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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

dimanche 5 septembre 2010





Spécialités cliniques, psychiatrie : l’UMESPE monte au front

À moins d’un mois des élections professionnelles en médecine libérale, l’Union nationale des médecins spécialistes conférés (UMESPE, branche spécialiste de la CSMF) place sa rentrée syndicale sous le signe de la défense des spécialités cliniques en général et de la psychiatrie libérale en particulier, discipline en« totale déshérence ». « Veut-on oui ou non sauvegarder les spécialités cliniques de proximité ? », interrogele Dr Jean-François Rey, président de l’UMESPE, qui précise que « si les pouvoirs publics voulaient la disparition de la psychiatrie libérale, ils ne s’y prendraient pas autrement ».

Face à ce « désinvestissement », l’UMESPE, consciente que le salut ne passe pas uniquement par des revendications tarifaires sur la valeur de l’acte (« le saupoudrage n’est pas la solution », résume le Dr Rey), avance plusieurs projets qui se veulent « pragmatiques » dans une situation financière tendue.

Outre la réforme à moyen terme de l’ensemble des consultations en trois ou quatre niveaux (CCAM clinique), qui consiste à refondre la grille tarifaire en rémunérant les actes cliniques en fonction de leur complexité et de leur durée, l’UMESPE défend l’expérimentation dès que possible de « contrats de santé publique » rémunérés avec des forfaits de bonne pratique clinique.Sur des thèmes « porteurs », décidés en lien avec les associations de patients, ces contrats permettraient d’améliorer l’accès aux soins et la coordination suivant un cahier des charges précis. Sur la psychiatrie, par exemple, l’UMESPE propose d’avancer, dans le cadre des conférences régionales de santé, sur quelques thématiques fortes – la pédopsychiatrie, la souffrance psychique au travail, des pathologies lourdes – et de solliciter directement les agences régionales de santé (ARS) pour obtenir des financements dédiés sur ces projets. « On peut imaginer la mise en réseau de spécialités cliniques permettant de garantir des délais de rendez-vous aux assurés sur un bassin entier de population », explique le Dr Rey, qui défend aussi la création de « maisons de spécialistes libéraux », à condition d’honorer le coût de la pratique et de la structure.

› C. D.

Quotimed.com, le 01/09/2010



PENSÉE

SÉMINAIRE


Et si Foucault n'avait pas tort ?


Publié le mercredi 01 septembre 2010 par Marie Pellen

RÉSUMÉ


Peut-on donner aujourd’hui raison aux thèses de Michel Foucault concernant le pouvoir psychiatrique ? Ce séminaire se propose d'offrir des regards croisés sur ses réflexions concernant la psychiatrie, en les confrontant aux exigences actuelles du soin psychiatrique. Chaque séance sera constituée d’une présentation d’un philosophe et d’un psychiatre sur un thème, et nourrie par des références bibliographiques. Un échange suivra les exposés. Le séminaire est destiné à un public large : étudiants et chercheurs en sciences humaines et philosophie (master 1 et 2), psychiatres et praticiens hospitaliers, psychologues, psychanalystes, internes de psychiatrie, ou à toute autre personne intéressée par ce thème.

ANNONCE

Direction scientifique :
Catherine Dekeuwer

Argumentaire

Peut-on donner aujourd’hui raison aux thèses de Michel Foucault concernant le pouvoir psychiatrique ? Ce séminaire se propose d'offrir des regards croisés sur ses réflexions concernant la psychiatrie, en les confrontant aux exigences actuelles du soin psychiatrique. Chaque séance sera constituée d’une présentation d’un philosophe et d’un psychiatre sur un thème, et nourrie par des références bibliographiques. Un échange suivra les exposés.

Le séminaire est destiné à un public large : étudiants et chercheurs en sciences humaines et philosophie (master 1 et 2), psychiatres et praticiens hospitaliers, psychologues, psychanalystes, internes de psychiatrie, ou à toute autre personne intéressée par ce thème.

