lequotidiendumedecin.fr 26/06/2012
Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.
vendredi 29 juin 2012
LE PROBLÈME SPINOZA
« La force d’une conviction est sans rapport avec sa véracité. »
Le 10 mai 1940, les troupes nazies d’Hitler envahissent les Pays-Bas. Dès février 1941, à la tête du corps expéditionnaire chargé du pillage, le Reichsleiter Rosenberg se rue à Amsterdam et confisque la bibliothèque de Spinoza conservée dans la maison de Rijnsburg.
Quelle fascination Spinoza peut-il exercer, trois siècles plus tard, sur l’idéologue nazi Rosenberg ? L’œuvre du philosophe juif met-elle en péril ses convictions antisémites ? Qui était donc cet homme excommunié en 1656 par la communauté juive d’Amsterdam et banni de sa propre famille ?
Nourri de son expérience de psychothérapeute, Irvin Yalom explore la vie intérieure de Spinoza, dont on connaît si peu, ce philosophe au destin solitaire qui inventa une éthique de la joie, influençant ainsi des générations de penseurs. Parallèlement, l’écrivain cherche à comprendre quel fut le développement personnel d’Alfred Rosenberg qui joua, aux côtés d’Hitler, un rôle décisif dans l’extermination des juifs d’Europe.
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mercredi 27 juin 2012
Les syndicats de Saint-Jean-de-Dieu et du Vinatier reçus à l’ARS
Ces derniers mois, des personnels de Saint-Jean-de-Dieu et du Vinatier ont connu des agressions violentes de la part de patients. Les intersyndicales Sud et CGT des deux établissements étaient reçus hier à l’Agence régionale de santé (ARS), tandis qu’une centaine de salariés manifestaient à l’extérieur.
Pendant plus de deux heures, les représentants syndicaux ont fait part de leur inquiétude face à “la saturation des lits de psychiatrie“, considérée, avec le manque de personnel, comme “la cause première de la recrudescence de la violence”.
Pour l’ARS, le constat relatif à la saturation des lits « trouve aussi ses origines dans la difficulté de faire sortir les patients stabilisés vers un milieu de vie ordinaire, en institution médico-sociale ou dans la cité, avec le maintien du soin au plus près de leur cadre de vie ». Le futur Projet régional de santé (PRS) prévoit du reste de faciliter l’accès au logement ordinaire, tout en déployant le maintien du soin à domicile grâce à des dispositifs mobiles. Selon l’ARS, la création de lits supplémentaires (20 fin 2009 à Saint-Jean-de-Dieu) n’apporte que des améliorations temporaires. La prise en charge des patients hors les murs doit se développer à nouveau. L’agence régionale pointe également le rajeunissement massif des acteurs de santé qui aurait pour conséquence une perte d’expérience face aux situations à risques.
Pour l’ARS, le constat relatif à la saturation des lits « trouve aussi ses origines dans la difficulté de faire sortir les patients stabilisés vers un milieu de vie ordinaire, en institution médico-sociale ou dans la cité, avec le maintien du soin au plus près de leur cadre de vie ». Le futur Projet régional de santé (PRS) prévoit du reste de faciliter l’accès au logement ordinaire, tout en déployant le maintien du soin à domicile grâce à des dispositifs mobiles. Selon l’ARS, la création de lits supplémentaires (20 fin 2009 à Saint-Jean-de-Dieu) n’apporte que des améliorations temporaires. La prise en charge des patients hors les murs doit se développer à nouveau. L’agence régionale pointe également le rajeunissement massif des acteurs de santé qui aurait pour conséquence une perte d’expérience face aux situations à risques.
Une biographie pour tourner la page
24 juin 2012
GRAND ANGLE A Marseille, l’association Lire la Ville propose aux malades ou aux sortants de prison d’écrire leur vie pour faire émerger leurs compétences. Et les remettre sur le chemin de l’emploi.
