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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mercredi 26 janvier 2011

 Le gouvernement modifie sa réforme de l'hospitalisation d'office
Le ministre de la Santé Xavier Bertrand a présenté mercredi en Conseil des ministres un texte qui introduit dans le projet de loi sur la psychiatrie l'interdiction de prolonger l'hospitalisation d'office d'un patient au-delà de 15 jours sans intervention d'un juge.

Cette "lettre rectificative" a été adoptée pour se conformer à un arrêt rendu le 26 novembre par le Conseil constitutionnel, qui avait censuré un article du Code de la santé publique qui permettait le maintien de l'hospitalisation sans consentement à la demande d'un tiers sans l'intervention d'un magistrat, a rapporté le porte-parole du gouvernement.


Le nouveau texte "prévoit notamment l'intervention du juge des libertés et de la détention pour maintenir une personne en hospitalisation complète sans son consentement au-delà de 15 jours", a expliqué François Baroin en rendant compte à la presse des travaux du Conseil.


"Ce contrôle systématique du juges des libertés et de la détention s'ajoute aux possibilités systématiques d'intervention déjà en vigueur. Le juge peut intervenir à tout moment sur toute mesure de soin sans consentement à la demande du patient, d'un de ses proches ou sa propre initiative", a poursuivi le ministre du Budget.


Le projet de réforme de la loi concernant les personnes faisant l'objet de soins psychiatriques, qui concerne près de 70.000 personnes par an, doit entrer en vigueur le 1er août 2011.


Lors du Conseil des ministres, le chef de l'Etat a également "demandé que soit engagé un plan pluriannuel de prévention et d'accompagnement des personnes souffrant de troubles mentaux", selon M. Baroin.

(©AFP / 26 janvier 2011 13h52)

Projet de loi sur Psychiatrie : lettre modificative en préparation


Dossier Projet de Loi Psychiatrie

Le ministère de la santé va modifier le projet de loi sur les soins sans consentement en psychiatrie, déposé en mai 2010, par une lettre modificative qui sera présentée en conseil des ministres, a-t-on appris mardi de sources professionnelles et parlementaires.

Cette lettre modificative apporte les ajustements souhaités par le Conseil constitutionnel dans sa décision du 26 novembre 2010 sur le contrôle par le juge des décisions d'hospitalisation à la demande d'un tiers (HDT) (cf dépêche APM HMNKQ001) et l'étend aux hospitalisations d'office (HO), renommées "hospitalisations sur décision du représentant de l'Etat" dans la réforme.

La date du passage de cette lettre modificative en conseil des ministres n'est pas encore arrêtée mais elle devrait intervenir rapidement, peut-être le mercredi 26 janvier.
La date de discussion du projet de loi à l'Assemblée nationale n'est pas encore programmée mais le texte doit être définitivement adopté avant le 1er août, délai fixé par le Conseil constitutionnel.

La lettre modificative, dont APM a eu copie, prévoit le contrôle systématique du juge sur le maintien d'une hospitalisation complète sans consentement en psychiatrie si la mesure se prolonge au delà de 15 jours. Il est précisé que le juge des libertés et de la détention (JLD) devrait être saisi "au plus tard au 12ème jour d'hospitalisation".

Allant au-delà de la demande du Conseil constitutionnel, le ministère de la santé a prévu de renouveler le contrôle du JLD tous les six mois.
Le JLD contrôlera "le bien-fondé de la mesure administrative de maintien en soins sans consentement" mais "sa décision ne constituera en aucun cas une décision de prolongation de ces soins", précise le ministère. Il faudrait toujours un renouvellement administratif des décisions de placement. La saisine devrait intervenir au moins huit jours avant l'expiration des six mois.

Ce contrôle à 15 jours et tous les six mois s'appliquerait à toutes les hospitalisations sans consentement, à la demande d'un tiers ou sur décision du représentant de l'Etat. Le projet de loi modifié indique que la non-saisine du JLD entraînerait la levée d'hospitalisation complète.

Le projet de loi modifié précise bien que l'audience devant le JLD donnerait lieu à un débat contradictoire, sur la base d'un avis conjoint de deux psychiatres (un de l'établissement, un hors établissement), et que le JLD devrait rendre sa décision avant le 15ème jour d'hospitalisation.
Il pourrait ordonner une expertise supplémentaire et devrait alors statuer dans un délai de 14 jours. Sur ce temps, le JLD ordonnerait le maintien provisoire de l'hospitalisation.
Le projet de loi modifié prévoit la présence d'un avocat pour représenter le patient et l'utilisation de "moyens de télécommunication audiovisuelle" pour organiser l'audience entre le tribunal et l'hôpital (par visioconférence, pour ne pas déplacer le patient).

MAINTIEN DE DEUX CERTIFICATS

Le ministère de la santé a également décidé de revenir en arrière sur le nombre de certificats médicaux exigés pour prononcer une admission en soins sans consentement. Alors que le projet de loi de mai 2010 prévoyait de passer de deux certificats à un seul certificat, le ministère a décidé de maintenir deux certificats pour les soins sans consentement à la demande d'un tiers et à la demande de l'autorité publique.
Il indique que "si le Conseil constitutionnel a considéré que les garanties encadrant l'entrée dans le dispositif de l'hospitalisation sans consentement étaient suffisantes, c'est en particulier au regard de la diversité

Le ministère a aussi décidé de maintenir l'obligation, en vigueur actuellement, que le certificat médical initial permettant au préfet de demander des soins sans consentement émane d'un psychiatre n'exerçant pas dans l'établissement de santé assurant les soins. Le projet de loi de mai 2010 permettait que le psychiatre signataire exerce dans l'établissement, ce qui était considéré comme une mesure de simplification.

Histoire et psychanalyse
Retour sur
Oedipus and the Devil de Lyndal Roper
Xenia von Tippelskirch
RésuméL’historienne Lyndal Roper entreprend dans son ouvrage Oedipus and the Devil (1994) la reconstruction des paysages psychiques de quelques individus ayant vécu aux xvie et xviie siècles à Augsbourg. Elle y interprète de manière originale des sources provenant du Conseil municipal d’Augsbourg en ayant recours à des modèles psychanalytiques (Freud et Klein). Bien que cette méthode suscite des critiques en raison de son anachronisme, elle donne lieu à des résultats intéressants qui vont plus loin que la révélation d’obsessions sexuelles. L. Roper part en effet du présupposé que la forme symbolique des fantasmes psychiques n’est pas figée. Ainsi elle entreprend l’observation de conflits intérieurs à partir de leurs représentations culturelles et détermine des différences entre hommes et femmes ancrées dans une corporalité historique.
Consulter cet article ici


Psychanalyse et thérapies systémiques : écarts et complémentarité
par Jean-Michel Thurin et Monique Thurin


Cet article présente quelques éléments qui différencient la psychanalyse de l’approche systémique, tant au niveau pratique que théorique. Il aborde les dimensions développementales sur lesquelles repose la psychanalyse, qui identifient une approche non réductible à celle d’un système individuel fermé. Les interactions intersubjectives précoces, l’altérité et la dynamique relationnelle sont évidemment centrales dans le processus psychothérapique et présentes dans le transfert. Ensuite, à partir des pratiques et de la recherche, cet article revient sur quelques propositions concrètes intéressant les deux approches, notamment les modèles de formulation de cas, utiles sinon indispensables pour se projeter dans un travail psychothérapique avec un patient.

Les Chinois se font psychanalyser sur Skype et à la télévision
LU SUR ... The New Yorker
 
Dans un État totalitaire, pas facile de confier ses soucis à un étranger, allongé sur un divan. Pourtant, depuis deux ans, les Chinois commencent à se passionner pour la psychanalyse, raconte Evan Osnos dans The New Yorker.

La Révolution culturelle puis le passage accéléré à une économie de marché ont fait des dégâts dans les psychés –en témoignent les récents suicides dans les usines de Foxconn. Aujourd'hui, un Chinois sur cinq souffrirait de problèmes psychologiques.

Des Américains ont implanté un réseau dans les années 2000 en Chine, avec la possibilité pour les patients de se faire suivre par des psychanalystes étrangers en passant par Skype. Un projet ambitieux, puisque dans la société chinoise traditionnelle les troubles psychologiques sont considérés comme des signes de faiblesse, qui se soignent par les herbes médicinales.

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Chez les agriculteurs, le taux de suicide est trois fois plus élevé que chez les cadres
25.01.11

"J'avais planqué un fusil et deux cartouches dans une serre. Mon épouse savait que j'étais à bout. Elle me faisait suivre partout par mon fils". Sans le soutien de sa famille, Roger Pessotto, 66 ans, sait qu'il serait passé à l'acte. Le souvenir est encore frais, mais il veut témoigner.

Roger Pessotto a toujours voulu être agriculteur. Une belle carrière de maraîcher avec la fraise pour spécialité. "On est parti de rien. Et on est arrivé à rien". Dans cette aventure, il avait pourtant tout donné, et sa fierté, c'était d'y être arrivé. Sa success-story avait même attiré les caméras d'une émission télévisée, quand son exploitation pesait encore entre "trente à quarante salariés".

Et puis, il y a eu la tempête de 1999. "Six hectares de serres ravagés, 1,5 million de francs rien qu'en pertes occasionnées". L'assurance n'a pas fonctionné. "En 2003, il y a eu la sécheresse et là, on a mis pied à terre". S'ensuivent quatre années de procédures judiciaires. "J'ai tout perdu, ils m'ont tout pris. Toute ma vie. Même ma Renault 19, vieille de 400 000 km, fulmine Roger Pessotto. Ils ont même essayé de saisir la maison de ma belle-mère. Je n'étais plus rien, je n'ai eu droit qu'au mépris."

