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mercredi 27 juin 2012

Touraine sur France Culture fait des déserts un « grand défi »


lequotidiendumedecin.fr 26/06/2012
La ministre des Affaires sociales et de la Santé, Marisol Touraine, a réaffirmé ce mardi sur France Culture qu’elle n’était pas favorable à la contrainte pour résoudre le problème des déserts médicaux. Elle a toutefois une nouvelle fois laissé entendre que le gouvernement pourrait revoir sa position si la concertation n’aboutissait pas sur ce dossier.
« Je crois qu’il doit y avoir des contraintes pour ce qui est du prix que payent les Français (...), donc la contrainte, elle est de ce côté-là. En revanche, pour ce qui est de l’installation [des médecins], aujourd’hui, je joue la carte de la négociation, de la concertation et du dialogue », a déclaré la ministre. « Si nous n’aboutissions pas, nous serions amenés sans doute à revoir les choses », a-t-elle aussitôt ajouté.
Reconnaissant que la question des déserts médicaux est « un des grands défis et une des grandes inégalités (...) apparus au cours des dernières années », Marisol Touraine a estimé que « la première mesure à prendre, c’est de revoir les études médicales ».
Selon elle, « il faut évidemment multiplier, imposer les stages », les jeunes médecins formés dans les hôpitaux en centre-ville ayant peu l’occasion de pratiquer en zone rurale. « Il faut aussi répondre aux préoccupations des jeunes médecins », donc « nous devons mettre en place des pôles de santé de proximité », a ajouté la ministre.
Au chapitre des dépassements d’honoraires, Marisol Touraine a répété que l’objectif du gouvernement était de parvenir à « un encadrement des dépassements (...) qui ont complètement dérapé ».





Déserts médicaux : le ton monte entre les jeunes médecins et le président de la conférence des doyens
lequotidiendumedecin.fr 19/06/2012
Les deux syndicats, qui expriment leur « totale incompréhension », ne voient dans de tels propos qu’« une provocation de plus vis-à-vis des jeunes médecins ». Ils rappellent « l’inefficacité des mesures coercitives dans les pays étrangers où elles ont été mises en place », et jugent qu’à leurs yeux, les mesures incitatives « ne peuvent être qu’intergénérationnelles ».
Les deux syndicats contre-attaquent : « Le Pr Perrotin oublie la responsabilité des doyens dans la situation démographique médicale actuelle, notamment au niveau de la formation initiale. » Ils jugent que l’enseignement médical est aujourd’hui cloisonné dans les CHU,« occultant complètement la médecine de proximité et le mode d’exercice libéral ». Ils accusent enfin les hospitalo-universitaires de limiter les possibilités de stage hors CHU « pour conserver les internes dans leurs propres services ».
L’ISNIH et l’ISNCCA invitent donc le Pr Perrotin à « revenir rapidement sur ses propos », et à consulter les structures représentatives des jeunes médecins « afin de ne pas débuter son mandat de façon conflictuelle ».
› H.S.R.

Qualité de soins et enquêtes de satisfaction : une étude internationale fait le point






L'Essai et la revue du jour

Syndiquer le contenupar Jacques MunierLe site de l'émission
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Le suicide en France au XVIIIe siècle / Revue Genesis

26.06.2012 - 06:35 Ajouter à ma liste de lectureRecevoir l'émission sur mon mobile
Dominique Godineau : S’abréger les jours. Le suicide en France au XVIIIe siècle (Armand Colin) / Revue Genesis N° 34 Dossier Brouillons des Lumières (PUPS)

Dominique Godineau : S’abréger les jours. Le suicide en France au XVIIIe siècle (Armand Colin)

