour de trois praticiens hospitaliers de l’hôpital Saint-Antoine(Paris, 12e) de jeter l’éponge. Les trois PH vont plus loin que le Dr PierreTaboulet qui a rendu son tablier de chef tout en restant en poste. Eux ont décidé de quitter l’AP-HP, et même l’hôpital public, direction l’hôpital privé non lucratif de Vitry-sur-Seine.
Dans un courrier (ci-dessous) adressé à ses confrères, leur chef de service dénonce « la surdité et la cécité du système AP-HP » à l’origine de cette démission collective.
› D. CH.
lequotidiendumedecin.fr 18/10/2012
Un nouveau centre pour l’accueil de 365 sans-abri par jour
lequotidiendumedecin.fr 18/10/2012
L’association La Mie de Pain, créée il y a 125 ans à Paris, a inauguré mercredi, Journée mondiale de lutte contre la misère, un centre d’accueil de jour pour SDF, le plus grand en France en présence la ministre de la Santé et des Affaires Sociales. Marisol Touraine a affirmé, à cette occasion, sa volonté de « changer le regard sur la pauvreté et l’exclusion », et de « rompre » avec un discours de l’assistanat, qu’elle juge « insupportable ».
Le "malaise" des directeurs d'école devient "souffrance au travail"
Le Monde.fr avec AFP |
Le "malaise" des directeurs d'école est en train de se transformer en"souffrance au travail" en raison d'une multitude de missions, auxquelles s'ajoute parfois la charge d'une classe, selon une enquête du syndicat SE-UNSA publiée jeudi. Environ 7 500 directeurs et 800 adjoints ont répondu à l'enquête menée de mai à fin septembre par le deuxième syndicat de l'éducation.
Londres bloque l'extradition du pirate informatique Gary McKinnon aux Etats-Unis
Le Monde.fr avec AFP |
Gary McKinnon, le pirate informatique accusé d'intrusion dans des ordinateurs de l'armée américaine, ne sera pas extradé aux Etats-Unis en raison de son état de santé, a annoncé mardi 16 octobre la ministre de l'intérieur britannique, Theresa May, après une saga judiciaire de dix ans. Washington s'est dit "déçu" par la décision de Londres, tout en assurant que son alliance avec le Royaume-Uni n'en souffrirait pas.
"M. McKinnon est accusé de délits graves mais il est indubitablement gravement malade", a déclaré la ministre devant le Parlement, soulignant que son extradition contreviendrait aux droits humains et ferait courir le risque qu'il se suicide. "Par conséquent, j'ai retiré l'ordre d'extradition visant M. McKinnon", a-t-elle ajouté. Désormais, le parquet britannique devra décider si le pirate doit être poursuivi ou non au Royaume-Uni, a-t-elle précisé.
La revue “Projet” fait le pari de la gratuité sur le web
ACTUALITÉ | Titre centenaire se réclamant du catholicisme social, “Projet” met à disposition son riche contenu sur Internet. La revue papier, elle, offrira à ses abonnés une sélection très “qualitative”. Une première en France dans l'univers des revues.
Dans la préface du numéro 1000 de la revue Europe, paru en août 2012, on peut lire cette formule : « Les revues sont à l'avant-garde de l'hospitalité. » Pour un titre qui a accueilli dans ses pages des écrivains comme Kateb Yacine ou Gabriel García Márquez bien avant qu'ils ne soient en vogue, la formule n'est pas usurpée. On pourrait aussi ajouter que bien souvent les revues sont à l'avant-garde du mouvement de la création des idées. Parce qu'elles ne se contentent pas de tenter de comprendre le monde mais aspirent à le réinventer. Ambition folle mais légitime car elles opposent au flux dément de l'actualité un recul et une analyse bienvenus. Sans doute une des raisons de leur exceptionnelle longévité. Plus d’une sont centenaires.
