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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 5 janvier 2012


La MNASM lève le voile sur la coopération des psychiatres et médecins généralistes

03.01.12 

Seulement 40% des médecins généralistes se déclarent satisfaits de la qualité de leur coopération avec les secteurs de psychiatrie, rapporte la Mission nationale d'appui en santé mentale (MNASM) dans le dernier numéro 92/93 de sa lettre Pluriels. L'objectif de cette publication "ne vise pas à l'exhaustivité dans un domaine aussi considérable, mais plutôt à donner des informations générales et à rendre compte d'expériences et de pratiques particulières", prévient Serge Kannas, coordinateur de la MNASM en préambule. Suivent les présentations de trois enquêtes mais aussi des témoignages. À plusieurs reprises sont notamment évoqués l'insuffisance de collaboration mais aussi les obstacles organisationnels ou encore la recommandation de pratiques professionnelles du Collège national pour la qualité des soins en psychiatrie (CNQSP) et enfin une expérience internationale sur la pratique des omnipraticiens en santé mentale dans le contexte des réformes au Québec.
L.W.

Pour une refondation de la psychiatrie


Par HERVÉ BOKOBZA Psychiatre, membre du Collectif des 39 contre la nuit sécuritaire
La psychiatrie, discipline profondément ancrée dans le champ social, est en grave péril. Ceci a été dénoncé vivement et clairement lors des états généraux de la discipline en 2003. Nous affirmions alors que seul un changement radical de politique permettrait d’éviter le risque de désastre sanitaire auquel nous étions confrontés.
Traiter des personnes souffrant de pathologie mentale pose toujours la question de l’exclusion et de la ségrégation : la peur de la folie est ancestrale et le demeurera probablement. Peur de la folie de l’autre, de la sienne, de l’étrangeté, de l’étrange, du déraisonnable.
Soigner, c’est dédramatiser, faire confiance, accompagner, encourager.
C’est, quand cela est possible, rassurer les familles, tenter d’expliciter notre travail, leur permettre de traverser des moments on ne peut plus douloureux.
Or, il y a trois ans, le président de la République est venu stigmatiser les malades mentaux : ils seraient tous potentiellement dangereux, nous a-t-il affirmé.
Le Collectif des 39 contre la nuit sécuritaire est né de cette infamie.
En juillet, une loi inique et liberticide était votée : sous-tendue par cette supposée dangerosité, elle enferme les patients dans une coquille sécuritaire et elle continue de transformer les soignants en exécuteurs de diktats normatifs. Au lieu de veiller sur les patients, on nous demande de les surveiller.
La norme envahit les services, les pratiques, les espaces de soins : tout doit être contrôlé, protocolisé, prévu, géré, contrôlé, sécurisé. Or, le soin a besoin de liberté de penser et d’action, de confiance, de surprise.
Notre temps doit être consacré à nos patients, au travail de réflexion au sein des équipes de soin. Or, pour répondre aujourd’hui à ces exigences normatives, chaque soignant est convoqué à se replier ou à se renfermer pour accomplir sa «mission» : remplir des cases, des fichiers. En fait, tout se passe comme s’il fallait éviter, refouler ou dénier l’essence même de notre pratique : la rencontre avec le patient, seul garant d’un soin de qualité.
Une machine infernale est en marche. Chacun tente de résister comme il le peut. Lors d’un récent débat avec Claude Finkelstein, au forum de Libérationà Lyon, j’insistais pour signifier que la psychiatrie ne se limitait pas, loin de là, «aux horribles internements» ; que près de trois millions de personnes se confient à des soignants tous les ans avec confiance et espoir, que c’est justement pour tenter de sauvegarder ces rapports de confiance que des mouvements importants de toute la profession s’étaient organisés dans le but de combattre cette récente loi qui justement institue la méfiance. Mais nous avons perdu une nouvelle bataille.
Dans ces conditions, que deviennent et que vont devenir nos lieux d’hospitalisation ? Seront-ils ou ne sont-ils pas déjà complètement obsolètes ? Ne sont-ils pas les lieux qui peuvent le moins résister à cette machine normative et excluante, dont les récentes lois ne représentent que les derniers avatars ?
Devrons-nous continuer d’accepter que nos pratiques soient à ce point méprisées, dévalorisées, étouffées par les pouvoirs publics ?
Devrons-nous continuer à garder un «entre nous de circonstance» où chacun tente de se débrouiller comme il le peut, en s’épuisant et parfois vainement, et n’a de cesse de dire : «Ce n’est plus possible» ?
Devrons-nous encore longtemps courber l’échine, oublier de dire, accepter l’inacceptable, participer à cette formidable œuvre de démolition qui s’accomplit devant nous et hélas parfois avec nous, au mépris de nos valeurs et de nos espoirs ?
Car nous continuons d’affirmer que ceux qui souffrent de pathologie mentale ont besoin et auront besoin à des moments de leur existence de recourir à des lieux d’asile et qu’il est hors de question de supprimer encore des lits ! Mais inventer des lieux où l’accueil de la souffrance est possible est indispensable ! Lieux où les rencontres nécessaires à tout soin qui se réclame «humain» ne sont pas dictées par des protocoles aliénants, lieux où les règlements ne sont pas l’unique proposition «contenante», lieux où prendre du temps est possible et estimé nécessaire, lieux où le patient puisse tout simplement être reconnu dans sa singularité.
Or, jour après jour, ces espaces sont de plus en plus difficiles à maintenir vivants. Que beaucoup disparaissent pour laisser place à des endroits indignes des valeurs humanistes qui ont fondé la psychiatrie moderne nous fait honte et nous révolte. Nous ne l’acceptons pas car cela nous écœure.
Seul un mouvement de grande envergure réunissant soignants, patients, familles, citoyens pourra stopper cette machine infernale. Il est décidément grand temps de refonder la psychiatrie.