Si Roger Pessotto s'en est sorti, nombreux sont ceux qui passent à l'acte. "En trente ans, on a recensé près de quarante suicides d'agriculteurs sur un secteur qui compte à peine 2 000 habitants, déplore Jean-Pierre Vigier, conseiller général de Haute-Loire et ancien président de la Mutualité sociale agricole (MSA) d'Auvergne. Et le constat est d'autant plus cruel que le phénomène semble s'accélérer. On a eu trois suicides ces six derniers mois dans un rayon de quinze kilomètres".

"LE SUICIDE D'UN AGRICULTEUR NE FAIT PAS DE BRUIT"

Aucune région n'est épargnée. "C'est un problème d'ampleur nationale, que personne ne peut nier, parce qu'il se voit et s'entend sur le terrain. C'est comme un bruit de fond recouvert d'une chape de plomb", s'indigne Bernard Lannes, président de la Coordination rurale, qui tente depuis des années de briser la loi du silence. "C'est une situation très préoccupante", confirme de son côté Xavier Beulin, nouveau président de la FNSEA, qui en a fait une priorité de son mandat.

Problème, si la surmortalité par suicide chez les agriculteurs est une réalité, l'absence de données la rend difficile à appréhender. "On a parfois des estimations par région, mais elles ne sont jamais consolidées au niveau national", déplore la Coordination rurale.


Un agriculteur de Mézères (Haute-Loire).Antonin Sabot/LeMonde.fr

Seule certitude, le taux de suicide chez les exploitants agricoles est trois fois plus élevé que chez les cadres. C'est la conclusion de la seule enquête officielle qui renseigne sur les suicides d'agriculteurs, réalisée par l'Institut de veille sanitaire (INVS), publiée en 2010 dans la Revue d'épidémiologie et de santé publique. "Nous avons analysé les causes de décès par secteur d'activité de 1968 à 1999", détaille Christine Cohidon, médecin épidémiologiste à l'INVS. Une nouvelle étude est envisagée entre l'INVS et la MSA pour affiner les données.

"Le suicide d'un agriculteur ne fait pas de bruit, mais c'est souvent son ultime manière de dénoncer la situation de crise morale et sociale que vit notre secteur", s'indigne Bernard Lannes. "C'est une forme de désespérance qui s'est installée dans le monde agricole, observe Jean-Pierre Vigier. Ce sont des gens courageux, qui ne comptent pas leurs heures, qui ne prennent jamais de vacances, qui ont parfois dû s'endetter et qui sont contraints de travailler à perte. On ne leur laisse aucune échappatoire".

"IL Y A TOUJOURS EU BEAUCOUP D'ENTRAIDE DANS LE MILIEU"

Aux difficultés économiques et financières et à l'absence de perspectives du secteur, semblent s'ajouter d'autres facteurs, comme l'isolement, le célibat. "La conduite suicidaire est un processus complexe et multifactoriel. Il est très difficile aujourd'hui de faire la part des choses entre les facteurs professionnels et personnels, qui sont dans ce mode d'exercice particulièrement mêlés", remarque Christophe David, médecin du travail en charge des risques psychosociaux à la Caisse centrale de la MSA.

Des groupes de paroles, des numéros de stress assistance, des réunions d'information, des cellules de prévention au suicide ont été mis en place dans plusieurs régions par les syndicats et par la MSA. Des associations, tels que l'Apli (Association des producteurs de lait indépendants), SOS Paysans, ou le Samu social agricole viennent aussi en aide aux agriculteurs les plus en difficultés.

"Il y a toujours eu beaucoup d'entraide dans le milieu, mais aujourd'hui les exploitants sont de plus en plus isolés. Pour recréer du lien social et lutter contre l'exclusion rurale, on essaie de s'organiser entre-nous en réseaux de solidarité", indique Damien Legault, 40 ans, ancien éleveur de veaux qui tente aujourd'hui une reconversion dans le bio, à Vritz, en Loire Atlantique. Lui aussi est "tombé plus bas que terre", le jour où crise oblige, le veau s'est brusquement dévalorisé.

"ILS NE M'AURONT PAS, JE SUIS BLINDÉ"

"On donne treize heures de travail par jour, y compris le dimanche, pour terminer en procédure judiciaire, en prise avec le tribunal, les créanciers, les banquiers, les fournisseurs. C'est très difficile à vivre". Une situation qu'il ne connaît que trop bien, par son activité bénévole depuis plusieurs années au sein de l'Apli et de SOS Paysans. A défaut de le réconforter, cette expérience lui permet de prendre du recul. "Ils ne m'auront pas, je suis blindé. Je sais très bien que je ne suis qu'un dossier parmi tant d'autres".

En dépit du travail de prévention mis sur pied, tous les acteurs sont aujourd'hui contraints d'avouer leur impuissance à toucher un public dont la détresse est souvent dissimulée. "Les agriculteurs n'ont pas l'habitude de demander de l'aide. Si on ne va pas à leur rencontre, ils ne viendront pas nous chercher, souligne Bernard Lannes. Au lieu de dépêcher un huissier quand quelqu'un ne paye plus ses cotisations, il vaudrait mieux lui envoyer une assistante sociale".

Pour Xavier Beulin aussi, il y a des indicateurs qui peuvent alerter. "Quand un agriculteur rencontre une difficulté, dans sa coopérative, auprès de sa banque ou de son assureur, c'est un clignotant qui doit s'allumer".
Linda Maziz


Chaque hôpital pourrait voir son activité plafonnée
25.01.11

La Direction générale de l'offre de soins (DGOS) envisage de fixer un quota d'activité pour chaque hôpital français, qui pourrait être sanctionné en cas de dépassement des dépenses, écrit mardi Le Figaro.

Dans un rapport intitulé "Objectifs quantifiés de l'offre de soins [OPOS]", la DGOS s'inquiète de constater "depuis trois ans une évolution très dynamique des volumes hospitaliers" qui augmentent "au-delà de 3 % annuels, contre 1,7 % à 2,1 %" prévus, écrit le quotidien.

La DGOS propose un contrat entre l'Etat et les agences régionales de santé sur "l'évolution d'activité envisagée". En cas de dépassement des dépenses, des "pénalités" pourraient être prononcées.

Les plafonds porteraient sur le "volume de séjours par activité et la part de prises en charge ambulatoire" et sur le "volume de séjours et d'actes pour certaines prises en charge ciblées (endoscopies, stents, cataracte, appendicectomie, etc.), selon les atypies constatées".
Projet de dossiers patients psychiatrie php

La Fondation FondaMental est une fondation de coopération scientifique dédiée aux Soins et à la Recherche sur maladies mentales qui fédère un Réseau de plus de 50 services cliniques et laboratoires de recherche (www.fondation-fondamental.org). Dans le cadre du développement de nos activités pour l'optimisation des soins en psychiatrie, nous recherchons un Ingénieur informaticien pour les systèmes d'information appliqués aux pathologies psychiatriques.

Des données sont recueillies sous forme d'un dossier patient alimenté via le Web pour différentes pathologies : troubles bipolaires (e-Bipolar), schizophrénie (e-Schizo), syndrome d'Asperger (e-Asperger), TOC et dépressions résistantes. Des outils sont également développés dans le contexte de projets européens.

Le logiciel de recueil e-Bipolar est actuellement opérationnel, 3 autres sont en construction et 2 sont en projet. Les données sont recueillies localement au niveau des services hospitaliers, puis envoyées dans une base de données nationale. En finalité, le recueil constitué formera un regroupement de données qualitatives et volumineuses alimentant des projets de recherche.

Poste :
Sous la responsabilité du Directeur de la Fondation, vous serez intégré dans l'équipe en charge des outils informatiques soins et recherche, vous aurez la responsabilité de développer les dossiers patients et maintenir les logiciels actuellement en production par de la programmation en PHP et une gestion des bases de données en MySQL.

En lien direct avec les utilisateurs (psychiatres, psychologues, chercheurs, etc.), vous effectuerez le support des problèmes rencontrés et proposerez des solutions. Vous développerez les nouvelles fonctionnalités nécessaires à l'évolution des outils selon l'avancement des projets.

Les contacts seront réguliers et fréquents avec le milieu médical et paramédical, les assistants de recherche clinique et data-managers. Le déploiement des outils est national, voire international, et vous devrez interagir avec de nombreux membres du Réseau FondaMental. Au cœur de l'amélioration de l'outil vous disposerez de toute l'expertise d'un groupe qui travaille depuis plus de 5 ans sur les outils de dossier patient.

