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jeudi 13 octobre 2011


Dr Milleret : « C’est l’affaire de tous ! »



13/10/2011 
Docteur Gérard Milleret, CH La Chartreuse. Photo Roxanne Gauthier.
Docteur Gérard Milleret, CH La Chartreuse. Photo Roxanne Gauthier.


« Cette nouvelle problématique du taux de suicide sera évoquée jeudi 13 octobre, à Longvic, lors du conseil local de santé mentale (CLSM) Franco Basaglia », c'est l'affaire de tous déclare le Dr Gérard Milleret, psychiatre du CH La Chartreuse à Dijon. 
« Nous allons poser la question : comment le dépister dans une commune à travers les signes avant-coureurs ? Pour ma part, je n’ai jamais vu autant de circonstances de gens qui se sentent mal au travail. Les médecins du travail nous alertent. Il y a une pression qu’on ne percevait pas il y a quelque temps, et un mal-être général important. Il s’agit souvent de personnes qui sont là, depuis très longtemps dans une entreprise et qui craquent, avec un sentiment de pression, de harcèlement (...). Le malaise au travail rejaillit sur la cellule familiale. C’est souvent un enchaînement en cascade, qui crée une espèce de désespoir… Aujourd’hui, on est en train de réfléchir à l’intégration de psychologues dans les cabinets de généralistes, ce serait une grande avancée. 

Car les suicides ne sont pas que des cas pathologiques. Ce sont aussi des cas réactionnels, souvent facilités par la prise d’alcool ou de cannabis (...).  Après la création du premier conseil local de santé mentale de Bourgogne, associant les communes de Longvic, Quetigny, Chevigny-saint-Sauveur, Genlis, Saint-Apollinaire et Neuilly-lès-Dijon, nous avons saisi le président de l’association des maires de France, afin qu’il fasse parvenir au ministre de la Santé notre demande portant sur la nécessité d’officialiser les initiatives locales de CLSM, mais aussi sur l’obligation d’instituer ces conseils locaux, dans le prochain plan de santé mentale. 

Le but de ces instances est de s’occuper de la santé mentale dans la cité, notamment par des réunions d’informations, et aussi avec des objectifs de réinsertion et de “déstigmatisation” des patients. Il faut que le centre médicopsychologique soit mieux connu, et que des lieux de discussion soit créés. Pas mal de maires sont aujourd’hui en train de s’intéresser à ces conseils locaux qui permettront de mieux communiquer sur la santé mentale. Médecins, élus, services sociaux, forces de l’ordre, justice, associations… en France, nous fonctionnons de manière très clivée, alors que la santé mentale concerne chacun d’entre nous : le suicide, ce n’est pas qu’une affaire de psychiatrie ; c’est aussi une affaire de société et de culture ! »
Anne-Françoise Bailly

L’Organisation Mondiale de la Santé dresse un constat alarmant du peu de moyens encore alloués aux maladies mentales à l’occasion de la Journée Mondiale de la Santé Mentale.


Dans l’Atlas de la Santé Mentale, publié à l’occasion de la Journée Mondiale du même nom, l’OMS réalise un état des lieux des Services de Soins en Psychiatrie dans une centaine de pays, et s’inquiète du manque de financement de cette spécialité, et pas seulement dans les pays moins développés. La psychiatrie est bel et bien le parent pauvre des spécialités médicales, puisque seuls 3 % des budgets santé lui sont octroyés, alors qu’il en faudrait y consacrer 13 %, représentant la charge réelle des troubles neuropsychiques, selon les experts de l’OMS.


Autre déséquilibre pointé du doigt dans le rapport : 67% des dépenses sont utilisées par les établissements psychiatriques -hospitalisation en psychiatrie par exemple- alors que selon le Docteur Ala Alwan, sous-directeur général à l'OMS, il faudrait davantage se concentrer sur les soins primaires qui permettraient de traiter davantage de monde et réduire les hospitalisations, bien plus coûteuses.
Quant aux traitements, ils sont encore trop basés sur le recours unique aux médicaments. Pour prendre en charge les patients, des soins psychosociaux sont indispensables, mais il y a un manque drastique de professionnels spécialisés dans ce domaine. Ce chiffre ridicule en témoigne : 1.27 psychiatres pour 100 000 habitants en moyenne dans le monde.



L’Europe se démarque comme étant la zone la mieux lotie avec un maximum de8.59 psychiatres pour 100 000 habitants. Pourtant, l’étude récente publiée en septembre par l’ECNP -Collège Européen de Neuropsychopharmacologie- aurait tendance à indiquer que cela reste insuffisant. En effet, selon les auteurs, 38 % des européens -soit 165 millions de personnes- seraient atteints chaque année d’une pathologie neuro-psychologique .


