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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mercredi 14 mars 2012


La Haute Autorité est tombée bien bas !

11 Mars 2012 Par Yves Gigou
La Haute Autorité est tombée bien bas !
Une nouvelle tartufferie. 
Le collectif des 39 prend acte des dernières décisions de la Haute Autorité de Santé (HAS) concernant l’autisme, et qui interdit de fait le packing « sans exception », sauf dans le service du Pr Delion où une recherche est en cours depuis deux ans à la demande du ministère de la Santé… Ainsi une décision est prise sans attendre les résultats de ce travail important qui sous la pression de lobbies dictant leur conception de la maladie, imposent de se détourner du soin. Nous soutenons avec force notre collègue Pierre Delion, pris au milieu de cette tourmente, et de cette double contrainte : mener une recherche sur une pratique désavouée par la HAS !
Mais comme nous le pressentions, cette affaire est loin de se limiter à l’autisme, bien loin de s’appuyer seulement sur le lobby de certaines associations de parents, se plaignant d’un manque d’accueil de certains praticiens, de certains dogmatismes.
Le scandale de l’insuffisance de moyens, de lieux d’accueil et de prises en charge intensive n’est absolument pas pris en compte.
Dès l’annonce de la décision, le président de la HAS   a affirmé  qu’il s’agissait d’en finir avec une psychiatrie adossée à la psychanalyse et qui serait incapable de faire ses preuves.
Le propos, s’il  a le mérite de la clarté, se présente comme une véritable déclaration de guerre contre la psychiatrie relationnelle. Il bascule même dans un négationnisme, occultant les plus de soixante années de travaux, de recherche, de résultats thérapeutiques que nous devons à Françoise Dolto, Maud Mannoni, Tony Lainé et Roger Misés pour ne citer que les plus illustres praticiens français reconnus dans le monde entier.
Le président de la H.A.S. qui avait aussi masqué ses conflits d’intérêt avec l’industrie pharmaceutique, vient rejeter la psychiatrie que  nous pratiquons, ouverte sur l’altérité, ouverte sur tous les autres champs du savoir, dans sa prise en compte du transfert,  de l’inconscient et le du désir humain.

Si nous avons à rappeler après la mise en place de la loi indigne du 5 juillet 2011 que les patients ne sont pas des criminels potentiels, bons à enfermer ou à traiter de force à domicile, nous sommes aujourd’hui confrontés à l’extrême violence d’une volonté d’éradication de la psychanalyse et de la psychothérapie institutionnelle, d’une psychiatrie où la dimension relationnelle est au cœur de tout processus de soins, où la dimension psychopathologique n’est pas déniée ou rejetée.
Aujourd’hui le packing, et demain l’interdiction de tout ce qui tisse la vie quotidienne et relationnelle dans les institutions: les médiations qui s’appuient sur les activités thérapeutiques, les repas pris en commun, les ateliers d’expression et de création etc.
Tout ce qui ne peut être « évalué » dans l’immédiateté, dans la « preuve » par des chiffres, des statistiques, et qui se trouve en rapport avec l’inestimable du désir humain, se trouve ainsi invalidé explicitement par la HAS !
Nous nous trouvons sous le coup d’un « interdit professionnel » et d’une « police de la pensée » où il s’agirait de bannir tout un pan du savoir humain. Cet interdit s’applique de facto aux familles et aux patients qui seraient demandeurs d’une thérapie autre que celles recommandées par cette instance.
Ne nous y trompons pas, ce diktat tente de discréditer une conception de l’humain qui considère que tout homme  ne peut en aucun cas se réduire à être un tas de molécules ou un objet à adapter ou à rééduquer.
Les recommandations, les accréditations, les protocoles et certifications  nous imposent un carcan étouffant toute initiative soignante, l’envahissement d’une bureaucratie abêtissante, la mise en place d’un système à même de nous empêcher de soigner.
Ainsi après les ridicules recommandations de bonnes pratiques sur les TOC et la dépression, où tout référence psychopathologique est soigneusement évitée, L’HAS démontre à nouveau sa  partialité, son incompétence, son pouvoir de nuisance.