Hébergement d'urgence : Duflot dévoile un plan hivernal renforcé
Le Monde.fr avec AFP |
La ministre du logement, Cécile Duflot, annonce une "accélération du plan hivernal" et la mise en œuvre de mesures d'accompagnement pour "éviter le retour à la rue des sans-abri à la fin de l'hiver", dans un entretien qui paraît jeudi 18 octobre dans le quotidien La Croix. "Pour faire face à l'urgence, je vais accélérer la mise en place du plan hivernal. Nous n'agirons pas uniquement en fonction du thermomètre et nous n'allons pas attendre les grands froids pour ouvrir des places supplémentaires", assure la ministre.
40% des jeunes médecins hésitent à travailler à l’hôpital
Comment retenir les jeunes médecins à l’hôpital public ? Y aura-t-il encore demain des anesthésistes-réanimateurs pour y exercer ? La journée organisée le 17 octobre dernier par le SNphar-E (Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes réanimateurs élargi) à Paris a permis de dresser un état des lieux loin de tout catastrophisme. En premier lieu, l’anesthésie réanimation est toujours une spécialité attractive auprès des jeunes. Aux épreuves classantes nationales (ECN), tous les postes sont chaque année pourvus. Autre point positif, la progression est constante. Entre 2004 et 2012, la hausse est de 69% avec 243 postes proposés en 2004 et 411 en 2012, comme l’a rappelé Danielle Toupillier, directrice nationale du Centre national de gestion. La situation est différente, une fois le diplôme obtenu. La vacance de poste en anesthésie-réanimation s’élève à 26,5% alors qu’elle s’établit en moyenne à 24,2% toutes disciplines confondues. Surtout, les entrées dans la profession sont loin de compenser les sorties (176 recrutements versus 228 départs en 2011). L’hôpital public n’est plus l’Eldorado pour les jeunes générations. Selon une enquête rapportée par Nicole Smolski, 40% des jeunes médecins hésitent pour leur avenir professionnel entre l’hôpital et la clinique. Séduire les nouvelles générations de médecins s’avère donc un enjeu vital. A suivre.
Information du 18.10.12 10:29
Le lundi est-il vraiment le pire jour de la semaine?
«Le lundi au soleil c'est une chose que l'on n'aura jamais», chantait Claude François.
Qui n'a jamais un jour affirmé que le lundi était le pire jour de la semaine?
Pour désigner le premier jour de la semaine, les Américains utilisent souvent le terme «Blue Monday», en référence à une chanson du groupe New Order.
L'Américain Arthur A. Stone, professeur de psychiatrie et de science du comportement à la Stony Brook University, explique dans le New York Times pourquoi les lundis matins ne sont pas aussi chagrins qu'on veut le croire.
S'appuyant sur une étude qu'il a réalisé pendant un an pour Gallup l'amenant à interroger 1.000 personnes par jour, Arthur A. Stone est formel :
Violence en psychiatrie: le CH Ravenel reconnu pour ses formations
PARIS, 16 octobre (Direct Hôpital) – Le CH Ravenel (Mirecourt, Vosges) spécialisé en psychiatrie, s’est lancé depuis plusieurs années dans une démarche pérenne de prévention de la violence, récompensée en 2012 par un prix MNH (Mutuelle Nationale des Hospitaliers), dans le cadre d’Hôpital Expo. Un groupe de travail constitué de membres du CHSCT a été mis en place pour trouver des moyens de faire face, tout en gardant le lien thérapeutique, explique Nathalie Bernard, cadre administratif et responsable formation.
A la suite du double meurtre survenu à l’hôpital psychiatrique de Pau, en décembre 2004, le CH a procédé à l’installation de téléphones sans fil numériques améliorés, assurant la sécurité des personnels isolés, leur permettant d’appeler du renfort auprès d’une équipe de sécurité composée d’une dizaine d’agents, rapporte la responsable. En 2005, les unités de soins ont été modélisées avec l’installation de systèmes d’ouverture par badges magnétiques, d’une vidéosurveillance centralisée dans chaque bureau et de boîtes à clés sécurisées (ouverture également assurée par les mêmes badges).