Les pathologies prises en compte par le cabinet sont plus larges que pour l’OMS et parmi les plus représentées : les troubles de l'anxiété (14 %), l'insomnie (7 %), la dépression majeure (6,9 %), les troubles somatoformes (6,3 %), le trouble de déficit d'attention avec hyperactivité (5 % chez les jeunes), la dépendance à l'alcool et aux drogues (4 %) et la démence (1 % chez les personnes âgées de 60 à 65 ans, 30 % chez les personnes âgées de 85 ans et plus).
Bref, il reste encore du chemin à faire...


Les médecines chinoises s'infiltrent à l'hôpital


A Paris, une vingtaine de services de l'AP-HP intègrent l'acupuncture et le shiatsu, en complément de traitements au long cours.
A Paris, une vingtaine de services de l'AP-HP intègrent l'acupuncture et le shiatsu, en complément de traitements au long cours.30/BRUHAT Herve

Cela fait des années que Sabine (le prénom a été changé) a des vertiges. Elle est pour cela suivie dans le service d'otho-rhino-laryngologie (ORL) du professeur Georges Lamas à l'hôpital parisien de La Pitié-Salpêtrière. Après deux séances de shiatsu, la sensation de "tête flottante" qui l'incommode a disparu. Le shiatsu, littéralement "pression des doigts", est une technique d'origine japonaise. C'est une médecine énergétique qui vise à rétablir l'harmonie du corps en agissant sur les méridiens, selon les principes de la médecine traditionnelle chinoise.

Sabine fait partie de la trentaine de patients de ce service à avoir suivi des séances de shiatsu. "Cette pratique vise à apporter un complément, voire un réconfort aux patients qui sont en souffrance. La rééducation classique ne soigne pas tous les symptômes : acouphènes, raideurs de la nuque, stress", explique Sophie Jamet, infirmière diplômée en rééducation vestibulaire, à l'origine du projet, qui a démarré il y a un an.

Les patients ont droit à trois séances gratuites, puis trois dans un dispensaire proche. Parallèlement, une fois par mois, des massages sont proposés au personnel. La prochaine étape serait d'évaluer scientifiquement ces données, indique Céline Kilhoffer, cadre de santé. Si les bienfaits du shiatsu sont réels, il reste à les évaluer.

Une étude, en cours d'écriture de procédure, sur l'apport du shiatsu pour atténuer la fatigue liée à certaines pathologies neurologiques comme la sclérose en plaques (SEP), la maladie de Parkinson ou la sclérose latérale amyotrophique (SLA), devrait démarrer au second semestre 2012 dans le cadre d'un programme hospitalier de recherche clinique (PHRC), à l'initiative du docteur Nadine Le Forestier, neurologue à La Pitié-Salpêtrière.

"Cette pratique, qui se veut complémentaire des traitements au long cours, ne pourra être introduite que si elle est officialisée par une recherche thérapeutique rigoureuse", explique le docteur Le Forestier. L'idée est née lorsque ce médecin a reçu un courrier de la fille d'une de ses patientes, décédée. "Cette femme, atteinte de SLA, a vu ses douleurs atténuées par le shiatsu et a eu une fin de vie plus paisible", précise Bernard Bouheret, praticien et enseignant de shiatsu depuis trente ans. L'expérience est également positive pour les parents d'enfants adoptés. Le pédiatre Frédéric Sorge proposait, lorsqu'il était à Saint-Vincent-de-Paul, d'apprendre aux parents adoptifs à toucher leurs enfants avec la technique du shiatsu. Il souhaite poursuivre l'expérience à l'hôpital Necker.

Le shiatsu fait partie des nombreux traitements complémentaires qui font leur entrée dans les hôpitaux. Une vingtaine de services des hôpitaux de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) intègrent la médecine chinoise, médecine ancestrale. Elle recouvre quatre grandes disciplines : la pharmacopée, l'acupuncture, les massages thérapeutiques (tui na, shiatsu), et les pratiques psycho-corporelles (qi gong et tai-chi).

L'acupuncture est par exemple utilisée pour traiter la douleur en obstétrique ou en gynécologie notamment. Le qi gong est proposé aux personnes obèses dans le service de nutrition de la Pitié de Jean-Michel Oppert.