Par OLIVIER BERTRAND Correspondant à Marseille Dessin Sylvie Serprix
La pièce est petite, à peine la taille d’une cellule. Une lumière crue d’après-midi entre par la fenêtre, qui filtre à peine les bruits de la ville. Une table en bois, deux chaises. Claire, l’intervenante, prend des notes et relève parfois la tête pour relancer Kamel (1), lui demander une précision, l’encourager à poursuivre. Le garçon, 30 ans, est en train de lui raconter en détail sa vie de trafiquant de drogue, dans l’import-export de haschich. Le récit passionnerait n’importe quel magistrat, policier ou journaliste. Mais ce n’est pas une enquête, ni une interview. Kamel raconte sa vie à Claire pour qu’elle en tire un livre, qu’il sera à peu près le seul à lire.
La démarche permet de dégager des compétences de son parcours pour l’aider à trouver sa voie, dans une branche légale cette fois. L’expérience existe depuis douze ans à Marseille, au sein de l’association Lire la ville. Une sorte d’atelier littéraire d’insertion professionnelle pour personnes très éloignées de l’emploi : malades de longue durée, mères au foyer, sortants de prison, etc. «Nous essayons de découvrir, même dans ce que l’on considère d’ordinaire comme des accidents de vie, ce qui crée de la valeur, du savoir-faire, résume Chantal Deckmyn, architecte et sociologue qui a monté et dirige l’association, en difficulté financière ces temps-ci.L’idée est de construire à partir de ce qui existe plutôt que d’essayer de corriger ce qui manque. Les personnes que l’on dit non qualifiées sont souvent des personnes que l’on ne sait pas qualifier. Tout le monde a quelque chose qu’il ne peut s’empêcher de bien faire !»
Au premier entretien, Claire, l’une des dix intervenants de l’association, a expliqué à Kamel les règles du jeu. Il avait entendu parler de Lire la Ville en prison par une éducatrice, était un peu méfiant. Ici, lui a-t-elle dit, il pouvait mentir, garder ce qu’il ne voulait pas confier. La vérité n’a pas grand intérêt. Seule compte la mise à plat d’un parcours et des représentations qu’on s’en fait, pour dénicher des compétences qu’on ignore souvent.
Pas de morale
Les intervenants (rarement des travailleurs sociaux, plutôt des philosophes, des auteurs) suivent un protocole précis pour sortir le récit de sa gangue d’affects, de dévalorisation. Ils suivent la chronologie, comme un fil, et ramènent constamment le sujet à lui-même. Le récit fait office de tierce personne. Il permet à l’intervenant de rester en recul, de lutter contre l’habitude qui endort l’œil, empêche de dénicher des qualités là où l’on ne voit souvent que des sorties de route.
La première fois, Kamel a raconté son enfance dans le nord de la France. Sa famille, leur appartement, l’école, un drame familial, le premier boulot, commerçant sur le marché. Il n’était pas assez sérieux, c’était peu rémunérateur. Ensuite les premiers trafics dans sa ville, puis sa région, comment il est vite monté dans la hiérarchie, jusqu’à sa première incarcération, à 22 ans. Il s’était fait tirer dessus avec l’un de ses frères. Les risques du métier. S’est vengé en séquestrant l’agresseur.
Claire lui demande de préciser l’arrivée en prison, les lieux.«L’incarcération, ça reste un choc, même si j’étais conditionné, dit-il. Je connaissais, j’allais y voir mes frères. Mais être enfermé à l’intérieur, c’est autre chose. L’exutoire, ç’a été le sport, les footings, les pompes, les barres.» Claire insiste : «Quelle a été votre appréhension de l’espace ?» Il hoche la tête, réfléchit : «C’était petit, austère, avec des cris partout.» Il y est resté un mois et demi puis, en ressortant, des vacances sur la Costa Brava lui ont fait découvrir l’Espagne. Il s’est installé là-bas. Claire, encore une fois, le ramène aux lieux, aux appartements qu’il a habités.«Les faits s’accrochent au temps et à l’espace, décrypte Chantal Deckmyn. Cela permet de soutenir le retour imaginaire dans le passé, d’aider la remémoration.»