Santé : le panorama des hôpitaux publics et cliniques privées

     
le 27 12 2011
Le ministère de la santé a publié en décembre 2011 la nouvelle édition du panorama des établissements de santé. Cette publication annuelle propose une synthèse des principales données disponibles sur le système hospitalier français (équipements, personnels, financements, etc.).
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Les Livres de Philosophie



Schopenhauer et l'inconscient

Jean-Charles Banvoy, Christophe Bouriau, Bernard Andrieu (éditeurs)

Décembre 2011 -  Presses universitaires de Nancy - 15 €

Sont réunis ici des textes issus d'horizons philosophiques très différents, centrés sur la question de l'inconscient dans la pensée d’Arthur Schopenhauer. La perspective ici adoptée est celle de ne pas lire Schopenhauer à partir de Freud, comme s’il n’en était qu’un pâle précurseur, mais d’examiner la théorie schopenhauerienne de l’inconscient pour elle-même, dans ses difficultés, sa richesse, mais aussi sa fécondité. Le présent ouvrage cherche à élucider la place et le rôle de l’inconscient schopenhauerien, encore peu connu, dans l’histoire des théories de l’inconscient et plus largement dans l’histoire de la philosophie contemporaine.











Les Livres de Psychanalyse



Comment lire Lacan

Slavoj ŽiŽek


Décembre 2011 - Editions Nous -
Antiphilosophique Collection - 18 €

Peut-on dire qu’aujourd’hui la psychanalyse est dépassée ? Cela pourrait sembler le cas. Néanmoins, le service funèbre pourrait bien se révéler prématuré, étant célébré pour un patient qui a encore une longue vie devant lui. À l’opposé des vérités « d’évidence » avancées par les critiques de Freud, je me propose de démontrer que c’est aujourd’hui seulement que le temps de la psychanalyse est venu. 












Formation continue en psychiatrie : Une nécessité ?