La période choisie est décisive, d’abord parce que le suicide change de statut juridique, passant de l’incrimination à la dépénalisation, parce qu’il s’agit d’une époque d’évolution rapide des mentalités et l’enquête de Dominique Godineau se présente aussi comme une histoire culturelle et politique des sensibilités, mais également parce que les contemporains ont eu le sentiment, à tort ou à raison, que l’époque connaissait une recrudescence de l’homicide de soi-même, en particulier sous la Révolution, et enfin parce que le mot suicide, importé d’Angleterre, un pays réputé terre d’élection de la mort volontaire, fait son entrée dans le vocabulaire français à cette époque. Le néologisme, forgé à partir du latin au XVIIe siècle, assemble sui, de soi et caedes, devenu cide, meurtre, le suffixe qu’on retrouve dans homicide, parricide ou régicide.
A écouter ici
« Le suicide, un tabou français » – nouveau livre de Michel Debout
19/06/12

Le professeur Michel Debout, initiateur de l’appel pour un observatoire des suicides, vient de publier un nouvel ouvrage, « Le suicide, un tabou français » aux éditions Pascal (coll. « Tapages »), le fruit de plusieurs années de réflexion et d’engagement en faveur de la prévention notamment comme président de l’Union nationale de prévention du suicide.

Présentation de l’éditeur :
« La France est parmi les pays les plus touchés par le phénomène complexe du suicide. Ainsi, chaque année, 11 à 12 000 personnes mettent fin à leurs jours, soit trois fois le nombre de morts sur la route, et 120 000 font une tentative. En dépit de ces chiffres terribles, la recherche dans le domaine reste rare, la prévention quasi absente, alors même que les expériences menées à l’étranger montrent que le suicide peut être évité. Faute d’outils pertinents d’observation, le « meilleur système de santé du monde » se contente de données approximatives, le plus souvent livrées avec retard, et d’une politique de santé aussi myope qu’indigente. Si, désormais, les médias abordent frontalement la question du suicide en prison ou en entreprise, le suicide des vieillards, banalisé, sous-évalué, continue de se produire dans l’indifférence générale et les pouvoirs publics conservent leur attitude de mutisme. Analyse d’un tabou français à la peau dure, cet ouvrage tord le coup aux idées reçues et plaide pour une politique de prévention rénovée. »

Slavoj Žižek à la croisée de Hegel et de Lacan
[mardi 19 juin 2012 - 08:00]

PHILOSOPHIE
Couverture ouvrage
LE PLUS SUBLIME DES HYSTÉRIQUES, HEGEL AVEC LACAN
Slavoj Žižek
Éditeur : PRESSES UNIVERSITAIRES DE FRANCE (PUF)
464 pages
Résumé : Le philosophe slovène - sous la houlette de Lacan - pulvérise ici les interprétations canoniques de Hegel, propose une autre vision de Marx et renouvelle toute notre conception de la culture, de l'histoire et de la politique.

Imagerie cérébrale en psychiatrie : indications et résultats


Sous presse. Épreuves corrigées par l'auteur. Disponible en ligne depuis le jeudi 21 juin 2012

Résumé


L'imagerie cérébrale apporte des connaissances de plus en plus complexes dans le champ de la psychiatrie. La multiplication des approches dans ce domaine (imagerie anatomique, fonctionnelle, biochimique, etc.) a permis de tester de nombreuses hypothèses portant sur les pathologies psychiatriques. Les nouvelles techniques d'imagerie fonctionnelle cérébrale ont ainsi ouvert de nouvelles voies d'investigation, permettant de mieux appréhender les dysfonctionnements cognitifs et la physiopathologie de ces pathologies.

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Que faire contre la dépendance à l'alcool ?

Que faire contre la dépendance à l'alcool ?