Profil:
* Formation informatique ou bioinformatique (BAC + 5, Master 2 ou école d'ingénieur)
* Expérience de programmation de site Web en PHP
* Expérience antérieure similaire souhaitée
* Attrait pour le domaine médical et les problématiques de recherche clinique.
* Rigueur scientifique et adaptabilité
* Sens du travail en équipe

Compétences techniques attendues:
* Développement d'application Web: PHP5, programmation objet, SQL
* Intégration Web: HTML, CSS, JavaScript, Ajax, XML
* Connaissance de l'environnement Linux, serveur Apache

Conditions :
* Contrat à Durée Déterminée, statut Cadre,
* Localisation du poste : Créteil (94),
* Déplacements professionnels : déplacements fréquents à prévoir, particulièrement en Ile de France et en France,
* Poste à pourvoir : Mars 2011
* Salaire annuel brut : 30K€ à 40K€ (selon profil et expérience)
Référence : FondaMental

Type de contrat Durée déterminée (CDD, …)
Durée (si stage ou CDD) : 3 ans
Poste à pourvoir à une date précise : 1er Mars 2011
Lieu : Créteil (Ile de France) Télétravail possible : non

Compétences souhaitées xhtml javascript php mysql linux
Les pousse-au-crime de la psychiatrie contemporaine
Pierre Sidon

Ces dernières années, des passages à l'acte violents de la part de sujets pris en charge par la psychiatrie défraient régulièrement la chronique. Ils font surgir dans le débat des prises de positions tranchées et apparemment opposées : d'un côté, des partisans d'une surenchère sécuritaire, pas psychiatres, et de l'autre, des psychiatres opposés à toute contrainte. Les premiers, béotiens, osent à peine s'offusquer et réclamer des comptes que les seconds, humanistes, récusent au prétexte qu'il ne saurait exister quelque garantie de résultat en matière de prévention en ces affaires. Aucune garantie certes, comme en témoigne en particulier le passage à l'acte inaugural imprévisible de la psychose jusque là quiescente. Mais la question n'est pas celle de la garantie, mais plutôt de l'acte, pas celle du résultat mais celle du travail. Car la défausse de cette psychiatrie bruyante, qui oblitère le travail effectif de la majorité silencieuse des collègues, produit dans le social une disqualification de sa discipline qui contribue au discrédit de ses praticiens et à l'épuisement de ses ressources. Elle contribue ainsi, comme discours hystérique, à l'édification des dispositifs qu'elle dénonce, sous les espèces d'une sécurisation toujours plus avancée, souvent inutile voire en effet néfaste, des modalités de prise en charge. C'est ainsi que se libère de ses contraintes une psychiatrie éprise de liberté. Mais ses patients subissent un sort moins enviable : prison, hôpitaux-prisons, traitements massifs autoritaires et désubjectivants ; ou pire : déségrégation sauvage et réalisation de l'abjection primordiale. De tout ceci, nous ne nous lavons pas les mains. Nous voulons témoigner ici d'une pratique issue de l'enseignement de Lacan et qui, pour autant, ne se défausse pas de sa responsabilité sociale. Pour cela, en restituant au sujet la sienne propre, elle prétend, à rebours de la notion de maladie, humaniser le criminel. Dans le débat sur la responsabilité, la vignette que nous présentons, prétend apporter un témoignage de ce que l'Acte analytique permet avec ces sujets, en matière de prévention.

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dimanche 23 janvier 2011

La psychanalyse vaut-elle aujourd’hui d’être défendue ?

Table ronde animée par Jacques Munier (France Culture)

Avec José Morel Cinq-Mars (érès ; PUF), Heitor O’Dwyer de Macedo (Stock), Patrick Chemla (érès), Erik Porge (La Fabrique), Isabelle Blondiaux (Le Félin)

La psychanalyse suscite souvent méfiance et rejet. La montée en puissance des sciences cognitives, des thérapies comportementalistes, de l’idéologie de l’évaluation accentue encore cette marginalisation et vaut que soit posée la question de l’importance et des enjeux de cette discipline.

Salle Margaret Mead, Samedi 5 février 16h30-18h

samedi 22 janvier 2011

Gardons notre « âme », résistons au contrôle
Par Collectif des 39
21 janvier 2011

Faisons comme Martin Amis dans «  la flèche du temps », racontons notre histoire à reculons :

«….On nous attacha sur des tables pour nous faire subir la Grande Opération. Le lendemain, je me rendis chez le Bienfaiteur et lui racontai tout ce que je savais sur les ennemis du Bonheur. Je ne comprends pas pourquoi cela m’avait paru si difficile auparavant. Ce ne peut être qu’à cause de ma maladie, à cause de mon âme.»

Ainsi parle D-503, le personnage d’Eugene ZAMIATINE dans « Nous autres » un homme « des siècles futurs », qui vit dans une société qui impose fermement l’Harmonie sous la direction du Guide !

Rompons l’harmonie pour retrouver notre âme :

Nous sommes une équipe pluridisciplinaire , qui travaille dans un CAMSP ( Centre d’Action Médico – Sociale Précoce ) qui accueille des jeunes enfants de 0 à 6 ans en situation de handicap ou à risque de handicap et leurs parents. L’employeur, une association privée loi 1901 a installé un système de vidéosurveillance dans la salle d’attente et les couloirs donnant  sur les bureaux de soins contre l’avis de toute  l’équipe soignante et ce, malgré la gêne et les interrogations  exprimées par certaines familles.

La démarche des familles qui s'adressent au CAMSP est difficile, délicate. Elle ne peut se faire que si le respect, la confidentialité des échanges sont assurés. Nous refusons au nom de nos valeurs éthiques que les patients soient soumis à cette surveillance qui ne se justifie ni sur un plan pratique ni sur un plan sécuritaire.
Par contre, nous ne voyons aucun inconvénient à ce que ces caméras soient en service lorsque l'établissement est fermé au public.

Au delà des arguments pragmatiques évoqués par l'employeur, nous tenons à défendre un cadre de travail qui garantit l'intégrité de l'écoute des parents et des enfants, conditions indispensables à l'acte thérapeutique.

En outre, du fait du handicap ou des difficultés de leur enfant, ces familles peuvent souffrir du regard des autres. Certaines ont par ailleurs témoigné, y compris par écrit, de leur désapprobation et pose la question de l’atteinte à leur vie privée.

C'est pourquoi il nous semble tout à fait inacceptable, de filmer ou d'enregistrer des couloirs ou une salle d'attente qui sont des lieux d’interactions, de passage et de transition éminemment sensibles et qui font partie intégralement de la prise en charge.

Nous revendiquons la confidentialité du colloque clinique, le respect des libertés démocratiques fondamentales, et le droit à une expression libre.
L’argument sécuritaire s’est peu à peu imposé dans le discours de l’association gestionnaire alors que nous tentions d’avancer notre point de vue de soignants.

Les caméras devenaient des outils efficaces pour combattre et prémunir l’établissement contre les vols, intrusions et dégradations des locaux. Bien évidemment, cet argument sécuritaire reflète une méconnaissance profonde de la population accueillie et du contenu du travail que nous proposons, fondé sur une relation de confiance et une alliance thérapeutique indispensable à nos missions.

Ce genre de dispositif qui participe de l’illusion d’un contrôle omnipotent, d’un œil qui ne se ferme jamais met à mal notre travail de soins et d’accueil.
Ces dispositifs déjà mis en place dans d’autres domaines se banalisent et s’introduisent maintenant dans le milieu de la petite enfance.

Le dialogue est quasi absent et nos demandes n’ont pas pu être entendues. Notre avis émane pourtant de professionnels qui ont une qualification et une expérience de terrain avérées.

La gestion associative, prenant modèle sur des méthodes de management issues de l’entreprise empiète et contrarie le projet de soins porté par l’équipe soignante.

Ces pratiques, au nom de la « modernité », vont à l’encontre de nos principes éducatifs et thérapeutiques.
Une telle logique de surveillance induit une désaffection du relationnel et une délégation des compétences parentales, tout en engendrant le danger d’une stigmatisation des conduites.

L’Équipe du Centre d’Action Médico Sociale Précoce D ‘Épernay

Pour signer la pétition, cliquer ici

Deux jours à Montfermeil
Par dominique conil
22 Janvier 2011

Un grand bonnet de laine un peu de traviole, un pull fait main éclatant, elle tend la main : «Silvia, patiente». Il y a de la malice dans la précision. Je voulais faire un reportage. Y aller et raconter, le Centre de jour, Montfermeil, 9-3. Ça aurait commencé en conte de fées social : interrogés à propos de leurs besoins, les psychiatres du centre de jour quelque peu entassés dans un pavillon  de Montfermeil, depuis 1995, rêvèrent debout et listèrent leurs désirs à l'hôpital tuteur de Ville Evrard.

Miracolo ! Nos hôpitaux sont gérés, dorénavant, comme des entreprises –au prix, certes, de fâcheuses compressions sur les budgets des personnels–, ils peuvent être riches! Et ainsi fut construit ce Centre de jour qui jouxte centre de consultations et antenne infirmière, inauguré en novembre dernier: flambant neuf, éclairé mais pas trop, pensé en courbes et couleurs, fenêtres savamment décalées, lieu collectif mais avec ce je ne sais quoi d'immédiatement familier, à échelle humaine. Dalles plastique, mobilier en surfaces vides, mais ateliers, voire à l'heure du dej' thérapeutique, un côté bar des Amis. Avec même un jardin et une friche voisine plantée d'arbres, qui fournit la touche bucolique dans ce Montfermeil mutant, pas trop bien desservi, improbable, vieux immeubles murés, panneaux immobiliers promettant de lisses résidences, demeures bourgeoises, où, en poursuivant la ligne 613, on arrive à la cité des Bosquets, toute proche de Clichy-sous-Bois.


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Accueillir la Folie ?
Par Paul Machto
21 Janvier 2011

Accueillir la folie ! que voilà un beau slogan en cette époque de rejet, de haines, de mises à l'écart, d'enfermement.

L'enfer me ment !

(..) Don Quichotte mourut et descendit aux enfers, il y entra la lance en arrêt, et délivra tous les condamnés, comme il avait fait autrefois pour les galériens, et, en fermant les portes, il en arracha l’inscription, celle que Dante y avait lue, et il en mit une autre qui disait « Vive l’Espérance ! »

(Miguel de Unamuno « Du sentiment tragique de la vie chez les hommes et chez les peuples. » 1913) cité par Lucien Bonnafé in « Le Personnage du psychiatre ».