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Avec une formation initiale parfois jugée insuffisante et un tutorat tombant souvent à l’eau faute de budget, les infirmiers DE qui s’orientent vers la santé mentale se sentent souvent démunis en terme de connaissance et de pratique.
Une histoire pleine de rebondissements

Tout commence en 1992, avec la suppression du diplôme d’infirmier de secteur psychiatrique.
Trois années de formation professionnelle spécifique sont remplacées par trois années d’études en soins généraux, avec seulement quelques enseignements et quelques stages en psychiatrie. Un parcours unique aboutissant à un diplôme unique : le D.E.
Les infirmiers de secteur psychiatrique, alors dépourvus de leur reconnaissance, se sentent exclus et surtout incompris. « Nous étions traités d’incompétents par les nouveaux à qui l’on inculquait qu’ils savaient tout sur tout » explique Dominique Giffard, infirmier de secteur psychiatrique et créateur du site "psychiatrie infirmière".
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Infirmières en France et au Japon

Spécialisation et autonomie ici, polyvalence et salariat là-bas... Une équipe pluridisciplinaire franco-japonaise, associant une directrice des soins, mène une ambitieuse étude de la profession infirmière depuis 1988. Un pont entre les pays plus qu’un comparatif.

La sortie en anglais de L’hôpital et la profession infirmière : une comparaison France- Japon (1) a été l’occasion, pour l’équipe, de se réunir au complet pour la première fois, à l'automne dernier. L’économiste Philippe Mossé, chercheur au CNRS, a rappelé à la Maison de la culture du Japon à Paris (MCJP) les grandes lignes de cette enquête débutée en 1988. Une période de grèves qui a marqué le Pr Tetsu Harayama : « Sur les grilles des hôpitaux, toutes ces banderoles ! Les infirmières réclamant un meilleur salaire, un meilleur statut... C’était aussi du féminisme ! » En France, l’infirmière Maryse Boulongne-Garcin, cadre à l’hôpital Bichat, avait répondu à l’appel lancé par le sociologue japonais pour « adapter et diffuser les questionnaires. C’est devenu une aventure passionnante », avoue-t-elle. Le Saint Luke’s hospital de Tokyo a été le pendant japonais des hôpitaux Bichat et Henri-Mondor (AP-HP). Le Pr Harayama et l’infirmière se sont retrouvés à nouveau en 2008, pour mener la seconde phase de l’enquête. Mais Maryse ne s'est rendue au Japon qu’en mars 2011, un séjour – hélas ! – écourté par le séisme.
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HÔPITAL: Pour garder vos infirmières, améliorez leurs conditions de travail!

Actualité publiée le 09-12-2011

International Journal for Quality in Health Care
Ces chercheurs de l'Ecole d’Infirmières de l’Université de Pennsylvania rapportent avec cette étude menée sur pas moins de 100.000 Infirmières de 9 pays différents, que la majorité de la profession est « burned out » et insatisfaites de leur travail. Cette grande étude publiée dans l’édition du 9 décembre de la revue International Journal for Quality in Health Care, révèle que 20 à 60% des infirmières de par le monde souffrent de symptômes d’épuisement.
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Conditions d'exercice en France des infirmières et infirmiers diplômés au Quebec

Le ministre chargé de la santé peut autoriser les infirmières et les infirmiers titulaires d'un titre de formation obtenu dans la province de Québec à exercer leur profession en France, après validation d'une période de stage de 75 jours au cours de laquelle les intéressés exercent en qualité d'auxiliaire polyvalent, sous réserve que cet exercice soit effectué auprès d'une équipe soignante comportant au moins une infirmière ou un infirmier diplômé d'Etat et sous la surveillance du responsable de l'équipe.