Par figaro icon Bertrand Nalpas - le 25/06/2012
AVIS D'EXPERTS - Les réponses de Bertrand Nalpas, directeur de recherche Inserm (U1016) et du Pr Oliver Cottencin professeur de psychiatrie CHRU Lille.
L'abstinence totale et définitive est la condition à un possible rétablissement de la personne dépendante de l'alcool, mais elle ne suffit pas si elle ne s'intègre pas dans un nouveau mode de vie acceptable. Le fait que les addictions et en particulier l'alcoolo-dépendance ont des causes multifactorielles conduit à penser qu'il est vain de traiter cette maladie sans l'appréhender dans sa globalité.
En particulier, les re­cherches de ces dernières années ont montré une association complexe entre alcool et troubles psychiatriques. En effet, chez les personnes alcoo­lo-dépendantes, une comor­bi­dité psychiatrique est observée dans 30 à 50 % des cas. À l'inverse, une proportion identique des patients admis en psychiatrie en Europe présente un trouble mental associé à un abus de substance (alcool, sédatifs, cannabis). L'important pour les spécialistes est de pouvoir porter chaque diagnostic, trouble lié à l'alcool et trouble psychiatrique, in­dépendamment l'un de l'autre et d'identifier si le second est, ou non, conséquence du premier.
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lundi 25 juin 2012

Croisade anti-contraception des catholiques américains



Quarante-trois diocèses, universités et autres organisations catholiques ont déposé lundi douze plaintes à travers les Etats-Unis pour protester contre le remboursement de contraceptifs par les assurances-maladie. Les organisations catholiques estiment que ces remboursements prévus dans la réforme de Barack Obama sur la santé violent la liberté de religion. Les plaignants demandent à la justice de ne pas soumettre les organisations religieuses à cette mesure en vertu du premier amendement de la Constitution sur la liberté de religion. Parmi lesplaignants figurent les Archevêchés de Washington, New York, Pittsburgh, Dallas et St Louis ainsi que des universités et des organisations caritatives. La conférence des évêques catholiques américains avait déjà fait part de son opposition à la réforme de Barack Obama qui prévoit que les contrats d'assurance-maladie incluent à partir du 1er août les contraceptifs. Le président des Etats-Unis Barack Obama avait annoncé un compromis, également rejeté par les évêques au nom de la liberté religieuse.
Une meilleure humeur pour les végétariens ?

Les grands consommateurs de poisson seraient moins à risque de dépression que les consommateurs de viande rouge et de volaille. Les acides éicosapentaénoïque (EPA) et docosahexaénoïque (DHA) présents dans le poisson, seraient protecteurs à cet égard, grâce à leur action anti-inflammatoire  dans les régions concernées du cerveau. Cependant une étude transversale récente a révélé que les végétariens étaient encore moins à risque de dépression que les consommateurs de viande, de volaille et même de poisson malgré un apport négligeable en EPA/DHA.

BL Beezhold  et coll. ont entrepris de confirmer ces résultats dans un essai randomisé et contrôlé.

Trente-neuf personnes omnivores sans antécédent psychiatrique, ont été randomisées en 3 groupes :

1) le groupe contrôle (GC) devait continuer à consommer au moins une fois par jour de la viande ou de la volaille,

2) le groupe poisson (GP) devait consommer du poisson au moins 3 fois par semaine en évitant toute viande ou volaille,

3) le groupe végétarien (GV) devait éviter tout produit animal à part les produits laitiers.


L’humeur a été évaluée par deux tests validés, le DASS (Depression Anxiety Stress Scales) et le POMS (Profile of Mood States) en début puis en fin d'étude (2 semaines).

Plus de 95 % des participants ont parfaitement observé leur régime (EPA/DHA fortement augmentés dans le GC, identiques dans le GP et inexistants dans le GV en fin d’étude).

Les scores de l'humeur étaient inchangés dans le GC et le GP, par contre plusieurs scores, notamment ceux relevant de l’anxiété et de la détresse psychologique étaient significativement améliorés dans le GV en fin d'étude.

Selon les auteurs, la restriction de viande, de volaille et de poisson améliorerait l’humeur à court terme. Ces résultats seraient en partie dus au fait que seul le régime végétarien est dépourvu d'acide arachidonique, un acide gras dont l'action pro-inflammatoire provoquerait des changements dans le cerveau susceptible de perturber l'humeur des omnivores.