"Notre but est d'identifier quels traitements peuvent être efficaces en intégrant la médecine chinoise à la prise en charge conventionnelle", souligne le Dr Catherine Viens-Bitker, chargée de cette question à la direction de la politique médicale de l'AP-HP. "Cela peut être très utile en prévention secondaire des maladies chroniques, poursuit-elle. J'ai suivi une femme atteinte d'un cancer du sein en chimiothérapie. Elle avait des picotements très forts au bout des doigts, de fortes douleurs dans les mains, et perdait ses ongles. Après une séance de shiatsu et de l'acupuncture, la douleur a disparu, les picotements sont devenus gérables et elle n'a plus perdu ses ongles", explique Maxime Rigobert, praticien de shiatsu.

"50 % des patients en oncologie et 75 % des personnes souffrant d'une maladie chronique ont recours à des médecines complémentaires. Elles ont de bons effets, sont sans toxicité majeure et coûtent moins cher", explique le professeur Jean-Raymond Attali, de la Fédération mondiale des sociétés de médecine chinoise (WFCMS). "Le shiatsu atténue les effets de la chimiothérapie, comme la fatigue ou les nausées", explique Bernard Bouheret. "L'usage montre que cela marche. Il faut maintenant mettre en évidence cette efficacité", ajoute le Dr Viens-Bitker.

Neuf projets de recherche ont été retenus dans le PHRC d'Ile-de-France, qui en compte 900. Un colloque sur la médecine chinoise en milieu hospitalo-universitaire s'est tenu le 16 septembre à La Pitié-Salpêtrière. Les médecines dites complémentaires constituent en outre l'un des points du plan stratégique 2010-2014 de l'AP-HP. "Le but est de faire de ces thérapies des actes du quotidien, pour la santé de nos patients", a affirmé Mireille Faugère, directrice générale de l'AP-HP, lors de ce colloque.
Les réticences restent fortes. Le professeur André Grimaldi, diabétologue, a vivement raillé ce colloque. "Notre rôle est d'avancer dans la connaissance de ces médecines, sans a priori", concède le docteur Catherine Viens-Bitker. Malgré les freins, le mouvement est lancé.
Pascale Santi


Journée d'étude "Soins aux détenus hospitalisés en psychiatrie"

Nov 15, 2011 - Nov 15, 2011 · Le Mans, France

L’accessibilité aux soins psychiatriques pour les détenus en France est organisée autour des UCSA (Unités de Consultations et de Soins Ambulatoires) au sein des maisons d’arrêt ou des SMPR (Services Médico-Psycholo- giques Régionaux) dans les centres hospitaliers universitaires. Récemment, le législateur a apporté des réponses à la problématique de la prise en charge sanitaire des détenus en psychiatrie par la création des UHSA (Unités Hospitalières Spécialement Aménagées).

La plupart des centres hospitaliers spécialisés ne possèdent pas de structures particulièrement aménagées pour accueillir ces patients dont le seul mode d’hospitalisation possible pour un patient détenu est l’hospitalisation d’office. 

Les hospitalisations se font dans des chambres d’isolement au prétexte de garantir la sécurité et d’éviter les évasions mais au détriment du respect des droits du patient.

En Sarthe, ce constat nous interroge sur la manière de répondre à la prise en charge hospitalière des détenus dont le nombre est en aug- mentation constante. L’ouverture d’une nouvelle maison d’arrêt sur la ville du Mans a généré un flux d’hospitalisation en hospitalisation d’office (HO) en augmentation de 100% pour l’année 2010. 

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dimanche 9 octobre 2011

France Culture nous régale. Merci Nathalie pour cette passe.



Emission Sur les docks
du lundi au jeudi de 17h à 17h55

Des lieux, des vies (2/4) : "Schizophrénie : Comment j’ai enfermé mon frère – Récit d’une hospitalisation sous contrainte"

11.10.2011 - 17:00

Un documentaire de Catherine Guilyardi et Jean-Philippe Navarre


Il est 21h en cette veille de noël 2009. Estelle et sa sœur attendent, gelées, l’arrivée des pompiers devant l’immeuble qu’habite leur petit frère, Thomas, âgé de 33 ans. Il est diagnostiqué schizophrène depuis dix ans et ne prend plus son traitement depuis des mois. Il a déconstruit une vie stable, gagnée sur la pathologie, avec un travail, un logement indépendant et une vie sociale timide mais réelle. Les deux sœurs décident de faire interner leur frère sous la contrainte comme le permet la loi de 1990 qui régit la privation de liberté en psychiatrie. 