Kamel a commencé à importer du cannabis du Maroc vers la France, via l’Espagne. «Je travaillais avec des Espagnols, des Marocains, des Italiens. J’étais jeune mais ils ont vu que je tenais la route, que j’avais les couilles bien vissées.» Claire prend en note, ne réagit pas à l’expression. Pas plus quand il dit qu’on ne peut pas avoir «le beurre, l’argent du beurre et le cul de la crémière». Ou lorsqu’il détaille ses trafics. L’approche n’est ni morale, ni pénale. Il ne s’agit pas de redresser, de changer les gens, mais d’adapter leur parcours à ce qu’ils savent faire. En écoutant Kamel, cela devient bientôt lumineux. Il explique techniquement chaque étape de son métier d’importateur et l’on pourrait entendre un négociant international en n’importe quoi de légal, ou un transitaire en douane.
Presque tout le haschich venait du Maroc ( «Pour eux, c’est un commerce comme les autres») puis transitait par la région parisienne avant de repartir vers les grandes villes françaises. Kamel gérait la logistique, investissait. Sur les gros coups, il allait vérifier lui-même la production avant d’acheter. «J’étais exigeant dans le travail, dit-il. Je savais que la qualité fait le marché.» Une fois le prix négocié, le haschich était pressé, à froid ou à chaud, puis conditionné selon la forme qu’il voulait, en fonction du mode de transport retenu. Là, il fallait «inventer, être imaginatif pour sortir le produit».
Ecrit à la première personne
Lui travaillait plutôt à l’ancienne, avec des convois légers, des petits camions, des camping-cars. Il soudoyait au Maroc, en Espagne : «Dans ces pays, avec du fric, on fait des miracles.» En France, c’est plus compliqué. «Mais en même temps, la valeur de ta marchandise dépend du risque que tu prends, rappelle-t-il. Au Maroc, le chichon ne vaut rien. C’est en passant les frontières qu’il devient intéressant. Quand il arrive en France, il a déjà triplé de prix.»
Les enjeux financiers rendaient le métier dangereux, la concurrence féroce. «C’est un monde à part, il y a des codes, il faut être costaud, dit-il. J’étais en affaire avec des gens plus âgés, de l’âge de mon père. Ils me transmettaient le savoir, l’expérience. C’est comme dans tout, il faut du relationnel, savoir sentir les gens, marcher droit sinon vous ne faites pas long feu. C’est un milieu où ça va vite, les gens sont pressés. Si vous avez rendez-vous à une heure, il ne faut pas venir cinq minutes en avance ou en retard.»
Après chaque séance, Claire tape le texte. «J’essaie d’être au plus près de la parole, explique-t-elle. J’ajoute seulement de la syntaxe, je remets de la chronologie si on a fait des digressions, j’enlève les répétitions.» Puis elle imprime et il lit cela au rendez-vous suivant. Et progressivement, les compétences émergent. «Avec Kamel, c’est assez facile, remarque Claire.Il a une capacité à dire les choses avec distance, avec beaucoup de simplicité. Cela rend son parcours facile à lire et les compétences évidentes : dans la gestion commerciale, le relationnel, la capacité à diriger, à animer une équipe. Surtout, il a beaucoup de force mentale, une vraie capacité à encaisser, à se relever et renaître. C’est précieux professionnellement.»
Le livre fera une centaine de pages, écrites à la première personne. Un exemplaire restera à l’association, soigneusement enfermé dans une armoire qui contient déjà des centaines de récits de vie, objets littéraires précieux et secrets. Les personnes concernées en reçoivent quelques exemplaires et, si elles le souhaitent, une version expurgée, pour leur famille ou un travailleur social, un médecin. Les autres intervenants de l’association lisent également le livre complet, avant une séance de brainstorming au cours de laquelle ils «écartent le texte» pour «déplier les compétences» cachées dans les plis, les accidents de vie. Chacun avance des pistes d’emploi ou de formation, que l’intervenant propose ensuite à la personne concernée. Ils en tirent un curriculum vitae qui ne ment pas, occulte peu, mais valorise des épisodes d’ordinaire refoulés. Un long séjour en prison peut ainsi devenir une «solide expérience de la vie en communauté». Sur son CV, Kamel précise notamment : « En matière de logistique, je recherche l’innovation. Je ne laisse rien au hasard. Je suis extrêmement calculateur. J’ai appris les lois de transits régissant le transport de marchandise entre les territoires marocain, espagnol, français, belge et hollandais.»