Un pas supplémentaire vient d’être franchi :
La HAS et son président se discréditent complètement
En posant ces actes la HAS se révèle au grand jour comme l’instrument d’une idéologie implacablement réductionniste, dégradante et régressive.
C’est pour ces raisons que nous demandons aux candidats à l’élection présidentielle de se prononcer (entre autres) sur :
L’arrêt immédiat de tous les processus d’accréditation et de certification, des recommandations de “bonne pratique “ et “des conférences de consensus”, validés dirigés et imposés par l’HAS, dont l’objectif d’une mise en normes des pratiques, protocolisées et homogènes, est anti thérapeutique, destructeur des soins et constitue un obstacle majeur à des soins psychiques de qualité.
Aussi le meeting du samedi 17 Mars revêt-il une importance cruciale au cœur de cette campagne électorale. Les soignants, les familles et patients qui sont au programme, avec des scientifiques et des philosophes, vont expliquer les raisons de leur refus d'une instrumentalisation de la science. Nous réaffirmerons notre mot d’ordre d’arrêt de toute cette folie évaluatrice et normative.
Le collectif des 39 contre la nuit sécuritaire
Meeting du collectif des 39, le samedi 17 mars 2012 de 9h à 18h
"La Parole Errante à la Maison de l'Arbre", 9 rue François Debergue
93100 - Montreuil-sous-Bois, Metro Croix de Chavaux (ligne 9)

Tarification à l'activitéDevant la MECSS, Francis Fellinger promeut l'idée de passer d'un tarif à l'acte à un tarif de parcours

09.03.12 - 17:48 - HOSPIMEDIA 
La Tarification à l'activité (T2A) ? "Elle décourage la coopération au profit de comportements individualistes, tant de la part des équipes médicales que des établissements", comme l'a soutenu le 7 mars le Dr Francis Fellinger, président de la Conférence des présidents de Commission médicale d'établissement (CME) de CH*, devant les sénateurs de la Mission d'évaluation et de contrôle de la sécurité sociale (MECSS). À ses yeux, la T2A est "un obstacle à l'organisation pertinente d'un parcours de soins", relate le compte rendu de l'audition, l'établissement étant au contraire incité à "conserver" ses patients plutôt qu'à organiser une prise en charge coordonnée.
Ainsi, eu égard à la nécessaire optimisation des ressources publiques – qui contraint soit à réduire les ressources en interne dès lors qu'elles sont affectées à des activités en surcoût, soit à accroître le volume d'activité pour gagner sur les coûts marginaux –, un directeur d'hôpital "préférera accueillir 100 malades supplémentaires plutôt que de les voir partir vers la clinique d'à côté ou un autre hôpital public", argue Francis Fellinger. Or, tout serait différent, selon lui, si les financements prenaient en charge non plus un séjour mais un parcours. Et d'évoquer la possibilité d'expérimentations régionales sur ce passage d'un tarif à l'acte vers un tarif de parcours, axé sur certaines pathologies lourdes comme le cancer ou les pathologies cardio-vasculaires (infarctus du myocarde, par exemple). Par la suite, le praticien soulève la notion de "parcours moyen organisé" appuyé sur la pertinence des soins pour mener à bien cette "simple" adaptation du régime tarifaire.
T.Q.
* Praticien hospitalier, chef du service de cardiologie et président de la CME du CH d'Haguenau (Bas-Rhin), le Dr Francis Fellinger est depuis le 1er mars Conseiller général des établissements de santé (CGES) par voie de détachement pour une durée de 3 ans. Son mandat à la tête de la Conférence des présidents de CME, poste qu'il occupe depuis 2003, s'achève le 14 mars avec l'élection de son successeur.

Élections 2012François Hollande pour l'ouverture d'un CIVG dans tous les hôpitaux

09.03.12 - 16:01 - HOSPIMEDIA 
Dans un discours à Reims ce 8 mars à l'occasion de la Journée de la femme, le candidat socialiste a plaidé pour que tous les établissements hospitaliers puissent être dotés d'un Centre d'interruption volontaire de grossesse (CIVG). Si cet "acte toujours grave, difficile, lourd (…) ne doit jamais être banalisé" et se positionner comme un substitut à la contraception, François Hollande a toutefois rappelé qu'en France, une femme sur deux devait faire face au moins une fois dans sa vie à une grossesse non prévue, et qu'une fois sur deux encore, cette situation aboutissait à un avortement. Aussi a-t-il insisté pour que l'IVG puisse être remboursée "intégralement, à 100%, pour toutes les femmes et pas seulement pour les mineures, et de façon confidentielle pour toutes", dénonçant au passage les fermetures de centres IVG opérées depuis cinq ans et la diminution des crédits alloués au planning familial.
T.Q.
Newsring