Les titres de formation obtenus dans la province de Québec concernés sont le Baccalauréat ès sciences de la santé (sciences infirmières) de l'université Laval, le Baccalauréat ès sciences (nursing) de l'université de Montréal, le Bachelor of Sciences in Nursing de l'université McGill et un diplôme de niveau universitaire ayant conduit à la délivrance d'un permis de l'Ordre des infirmiers et des infirmières du Québec.
Arrêté du 23 décembre 2011

Mon papa plat, ce héros
Article paru dans l'édition du 31.12.11
Le « flat daddy » reproduit en photo le buste d'un soldat américain parti en Irak ou en Afghanistan. Il est choyé comme un doudou par l'enfant de l'absent. Quitte à ce que le portrait, au moment du retour, suscite plus d'émotions que le père humain

Ce sont des photographies de soldats américains mobilisés en Irak ou en Afghanistan. Elles ne sont pas destinées à être rangées dans le portefeuille ou collées sur le réfrigérateur. Et pour cause ! A échelle humaine, découpées soigneusement, puis contrecollées sur un support en mousse, ces flat daddies (papas plats) ou flat mommies(mamans plates) accompagnent les familles de soldats dans tous les moments de la vie quotidienne afin de surmonter l'épreuve de la séparation.


Au barbecue du dimanche, au match de base-ball, entre le doudou et l'animal domestique, les enfants promènent cette étrange image qui représente leur père ou leur mère affichant un sourire aussi impeccable que leur uniforme. « J'ai mon flat daddy tout le temps avec moi. Mais j'ai aussi un autre papa et il est très loin. Il ne peut pas venir car il est en train de sauver le monde en Irak », raconte Sabrina Stephens, 4 ans, face à la caméra de Nara Garber et Betsy Nagler, dans le documentaire Flat Daddy réalisé en 2011.


L'idée de cette image fantôme provient d'un conte pour enfant écrit en 1964 par Jeff Brown et illustré par Tomi Ungerer : un jour, Stanley se cogne malencontreusement contre une armoire et s'en trouve tout aplati. Pour ne pas cesser d'exister, Flat Stanley se glisse dans des enveloppes et voyage ainsi à travers le monde.


En 2003, Cindy Sorenson, dont le mari est engagé en Afghanistan, décide de s'inspirer de cette histoire et d'offrir aux familles désunies des posters géants de leurs parents mobilisés. Cette opération, relayée par Elaine Dumler, une coach spécialiste des questions de séparation en temps de guerre, voit le jour en 2006, grâce à la garde nationale du Maine qui met en place gracieusement un programme d'aide aux familles. Sur le site Internet dédié (http://flatdaddies.com), elles peuvent télécharger l'image de leur soldat parti au front et, cinq semaines plus tard, le voir revenir dans une enveloppe géante, couché sur du papier glacé.


Est-ce là un usage inédit de la photographie ? « Les flat daddies sont des objets photographiques qui s'inscrivent dans une tradition déjà séculaire des supports photographiques à usage mémoriel, explique Clément Chéroux, historien de la photographie et conservateur pour la photographie au Musée national d'art moderne (Centre Pompidou). Par-delà la question de la matérialité, ces images renvoient aussi à une tradition qui date de la première guerre mondiale. Dans le nord et l'est de la France, ainsi qu'en Belgique, des studios de portraitistes proposaient aux familles de poilus des portraits dans lesquels le père parti à la guerre apparaissait en médaillon grâce à un système de montage rudimentaire. »


Si la fonction des flat daddies consiste à garder une image de l'absent afin que les enfants puissent le reconnaître à son retour, elle ne se limite pas à ce territoire familial. « Le flat daddy est un hommage au soldat, mais il permet aussi de sensibiliser l'opinion publique, expliquent les réalisatrices Nara Garber et Betsy Nagler. Depuis que les Etats-Unis n'ont plus d'appelés, seulement 1 % d'Américains servent dans l'armée. Il est donc facile pour les 99 % restants de perdre de vue la guerre et son impact. »


Ces flat daddies suscitent cependant d'étranges confusions entre le vrai et le faux. Dans le film Flat Daddy, une séquence montre le retour d'Irak du sergent Bugbee, à qui l'on a accordé une permission de dix-huit jours. L'accueil à l'aéroport est troublant. Sa fille l'embrasse, mais elle garde dans ses bras son flat daddy. Et après qu'il est rentré chez lui, on le découvre, quelques jours plus tard, dépité, les yeux rivés sur son téléphone portable, tandis qu'en face de lui, sa femme et sa fille lisent une histoire au... flat daddy.