Séances :
16 septembre de 18h à 20h.
La méthode Foucault
Dr Boulay et Catherine Dekeuwer

21 octobre de 18h à 20h.
La folie
Dr Giloux et Claude Olivier Doron

4 novembre de 18h à 20h.
Foucault et la psychanalyse
J. Lecaux et Elisabetta Basso

16 décembre de 18h à 20h.
La normalité
Dr Varagnat et Roland Chvetzoff

06 janvier de 18h à 20h.
La sécurité
Dr E. Venet et Arnaud Sourty

Pour tout renseignement, contacter catherine.dekeuwer@univ-lyon3.fr ou Eric Peyron sc@villadesroses.fr

Contact :
Valentina Tirloni
Coordinatrice scientifique
IRPhiL-Institut de Recherches Philosophiques de Lyon, Université Jean Moulin Lyon 3
18, rue Chevreul - 69007 Lyon
tél. 04.78.78.73.94 - fax 04.78.78.72.27, site : irphil.univ-lyon3.frvalentina.tirloni@univ-lyon3.fr

mercredi 1 septembre 2010




Manifeste pour l'adolescence
30.08.10

Banals mais sublimes, familiers mais inquiétants, tels sont nos adolescents d'aujourd'hui et de demain, d'ici et d'ailleurs... On dit les aimer, souvent ils nous intriguent et trop souvent, ils nous font peur. Les regards sur nos adolescents doivent être interrogés, l'évolution des savoirs et des manières de faire avec eux, aussi.

On dit, en effet, que c'est le plus bel âge de la vie, et c'est souvent ainsi. Pourtant, en même temps, on l'associe à l'ennui, à la révolte, aux transgressions, aux questionnements identitaires ou au besoin d'utopie. On l'oublie dès qu'on en est sorti, au moins en partie et dans ses aspects les plus spécifiques. Pourtant, on cherche à retrouver notre adolescence dès que l'occasion se présente, c'est le fameux "jeunisme" auquel on a du mal à échapper, si on en croit les magazines.

Fascination et répulsion semblent caractériser notre regard sur nos adolescents, rares et précieux, dans nos sociétés occidentales. Adolescents qui semblent très vite décevoir leurs parents quand ils ne se comportent pas comme eux l'imaginaient et l'avaient anticipé. On attend tant de nos adolescents que, forcément, ils nous déçoivent. Cela est pour moi une constatation quotidienne dans mes consultations avec les adolescents et leurs parents d'où qu'ils viennent que je recevais d'abord à la maison des adolescents de l'hôpital Avicenne, Casita, dans la banlieue parisienne et maintenant à la maison des adolescents de Cochin, la Maison de Solenn, au cœur de Paris.

Ici et là-bas, je constate que les adolescents consultent beaucoup avec des souffrances qui s'expriment par le corps, corps affamé dans l'anorexie-boulimie ou alourdi à l'extrême dans l'obésité, corps mutilé avec des attaques de toutes sortes sur son intégrité, corps mis en danger par des risques de toutes sortes. Que ce soit par la vitesse et les accidents qui en découlent ou par la prise d'alcool ou de toxiques qui les lancent dans des escalades effrénées à la recherche de sensations et plus tard d'anesthésie.

Les adolescents se soumettent à de rudes épreuves, à de véritables auto-sabotages de leurs désirs et de leur énergie de vie. Car c'est la vie même qui est en jeu dans les tentatives de suicide à l'adolescence (toujours aussi nombreuses en France), quand ce n'est l'avenir qui est attaqué et le lien à l'autre dans les phobies scolaires en augmentation dans toute l'Europe de l'Ouest.

Ces adolescents après un événement parfois minime survenu à l'école ou sur le chemin de l'école, parfois sans qu'aucun facteur déclenchant soit mis en évidence, n'arrivent plus à assumer leur statut de collégien ou de lycéen : l'angoisse les étreint à l'idée même de se préparer pour se rendre à l'école et ils sombrent dans les angoisses incommensurables, impossibles à maîtriser.