«J’estime avoir payé ma dette»
Lire la Ville affiche un taux «de retour vers l’emploi ou une formation adaptée» de 80 %. Mais les temps sont difficiles. Des financements en retard ont mis les comptes dans le rouge vif. L’association passe cette semaine devant le tribunal, et risque le dépôt de bilan. Des collectivités locales s’emploient à l’aider mais il est compliqué de financer une structure très hybride (2), au fonctionnement atypique. L’expérience peut-elle cependant être reprise, développée ? Son coût n’est-il pas un obstacle dans cette époque de vaches maigres. «Bien sûr, faire entrer de force les demandeurs d’emploi dans des cases coûte moins cher à court terme, répond Chantal Deckmyn. Mais sur le long terme, je suis persuadée qu’il est plus durable, moins coûteux, de comprendre ce que les gens possèdent, de partir de ce qu’ils sont, pour adapter leurs recherches à leurs compétences.»
Il arrive que la démarche conserve la trajectoire professionnelle initiale. Michel par exemple était cameraman, et sortait d’une longue maladie. Le livre lui a permis de comprendre qu’il était fait pour ce métier, mais devait l’exercer autrement. «J’ai réalisé, explique-t-il, que j’avais une faculté à bricoler avec des bouts de ficelle, peu de moyens. Il fallait que je développe cela. Souvent, on pense que nos différences professionnelles sont des handicaps. J’ai apprivoisé ces particularités au lieu de les cacher.»
Kamel confie de son côté que la démarche lui a déjà permis de «poser[son] sac». Lors d’une séance, il a confié à Claire : «Je vous parle parce que j’estime avoir payé ma dette. Je n’avais jamais parlé de tout ça aux gens. C’est un poids que j’enlève. Après, on verra bien les compétences qui ressortent.» Il a marqué un silence, jeté un regard vers la rue puis ajouté : «Je veux essayer de mettre toute ma détermination dans le légal.»
(1) Le prénom a été changé.
(2) L’association s’occupe aussi d’urbanisme, avec la même approche, en partant de l’existant pour conseiller des collectivités sur leurs aménagements.
Vos patients ont la parole : « Si la médecine est une marchandise, supprimons le serment d'Hippocrate »
Le débat sur la régulation des dépassements d’honoraires enflamme la profession. Mais pas seulement. Les patients s’invitent aussi dans la discussion, avec parfois un regard très sévère sur les médecins. Selon un sondage réalisé au mois d’avril dernier, un Français sur trois est favorable à l’interdiction des dépassements.
Les courriers qui parviennent à la rédaction du « Quotidien » se font aussi l’écho de ce malaise. L’un d’eux se montre excessivement virulent à l’égard de la profession, pour ne pas dire caricatural. Mais il a le mérite de rappeler les problèmes d’accès aux soins auxquels sont confrontés de nombreux Français.
« Le Quotidien » le reproduit dans son intégralité et vous invite à réagir. La médecine est-elle devenue marchandise ? Certains de vos patients se montrent-ils aussi critiques à l’égard de la profession ? Quelle est à votre avis leur perception des médecins et de la médecine dans le contexte de crise auquel nous sommes confrontés ?
Á vous de débattre...
« Je suis effarée par le contenu des commentaires des médecins.Alors, un petit rappel : l'accès à la médecine n'est pas un luxe dont on peut se passer si les fins de mois sont difficiles, c'est pour beaucoup une triste nécessité. Nous ne venons pas vous voir par plaisir, comme on va (ou pas si on en n'a pas les moyens) chez le coiffeur ! Quand en consultant la liste des ophtalmos en secteur 1, je constate qu'il n'en reste plus qu'une petite dizaine dans le département, qu'il me faudra faire 50 km pour y aller et attendre trois mois mon rendez-vous, je me dis que la situation nécessite un rééquilibrage ! Quand je contacte le centre anti-douleur de l'hôpital pour mon enfant migraineuse et qu'on m'annonce : “Vous avez le choix entre la consultation "publique" dont le délai d'attente est 6 mois (authentique !) et la consultation "privée" dont le délai n'est plus que de 8 semaines mais qui coûte 80 euros”, vous croyez que j'appelle ça un choix ! Alors, soyons pragmatiques, si la médecine est devenue pour vous une marchandise comme les autres, supprimons le serment d'Hippocrate (d'hypocrites) et devenez officiellement des marchands. »
Courrier reçu le 22 juin 2012
Même en institution, les personnes âgées ont droit à une vie sexuelle
Les personnes âgées placées dans des institutions devraient pouvoir continuer à avoir des relations sexuelles consenties, même lorsqu’elles présentent des signes d’Alzheimer, estiment des spécialistes du grand âge. « Le manque d’attention apporté par les institutions réservées aux personnes âgées aux besoins sexuels de leurs résidents est préoccupant, alors même que la sexualité et l’intimité jouent un rôle central dans la santé et le bien-être des individus jusqu’à un âge avancé », expliquent Laura Tarzia et coll.