« On est ici dans le grotesque et le ridicule ! » s'esclaffe Elisabeth Roudinesco, psychanalyste et historienne, quand on lui montre un flat daddy déjeunant dans un fast-food avec ses enfants ou au milieu d'un terrain de foot. « Ces flat daddies sont influencés par une psychologie de bazar : présentifier la personne absente et cultiver l'idée absurde qu'avec son simili, ce spectre mortifère, on peut reconstituer sa réalité. A mon sens, c'est une source de folie potentielle ! Il est possible que l'invention de ces flat daddies soit liée au fait que l'armée américaine n'a plus rien d'héroïque, puisque c'est à l'occasion des guerres inutiles d'Irak et d'Afghanistan qu'on les a créés. »


Substitut grossier ? « Poignante métaphore de l'absence », selon les réalisatrices du film ? Ces flat daddies restent des objets équivoques. Des figurations d'absences ou de morts à venir : les familles gardent chez elles la même image hyperréaliste d'un soldat qui sourit, qu'il soit toujours de ce monde ou tué au combat.
Amaury da Cunha

mercredi 4 janvier 2012


Les médecins se convertissent au paiement à la performance

02.01.12 

Fini le seul paiement à l'acte. A partir de 2012, les médecins seront aussi payés à la performance, sur la base du respect d'objectifs de santé publique ou de maîtrise des dépenses de santé. Combattu d'abord, le principe a finalement été accepté par les syndicats. Les médecins, individuellement, avaient jusqu'au 26 décembre 2011 pour notifier leur refus d'un tel complément de salaire auprès de l'assurance-maladie. Selon les premières remontées des caisses primaires, moins de 1 % auraient entrepris cette démarche.

La "rallonge" pourra aller jusqu'à 9 000 euros par an et par médecin traitant. La CNAM a constitué une liste d'indicateurs de "bonnes pratiques" à respecter. Les médecins toucheront par exemple 50 points (350 euros) s'ils sont équipés d'un logiciel d'aide à la prescription, mais aussi des points s'ils prescrivent un taux élevé de génériques ou si leurs patients diabétiques font bien les tests réguliers préconisés.
Le pragmatisme l'a emporté. En 2009, une expérimentation avait déjà rencontré un succès inattendu, ce qui a valu qu'elle soit généralisée. Beaucoup de praticiens, sans perspective d'une hausse du tarif de consultation, y voient le moyen de gagner plus facilement. Si les critères sont remplis, le médecin touche un supplément. S'ils ne le sont pas, il ne perd rien. Certains, en outre, trouvent intéressantes les données sur le suivi de leurs patients fournies par la CNAM.
Interrogations éthiques
"Il nous paraît évident que les refus seront très minoritaires", jugeait en fin de semaine dernière Claude Bronner, du syndicat Union généraliste. Mais ce médecin y voit des limites : "Les critères sont plus économiques que scientifiques, et d'un point de vue médical, il y avait des choses plus intelligentes à faire. Au lieu de se focaliser sur le taux de vaccination de la grippe, il aurait mieux valu valoriser le fait que les carnets de santé soient à jour."
Une enquête qu'il a réalisée auprès de ses adhérents montre que certains s'interrogent sur la complexité du dispositif, la mainmise de la CNAM sur les prescriptions, ou encore se demandent si les patients ne jugeront pas que les décisions de leur médecin sont guidées par un intérêt financier.
Certains médecins ont même publié leur lettre de refus sur Internet, faisant part d'interrogations éthiques. "C'est abominable, le médecin aura intérêt à avoir des patients qui observent bien ses prescriptions, ce qui n'est pas évident dans toutes les populations", décrypte Didier Ménard, du Syndicat de la médecine générale. Le syndicat a appelé au boycott du paiement à la performance, dénonçant un risque de conflit d'intérêts. Surtout, les choix de la CNAM le gênent, parce qu'"on ne peut pas réduire les objectifs de santé publique à tel ou tel taux de dépistage réalisé". Comme d'autres, il préférerait que les démarches, comme le temps consacré à la prévention grâce à la mise en place de réseaux de travail, soient rémunérées.
Dans le projet PS pour la présidentielle, il était question que le paiement à l'acte devienne "résiduel ", au profit du forfait. Celui-ci consiste à offrir une somme par patient, quel que soit le nombre d'actes, et permet aussi de rémunérer d'autres tâches. Pour l'instant, François Hollande s'est contenté de plaider pour une diversification de la rémunération. L'UMP est sur la même ligne, qui propose un mixte entre acte, forfait et performance.
Laetitia Clavreul