AREVA LA HAGUE :" TOUT SUICIDE D’UN COLLABORATEUR EST UNE ÉPREUVE ET NOUS IMPOSE UN DEVOIR DE VIGILANCE."
Prévention des risques psychosociaux à l’usine AREVA de la Hague : une priorité pour l’établissementL’établissement de la Hague a engagé dès 2004 un plan d’action préventif des risques psychosociaux. Il a embauché une psychologue du travail, formé systématiquement l’encadrement à la prévention de ces risques, mis en place un dispositif d’accompagnement des réorganisations, embauché une infirmière spécialisée et désigné un chef de projet à temps plein pour la prévention de ces risques. Plus de vingt spécialistes sont chargés au quotidien de la gestion préventive des conditions de travail sur le site : médecins, assistantes sociales, infirmières, psychologue, responsable de projet.
D’ailleurs, pour mesurer le risque de stress au travail, le cabinet spécialisé STIMULUS a mené en 2010 une étude qui montre que les résultats de l’établissement de la Hague sont meilleurs que ceux de son panel de référence en matière de stress au travail.
A la suite de la mise en demeure adressée par l’Inspection du Travail, la direction va prendre contact avec les organisations syndicales afin d’envisager la renégociation de l’accord sur le temps de travail qui a été signé en 2000 par quatre d’entre elles.
L’établissement de La Hague rappelle que les conditions de travail de ses collaborateurs, garanties de la qualité et de la sûreté des opérations, sont au cœur des priorités de sa politique de ressources humaines et d’organisation industrielle.
Prévention des risques psychosociaux à l’usine AREVA de la Hague : une priorité pour l’établissementL’établissement de la Hague a engagé dès 2004 un plan d’action préventif des risques psychosociaux. Il a embauché une psychologue du travail, formé systématiquement l’encadrement à la prévention de ces risques, mis en place un dispositif d’accompagnement des réorganisations, embauché une infirmière spécialisée et désigné un chef de projet à temps plein pour la prévention de ces risques. Plus de vingt spécialistes sont chargés au quotidien de la gestion préventive des conditions de travail sur le site : médecins, assistantes sociales, infirmières, psychologue, responsable de projet.
D’ailleurs, pour mesurer le risque de stress au travail, le cabinet spécialisé STIMULUS a mené en 2010 une étude qui montre que les résultats de l’établissement de la Hague sont meilleurs que ceux de son panel de référence en matière de stress au travail.
A la suite de la mise en demeure adressée par l’Inspection du Travail, la direction va prendre contact avec les organisations syndicales afin d’envisager la renégociation de l’accord sur le temps de travail qui a été signé en 2000 par quatre d’entre elles.
L’établissement de La Hague rappelle que les conditions de travail de ses collaborateurs, garanties de la qualité et de la sûreté des opérations, sont au cœur des priorités de sa politique de ressources humaines et d’organisation industrielle.
samedi 20 octobre 2012
Bons baisers de Florange (6) – La crise, au révélateur des croque-morts
Florange a deux croque-morts. Leurs magasins de pompes funèbres se situent à quelques dizaines de mètres l’un de l’autre, au centre ville, juste à côté de l’église Sainte Agathe. Ils ne sont pas concurrents, plutôt amis. Ici, on les aime bien. L’un est du genre fluet, c’est Gaston Parachini. L’autre grand et imposant, c’est Thierry Fischer. Il porte une épingle à cravate ornée de deux petites urnes funéraires. Ce sont deux personnalités différentes, avec une vraie sensibilité, un même respect de leur métier et surtout un sacré sens de l’humour. "Dans ce boulot, on rit beaucoup. On n’a pas le choix. Si on est triste, on se flingue. Parce que notre métier, on vit avec", assure Thierry Fischer.