Dans l’article qu’ils publient dans « Journal of Medical Ethics », une revue du groupe britannique BMJ, les auteurs australiens soulignent que le personnel des établissements pour personnes âgées, pris entre le respect des droits des patients et leur devoir de soins, ont souvent une attitude négative quant aux relations sexuelles des pensionnaires âgés, surtout lorsqu’ils sont atteints de démence dont la maladie d’Alzheimer, qu’ils sous-estiment, ignorent ou découragent.
Crainte des réactions
« Les recherches montrent que les personnes âgées veulent une reconnaissance de leur sexualité et pensent que les professionnels devraient s’enquérir de leurs besoins », notent les auteurs. Les établissements australiens mettent généralement en avant la sécurité des patients, des locaux peu adaptés (chambres qui ne ferment pas à clé ou dotés de lits simples), ou la crainte d’éventuelles réactions négatives des familles ou de procédures judiciaires. Selon Laura Tarziaet coll., les droits des patients atteints de maladie d’Alzheimer à prendre des décisions concernant leur vie sexuelle ou leurs relations intimes devraient être mieux respectés.
Crainte des réactions
« Les recherches montrent que les personnes âgées veulent une reconnaissance de leur sexualité et pensent que les professionnels devraient s’enquérir de leurs besoins », notent les auteurs. Les établissements australiens mettent généralement en avant la sécurité des patients, des locaux peu adaptés (chambres qui ne ferment pas à clé ou dotés de lits simples), ou la crainte d’éventuelles réactions négatives des familles ou de procédures judiciaires. Selon Laura Tarziaet coll., les droits des patients atteints de maladie d’Alzheimer à prendre des décisions concernant leur vie sexuelle ou leurs relations intimes devraient être mieux respectés.
Certaines données montrent que les risques physiques sont minimes, avec un taux d’abus sexuels de 0,3 % dans les établissements accueillant des malades atteints d’Alzheimer, contre 2 à 4 % pour les autres types de violences, mais ces statistiques restent probablement sous-évaluées.
La situation n’est guère différente en France. Interrogée par l’AFP, lePr Françoise Forette, directrice de la Fondation nationale de gérontologie, souligne que « les enfants ont toujours beaucoup de difficultés à imaginer l’activité sexuelle de leurs parents. Quand ce sont des parents malades, voire atteints d’Alzheimer, c’est encore pire ». Les patients atteints d’Alzheimer représentent 70 % des pensionnaires des maisons de retraite en France.
Le manque d’adoption des locaux est l’autre frein, selon Mme Forette, qui cite l’exemple du Québec où on trouve des « chambres d’amour »qui ferment à clé dans certaines maisons de retraite. « On voit de plus en plus de nouveaux couples dans les maisons de retraite, et même si la plupart se forment sur le mode de l’amitié et de l’affection, il faut leur laisser la liberté d’avoir des activités sexuelles s’ils le souhaitent et si tout s’y prête », poursuit la spécialiste.
› Dr LYDIA ARCHIMÈDE
lequotidiendumedecin.fr 26/06/2012
Touraine sur France Culture fait des déserts un « grand défi »
lequotidiendumedecin.fr 26/06/2012
La ministre des Affaires sociales et de la Santé, Marisol Touraine, a réaffirmé ce mardi sur France Culture qu’elle n’était pas favorable à la contrainte pour résoudre le problème des déserts médicaux. Elle a toutefois une nouvelle fois laissé entendre que le gouvernement pourrait revoir sa position si la concertation n’aboutissait pas sur ce dossier.