Psychiatre, psychanalyste, chef de service à la cl…

La peur de la folie est, comme la peur de la mort, ce qu'il y a de mieux partagé

Si je me suis engagé dans le collectif des 39 au lendemain du discours d’Antony de Nicolas Sarkozy, c’est parce que j’étais engagé dans une expérience de thérapie institutionnelle depuis 1980. 
Des gens comme Oury, Toskaïev, Bonaffé m’ont appris ce qu’était la psychothérapie institutionnelle, une manière d’accueillir la folie qui n’était pas enseignée. Dans ce mouvement, les psychiatres essayaient de penser la psychiatrie comme quelque chose de politique et étaient extrêmement créatifs dans leur approche. 
A Reims, 90% des patients sont soignés en ville, en appartements thérapeutiques, en centres associatifs, au centre de jour Anthonin Arthaud dont je m’occupe. Nous misons sur la créativité des patients et des soignants. On constate que c’est non seulement possible mais que cela a des effets très forts sur les psychoses. Car contrairement à l’idée établie, on peut guérir de la psychose. Certains patients trouvent un équilibre avec leur folie, certains deviennent des co-thérapeutes et soignent les autres patients. Un petit groupe de patients s’est même constitué en association, le collectif Humapsy. 
La peur de la folie est ce qu’il y a de mieux partagé, comme la peur de la mort. Tous les fous ont également peur de devenir fous ou de redevenir fous. Chacun d’entre nous ne cesse de se défendre de sa propre folie en la projetant sur les autres et les asiles ont contribué à enfermer la folie pour mieux la localiser.  
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Martine de Rabaudy : Mère déchaînée

LE COUP DE COEUR DE JEROME GARCIN.

Elle avait 10 ans lorsque sa mère voulut l'étrangler. La petite a survécu au geste criminel, mais a étouffé tout au long de sa vie. Aujourd'hui encore, étirant le cou, elle cherche sa respiration au milieu des chênes-lièges de la forêt des Maures. Et pour donner un sens au drame qui ne cesse de la hanter, elle emprunte à Louis Althusser, le meurtrier d'Hélène, l'explication la moins cruelle: «Le désir de tuer est toujours doublé d'un immense désir d'aimer et d'être aimé.»
Comme le philosophe marxiste, la mère de Martine de Rabaudy était une PMD (psychose maniaco-dépressive). Comme lui, elle a passé sa longue existence dans les cliniques à subir des séances d'électrochocs, et à ne ressusciter que pour s'éteindre un peu plus. Jamais, pourtant, sa fille ne l'a haïe, jamais elle ne l'a abandonnée, toujours elle a voulu protéger celle qui menaçait chaque jour de se suicider.
L'existence de Martine de Rabaudy, qui tenta elle aussi, à 18 ans, de mettre fin à ses jours, tient du chemin de croix, du calvaire et du sacerdoce. C'est une miraculée dont le témoignage sidère, bouleverse et intrigue: comment réchappe t-on de cela? Grâce, peut-être, à la littérature qui a rarement connu plus bel hommage que dans ce livre. De son grand-père, le romancier ouvriériste Pierre Hamp, à la rayonnante Nathalie Sarraute, et de Camus à Duras, elle paie sa dette aux écrivains qui, seuls, ont su desserrer les mains qui l'asphyxiaient.
J. G.
Electrochocs, par Martine de Rabaudy,
Flammarion,

Béclère n’assure plus que les opérations urgentes

Il est en grève depuis jeudi. Le personnel du bloc opératoire du centre hospitalier de Clamart veut alerter sur les conditions d’exercice de sa profession et le manque d’effectifs.

JÉRÔME BERNATAS | Publié le 10.03.2012



CLAMART, HIER. Dans le hall d’entrée de l’hôpital trônent des banderoles pour dénoncer des conditions de travail de plus en plus dégradées. Néanmoins les soins sont assurés, seules les opérations non urgentes ont été reprogrammées.

CLAMART, HIER. Dans le hall d’entrée de l’hôpital trônent des banderoles pour dénoncer des conditions de travail de plus en plus dégradées. Néanmoins les soins sont assurés, seules les opérations non urgentes ont été reprogrammées. | (LP/J.B.)

Zoom

Depuis jeudi, les respirateurs trônent au milieu du hall d’entrée de l’hôpital Antoine-Béclère, à Clamart. Des banderoles recouvrent l’imposant matériel médical, barrées de divers slogans comme : « De meilleures conditions pour votre sécurité ». Le personnel du bloc opératoire fait grève pour dénoncer des « conditions de travail de plus en plus dégradées ». 
Les discussions entre la direction et l’intersyndicale SUD--FO n’ayant pas abouti hier soir, le mouvement se poursuit tout le week-end, et les négociations reprendront lundi.