Mais qu’est ce donc qu’accueillir ?

Qu’est ce que l’accueil ?

La question va être débattue lundi 24 janvier 2011, de 19 à 21 heures, à la Maison des Métallos à Paris. Cette soirée, animée par Sophie Dufau, journaliste à Médiapart, s’inscrit dans les « Lundis de Médiapart », rencontre mensuelle proposée au public.

L’accueil, pourrez-vous dire, y a des endroits pour ça. Un comptoir, parfois avec un vitre blindée.

J’ai pour ma part envie de vous livrer mes cheminements autour d’accueillir, de l’accueil ?

Je distinguerai pour la question qui nous occupe, la folie, les souffrances et les désordres psychiques, les maladies mentales, trois façons d’accueillir en psychiatrie.

- une façon « médicale »

- une façon bureaucratique,

- une façon « thérapeutique ».

Voilà, ça y est nous y sommes : dans la caricature, dans l’outrance.

Je précise tout de suite que la « médicale » peut rejoindre la « thérapeutique ».Car pourquoi distinguer la médicale de la thérapeutique ?

Quelle est cette distinction que je propose :

- la médicale peut s’appuyer sur une posture dominante, le pouvoir du médecin vis à vis du malade, posture dominante pas forcément délibérément, elle peut être involontaire, voire inconsciente, ou encore s’appuyer sur une posture paternaliste. Il ne suffit pas d’être médecin pour se trouver dans ce cas de figure. Il y a des psychologues, des infirmiers, des psychanalystes même, si, si j’en connais ! C’est une posture qu’il faut sans cesse débusquer, repérer en soi. Elle peut aller se nicher dans ce puissant « désir de guérir » à l’œuvre en chacun de nous, qui va s’appuyer sur LE savoir.

- La thérapeutique : elle s’appuie sur « la fonction d’accueil ». C’est ce que je vais m’attacher à développer.

- La bureaucratique, que je vais rapidement décrire , pour nous en débarrasser, bien qu’elle ait tendance à envahir les pratiques, dans l’ère gestionnaire et managériale actuelle. Elle consiste essentiellement à se limiter à des questions d’horaires, de présence ! Mais une présence qui n’est pas ou peu incarnée, vivante. Une « présence hygiaphonique » ! Avec des tickets, des numéros ! Une présence où il s’agit de « faire ses heures ». L’accueil, c’est 9 heures – 17 heures par exemple.

La « fonction d’accueil » ? C’est d’abord une disposition, une disponibilité, une attention à l’autre, une possibilité d’être à l’écoute, une capacité à être en lien avec l’autre. Cet autre qui d’ailleurs n’est pas uniquement le patient. C’est aussi le collègue, l’autre soignant, ce qui va permettre de rendre vivante une équipe, de constituer un « collectif ».

Mais cela peut être soi-même ! c’est à dire cet autre en soi, cet « étranger » de l’intérieur, qui va parfois nous jouer des tours, nous surprendre, nous pousser à faire des choses bizarres, qui vont nous faire dire « mais qu’est ce qui m’a pris ? »…. d’acheter ceci ou cela, un objet dont on a nul besoin. Ou encore d’avoir dit une parole qui « ne me ressemble pas ». Ou encore, « mais pourquoi me suis-je mis en colère comme ça ? ». Alors oui, être en capacité d’accueillir ce qui nous surprend.

La fonction d’accueil est aux antipodes de l’assistance. La fonction d’accueil est à la relation humaine, ce que l’assistance est aux assurances privées ! L’assistance, c’est ce plus qui vous est « offert » si vous pouvez vous payer une bonne assurance.

La fonction d’accueil, elle, est gratuite. C’est un état d’esprit à l’égard de l’autre, cet inconnu, cet étranger, mon frère en humanité. En cela elle rejoint l’hospitalité.

L’assistance, dans le domaine du soin, consiste à dire au malade ce qu’il doit faire. L’éduquer, le rééduquer. Cette tendance est lourde. Elle est ancienne. Elle puise ses sources dans « la logique asilaire ». Ce que l’on appelle l’asile dans sa connotation péjorative. L’asile, dans sa dimension de refuge, d’abri, de protection, d’hospitalité, c’est tout autre chose. Donner asile, est alors du côté du Don. Sans attendre de réciprocité. Même si l’on sait que le don peut engendrer de la dette. Alors, la réciprocité va aller de soi. Mais elle n’est pas demandée.

La fonction d’accueil se soutient de la reconnaissance de l’autre en tant que tel, qu’il soit souffrant, malade, fou. C’est la reconnaissance de l’autre comme mon semblable, c’est à dire un autre humain, différent mais proche. C’est alors le reconnaître comme une personne responsable, en capacité d’autonomie. C’est reconnaître qu’il a « prise sur sa vie », qu’il est acteur, qu’il est pour quelque chose dans ce qu’il lui arrive, ce qu’il vit, traverse et donc qu’il pourra être pour quelque chose pour se sortir des épreuves auxquelles il est confronté, qui lui sont « tombés » dessus. Il pourra être l’acteur du traitement de ses difficultés psychiques, affectives, sociales, acteur de sa reconstruction.

C’est ici qu’entre en jeu ce que l’on appelle la « thérapeutique ».

Car bien évidemment lorsqu’il arrive à l’hôpital, ou dans le bureau du psychiatre, du médecin, il est envahi par quelque chose qui s’est imposé à lui. Il va d’ailleurs demander : « Mais qu’est ce qui m’arrive ? dites-moi ce que j’ai ! » D’être possédé par son délire par exemple, il se sent dépossédé de lui-même. Il subit. Ce qu’il vit, il le perçoit comme étranger à lui-même, extérieur. Il ne se sent pas du tout « acteur ». Il se sent agi. Il se sent comme un objet, un fragile esquif sur un océan déchaîné.

C’est en cela que la thérapeutique est un art, qui prend en compte la complexité de ce que vit le patient, la complexité de la relation dans laquelle le thérapeute doit se sentir engagé. C’est là où la formation à la relation, la prise en compte de l’Inconscient est indispensable. Et cette formation ne concerne pas que le médecin, le psychiatre, le psychologue. Elle concerne tous les soignants, infirmiers, assistants sociaux, ergothérapeute, tous les acteurs d’une équipe soignante. Car certaines problématiques, certaines situations, ne peuvent s’appréhender qu’à plusieurs, par une équipe, un collectif. Cela demande de la diversité, de l’hétérogénéité.

C’est dans la mesure où le soignant, le thérapeute aborde l’autre dans cet état d’esprit, qu’il pourra l’amener à prendre conscience de sa capacité à prendre en main ses affaires, sa vie, à traiter ses désordres qui l’ont conduit à se retrouver dans cet état, dans la souffrance, dans la pathologie qui l’ont mené à l’hôpital, en consultation, en psychiatrie, ces désordres psychiques qui l’ont poussé à des actes incompréhensibles pour les autres mais aussi d’abord pour lui-même.

C’est dans ce cadre, que le soignant peut « l’assister », dans le sens de le soutenir, être à ses côtés. Lorsque l’on parle d’un assistant dans un film, un assistant à la réalisation, on désigne là une fonction, c’est celui qui aide le réalisateur, le metteur en scène. Ce n’est pas l’assistant qui fait le film. Dans l’objet qui nous occupe, l’assistant c’est le soignant, le réalisateur, c’est le patient ! Le soignant, c’est celui qui aide, pas celui qui fait à la place de, ou qui décide pour l’autre.
Paul Machto

Santé : les inégalités s'accentuent en Ile-de-France
21.01.11

Les habitants des Hauts-de-Seine ont toutes les chances de vivre deux ans de plus que leurs voisins de Seine-Saint-Denis. C'est le constat alarmant que dresse l'étude sur l'espérance de vie et l'accès aux services de soins en Ile-de-France de l'agence régionale de santé (ARS), dévoilée vendredi 21 janvier  dans Le Parisien.

D'après ce document, "de profondes inégalités entre le nord et le sud d'une ligne virtuelle tracée entre le nord-ouest et le sud-est" de l'Ile-de-France existent, même si "globalement les 11 millions de Franciliens sont en bonne santé", indique Le Parisien.

Si au sud de cette ligne, l'accès aux services de santé est satisfaisant, au nord, la situation est préoccupante. "Nous sommes d'autant plus inquiets que certaines inégalités de santé, directement liées au niveau social, ont progressé", alerte le président de l'ARS, Claude Evin, interrogé par le quotidien. M. Evin, qui rappelle que "le niveau de revenu, les conditions de logement, la scolarisation influent directement sur la santé", doit dévoiler un plan d'action régional en juin.

Espérance de vie
. La Seine-et-Marne est la lanterne rouge des départements de la région Ile-de-France en matière d'espérance de vie pour les hommes. Elle est de 77,4 ans contre près de 80 ans (79,9 ans) dans les Hauts-de-Seine, qui est en tête du peloton. Autre département où l'espérance de vie est en dessous de la moyenne régionale (78 ans) : la Seine-Saint-Denis avec 77,9 ans. Le Val-d'Oise (78,4 ans), le Val-de-Marne (78,9), l'Essonne (79,1), Paris (79,6) et les Yvelines (79,7) se situent au-dessus de la moyenne régionale, d'après l'étude.

Mortalité infantile. La Seine-Saint-Denis détient le triste record de la mortalité infantile avec 5,4 cas pour 1 000 naissances (3,9 pour 1 000 en Ile-de-France, 3,6 sur l'ensemble de la France). Dans ce département, un enfant sur quatre vit sous le seuil de pauvreté.