« Je crois qu’il doit y avoir des contraintes pour ce qui est du prix que payent les Français (...), donc la contrainte, elle est de ce côté-là. En revanche, pour ce qui est de l’installation [des médecins], aujourd’hui, je joue la carte de la négociation, de la concertation et du dialogue », a déclaré la ministre. « Si nous n’aboutissions pas, nous serions amenés sans doute à revoir les choses », a-t-elle aussitôt ajouté.
Reconnaissant que la question des déserts médicaux est « un des grands défis et une des grandes inégalités (...) apparus au cours des dernières années », Marisol Touraine a estimé que « la première mesure à prendre, c’est de revoir les études médicales ».
Selon elle, « il faut évidemment multiplier, imposer les stages », les jeunes médecins formés dans les hôpitaux en centre-ville ayant peu l’occasion de pratiquer en zone rurale. « Il faut aussi répondre aux préoccupations des jeunes médecins », donc « nous devons mettre en place des pôles de santé de proximité », a ajouté la ministre.
Au chapitre des dépassements d’honoraires, Marisol Touraine a répété que l’objectif du gouvernement était de parvenir à « un encadrement des dépassements (...) qui ont complètement dérapé ».
Le document tombe à pic pour le gouvernement Obama. Un rapport de l'OCDE publié mardi 26 juin tend en effet à conforter les positions du gouvernement américain qui plaide pour une révision de la fiscalité passant par une plus forte taxation des hauts revenus.
L'Organisation de coopération et de développement économique, basée à Paris, estime que ce levier pourrait permettre de dynamiser la croissance américaine, encore bien faible.
Plus précisément, l'OCDE préconise d'éliminer certaines niches fiscales dédiées aux plus aisés sur les intérêts de prêts immobiliers et sur les polices d'assurance santé. Elle suggère également de réduire les crédits d'impôts dont bénéficient les entreprises quand elles empruntent pour investir.
L'OCDE salue l'initiative démocrate d'inclure dans le projet de budget pour 2013 des propositions pour la formation professionnelle, ainsi que les efforts faits par le gouvernement pour combattre les foreclosures (expulsions massives de propriétaires insolvables).
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Déserts médicaux : le ton monte entre les jeunes médecins et le président de la conférence des doyens
lequotidiendumedecin.fr 19/06/2012
Les deux syndicats, qui expriment leur « totale incompréhension », ne voient dans de tels propos qu’« une provocation de plus vis-à-vis des jeunes médecins ». Ils rappellent « l’inefficacité des mesures coercitives dans les pays étrangers où elles ont été mises en place », et jugent qu’à leurs yeux, les mesures incitatives « ne peuvent être qu’intergénérationnelles ».
Les deux syndicats contre-attaquent : « Le Pr Perrotin oublie la responsabilité des doyens dans la situation démographique médicale actuelle, notamment au niveau de la formation initiale. » Ils jugent que l’enseignement médical est aujourd’hui cloisonné dans les CHU,« occultant complètement la médecine de proximité et le mode d’exercice libéral ». Ils accusent enfin les hospitalo-universitaires de limiter les possibilités de stage hors CHU « pour conserver les internes dans leurs propres services ».
L’ISNIH et l’ISNCCA invitent donc le Pr Perrotin à « revenir rapidement sur ses propos », et à consulter les structures représentatives des jeunes médecins « afin de ne pas débuter son mandat de façon conflictuelle ».
› H.S.R.
Qualité de soins et enquêtes de satisfaction : une étude internationale fait le point
25 juin 2012
Une bonne organisation basée sur l’amélioration des conditions de travail à l’hôpital et plus de personnel infirmier, affecte-elle la qualité des soins et la satisfaction des patients et des soignants ? C’est la question posée par une récente étude américaine qui compare la situation dans douze pays européens et les Etats-Unis.
Dans tous les pays industrialisés, les dépenses de santé augmentent inexorablement. Et cette augmentation est beaucoup plus importante aux Etats-Unis qu’en Europe.