« Nous avons de grosses difficultés pour prendre nos jours de récupération, dénonce Patou, déléguée CGT. La réglementation n’est pas respectée à Béclère, alors que cela se passe normalement à Bicêtre (NDLR : dans le Val-de-Marne), dont nous dépendons maintenant. »

Ils demandent « le respect des textes sur le temps de travail »

Jean-François, infirmier, abonde dans le même sens. « On ne comprend pas pourquoi ça fonctionne ailleurs et pas ici, s’étonne-t-il. J’enchaîne deux gardes de nuit alors que je devrais avoir trente-six heures de repos entre les deux… » « Nous demandons le respect des textes sur le temps de travail », martèle David Treille, délégué SUD. Les grévistes entendent obtenir le même traitement que leurs homologues du Kremlin-Bicêtre et de Paul-Brousse (), les trois centres ayant fusionné. « A Bicêtre, il existe un système de primes pour le travail nocturne bien plus avantageux par rapport à ce que nous touchons à Béclère. » Les blouses blanches déplorent un manque d’effectifs dans les salles d’opération, et ce, depuis plusieurs années.

« La direction n’arrivant pas à recruter, nous avons depuis quelque temps des étudiants espagnols et portugais, explique Jean-François. Ils font de leur mieux mais, comme ils n’ont pas de spécialisation, il faut d’abord les former. Ils ne parlent pas tous bien français, ce qui peut poser problème. » Ces soucis à l’hôpital Béclère s’ajoutent à ceux provoqués par la fusion prévue cette année avec Bicêtre et Paul-Brousse. « Le dialogue social se révèle très difficile, avance David Treille. Il faut qu’on arrête de travailler pour qu’on nous écoute enfin. »

Le débrayage n’empêche toutefois pas le bloc de fonctionner. Seules certaines opérations non urgentes ont été reprogrammées, indique la direction de l’hôpital. « Certains de nous sont assignés pour assurer un service minimum », confirme un salarié. « Ça ne nous plaît pas d’agir ainsi, insiste Jean-François, mais nous le faisons aussi pour les patients auxquels nous avons d’ailleurs remis une lettre d’explication. Un chirurgien a besoin d’avoir des panseuses efficaces et en nombre suffisant pour pouvoir opérer dans de bonnes conditions. »

Un discours qu’il va falloir faire cadrer avec celui de l’AP-HP (Assistance publique-Hôpitaux de), engagé dans un important plan d’économies.










Les Livres de Psychanalyse



Zizek, Marxisme et psychanalyse

R. de Calan et R. Moati


Mars 2012 - PUF - Collection "Philosophies"

La pensée de Slavoj Zizek est-elle autre chose qu’une curiosité médiatique ? Cette courte introduction tente de montrer qu’une véritable théorie chez Zizek résiste aux exigences de simplification, de renouvellement, de contraste aussi bien que de neutralisation politique des extrêmes qui sont celles du journalisme culturel et politique. Cette théorie articule de façon neuve marxisme et psychanalyse, plus spécialement une psychanalyse d’inspiration lacanienne. Le freudo-marxisme, branche hérétique de la théorie critique de l’École de Francfort, a fait long feu. Sur ses cendres, Zizek compose un nouveau système, le lacano-marxisme, dont on s’efforce ici de détailler les principaux résultats : dans le domaine de la critique de l’idéologie, dans une métaphysique de l’acte, enfin, dans une eschatologie qui a pour nom « communisme ».





31 mars, 1er avril colloque "Joyce et l’art" à Trieste

Suppléance, sublimation, sinthome
Colloque franco-italien

Documents à télécharger


Pour ne plus stigmatiser les malades mentaux

le 10/03/2012


Les maladies mentales font peur. Mais elles seraient moins terrifiantes si on les connaissait mieux. La Semaine d’information sur la santé mentale, qui débute lundi, s’efforcera de combattre les idées reçues.

Faut-il avoir peur des malades mentaux ? Il faudrait plutôt les aider, plutôt s’en rapprocher que s’en éloigner. D’autant que les maladies mentales concernent en réalité beaucoup d’entre nous… « Un quart de la population présentera, à un moment de sa vie, un trouble psychiatrique ou neurologique », rappelle le programme de la 23 e Semaine d’information sur la santé mentale (SISM), qui débute ce lundi.
La semaine a cette année pour thème : « Culture, société et santé mentale ». Et elle sera, comme c’est le cas depuis quelques années, extrêmement riche dans le Haut-Rhin, grâce à l’implication des unités psychiatriques et des associations concernées du département.