Les facteurs de ce désordre contemporain sont multiples, certains ont d'ores et déjà pu être identifiés comme les attentes trop importantes sur des adolescents vulnérabilisés par notre désir et nos attentes trop lourdes, des facteurs de vulnérabilité individuelle en particulier des garçons ou encore des facteurs pédagogiques avec des méthodes qui mettent en échec, de manière profonde, ces adolescents en quête d'une reconnaissance trop grande.

Mais d'autres paramètres restent à identifier et à analyser. Et l'on voit apparaître de nouvelles formes d'expression de la souffrance adolescente, qui constituent des voies de recherche actuelles tant les mécanismes sont encore mal connus. Les addictions à Internet chez des adolescents qui petit à petit se retirent de leur monde familial et scolaire pour s'enfermer dans leurs chambres rivés à leurs écrans dont ils usent et abusent pour ne plus penser et s'extraire de relations qui les blessent et perdent tout sens.

Ou encore, ces nouvelles formes d'anorexies prépubères qui touchent de très jeunes filles intelligentes et dynamiques qui n'arrivent pas à entrer dans la féminité et refusent toute forme sexuée.

Les adolescents consultent plus et tout particulièrement les garçons qui sont les plus vulnérables, comme le montrent toutes les études cliniques et les rapports sur la souffrance des enfants et des adolescents comme par exemple celui de l'Inserm de 2005, à l'exception de l'anorexie qui touche surtout les filles. Ils consultent plus parce que les besoins augmentent mais aussi parce que le recours à la pédopsychiatrie est plus aisé qu'hier.

Mais au moment où les adolescents, leurs parents ou les professionnels qui s'occupent d'eux sont enclins à demander de l'aide précocement et de manière le plus souvent adaptée, le paradoxe est complet : les structures susceptibles de les accueillir et de les aider affichent des délais d'attente de plus en plus longs, allant parfois jusqu'à plus de six mois, ce qui, à l'échelle d'un adolescent, n'a aucune signification.

Aujourd'hui, je ressens un sentiment d'ennui, de mal-être, de difficultés à trouver de la force en moi : dans six mois, ces prémices de la dépression souvent mal repérée à l'adolescence seront devenues des urgences avec un risque suicidaire dépassé et une perte de confiance en l'adulte à vous aider quand c'est nécessaire et vital. On pousse, à juste titre, à la détection précoce, mais ensuite on n'organise pas les systèmes d'accueil et de soins pour assurer des suivis adaptés, suffisamment longs et patients pour qu'ils modifient en profondeur le cours de la vie de ces adolescents.

Cela est particulièrement criant à l'adolescence comme le montre le dernier rapport du Conseil économique et social qui dénonce les délais d'attente en pédopsychiatrie ou comme l'avait montré le rapport de la Défenseure des enfants de 2007 sur la santé mentale des enfants et des adolescents. Il y a un paradoxe qu'il faut dénoncer avec vigueur entre les demandes de la société pour qu'on s'occupe de ses enfants et ses adolescents et le peu de moyens donnés à la pédopsychiatrie ces dernières années malgré les mobilisations collectives, les rapports, les études... Et aujourd'hui, on va même jusqu'à faire disparaître une de leurs porte-parole, la Défenseure des enfants...

De là vient mon intérêt pour m'engager dans ce champ de l'adolescence, pour participer activement à la réflexion de la clinique et de la société sur les nouvelles modalités d'approche de la souffrance à l'adolescence, sous toutes ses formes. Depuis quelques années en effet, avec l'aide de quelques aventuriers, je me suis engagée activement dans la construction de nouveaux dispositifs d'accueil et de soins des adolescents, en particulier dans ce que l'on appelle aujourd'hui les maisons des adolescents. Ces maisons ont pour principe de prendre en charge les adolescents dans toutes leurs dimensions somatiques, psychologiques, scolaires, éducatives, psychiatriques...

D'accueillir sans conditions les adolescents qui ne sont pas encore suivis, tous seuls ou accompagnés de leurs parents ou de l'école par exemple. Accueillir, mais aussi conseiller sur le plan juridique avec les points d'accès aux droits installés dans ces maisons des adolescents, "MDA" comme ils les appellent souvent, et ensuite orienter si besoin ou prendre en charge l'adolescent et sa famille.