Ainsi outre-atlantique en 2009, elles représentaient17,4 % du PIB, contre environ 12 % aux Pays-Bas et en France (le taux le plus élevé d’Europe).
À l’hôpital, la course aux économies de santé passe notamment par une réorganisation des soins : moins de lits, raccourcissement de la durée de séjour, traitements plus intensifs, réduction du personnel soignant…
Mais quelles sont les conséquences sur la qualité des soins, la satisfaction des patients et du personnel soignant ?
Pour y répondre, une étude américaine, parue en mars dans le British Medical Journal s’est intéressée à douze pays européens (la France n’en fait pas partie !) et les Etats-Unis, et a examiné les résultats de diverses enquêtes de satisfactions compilant des dizaines de milliers de questionnaires.
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du lundi au vendredi de 6h35 à 6h45
Dominique Godineau : S’abréger les jours. Le suicide en France au XVIIIe siècle (Armand Colin) / Revue Genesis N° 34 Dossier Brouillons des Lumières (PUPS)
Dominique Godineau : S’abréger les jours. Le suicide en France au XVIIIe siècle (Armand Colin)
La période choisie est décisive, d’abord parce que le suicide change de statut juridique, passant de l’incrimination à la dépénalisation, parce qu’il s’agit d’une époque d’évolution rapide des mentalités et l’enquête de Dominique Godineau se présente aussi comme une histoire culturelle et politique des sensibilités, mais également parce que les contemporains ont eu le sentiment, à tort ou à raison, que l’époque connaissait une recrudescence de l’homicide de soi-même, en particulier sous la Révolution, et enfin parce que le mot suicide, importé d’Angleterre, un pays réputé terre d’élection de la mort volontaire, fait son entrée dans le vocabulaire français à cette époque. Le néologisme, forgé à partir du latin au XVIIe siècle, assemble sui, de soi et caedes, devenu cide, meurtre, le suffixe qu’on retrouve dans homicide, parricide ou régicide.
A écouter ici
« Le suicide, un tabou français » – nouveau livre de Michel Debout
19/06/12
Le professeur Michel Debout, initiateur de l’appel pour un observatoire des suicides, vient de publier un nouvel ouvrage, « Le suicide, un tabou français » aux éditions Pascal (coll. « Tapages »), le fruit de plusieurs années de réflexion et d’engagement en faveur de la prévention notamment comme président de l’Union nationale de prévention du suicide.
Présentation de l’éditeur :
« La France est parmi les pays les plus touchés par le phénomène complexe du suicide. Ainsi, chaque année, 11 à 12 000 personnes mettent fin à leurs jours, soit trois fois le nombre de morts sur la route, et 120 000 font une tentative. En dépit de ces chiffres terribles, la recherche dans le domaine reste rare, la prévention quasi absente, alors même que les expériences menées à l’étranger montrent que le suicide peut être évité. Faute d’outils pertinents d’observation, le « meilleur système de santé du monde » se contente de données approximatives, le plus souvent livrées avec retard, et d’une politique de santé aussi myope qu’indigente. Si, désormais, les médias abordent frontalement la question du suicide en prison ou en entreprise, le suicide des vieillards, banalisé, sous-évalué, continue de se produire dans l’indifférence générale et les pouvoirs publics conservent leur attitude de mutisme. Analyse d’un tabou français à la peau dure, cet ouvrage tord le coup aux idées reçues et plaide pour une politique de prévention rénovée. »
Slavoj Žižek à la croisée de Hegel et de Lacan
[mardi 19 juin 2012 - 08:00]
[mardi 19 juin 2012 - 08:00]
PHILOSOPHIE
LE PLUS SUBLIME DES HYSTÉRIQUES, HEGEL AVEC LACAN
Slavoj Žižek
Éditeur : PRESSES UNIVERSITAIRES DE FRANCE (PUF)
464 pages
Résumé : Le philosophe slovène - sous la houlette de Lacan - pulvérise ici les interprétations canoniques de Hegel, propose une autre vision de Marx et renouvelle toute notre conception de la culture, de l'histoire et de la politique.
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