MILIEU CARCÉRAL A LAXOU, OUVERTURE D’UNE UNITÉ D’HOSPITALISATION PSYCHIATRIQUE POUR LES DÉTENUSLAXOU : THÉRAPIE MENTALE SOUS ÉCROU

L’unité hospitalière (UHSA) destinée aux détenus atteints de troubles psychiatriques a ouvert lundi au CPN de Nancy-Laxou.

L’UHSA du CPN de Laxou, troisième unité de ce genre en France, a accueilli, lundi, ses premiers détenus. Photo Denis MOUSTY
L’UHSA du CPN de Laxou, troisième unité de ce genre en France, a accueilli, lundi, ses premiers détenus. Photo Denis MOUSTY
Nancy. Un OVNI multicolore posé aux fins fonds des bois, dans l’enceinte du Centre psychothérapique de Nancy-Laxou (CPN). Tout en courbes et en couleurs, la façade de l’Unité hospitalière spécialement aménagée (UHSA) détonne entre les arbres encore dépouillés par l’hiver. Au printemps, le vert du feuillage viendra se marier avec les six coloris d’un bâtiment sorti du cerveau de cet architecte des Hauts-de-Seine, Victor Castro. Un mariage architectural entre l’univers carcéral et psychiatrique à 14 350 000 € et qui, de l’extérieur, semble plutôt heureux. Et ce, d’autant que de petites insertions en carreaux de verre colorés viennent casser la brutalité du mur d’enceinte.
Le projet s’est articulé en deux corps de bâtiments bien distincts. L’un, réservé aux personnels pénitentiaires (40 agents) chargé de la sécurité périmètrique et des transferts. L’autre, composé de deux unités d’hospitalisation de 2x20 lits, aux soignants.
« Le projet a été financé par l’administration pénitentiaire pour la partie la concernant, soit près de 1,7 million d’euros ; 2,3 millions d’euros par le ministère de la Santé et le reste par emprunts dont l’impact est financé par l’Agence régionale de santé (ARS) », précise Gilles Barou, directeur du CPN.
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Union Syndicale de la Psychiatrie

27e congrès de l'USP : ALTERPSYCHIATRIE - Une autre psychiatrie est-elle possible ? les 23, 24 et 25 mars 2012 à Paris

mardi 7 février 2012, par Usp
Pour l’Etat des affaires, la psychiatrie est devenue une affaire d’Etat : moraliser le capitalisme, cela exige de remonter le moral populaire. Enfantés par la crise économique, la loi du 5 juillet 2011 programmant les soins forcés à domicile, la relance de la politique de prévention de la délinquance, le tout nouveau Plan Santé Mentale donnent à la psychiatrie de 2012 la mission de conjurer le mauvais sang.
La gouvernance de la loi HPST et sa course à la performance ne laisseraient aucun choix aux praticiens et autres soignants ? Dormez braves gens : la psychiatrie scientiste, marchande et sécuritaire veille sur vous !
Et pourtant, nous continuons à rêver, nous continuons à penser...
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Newsring

Depuis qu'on a fermé des lits en psychiatrie, le nombre de malades mentaux en détention a augmenté




Boris Targe  

Vice-président du Syndicat National des Directeurs Pénitentiaires (SNDP)

On peut affirmer que depuis qu’on a fermé autant de lits en psychiatrie, on a vu augmenter le nombre de personnes ayant des troubles du comportement au sein des détentions.
Ainsi depuis qu’elles ne sont plus prises en charge en milieu fermé psychiatrique, de nombreuses personnes sont amenées à commettre des délits ou des crimes et à être emprisonnées.
Parallèlement, l’irresponsabilité pénale est de moins en moins souvent reconnues pour les personnes souffrant de troubles psychiatriques.
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jeudi 8 mars 2012

GRAZIA
Direction de la rédaction
8, rue François Ory
92543 Montrouge Cedex

Madame, Monsieur,

J’ai été choquée à la lecture de votre dossier intitulé « Autisme, une honte à la française » dans le numéro 129 de la revue Grazia (semaine du 2 au 8 mars), rédigé par Madame Lumet, ainsi que par son édito intitulé « Merci Freud ! », attaquant l’approche psychanalytique et institutionnelle dans la prise en charge des autistes en France.