Mortalité par maladie cardiovasculaire. Concernant la mortalité par maladie cardiovasculaire chez les hommes, la Seine-et-Marne se place en tête avec 173,4 cas pour 100 000, devant l'Essonne (149,3 pour 100 000) et les Yvelines (147,1).

Taux de suicide. Selon l'étude, le taux de suicide pour les hommes est le plus élevé en Essonne (19,6 pour 100 000 - moyenne régionale : 11,3), devant le Val-d'Oise (17,6) et la Seine-et-Marne (16,6). Pour les femmes, les Yvelines détiennent le record régional de suicides avec 7,5 pour 100 000 habitants (moyenne régionale : 4,9).

Par ailleurs, cette étude met en lumière le retour de la tuberculose en région parisienne, recensant annuellement un cas pour 3 630 habitants à Paris, et un cas pour 3 270 habitants en Seine-Saint-Denis.


Une partie du CHU de Caen en grève

Plusieurs syndicats ont appelés les services de psychiatrie et d'addictologie du CHU de Caen à faire grève jeudi 20 janvier.

Le personnel des services de psychiatrie et d'addictologie s'élèvent contre la suppression de postes d'aides-soignantes, dans un contexte déjà difficile. Les syndicats mettent en avant le risque de sécurité que cela engendre chez les patients comme chez les soignants.
Manque de médecins à Bélair / Une lettre ouverte de la CGT
21 janvier 2011

Après la grève du mardi 18 janvier 2010, la CGT de l'hôpital de Bélair à Charleville-Mézières a tenu à informer dans une lettre ouverte envoyée au ministère de la Santé, l'agence régionale de santé (ARS), aux députés ardennais et aux maires, de la paralysie des structures pédopsychiatriques dépendant de l'hôpital de Bélair du fait du manque de médecins spécialisés. Mais pas seulement : « C'est l'ensemble de l'offre de soins médico-sociaux, les IME par exemple, sont aussi concernés car nos médecins, ce sont aussi les leurs », lance Sylvie Bonafe, déléguée CGT.

Et d'accuser : « Nous dénonçons votre coupable silence sur la réalité de la souffrance psychologique de la population prise en charge dans nos lieux de soins, et surtout la souffrance des populations qui ne peuvent plus aujourd'hui être traitées, faute de médecins ». Les syndicalistes prédisent déjà que la pénurie médicale s'étendra bientôt à la psychiatrie adulte qui elle aussi « est étranglée ». Et d'interroger les destinataires de la missive : « Pourrez-vous encore dire […] ''on ne savait pas'' ? ».

Quant à l'éventualité de recourir à des médecins psychiatres de la Marne pour effectuer des consultations au moins dans le sud Ardennes, une proposition soutenue par le directeur de Bélair, les représentants syndicaux sont dubitatifs : « Imaginons que les Ardennes représentent le tiers de l'activité globale de la Marne, pensez-vous les psychiatres marnais ont un tiers de leur temps libre à consacrer aux Ardennes ? ».

Le syndicat propose, quant à lui, d'augmenter le numerus clausus, de stopper les mutations de médecins sans remplaçant, de faire venir des internes de 4e année de psychiatrie dans les Ardennes et demande aux députés de faire voter une loi « antihéliotropisme » limitant la libre implantation de médecins.

La CGT ne prévoit pour l'heure aucune action spécifique : « On va attendre la réunion de la direction avec l'ARS le 28 janvier ».

Le Collectif Solidarité Santé est né en marge du mouvement de grève des internes de l'automne 2007.Il s'agit d'un groupe de jeunes médecins désireux de partager des idées sur la santé et le système de soins.Il s’oppose aux franchises médicales, à la tarification à l’activité et à l'influence des firmes pharmaceutiques . De manière plus générale, il se prononce pour une défense du service public et pour un accès à la santé égalitaire allié à une médecine solidaire.
INSCRIPTION/CONTACT : solidarite.sante@gmail.com


Le coup de gueule d'André Grimaldi contre la novlangue managériale
15.01.2011

Chef du service de diabétologie à l'hôpital de la Pitié-Salpétrière à Paris, le professeur André Grimaldi est l'un des leaders du Mouvement de défense de l'hôpital public (MDHP). Il a toujours dénoncé le concept d'hôpital-entreprise. Aujourd'hui encore il montre comment petit à petit c'est tout un mode pensée qui pénètre l'hôpital, avec ses hommes, ses concepts et sa langue.

Voici une lettre que nous avons reçu de sa part hier soir :

"Chers tous,
Le Syndicat National des Cadres Hospitaliers (SNCH) qui a en grande partie inspiré la réforme « entrepreneuriale » des hôpitaux change de nom. Par 59% des voix il a décidé de devenir le SMPS (Syndicats des managers publics de santé) et par 58% d’accepter comme membres associés des chefs de pôle et des présidents de CME ! L’ensemble des soignants médecins et non médecins devront bientôt s’adresser à leur directeur en l’appelant par son titre de « chief manager » tandis que les directeurs adjoints deviendront des « project manager ».

Rigolade ! Foutaise ! Dérision !
Nous aurions tort de le penser. Le changement de vocabulaire a pour fonction de changer la programmation de la pensée. Technique de formatage des esprits ! Ils ont mené et gagné la bataille idéologique et nous avons haussé les épaules. Maintenant il est bien tard. Nous avons cependant mené le combat contre le concept pervers « d’hôpital entreprise » et les politiques,du président de la république à la ministre, ont du verbalement reculer tandis que les concepteurs continuaient à s’y accrocher. Exit donc l’hôpital entreprise que la loi met en œuvre. Hypocrisie ou post modernité ?

Pour les promoteurs de la réforme néolibérale nous sommes « des producteurs de soins » ou des « ingénieurs »,et ceux qui refusent leur nouveau statut sont des « petits mandarins », les patients sont des «consommateurs » certes « de plus en plus éclairés » ou des « clients ». On ne répond pas à des besoins, on vise à « gagner des parts de marché ». On n’est pas dévoué, on ne travaille pas beaucoup, on « travaille à flux tendu » on ne supprime pas des gaspillages on « augmente la productivité », on n’a plus de projets mais des « business plan » etc etc

Je vous propose de débusquer l’imposture en révélant ce que cache le discours de ces « défenseurs du service public ». Voilà ce qu’écrivait l’un d’entre eux dans un condensé de la pensée néolibérale (Patrick Mordelet dans Gouvernance de l’hôpital et crise des systèmes de santé, aux Editions ENSP) : « La bonne gouvernance des hôpitaux passe, plus ou moins directement, par leur privatisation ou, à tout le moins, par l’application des règles et de la culture du secteur privé et le développement des partenariats public-privé » et parmi les objectifs fixés « le libre choix des citoyens concernant leur assurance médicale ». [...]

Refusons la nov-langue des nouveaux managers !
Les services « clientèle » des hôpitaux doivent être débaptisés et retrouver leur vrai nom « service patients ». Refusons les slogans venus de la SNCF (« vous faire préférer le train ») ou de DARTY (« le contrat de confiance »).
Amitiés
André"

Dans le roman de George Orwell, 1984, Syme, un collègue de Winston, en charge du dictionnaire Novlangue, explique le but du Novlangue : « Ne voyez-vous pas que le véritable but du Novlangue est de restreindre les limites de la pensée ? A la fin nous rendrons littéralement impossible le crime par la pensée car il n’y aura plus de mots pour l’exprimer. »

AFP
Pétition sur le risque de disparition de la pédiatrie de ville

PARIS — L'association française de pédiatrie ambulatoire (Afpa) a remis mercredi au ministère de la Santé à Paris une pétition signée par 130.000 personnes pour attirer l'attention sur les risques d'une disparition de la pédiatrie de ville.

La présidente de l'Afpa Catherine Salinier demande notamment au ministre de la Santé Xavier Bertrand d'augmenter le numerus clausus des pédiatres, qui avoisine 280. Elle estime qu'il faudrait former 600 pédiatres par an pour remplacer, dans les années à venir, les pédiatres qui vont partir en retraite.

L'âge moyen des 6.725 pédiatres exerçant en France recensés en 2009 par l'Ordre des médecins était de 54 ans pour les hommes et de 48 ans pour les femmes, qui représentent 63,4% de ces spécialistes de l'enfant.

Leur répartition sur le territoire est très inégale et la plupart sont salariés. Ils ne sont que 25% à exercer en libéral et environ 800 pédiatres ont une activité mixte (salariée et libérale), selon l'Afpa.

"La France ne compte qu'un seul pédiatre pour 5.300 enfants, soit trois fois moins que la moyenne européenne et huit fois moins qu'en Italie", souligne la pétition, qui se veut un "nouveau cri d'alerte" face à "l'indifférence des pouvoirs publics".

"L'enfant n'est pas un adulte en miniature. La médecine infantile est complexe. Le suivi de l'enfant en croissance, de sa naissance à son adolescence réclame des compétences spécifiques", affirme notamment cette pétition.

Selon l'Afpa, qui compte 1.400 adhérents sur les 2.700 pédiatres de ville, différentes études prouvent que le suivi des enfants par des pédiatres est "plus pertinent et plus économique du fait de leur approche spécifique et exclusive".
Arizona Psycho 
19.01.11
Reportage
Tucson (Arizona, Etats-Unis) Envoyée spéciale - Le 29 septembre 2010, deux policiers de l'université de Pima County en Arizona se sont rendus au 7741 North Soledad Avenue, à Tucson, pour une mission si délicate, apparemment, qu'ils avaient pris soin de poster des renforts dans les environs. Ils venaient remettre son avis de suspension à Jared Lee Loughner, 22 ans, un étudiant qui effrayait les professeurs, nombre d'élèves et, hors campus, certains employés de banque qui se surprenaient à porter instinctivement le doigt sur le signal d'alarme quand ils le voyaient approcher.