Sa maladie mentale va me rendre fou
Un slogan qui dérange
Patricia Blackburn

Le Soleil de Châteauguay - 28 décembre 2011
Actualité > Santé

Quelques mois après avoir lancé sa 18e campagne de sensibilisation sous le thème « Sa maladie mentale va me rendre fou», la Fédération des familles et amis de la personne atteinte de maladie mentale (FFAPAMM) doit faire volte-face et trouver un slogan qui soulève moins l'indignation.

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Salaire des infirmiers en Europe : la France est-elle bien placée ?


SUPER HÉROS SUR LE DIVAN

Il y a un couac dans la famille Duck

Les Duck ne sont pas à proprement parler des super-héros. Mais l’analyse de leur histoire permet d’illustrer le point qui me tient à cœur à propos des super-héros. Les comics et les bande-dessinées en général donnent à leurs lecteurs des occasions de penser des situations psychologiques problématique ou douloureuses. Les comics  sont centrés sur la problématique de l’adolescent. L’histoire des Duck est centrée sur la problématique de la transmission familiale.
La saga des Picsou pose pour tout enfant une série d’énigmes passionnantes. Elles sont un peu différentes des questions que les enfants se posent habituellement car il ne s’agit pas du classique « d’où viennent les enfants » mais « ou sont partis les parents ? ». Riri, Fifi et Loulou sont élevés par leur oncle Donald sans que l’on sache ce que leurs parents sont devenus. Les parents de Donald sont également invisibles, et en dehors de ses trois neveux, la seule famille qu’on lui connait est un vieil oncle aussi richissime qu’avare et irascible. D’ou vient que dans cette famille, les seules figures paternelles soient des oncles ? Ou sont passées les figures maternelles ? D’où vient la fabuleuse fortune d’Oncle Picsou ?

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Les Livres de Philosophie



Darwinisme et marxisme

Patrick Tort et Anton Pannekoek
Janvier 2012 - Arkhe editions - 19 €

Au cours de l'année 1909, l'astronome et astrophysicien révolutionnaire hollandais Anton Pannekoek (1873-1960), à l'occasion du centenaire de la naissance de Charles Darwin (1809-1882), publie un essai intitulé Darwinisme et Marxisme. Ce spécialiste reconnu des révolutions cosmiques y interroge la plus grande révolution biologique du XIXe siècle pour tester sa relation possible avec la révolution politique placée par Marx à l'horizon du processus historique. Ce faisant, il affronte un héritage : celui d'une intuition critique de Marx, inscrite dans une lettre à Engels du 18 juin 1862, selon laquelle, en dépit de l'intérêt manifeste qu'offre chez lui un matérialisme naturaliste apte à servir de socle au matérialisme historique, Darwin n'aurait fait en définitive que projeter sur la nature le schéma social de lutte concurrentielle qu'il avait emprunté à Malthus -, ce qui pouvait lui permettre en retour de naturaliser ad aeternum la structure même de la société capitaliste.


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Les Livres de Psychanalyse



Voix

Gérard Wajcman

Janvier 2012 - Nous - 9 €


Voix est le tout premier livre de Gérard Wajcman.
Publié pour la première fois en Suisse en 1979 avec le titre "Voix-le face à la chute des sons nus", il devint vite indisponible. Cette nouvelle édition souhaite rendre à ce bref essai la visibilité qu'il n'a jamais eue. Le point de départ pour cette réflexion sur la voix, "objet petit a" lacanien, est l'expérience, troublante et saisissante, de l'écoute des rares enregistrements des voix de castrats.