A écouter ici ou en cliquant sur la flèche blanche dans le carré rouge




Les Pieds sur terre

Syndiquer le contenupar Sonia KronlundLe site de l'émission
Emission Les pieds sur terre
du lundi au vendredi de 13h30 à 14h

Ecoutez l'émission28 minutes

"Forum For Femmes" à Montfermeil 



05.10.2011 - 13:30

Deux fois par mois, les patients et les soignants du Centre d'accueil de jour de Montfermeil se réunissent pour débattre. L'occasion pour les patients de prendre la parole sur les conditions de soins, la prise de médicaments, les rapports avec leurs psychiatres, et la récente loi du 5 juillet 2011 sur les soins sans consentement.
Reportage : Pauline Maucort
Réalisation : Julie Beressi
A écouter ici 

Emission Les pieds sur terre
du lundi au vendredi de 13h30 à 14h
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Colocation thérapeutique 


06.10.2011 - 13:30
Léo et Lili vivent en colocation dans un quartier pavillonnaire de Chelles. Après un séjour en hôpital psychiatrique, ils réapprennent la vie en collectivité et la solidarité. Pas toujours évident de supporter les manies de l'autre, mais heureusement, il y a aussi des fous rires.
Reportage : Pauline Maucort
Réalisation : Julie Beressi

A écouter ici 

Les Pieds sur terre

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Emission Les pieds sur terre
du lundi au vendredi de 13h30 à 14h
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Retour sur…. Les désobéissants en psychiatrie4

07.10.2011 - 13:30
Les règles édictées pour le bien commun méritent parfois d’être contournées. Deux jeunes psychiatres révèlent quelques-unes de leurs techniques de survie en milieu psychiatrique. Retour sur leurs expériences deux mois après la mise en application de la loi du 5 juillet 2011 sur les soins sans consentement.
Reportage : Pauline Maucort
Réalisation : Viviane Noël
A écouter ici

Contre-expertise

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Emission Contre-expertise
du lundi au vendredi de 18h15 à 19h
Ecoutez l'émission45 minutes

Réforme de la psychiatrie : vers une banalisation de la contrainte ? 4

01.08.2011 - 18:15
Tout commence le 18 décembre 2004… à 6h30 : les corps sans vie de deux infirmières de l’hôpital psychiatrique de Pau, sont retrouvés égorgés dans le pavillon où elles étaient de garde… Un jeune schizophrène est très vite inculpé…

Quatre ans plus tard, à Grenoble, un malade en permission de sortie assassine un jeune étudiant en centre-ville…

Deux drames, deux faits divers qui auront des répercussions considérables dans les milieux psychiatriques
Car sans attendre les conclusions de l’enquête judiciaire à Grenoble, Nicolas Sarkozy annonce au quart de tour une réforme de l’hospitalisation psychiatrique…
Ni plus ni moins qu’un changement de paradigme, car si le chef de l’Etat se targue d’être le premier du genre à visiter un hôpital psychiatrique, il est surtout le premier à parler d’ « obligation de soins ».
Invité(s) :
Claude Quétel
Michaël Guyader, psychiatre
Livia Velpry, sociologue et démographe, maître de conférences en sociologie à l'Université Paris 8 et rattachée au Cermes3-Equipe Cesames



A écouter ici


Les Pieds sur terre

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Emission Les pieds sur terre
du lundi au vendredi de 13h30 à 14h

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Nuit de garde 3

04.10.2011 - 13:30
Infirmière en psychiatrie à l'hôpital de Villejuif, Sylvia tente d’apaiser les angoisses nocturnes de ses dix-huit patients à grand renfort de tisanes, laits chauds et cigarettes plutôt que de neuroleptiques.
Reportage : Pauline Maucort
Réalisation : Alexandra Malka
A écouter ici




La Fabrique de l'Histoire

Syndiquer le contenupar Emmanuel LaurentinLe site de l'émission
Emission La Fabrique de l'Histoire
du lundi au vendredi de 9h06 à 10h
Ecoutez l'émission54 minutes

Histoire de l'hygiène 3/4 0

05.10.2011 - 09:05
Aujourd'hui débat historiographique sur les débuts de la psychiatrie au 19ème siècle émaillé d'archives écrites de la clinique du Docteur Blanche
avec Laure Murat et Aude Fauvel.
Invité(s) :
Laure Murat, chercheuse spécialisée dans l'histoire culturelle, professeure au département d'études françaises et francophones de l'Université de Californie-Los Angeles.
Aude Fauvel, docteure en histoire de l’EHESS, spécialiste de l’histoire de la psychiatrie française, travaille actuellement à l’Institut Max Planck d’Histoire des Sciences de Berlin.