Le jeune homme n'avait jusque-là agressé personne, mais il faisait constamment des sorties bizarres, des réflexions sur le "sens", le "contrôle", les mots, la grammaire. A la banque, il s'en était pris à une caissière à qui il avait dit que les femmes n'avaient rien à faire dans des positions de pouvoir. Sur YouTube, il avait mis en ligne une vidéo qui avait inquiété l'université. On le voyait arpentant le campus, de nuit, hélant une silhouette au passage, apparemment un professeur, avec un rire sarcastique : "Encore merci pour ce 12 que vous m'avez donné !" Il dénonçait le "génocide" des étudiants sur le campus, la "torture" qu'on leur infligeait, l'anticonstitutionnalité de l'université...

Jared Loughner n'est jamais retourné en cours. Deux mois plus tard, il est allé s'acheter un pistolet semi-automatique Glock 9mm, et en toute légalité puisqu'il n'avait pas d'antécédents psychiatriques. Le 8 janvier, il a tué six personnes sur le parking du supermarché Safeway de son quartier et a blessé d'une balle dans la tête l'élue démocrate de la circonscription, Gabrielle Giffords, 40 ans.

Pas plus que l'armée, qui avait refusé d'incorporer Jared Loughner en 2004, l'université ne se sent en quoi que ce soit responsable. "Il n'avait commis aucun crime. Il ne présentait pas de danger pour lui-même ou pour les autres. Il ne paraissait pas être dans un état de crise aiguë", a précisé l'avocate de l'établissement, Alice Calliso, dans le journal Arizona Daily Star. A défaut de la société dans son ensemble, chaque institution peut se féliciter d'avoir protégé les "siens". Ou de "s'être débarrassée du problème", comme dit Clarke Romans, qui travaille sur le sujet de la santé mentale depuis trente-cinq ans.

Aujourd'hui, la maison de Soledad Avenue est déserte. Après s'être - littéralement - murés derrière un barrage de véhicules et un panneau de contreplaqué pour échapper à la presse, les parents de Jared Loughner ont été conduits en lieu sûr par une voiture de police. Ils n'ont diffusé qu'un communiqué, qu'est venu lire un homme qui n'a pas voulu dire son nom. "Il n'y a pas de mots pour exprimer ce que nous ressentons. Nous souhaiterions qu'il y en ait, pour vous faire plaisir. Mais nous ne comprenons pas pourquoi cela est arrivé." C'est tout. Selon un psychologue proche du dossier, Jared Loughner était en conflit avec son père, et sa mère avait toujours préféré s'effacer. Une famille ordinaire, retranchée derrière le mesquite, l'arbre du désert, qui masque l'entrée.

Dix jours après la fusillade, Tucson s'interroge. "Comment n'a-t-on pas réussi à empêcher le tueur de passer à l'acte ?" Paradoxalement, l'Arizona est l'un des rares Etats qui ont échappé au mouvement antiplacement d'office des années 1980.

N'importe quel professeur, parent d'élève ou employé de banque aurait pu signaler son attitude étrange et demander à la justice d'ordonner une évaluation psychologique. Ailleurs, c'est impossible. L'avis du patient est prépondérant. La Cour suprême a même confirmé la liberté supérieure de ne pas prendre ses médicaments.

Tucson est une ville plus sophistiquée qu'il n'y paraît. Faite de strates, de recoins, de quartiers. "C'est un endroit pacifique, de positivité. Les gens sont ici depuis le XVIe siècle", dit Victor Soto Fontes, 54 ans, membre de la tribu amérindienne des Tohono O'Odham, le "peuple du désert".

Mais, en dix ans, la population a augmenté de 20 % et avec la pression démographique est venue la "dysharmonie". Les immigrants vivent dans le Barrio, le sud de la ville, une commune en soi, avec son maire et sa police. Côté "anglo", les nouveaux venus se sont installés dans le nord-ouest, de plus en plus haut dans les foothills, les contreforts des monts Catalina. Les retraités sont attirés par le soleil, les républicains par l'espace, les amoureux de la nature par la profondeur de la nuit (l'éclairage est réduit pour faciliter le travail des observatoires). Nul besoin de chercher à s'intégrer. On ne se mêle pas des affaires des autres, de peur de la réciproque.

La question de l'immigration a empoisonné l'atmosphère. Tucson a son Rush Limbaugh, un justicier des ondes qui se fait appeler "John Justice". Mais, globalement, elle reste une ville universitaire, démocrate, aux antipodes de Phoenix, ses projets de loi anti-immigration et ses militants du Tea Party. C'est pourquoi le choc a été grand. Devant l'hôpital universitaire où Gabrielle Giffords récupère doucement, les animaux en peluche, les messages et les photos recouvrent un parterre de plus en plus rempli.

Dans l'est de la ville, au bout de la 22e Rue, se trouve le siège de la branche locale de la National Alliance on Mental Illness (NAMI). L'association est dirigée par Clarke Romans, un transfuge de la Côte est, ex-cadre dans l'industrie pétrolière. Sa vie a basculé lorsque son fils, Kenneth, un adolescent "athlétique, beau garçon, intelligent", a commencé à se comporter bizarrement à l'âge de 16 ans. "On roulait et il me disait : "Tu vois tous ces feux qui passent au vert. C'est moi qui commande tout ça"." La maladie a duré des années, jusqu'à ce qu'un nouveau médicament "entrouvre le rideau noir". Les hallucinations sonores ont diminué, et Kenneth a réussi à lire un livre ou à soutenir une conversation sans interférences cérébrales. "C'est ainsi que nous sommes devenus membres d'un club auquel personne ne veut appartenir", relate le père. Celui des familles subitement confrontées à la schizophrénie.

L'histoire de Jared Loughner n'a pas surpris Clarke Romans. "Quand je lis son portrait dans les journaux, à toutes les lignes, il y a des drapeaux rouges." Statistiquement, de 6 % à 10 % de la population a des problèmes mentaux sérieux, affirme-t-il : schizophrénie, dépression majeure, psychose maniaco-dépressive. Pour une ville de 1 million d'habitants comme Tucson, cela représente de 60 000 à 100 000 personnes. Un quart seulement des malades sont en traitement, estime-t-il. "Loughner était l'un des 75 % de malades qui ne sont pas diagnostiqués."

Dans les années 1960, puis sous Ronald Reagan, la psychiatrie américaine a connu une révolution appelée "désinstitutionnalisation". Les asiles et les établissements d'Etat ont fermé. Entre 1960 et 1990, 80 % des lits ont été supprimés. Compte tenu de l'état des établissements psychiatriques, c'était "une bonne décision", estime Clarke Romans. La philosophie reposait sur un principe d'intégration, "chacun est responsable". Les malades mentaux seraient pris en charge par leurs communautés. Mais la société s'est détournée.

Les crédits n'ont pas suivi pour le logement ou les soins. Sous Ronald Reagan, des milliers de malades mentaux sont venus grossir les rangs des sans-abri. Puis des prisons. "On attend qu'ils commettent un crime, on les met en prison, et là ils subissent de mauvais traitements", dénonce Victor Soto Fontes, qui travaille depuis douze ans dans le secteur psychiatrique en détention.

"La désinstitutionnalisation a abouti à une réinstitutionnalisation. Dans les prisons", résume le Treatment Advocacy Center, une ONG qui milite pour un retour au placement d'office si nécessaire. Selon une étude du ministère de la justice, datant de 2007, 64 % des détenus des prisons locales souffrent de maladies psychiques ; 56 % pour les prisons d'Etat et 45 % dans les pénitenciers fédéraux.

En temps normal, l'Arizona est l'un des Etats les plus mal lotis pour les services de santé mentale. Le docteur E. Fuller Torrey, qui a fondé cette ONG, place l'Etat à l'avant-dernier rang national pour le nombre de lits d'hôpital par habitant. Les psychiatres ont quatre cents patients en moyenne. Les assistantes sociales, cent dossiers. "J'ai calculé : ça fait une heure et quatorze minutes par mois, y compris les papiers", dit Clarke Romans.

Si on ajoute la politique d'austérité actuelle dans un Etat qui cherche à limiter un déficit de 1,1 milliard de dollars (822 millions d'euros) en 2012, les conséquences sont dramatiques. Depuis le 1er juillet 2010, les malades de l'Arizona reçoivent des courriers les informant que leur prise en charge a changé. On les laisse tomber. On laisse tomber les gens de 65 ans à qui l'on devait poser une prothèse du genou, mais dont les revenus sont supérieurs au seuil de pauvreté. On laisse tomber les gens en attente d'une transplantation d'organe. On laisse tomber les gens qui touchent plus de 10 000 dollars (7 400 euros) par an. "Pour être pris en charge, il faut être très pauvre ou très malade", dit Clarke Romans.

En trois ans, l'Etat a coupé 65 millions de dollars (48 millions d'euros) dans les services psychiatriques. Depuis l'été, 7 000 personnes ont perdu leurs aides : elles peuvent encore être soignées en urgence, mais ne bénéficient plus de médicaments gratuits ou du transport médical. L'effet a été immédiat : le nombre de personnes admises en urgence "psy" a augmenté de 123 % en moins d'un an.