Aucune conclusion ne peut être tirée de cet essai, certes original, mais de faible niveau. Il justifie cependant  la réalisation d’études plus puissantes et à plus long terme sur le sujet. En attendant, réduire sa consommation de viande, c’est probablement bon pour la santé et certainement bénéfique pour l’environnement !
Dr Rodi Courie
Beezhold BL et coll. : Restriction of meat, fish, and poultry in omnivores improves mood: a pilot randomized controlled trial. Nutr J., 2012; 11: 9.
Le plus humain des humains
L’intelligence artificielle peut-elle nous apprendre ce que c’est qu’être humain ? C’est la question qu’a posé Brian Christian, dans son livre Le plus humain des humains, qui a obtenu de figurer dansle top des essais du New Yorker pour l’année 2011. Récemment, l’auteur (qui possède à la fois des diplômes en sciences de l’information et en poésie) a donné une conférence au Santa Fe Instituteau cours de laquelle il a exposée bon nombre de ses idées.
Le titre étrange de son ouvrage vient d’une caractéristique du fameux Loebner Prize. Tout le monde connait le “test de Turing”. Mais alors que le scientifique britannique l’envisageait comme une expérience de pensée, les organisateurs du prix Loebner essaient chaque année de le mettre en pratique. Au cours de cette compétition, on met côte à côte un certain nombre de bots capable de suivre une conversation, et un groupe d’individus qui, eux aussi, peuvent discuter par tchat avec des jurés, mais ignorent quand ils conversent avec une machine ou avec un véritable humain. A la fin de chaque discussion, les jurés attribuent une “note d’humanité” à leur interlocuteur invisible. Au final, le “bot” qui a la meilleure note cumulée gagne le prix. Il devient “le plus humain des robots”. Mais il y a un effet secondaire ! Comme les juges ignorent à qui ils ont affaire, ils notent aussi les humains. Et celui qui remporte le plus de suffrages devient du coup “le plus humain des humains”.
Brian Christian, pour poursuivre son étude, a été un de ces humains testés lors du Prix Loebner.
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Lors de sa conférence, il a insisté sur le “paradoxe de Moravec“, du nom d’un des plus célèbres roboticiens de l’université Carnegie Melon. Celui-ci peut se résumer, a-t-il expliqué, par “ce qui est difficile est facile, et ce qui est facile est difficile”. Autrement dit, il est bien plus simple pour une machine de gagner un championnat d’échecs que de reconnaître un chien sur une photo.



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Christine Martin-Delcourt, détective de l'inconscient

Rares sont les procès au pénal où les juges ne font pas appel aux services des experts judiciaires. Ces derniers apportent aux magistrats leurs connaissances en matière de santé, de balistique, de psychologie, de psychiatrie...
Ils sont environ cinq cents experts judiciaires inscrits à ce jour à la cour d'appel de Douai. Parmi ces cinq cents spécialistes, une quinzaine est rattachée au tribunal de grande instance de Cambrai et se tient prête à répondre aux appels des magistrats de la juridiction et parfois même d'ailleurs.
Qui sont-ils et quelle vie ont-ils, ces experts que l'on imagine à l'aune des séries américaines ? Nous avons rencontré quelques-uns d'entre eux, dont Christine Martin-Delcourt, expert psychologue.
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samedi 23 juin 2012

Malaise dans la psychiatrie

Malaise dans la psychiatrieSaïd ChebiliAngèle Kremer-Marietti 

  • Etude (broché). Paru en 05/2012


Selon l'auteur, le malaise épistémologique actuel dans la psychiatrie provient de ce que la psychiatrie a perdu sa polarité entre un pôle scientifique et un



pôle plus métaphysique. En effet, les neurosciences occupent le champ théorique et dominent tous les autres courants. L'auteur s'est attaché à établir la genèse de la conquête psychiatrique. L'histoire débute avec Pinel, chez lequel la psychiatrie était plurielle dans sa théorisation même.