L’un et l’autre sont de la région. Ils y sont profondément attachés. Thierry Fischer se dit même "Lorrain avant d’être Français". La fermeture des aciéries, ça le met en boule. Il a un "sentiment d’injustice" par rapport à l’histoire. "De Gaulle avait choisi la Croix de Lorraine, non ? On a été annexé, on a souffert, on s’est battu, et maintenant on nous dit au revoir !" Pour lui, la région devrait "avoir son indépendance". ArcelorMittal ? "C’est de la politique médiatique. Fallait agir il y a quatorze mois, quand on a arrêté les hauts-fourneaux. Faire tout péter. Boycotter les élections. Car à présent, venir serrer des pognes, ça sert à rien."
La crise, voilà des années que les deux croque-morts de Florange la sentent passer. Mais ces derniers temps, elle est "plus flagrante encore", disent-ils. La préoccupation numéro un des familles quand elles entrent dans leurs magasins, c’est le coût des obsèques, beaucoup plus que leur deuil.
Est-ce pour cela que la crémation est en augmentation constante ? Gaston Parachini le croit. "Avec l’incinération, les gens font l’économie de la pierre tombale. Ils prétextent que les enfants ne vont plus au cimetière. Moi je crois que c’est plutôt le manque d’argent. En tout cas, c’est lié."
Thierry Fischer n’est pas d’accord. "Tout le monde s’imagine qu’une crémation est moins chère qu’une inhumation, mais c’est faux ! Ca revient à peu près au même[dans les 3000 à 4000 euros], et parfois c’est même encore plus cher", remarque-t-il. En revanche, "les gens font de plus en plus le tour des pompes funèbres pour comparer les devis".
Persévérer dans son être, malédiction humaine
LE MONDE SCIENCE ET TECHNO |
Monstrueux." C'est ainsi qu'Alain Prochiantz qualifie le cerveau humain. Parce que sa cylindrée est supérieure de 900 cm3 (sur les 1 400 contenus dans un crâne moyen) à ce qui serait strictement nécessaire selon lui à notre survie comme simples primates, dans la jungle du tous contre tous. Et parce que ce surplus de matière qui évoquait au mathématicien Alan Turing du "porridge tiède" fait de nous des animaux conscients de leur destinée tragique.
Intitulé Qu'est-ce que le vivant ?, le dernier essai du neurobiologiste, matérialiste revendiqué, aurait aussi bien pu avoir pour titre "Qu'est-ce qu'être humain ?", voire "Qu'est-ce qu'être soi ?", tant ces questions y sont centrales. Bien plus finalement que celle des frontières entre l'animé et l'inerte.
On ne trouvera donc pas dans ses pages de considérations sur la nature profonde des virus (qui ne se reproduisent que grâce à la mécanique moléculaire de leurs hôtes, et sont au coeur des réflexions des microbiologistes sur la ligne de démarcation entre ce qui est vivant et ce qui ne l'est pas).
Passeport pour l'ETP -
L'essentiel en éducation thérapeutique du patient.
Une eformation proposée par Décision & Stratégie Santé - EDI
Cette formation peut être prise en charge au titre de la formation professionnelle continue et fait l'objet d'une attestation de formation.
Issue d'un long processus d'évolution de la prise en charge des personnes atteintes de maladies chroniques d'une part, de la relation patient soignants d'autre part, l'éducation thérapeutique du patient (ETP) occupe aujourd'hui une place majeure dans la pratique de soins. Les professionnels de santé sont impliqués à divers niveaux dans cette démarche qui vise à améliorer la qualité de vie des malades chroniques, au travers d'actions éducatives structurées. Afin d'assurer une meilleure efficacité de l'ETP, il est important qu'ils puissent s'approprier ce concept, ses règles, ses principes d'organisation et ses modalités de mise en œuvre.