En décembre 2010, Maria Ramirez, 53 ans, a été informée qu'en raison de son statut d'immigrée sans papiers elle ne pourrait plus bénéficier des services sociaux du comté. Ni son mari, qui retape les pneus dans un garage pour 1 100 dollars par mois (822 euros) , ni ses deux enfants n'ont de papiers en règle. Traitée pour dépression depuis des années, Mme Ramirez a dû trouver, du jour au lendemain, une nouvelle source de financement pour ses médicaments. Une association a entrepris de les commander au Canada.

En octobre, un homme de 24 ans, Bradley Ware, a tué un individu avec qui il avait eu une altercation. "Quelqu'un qu'on ne pouvait pas manquer dans la rue : Noir, 1,97 m", raconte Clarke Romans. Bradley était sous traitement médical sur ordre de la justice. Mais les juges n'avaient pas renouvelé le traitement. Trop cher. Le fournisseur de soins avait déclaré que les médicaments n'étaient plus nécessaires. Seule la mère de Bradley, une employée de banque, s'était inquiétée. Quelques semaines plus tard, Bradley Ware passait à l'acte, avec une machette. Il attend son procès.
Corine Lesnes

vendredi 21 janvier 2011

culture mobile_le blog

Contrôler sa santé sur Iphone


"Allons-nous, à l'instar des États-Unis notamment, vers une prise en charge plus individuelle de notre capital santé ? Demain, chacun disposera peut-être d'un coach santé virtuel personnel pour stimuler son envie de s'occuper de soi. Peut-être aussi que les données qui seront recueillies via un pèse-personne ou un podomètre arriveront directement sur l'ordinateur du médecin..." interrogeait sur Marthe Aurèle dans le dossier Culturemobile "Je prends ma santé en main : quand les patients s'informent, partagent leur expérience et gèrent leur santé sur Internet". En effet, certains objets connectés sont déjà en mesure de transmettre des informations sur notre corps, en voici quelques exemples :
Le tensiomètre Withings à la particularité d'être connectable à un iphone. Les données s'enregistrent sur le mobile et dressent un tableau des mesures et des courbes sont tracées automatiquement pour détecter les tendances en un coup d'oeil. Le suivi devient aisé pour le patient et pratique pour le médecin qui décèlera plus rapidement les anomalies, car le patient peut les exporter et les envoyer par mail.

Dans les hopitaux, un électrocardiocardiogramme se présente sous la forme d'une grosse imprimante à laquelle est reliée une dizaine d'électrode. Son poids nécessite de le déplacer sur un chariot roulant. Un encombrement qui pourrait prendre fin puisque la société Alivecor a mis au point une application "iPhonECG" complémentaire d'une coque iPhone un peu spéciale, équipée d’électrodes elle permet de faire un ECG (Electrocardiogramme) n'importe où, très facilement. Si le degrès de précision s'avère à la hauteur des enregistrements actuels, cette solution pourrait participer à la numérisation des dossiers des patients hospitalisés.

Bien entendu si vous êtes en bonne santé toutes ces applications peuvent vous sembler futiles ; profitez-en alors pour télécharger la nouvelle application gratuite de la Croix-Rouge, elle vous enseignera les gestes qui sauvent.

mercredi 19 janvier 2011

Comment accueillir la folie? Un débat organisé lundi 24 janvier par Mediapart.
Par Sophie Dufau

La loi sur l'hospitalisation sous contrainte sera réformée dans les prochains mois. Face à un texte à intention clairement sécuritaire, alimenté par un discours qui stigmatise les malades mentaux comme potentiellement dangereux, il est urgent de s'interroger sur l'accueil que la société réserve aux personnes souffrant de troubles psychiques. Tant à l'hôpital, qu'à l'école, dans les entreprises et plus généralement dans la cité.
Ce débat est né d'une proposition de Paul Machto, psychanalyste et psychiatre à Montfermeil et Yves Gigou, infirmier, tous deux abonnés à Mediapart et rédacteurs de l'édition Contes de la folie ordinaire.

Il réunira:
- Hervé Bokobza, psychiatre et psychanalyste, directeur de la clinique de psychothérapie institutionnelle de Saint-Martin de Vignogoul dans l'Hérault, ancien président de la Fédération Française de Psychiatrie et membre du collectif des 39 contre la nuit sécuritaire;
- Bénédicte Maurin, éducatrice auprès d'enfants près de Blois;
- Sylvie Zucca, psychanalyste (a beaucoup travaillé autour des questions de la psychiatrie en grande précarité, notamment au Samusocial), et auteur de Je vous salis ma rue - clinique de la désocialisation (ed. Stock, 2007);

Sera aussi présent dans la salle, Guy Dana auteur de Quelle politique pour la folie? : le suspense de Freud (ed. Stock, 2010).

Ce débat, animé par Sophie Dufau, journaliste à Mediapart et auteur de Le Naufrage de la psychiatre (ed. Albin Michel, 2006), s'inscrit dans le cadre des «lundis de Mediapart» qui, une fois par mois, propose une réunion publique la Maison des Metallos, à Paris.

L'entrée est libre et gratuite. 


Infos pratiques :
Maison des métallos, 94 rue Jean-Pierre Timbaud, 75011 Paris M° Couronnes
Lundi 24 janvier, de 19h00 à 21h00.

Première plongée dans l’hôpital-prison de Bron
18/01/2011

« La Croix » a pu visiter en exclusivité le premier hôpital-prison de France. Ouvert en mai, il accueille une cinquantaine de détenus présentant des troubles psychiatriques lourds

Luc n’a pas tout de suite réalisé où il était transféré. À peine incarcéré pour avoir poignardé son père, ce jeune homme de 19 ans a été conduit dans la toute nouvelle unité hospitalière spécialement aménagée (UHSA) de Bron, en banlieue lyonnaise (1).

« On m’a amené ici parce que, en cellule, j’étais un petit peu angoissé », ânonne-t-il lentement. Le diagnostic médical est, lui, autrement plus préoccupant : pris de bouffées délirantes, Luc présentait un risque de passage à l’acte. Depuis son arrivée à Bron, il n’a plus été une seule fois en contact avec les « bleus », le surnom donné aux surveillants par les détenus.

Place aux blouses blanches, et à elles seules. « Les médecins qui m’entourent m’aident à éclaircir les points négatifs en moi, à comprendre mes délires. En prison, tout est plus… sec. Les surveillants ont d’autres soucis à gérer. »

En marge de ses rendez-vous médicaux, le jeune homme peut participer aux multiples activités culturelles et sportives de l’établissement. Il préfère, pour l’heure, enchaîner les puzzles, hobby aussi solitaire que rassurant. Et son état de santé devrait, selon les médecins, permettre d’ici à quelques jours son retour en prison.

Entre 10 à 25 % de la population carcérale souffrent de troubles graves

Avant l’ouverture de l’UHSA, en mai dernier, les bouffées délirantes de Luc l’auraient tout droit mené dans un hôpital psychiatrique. Son statut de détenu aurait obligé les soignants à le tenir à l’écart du reste des patients, dans une chambre fermée à clé.

Surtout, pour limiter tout risque d’évasion, son hospitalisation se serait limitée à quelques jours. C’est pour répondre à cette inadéquation de l’offre de soins psychiatriques aux détenus (entre 10 à 25 % de la population carcérale souffrent de troubles graves) que les pouvoirs publics ont fini par créer les UHSA.

Seul établissement de la sorte actuellement, l’unité de Bron a tout, en apparence, d’une prison classique : gros murs d’enceinte, barreaux aux fenêtres, parloirs… Principale différence : seul le personnel hospitalier y intervient. Les surveillants pénitentiaires sont relégués à l’entrée du bâtiment et n’ont pour seule mission que d’assurer la sécurité extérieure.

Le terme de « détenu » est proscrit, ici on parle de « patient »

Autre différence avec les établissements pour peine : le terme de « détenu » est proscrit, ici on ne parle que de « patient ». « Nous accueillons des individus atteints d’une pathologie psychiatrique qui souhaitent, ou nécessitent, d’être hospitalisés sur le long cours et pas uniquement lors d’une crise », explique Pierre Lamothe, médecin psychiatre et responsable du pôle Santé mentale des détenus et psychiatrie légale, dont dépend l’UHSA. « Ils retournent en détention lorsqu’on perçoit en eux une moindre souffrance, une meilleure estime d’eux-mêmes, une plus grande capacité à gérer les règles de vie en collectivité. »

Certains ne restent à Bron que quelques jours. D’autres de longs mois. Pas étonnant, compte tenu de la variété des profils qui cohabitent ici : une mère infanticide, un criminel sexuel proche du handicap mental, un quadragénaire profondément dépressif, un psychopathe borderline, un schizophrène délirant, etc. Cette cinquantaine de patients – dont un mineur – sont d’ailleurs répartis dans différentes unités, en fonction de leur pathologie ou de leur éventuelle dangerosité.

Les soignants sont tous volontaires. Corinne Bouchet fut l’une des toutes premières à déposer sa candidature. En tant que cadre de santé, elle assume la part de danger inhérente à sa fonction : «On ne peut soigner sans prendre le risque de l’autre.»

Les patients "apprécient qu’on s’occupe d’eux sans hostilité"

Tout est fait, néanmoins, pour limiter au maximum les débordements. Il n’est qu’à voir le nombre de caméras dans les couloirs pour s’en convaincre. Autre détail, auquel les patients ne prêtent sans doute pas attention : le personnel médical intervient systématiquement en binôme, pour mieux faire face en cas de problème.