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Les Mystères de l'art 
Esthétique et psychanalyse
Les Mystères de l'art-odile jacob-9782738127266
Chez Freud le premier, la réflexion sur l'art et ses créations a joué un rôle important dans l'élaboration de la théorie psychanalytique, grâce à maints exemples. La psychanalyse de l'art ou encore la « critique psychanalytique » ont par la suite parfois dévié. Est-ce une raison pour s'arrêter là ?
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Plaidoiries bouleversantes des parties civiles au procès des parents de Marina
Le Monde.fr | 22.06.2012
Devant la cour d'assises de la Sarthe où sont jugés depuis le 11 juin Virginie Darras, 33 ans, et Eric Sabatier, 40 ans, pour "actes de torture et de barbarie ayant entraîné la mort" de leur fille Marina, 8 ans, et"dénonciation d'infraction imaginaire", Me Olivier Godard a ouvert les plaidoiries bouleversantes des parties civiles, vendredi 22 juin. L'avocat qui porte la voix des frères et sœurs de la fillette, morte des suites des coups portés par leurs parents en août 2009, les a décrits comme des "bouts de chou  bâillonnés, robotisés et instrumentalisés". Ces quatre enfants aujourd'hui âgés de 13 à 4 ans sont parties civiles mais absents du procès en raison de leur jeunesse. Et ils peinent à trouver leurs marques hors de l'infernal huis clos familial qu'ils considéraient comme "normal", selon les éducateurs qui les suivent.
"Ils ont un besoin terrible de dire ce que Marina a toujours tu, ces spectateurs impuissants du calvaire de leur sœur, ces figurines exposées dans la vitrine d'une famille ordinaire, a expliqué Me Godard.Ils s'interdisent d'être victimes car [ce qu'ils ont vécu] leur paraît dérisoire au vu de ce que Marina a souffert, et ils culpabilisent toujours [de n'avoir pas parlé]." L'avocat a rappelé les "2 000 journées de calvaire" de la petite fille - dont il a été établi qu'elle était martyrisée depuis l'âge de deux ans et demi -, l'humiliation, les privations, "jusqu'à cette nuit où elle a été frappée à mort""J'ai longtemps cherché, a-t-il soufflé, mais dans l'enfer de Marina, je n'ai trouvé qu'un démon à deux têtes."
Le conseil s'est alors approché du box des accusés. "Marina vous vouait un amour aveugle et vous avez été en permanence aveugles à cet amour, a-t-il lancé aux parents. Elle vous aimait tellement qu'elle vous protégeait. Vous deviez la vérité à la mémoire de votre fille, mais vous vous taisez pour vous protéger."
Les parents de la petite n'ont pas réagi. Eric Sabatier, escogriffe de 2 mètres souvent très agressif à l'audience, n'a jamais apporté la moindre explication à ses actes. "Je suis un monstre", s'est-il contenté de répéter. A l'isolement depuis le début de sa détention, il a dit, jeudi, avant les plaidoiries des parties civiles, rencontrer un aumônier "une fois par semaine".
Virginie Darras, 1,58 m, n'a cessé de pleurer sans s'expliquer non plus pendant ces neuf journées de débats. Elle aurait récemment "retrouvé la foi" en prison. Depuis, a-t-elle révélé dans un stupéfiant lapsus, elle parvient à prier "pour me demander pardon".
DYSFONCTIONNEMENTS DES SERVICES SOCIAUX
Me Pierre-Olivier Sur, avocat, avec Me Clémence Witt, d'Innocence en danger - une des quatre associations de protection de l'enfance parties civiles au procès -, a qualifié le couple Darras-Sabatier d'"à peu près normal""Pour eux, Marina était un doudou à l'envers, a-t-il estimé. Ils avaient besoin d'elle pour la détruire et c'est de cette destruction que se consolidait leur relation."
Conseil de L'enfant bleu-Enfance maltraitée, Me Vanina Padovani a pointé la faillite des institutions, et plus particulièrement celle du conseil général de la Sarthe destinataire de deux signalements concernant Marina en 2008 et en 2009. Le service d'aide sociale à l'enfance (ASE) qui en dépend n'a déclenché qu'une enquête sociale très tardive. L'avocate a réclamé "la création d'un droit d'ingérence des travailleurs sociaux dans les maisons lorsqu'il y a un signalement", et la multiplication des "unités d'accueil médico-judiciaires".