En tant que psychologue travaillant dans un service de psychiatrie, je tiens à vous dire qu’au sein d’une équipe nombreuse et pluridisciplinaire, nous exerçons notre métier avec passion, empathie et engagement pour nos patients. Nous travaillons quotidiennement à l’écoute, l’aide et l’accompagnement des personnes que nous accueillions, ainsi que de leurs proches, et cela dans tous les aspects de leur vie quotidienne, qu’ils soient familiaux, affectifs, sociaux, médicaux ou professionnels.

Après que 40 000 malades mentaux soient morts de faim dans les institutions pendant la guerre, que les premiers asiles aient tristement évolués vers un fonctionnement quasi carcéral où les handicapés mentaux étaient traités comme des délinquants, c’est avec l’arrivée de la psychanalyse freudienne et de la psychothérapie institutionnelle que les personnes atteintes de troubles et handicaps mentaux ont enfin été reconnus comme pouvant être écoutés, soignés, intégrés dans la ville et dans la vie professionnelle comme tout autre être humain.

À la suite de la seconde guerre mondiale, pendant plus de trente ans, l’hôpital public s’est battu pour développer ces approches et mettre en place la sectorisation des soins psychiatriques, cela dans le but de rendre les soins accessibles à tous, sans conditions. Pour permettre que la recherche autour de la maladie mentale se poursuive et participe à faire évoluer en permanence la qualité de ces soins. Des structures se sont développées en ville, afin que l’hôpital ne soit plus un lieu de vie et d’enfermement, et que les patients puissent être soignés à l’extérieur, pour certains même à leur domicile.

Tout cela a été l’œuvre certes de personnes formées à la psychanalyse, mais ayant surtout inventé ce que nous appelons aujourd’hui la « clinique du sujet », c’est-à-dire une approche qui considère que chaque personne est unique, et que chaque prise en charge doit être adaptée à ses besoins, à ses désirs, à ses capacités. Que chacun doit se sentir acteur de son projet de vie, quelles que soient ses difficultés.

Dans le service au sein duquel je travaille, sur une équipe d’une centaine de personnes, seulement quelques-unes sont des psychanalystes. Pourtant, nous sommes quasiment tous formés et sensibles à une approche analytique dans l’institution, approche dont nous savons que nous ne pouvons faire l’impasse, car nous permettant le recul nécessaire pour comprendre et appréhender les situations complexes et difficultés que le travail quotidien auprès de nos patients nous impose. Ce travail n’a rien à voir avec les « cabinets » auxquels vous faites référence dans cet article, et dont nous savons qu’on y a trouvé depuis toujours les pires dérives – comme dans toutes les disciplines libérales.

Vous considérez l’approche française « vieillotte ». Sachez que nous recevons régulièrement dans notre service des stagiaires du monde entier, venus observer et découvrir ce qui fait la spécificité de la psychiatrie française, à savoir la sectorisation et la pratique institutionnelle pluridisciplinaire. Cette organisation des soins n’existe - effectivement - nulle part ailleurs et a permis, contrairement à d’autres pays où les malades mentaux se sont retrouvés littéralement abandonnés à eux-mêmes, de maintenir depuis l’après-guerre la réelle qualité du travail d’assistance publique. Ce qui est « vieillot » aujourd’hui est de considérer qu’une approche est la seule valable, et qu’elle doit annuler toutes les autres, en les « condamnant », sans distinction ni nuances, sans que ces attaques soient étayées sur une réelle étude et observation des réalités du terrain. Aujourd’hui, la plupart des praticiens hospitaliers sont pour la combinaison des approches, et savent qu’il n’y a aucune raison d’interdire l’une pour le profit d’une autre, mais qu’elles peuvent au contraire se compléter, toujours pour proposer aux patients le meilleur panel d’étayages possible.

Alors oui, les « lobby » de « psykks » auxquels vous faites référence dans votre article sont fortement mobilisés face à ces attaques. Et ils le resteront certainement tant que leur travail auprès des personnes en difficulté sera considéré par ceux qui ne le connaissent pas comme une « honte ». Il me semble que les médias destinés au grand public comme le vôtre, ont un rôle à jouer dans ces questions, en effectuant de réelles enquêtes de terrain, sans imposer aux lecteurs une opinion toute faite, sur une maladie et une situation sociétale que même les spécialistes du sujet jugent extrêmement complexe.

Suite à votre article, je ne doute pas que vous jugerez pertinent de m’accorder ce droit de réponse.

Je vous prie d’agréer, Madame, Monsieur, l’expression de mes sentiments respectueux.

Clémence Renonciat