Sherry Turkle : "Par SMS, nous trichons avec nous-mêmes"
LE MONDE |
Par Propos recueillis par Laure Belot
Sherry Turkle enseigne au Massachusetts Institute of Technology (MIT) l'impact social des technologies. Elle est l'auteur de Alone, together (Ed. Basic Books, 2011, 360 p., en anglais).
Pourquoi, selon vous, nos smartphones changent-ils nos actes, mais aussi nous-mêmes ?
Regardez autour de nous. Les gens envoient des SMS ou mails pendant des réunions professionnelles, à l'école pendant les cours... Il y a peu, nous aurions jugé cela dérangeant. Désormais, c'est dans les moeurs. Et c'est mondial. J'ai même observé que les gens envoient des messages pendant les cérémonies d'enterrement. C'est une nouvelle façon d'être. Nous désirons aller aux réunions, mais ne faire attention qu'aux moments intéressants. Nous voulons des vies sur mesure : avoir la liberté d'être dedans et dehors, l'important étant de garder le contrôle de là où nous plaçons notre attention. Certains n'y voient que du positif ; mais c'est aussi une façon de se cacher les uns des autres.
Sommes-nous encore autonomes ?
A l’heure où l’électronique s’intègre dans presque n’importe quel objet (des voitures aux appareils électroménagers, aux vêtements que nous portons…) et se connectent sans fil sur le web, nous entrons dans l’ère de l’internet des objets, explique l’éditorialiste Christine Rosen pour The New Republic. Un monde où nos interactions quotidiennes avec les objets du quotidien laissent une trace de données, de la même manière que le font déjà nos activités en ligne. “Avec l’internet des objets, nous sommes toujours (et souvent sans le savoir) connectés à l’internet, ce qui apporte des avantages évidents en terme d’efficacité et de personnalisation. Mais cela accorde également aux technologies de nouveaux pouvoirs, pour nous persuader ou nous obliger à nous comporter de certaines façons.”
La vitamine C et le bêta-carotène protégeraient des démences
Epinards, carottes, oranges, citrons et abricots seraient les ingrédients d’un repas « idéal » pour protéger de la maladie d’Alzheimer et d’autres formes de démence, selon une étude allemande publiée dans la revue « Journal of AlzheimerDisease »*.
L’hypothèse selon laquelle le stress oxydatif favoriserait l’atteinte neuronale au cours des démences et en particulier de la maladie d’Alzheimer est une piste physiopathologiqueà l’étude, et, en corollaire, une des voies thérapeutiques consistent à étudier le rôle des antioxydants pour ralentir la dégénérescence des neurones.
Des auteurs allemands ont ainsi dosé les concentrations sériques de 5antioxydants, la vitamine C, la vitamine E, le bêta-carotène, le coenzyme10 et le lycopène chez 75 patients présentant une démence qualifiée de modérée et chez 158 patients indemnes appariés pour les caractéristiques démographiques.
Des résultats à confirmer par des études longitudinales
Résultats : les concentrations de la vitamine C et du bêta-carotène sont significativement abaissées chez les sujets déments par rapport aux sujets sains alors que celles de la vitamine E, du lycopène et ducoenzyme 10 ne le sont pas. Les facteurs confondants comme le niveau d’éducation, l’indice de masse corporelle, la consommation d’alcool et de tabac ont bien sûr été pris en compte dans la méthodologie statistique pour qu’ils ne biaisent pas les résultats.
Cependant, les auteurs reconnaissent que la façon dont l’alimentation est conservée ou préparée lors des repas, de même que l’état de stress des patients, difficilement mesurable, peuvent constituer d’autres biais et soulignent la nécessité d’entamer des études longitudinales pour confirmer le fait que la vitamine C et le bêta-carotène puissent participer à la prévention des démences séniles ou de type Alzheimer.
› Dr ANNE TEYSSÉDOU- MAIRÉ
Journal of Alzheimer Disease, DOI10.3233/JAD-2012-120634
lequotidiendumedecin.fr 12/09/2012
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