Entendue dans une de ces structures spécialisées - dont une à été créée au Mans depuis l'affaire - , la fillette aurait pu être sauvée, a estimé l'avocate. "Son comportement gestuel et son rire métallique auraient alors pu être analysés par des professionnels", a expliqué MePadovani, faisant référence à la vidéo projetée à l'audience d'une audition de l'enfant par les gendarmes dans le cadre d'une enquête classée sans suite, faute d'éléments probants, par le parquet du Mans, en octobre 2008. "Des fonctionnaires frileux ont mal évalué la situation de danger dans laquelle se trouvait Marina", a déploré l'avocate.
"MARINA EST MORTE À LA NAISSANCE"
Me Anastasia Pitchouguina, conseil de la sœur d'Eric Sabatier et de l'association La voix de l'enfant, a insisté sur la responsabilité conjointe des parents de Marina dans les faits qui ont entraîné la mort de la fillette. "Vous n'avez eu de cesse de rejeter la faute l'un sur l'autre, sur vos familles, votre passé, votre enfance, mais Virginie Darras et Eric Sabatier ont toujours agi à deux, a-t-elle lancé aux accusés qui, au temps de leur vie commune, s'affublaient des surnoms respectifs de 'mon diable' et 'ma diablesse'. Ce sont vos coups, votre acharnement à tous les deux qui ont fini par tuer Marina."
Pour l'association Enfance et Partage, Me Rodolphe Costantino  a rappelé que "Marina est morte à la naissance". Séparée d'Eric Sabatier à l'époque, Virginie Darras avait en effet accouché sous X affirmant que la fillette était décédée. Avant de la récupérer un mois plus tard et de reprendre la vie commune avec le père de l'enfant... "Virginie Darras ne voulait pas de cette enfant qui symbolisait l'échec de son couple, a tonné Me Costantino. Marina était une tache indélébile dans la vie de cette femme, inscrite sur une page du livret de famille qu'il aurait fallu pouvoir déchirer. Et Eric Sabatier n'a pas trouvé sa place de père, car leur relation était claudicante."
Selon l'avocat, "les tortures infligées étaient une communion, les souffrances de Marina une jouissance partagée" pour le couple. "Ils se sont unis dans le sadisme jusqu'à la déraison, jusqu'à l'abomination, jusqu'au meurtre, a-t-il poursuivi. Ni la présence de leurs autres enfants, ni la crainte d'être découverts, ni les suppliques de Marina, ni ses blessures [ne les ont arrêtés]. C'était plus fort que tout. Il y avait leur histoire, et Marina n'a jamais rien été."
UNE "DÉLIVRANCE"
Juste avant les plaidoiries, la cour présidée par Denis Roucou avait donné lecture de SMS échangés par le couple étayant l'hypothèse de Me Costantino. Le 30 août, dans la perspective d'un énième déménagement pour échapper à la vigilance des enseignants de plus en plus curieux de leurs enfants, Eric Sabatier avait notamment pianoté à Virginie Darras : "Je t'aime. Enfin, une maison pour être heureux avec notre petite famille..." Le corps de Marina, leur fille aînée, était alors recroquevillé depuis trois semaines dans un carton, au fond du congélateur familial.
Dos à une salle d'audience en larmes, Me Costantino a conclu que Marina est "de ces enfants dont on se réjouirait presque de la mort, parce que celle-ci est une délivrance""Elle est passée de vie à trépas dans le silence et dans le froid, a-t-il martelé. Elle est morte comme elle est née. Toute seule."
Le réquisitoire de l'avocat général Hervé Drevard et les plaidoiries de la défense sont prévues lundi 25 juin. Le verdict est attendu mardi 26 juin. Les accusés encourent la réclusion criminelle à perpétuité.

Le syndicat Résilience fête ses 2 ans

Le syndicat Résilience fête ses 2 ans: « notre but est de dézinguer l’Ordre infirmier »