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Les Livres de Psychanalyse



Une enquête chez Lacan

Charles Melman
4
Novembre 2011 – Erès
“L'enjeu de ce volume est actuel : il n'est pas de nous situer dans Lacan pour lutter contre ce qui se rangerait au dehors, mais de savoir comment penser avec Lacan, ce que veut dire habiter cette réflexion, ce que c'est que de s'y situer, comment s'en orienter.
Dans l'idée d'enquête, résonnent aussi bien la quête que le roman policier. À condition de prendre le détective de La lettre volée pour phare. Il n'y a pas là à s'emparer de la résolution des énigmes. Il y a à les circonscrire. Dans ce séminaire, Charles Melman accepte d'apporter des effets de clarification dans le traitement de questions aussi simples qu'essentielles que "Clinique de la manie", "Qu'est-ce qu'une névrose ?" "La délinquance", "Qu'est-ce que l'interprétation du psychanalyste ?" "Qu'attendons-nous d'une psychanalyse ?", etc.
Sans donner à maîtriser le Réel en jeu, il parvient à ne pas donner à son lecteur ce sentiment déprimant d'être perpétuellement renvoyé ailleurs puisque la saisie de l'inconscient se déroberait toujours. Il répond. Et c'est sans doute aussi cela, se situer à l'intérieur des thèses lacaniennes : prendre le risque d'affirmer. Paradoxalement, c'est en cela qu'il se montre intempestif.”

dimanche 1 janvier 2012


Vers des consultations médicales par téléphone ou par des infirmiers31 décembre 2011

Le centre d'expertise des soins de santé (KCE) suggérait, vendredi, d'envisager les consultations médicales par téléphone ainsi que les consultations par des infirmiers comme alternatives au manque de médecins de garde.
© EPA

Les infirmiers et infirmières ne pourront pas remplacer les médecins pour combler le manque d'effectifs lors des gardes de nuit et le week-end, a estimé, ce samedi, Alda Dalla Valle, président de la Fédération Nationale des Infirmières de Belgique et secrétaire de l'Union générale des Infirmières de Belgique. 

Selon Mme Dalla Valle, la Commission Technique de l'Art Infirmier analyse actuellement la problématique des consultations et des prescriptions d'ores et déjà effectuées par des infirmières. L'objectif de cette étude est de rédiger un avis définissant un cadre légal pour ce type de prestations, afin d'apporter une sécurité non seulement pour les professionnels de la santé mais aussi pour les patients. 

"La question est de savoir comment rendre légales et applicables ces consultations et prescriptions. Ensuite, il faudra déterminer la nomenclature pour les actes qui seront posés", souligne Mme Dalla Valle. 

L'avis, qui devrait être remis à court terme à la ministre de la Santé Laurette Onkelinx (PS), sera contraignant. "Par contre, l'avis portera sur un cadre précis d'actes. Il n'est pas question que les infirmières se substituent aux médecins pour les gardes", insiste-t-elle. 

A la demande des cercles de médecins généralistes, qui organisent les gardes, le KCE a examiné les alternatives possibles aux problèmes de manque de candidats médecins de garde. Il évoquait notamment les initiatives déjà existantes: le numéro unique, la fusion des territoires de garde, la création de postes de garde, l'engagement de médecins "gardistes", etc. 

Le KCE estimait par ailleurs que, à l'exemple de ce qui se fait dans d'autres pays et notamment au Danemark, les consultations par téléphone et les consultations par des infirmiers "mériteraient aussi d'être envisagées". 

Pour ce qui est des consultations par téléphone, Marc Moens, président de l'Association belge des syndicats médicaux, appelle à la prudence. "Si l'on est face à des choses ordinaires, pourquoi pas ? Cela peut peut-être permettre d'éviter des déplacements inutiles. Mais si l'on est face à quelque chose de grave, la consultation par téléphone ne peut pas être la réponse adéquate", dit-il. 

Levif.be, avec Belga