Enfin, chaque employé est doté d’un talkie-walkie géolocalisable. Un premier signal permet de mobiliser une partie du personnel médical, un second, l’ensemble de la communauté soignante, et un troisième, les surveillants de la pénitentiaire. L’arrivée sur les lieux prend moins de 20 secondes.

Éloigné de l’hôpital classique, l’UHSA l’est presque tout autant de la prison. Et c’est bien là son originalité. Alain, un ancien enfant de la Ddass, toxicomane ayant attenté à ses jours à plusieurs reprises derrière les barreaux, en atteste.

« Quand vous êtes au bout du rouleau, quand vous sortez le drapeau, comme on dit, en prison, personne n’y prête attention. Les médecins sont trop débordés, ils viennent deux minutes vous voir pour vous prescrire vos médicaments. Ici, ça n’a rien à voir : on m’écoute », explique le trentenaire, encore stupéfait de pouvoir appeler les soignants par leur prénom. À entendre Pierre Lamothe, les patients seraient surtout rassurés d’être pris en charge médicalement. « Ils apprécient qu’on s’occupe d’eux sans hostilité et qu’on les aide à mettre des mots sur leur souffrance. Cela les sécurise énormément. »

Le patient reprend le chemin de la prison lorsqu’il est en voie de guérison

Cruelle logique : lorsqu’il est en voie de guérison, le patient doit reprendre le chemin de la prison et troquer son titre de « malade » pour celui de « détenu ». Étonnamment, les intéressés sont plutôt demandeurs. Et ce, pour des raisons inattendues.

Par exemple, à l’heure où l’on brandit l’encellulement individuel comme « la » panacée, Luc goûte peu le fait d’avoir une chambre individuelle au sein de l’UHSA : « En prison, on est plusieurs par cellule et je crois que je préfère. Ici, je gamberge tout seul autour de mon lit. » Alain, lui, reproche à l’UHSA son caractère aseptisé : « En détention, on peut fumer en cellule, se faire un petit café, écouter de la musique tard dans la nuit… »

Si les détenus se montrent si désireux de quitter les lieux c’est aussi, à entendre la psychiatre Ève Becache, pour ne plus être étiquetés comme « malades ». « Toute personne s’estimant guérie souhaite rentrer chez elle, analyse le médecin. Eh bien, c’est pareil pour les détenus. » C’est donc souvent la communauté soignante qui insiste pour que le patient reste encore quelques jours avant de rejoindre la prison.Huit établissements semblables prévus d’ici à 2012
Déjà victime de son succès, l’établissement pourrait aujourd’hui rapidement « s’emboliser ». Car les demandes d’hospitalisation à l’UHSA sont désormais quotidiennes. Huit établissements semblables sont appelés à voir le jour d’ici à 2012. Au final, 700 places devraient être créées.

Les pouvoirs publics comptent, pour l’heure, s’en tenir là, pour des raisons financières notamment, même s’il y a plusieurs milliers de détenus atteints de troubles psychiatriques en France. Le coût de fonctionnement de l’UHSA de Bron se monte à neuf millions d’euros, dont sept en personnel (pour une centaine d’équivalents temps-plein).

Une facture totalement assumée par Pierre Lamothe : « Avec ce budget, on s’approche de ce que coûte un service de réanimation. Et ce n’est pas très éloigné de ce que nous faisons : finalement, nous prenons en charge des personnes qui ont été abandonnées psychologiquement et qui se retrouvent, de ce fait, “inanimées” socialement. »
Marie BOËTON

(1) L’établissement est rattaché au centre hospitalier Le Vinatier.

120 médecins lancent un manifeste pour défendre l'accès aux soins
18.01.11 

Le mouvement a pour origine le soutien au docteur Didier Poupardin de Vitry-sur-Seine, qui est en conflit judiciaire avec l'Assurance maladie de ce département, parce qu'il fait bénéficier systématiquement ses patients en longue maladie de remboursements à 100 %.
AFP/GABRIEL BOUYS

Cent-vingt médecins "solidaires" ont lancé un manifeste pour dénoncer "les consignes de restriction" de l'accès aux soins remboursés et "la privatisation" de la Sécurité sociale, mardi 18 janvier à l'Assemblée nationale.

Le mouvement a pour origine le soutien à un praticien "désobéissant", le docteur Didier Poupardin, de Vitry-sur-Seine, dans le Val-de-Marne, qui est en conflit judiciaire depuis plusieurs mois avec l'assurance maladie de ce département, parce qu'il fait bénéficier systématiquement ses patients en longue maladie de remboursements à 100 %.

Au cours d'une conférence de presse, en présence de députés ou représentants de partis politiques de gauche et de syndicats, le Dr Poupardin a dénoncé le "matraquage idéologique" sur la maîtrise des dépenses de santé et la responsabilisation des patients pour limiter le déficit de la Sécurité sociale qui, affirme-t-il, est en premier lieu un "déficit de ressources".

Le Dr Didier Menard, vice-président du Syndicat de la médecine générale (SMG), praticien à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), a déclaré que la poursuite en justice du Dr Poupardin "a réveillé la conscience de beaucoup de médecins". Il a expliqué que le sens du manifeste était d'organiser une "indignation active mais collective" parmi le plus grand nombre possible de médecins.

"UN SYSTÈME QUI EXCLUT DE PLUS EN PLUS LES COUCHES POPULAIRES"


Selon lui, il faut "sortir du bricolage (...) pour aider les patients à avoir un meilleur accès aux soins et le faire de façon plus politique et poser cette question sur la place publique". "Nous sommes dans un système qui exclut de plus en plus les couches populaires", a-t-il affirmé.

Selon le manifeste, la fondation de la Sécurité sociale, contenue dans le programme du Conseil national de la résistance, "reposait sur un principe majeur de solidarité et d'équité : chacun cotise selon ses moyens et chacun reçoit selon ses besoins". Mais "ce principe recule et tend à s'inverser : chacun doit payer selon ses besoins (si vous êtes très malade vous devez payer beaucoup) et chacun reçoit selon ses moyens (si vous êtes très riche, vous êtes bien soigné)". Les médecins seront invités à signer le manifeste sous la phrase suivante : "Nous déclarons vouloir résister aux consignes de restriction de l'accessibilité aux soins".
Rendre payante l'aide médicale aux sans-papiers coûtera plus cher à l'État
04.01.11

Le droit d'entrée de 30 euros pour bénéficier de l'aide médicale d'Etat risque d'accroître les dépenses de l'État.

AFP/OLIVIER MORIN

Le durcissement des conditions d'accès à l'aide médicale d'Etat (AME), votée en décembre par le Parlement, serait contre-productive, affirme un rapport de l'Inspection des affaires sociales (IGAS) et de l'Inspection générale des finances (IGF). Révélé par Les Echos et Mediapart, ce volumineux rapport propose une analyse détaillée du dispositif qui permet l'accès aux soins aux personnes sans papiers dont les revenus n'excèdent pas 634 euros par mois. Le rapport conteste tous les points avancés par les députés et sénateurs UMP pour durcir les conditions d'accès à ce dispositif.

Pas de fraude à l'AME. Les abus dénoncés par la droite sont impossibles à prouver, notent les auteurs du rapport. Le député Jean Léonetti assurait qu'"il y a des filières de fraudes", tandis que Thierry Mariani dénonçait de "nombreux abus". "Il n'est pas possible d'établir statistiquement un lien entre l'évolution des dépenses et l'évolution des abus et fraudes", répond le rapport, qui s'appuie sur un audit des caisses d'assurance-maladie de Paris et de Bobigny, qui, avec celle de Créteil, concentrent la moitié des dépenses d'AME.

Les accusation de greffes abusives ou de tourisme médical sont battues en brèche. "Les observations statistiques démentent l'existence de filières", estiment les rapporteurs. Comme les autres patients, les personnes sans papiers sont inscrites sur une liste d'attente à partir de critères médicaux et logistiques, ce qui "rend peu probable un tourisme médical". Seule une vingtaine de personnes sans papiers a bénéficié d'une transplantation en 2009. Le rapport précise que les dépenses de l'AME sont centrées sur des personnes "très malades".

La contribution forfaitaire "inadaptée". Surtout, le rapport critique l'idée d'une contribution forfaitaire de 30 euros mise en place dans le budget 2011. Un tel droit d'entrée paraît "financièrement inadapté, administrativement complexe et porteur de risques sanitaires", estime le rapport. Le document pointe ses "lourds effets pervers" et le risque de voir se multiplier les "recours tardifs à l'hôpital, nettement plus coûteux". Selon les députés, le droit d'entrée aurait dû permettre d'économiser 6 millions d'euros. Mais le rapport estime que si 10 %  des malades retardent leur demande de soins la dépense supplémentaire pourrait être de 20 millions d'euros.

De fait, cet argumentaire rejoint celui des associations médicales et de soutien aux étrangers qui ont dénoncé pendant le débat parlementaire les risques que ce droit d'entrée faisait peser sur la santé des migrants, mais aussi sur l'ensemble du système de santé. "C'est un non-sens économique : retarder l'accès aux soins engendre des surcoûts pour le système. Les soins urgents coûtent plus cher que la médecine de ville. Cela ne ferait qu'empirer une situation qui se dégrade déjà", expliquait ainsi Olivier Bernard, président de Médecins du monde, en septembre.

Un rapport enterré. Ce rapport a été transmis en novembre à Roselyne Bachelot et François Baroin. Mais le document n'a été mis en ligne qu'à la toute fin du mois de décembre, après que les députés avaient voté la mise en place de cette contribution forfaitaire.