Le deuxième temps est celui de la consultation individuelle ou familiale et, en fonction des lieux, des spécificités ont été développées : à la Maison de Solenn ou à Casita, il existe des consultations pédiatriques, gynécologiques, diététiques, sociales, psychologiques ou psychiatriques, mais aussi transculturelles pour les enfants de migrants, des consultations pour les mineurs étrangers isolés ou des consultations adoption internationale pour les enfants de l'adoption...

Mais aussi des groupes de parole pour les parents d'adolescents en souffrance, des groupes de frères et soeurs d'adolescents en souffrance... Et en fonction des besoins du contexte, d'autres consultations peuvent être développées. Enfin, vient la possibilité d'une hospitalisation à temps partiel ou pour la Maison de Solenn des lits d'hospitalisation. Mais reste un point supplémentaire qui caractérise l'adolescence et qui est largement utilisé dans les maisons des adolescents et tout particulièrement à la Maison de Solenn, pionnière en la matière : c'est la nécessité de passer par la créativité artistique pour accéder à ce qui est propre à l'adolescence, à savoir un besoin de chercher son être par toutes les voies possibles et l'art est un média privilégié.

D'où ces ateliers, musique, radio, slam, danse, écriture, lecture, ateliers philosophiques ou ateliers théâtre mais aussi les modes de réappropriation de soi que sont le sport, l'esthétique ou la cuisine. Ressentir, exprimer et rendre beau ce que l'on ressent, créer de nouvelles formes de soins et d'engagement dans le lien à l'autre, devient alors une nécessité lorsqu'on cherche la rencontre avec l'adolescent et sa transformation.

Il y a donc une nécessité d'inventer, d'innover, d'imaginer des manières de soigner qui s'adaptent aux adolescents et à leur temporalité, à leur subjectivité aussi. Vouloir, par exemple, faire des psychothérapies à l'adolescence sans prendre en compte ces caractéristiques intimes des adolescents et de leurs liens à l'autre est peine perdue.

Là aussi, il y a un défi à relever, un défi collectif, comme tous les grands défis qui changent les manières de penser et de faire de tous. C'est aussi un de nos axes de recherches actuels, ô combien nécessaire dans la mesure où très peu de travaux sont disponibles dans le monde sur ces soins de l'être à l'adolescence.

D'où la nécessité de réunir tous ceux qui vivent avec ces adolescents, qui les éduquent, qui les soignent quand c'est nécessaire et qui, tous, se soucient d'eux. Confronter les regards, essayer de comprendre leurs besoins et d'anticiper les nouvelles demandes. Apprendre d'eux aussi, se laisser toucher par eux et par leurs parents qui ont un métier difficile, celui d'être parents d'ados, une étape à inventer parfois dans le doute et la souffrance.

Car, autant on s'est intéressé, ces dernières années, à la parentalité au début de la vie des enfants, autant on a négligé la parentalité à l'étape adolescente. Comme si cela allait de soi, comme si l'essentiel était déjà joué. En observant le terrain et en convoquant professionnels et experts, on cherche à tirer des leçons pour agir. Certaines sont déjà connues, d'autres restent à analyser. Citons pêle-mêle : se souvenir qu'à l'adolescence tout est possible, tout est encore possible et qu'il faut donc ne pas renoncer à éduquer, à comprendre la souffrance, ne pas renoncer à consoler, soigner, ne pas renoncer à protéger. Les adolescents ont le droit à une première mais aussi une seconde chance, quand c'est nécessaire.

Se rappeler encore que punir de manière brutale et en ignorant la notion de développement de l'adolescent, punir sans éduquer, sans protéger, sans soigner d'abord et avant tout, c'est se condamner à la rupture des liens qui définissent l'humain, se condamner à la répétition du traumatisme et de la violence contre soi et contre les autres, se condamner à une société qui perdrait son âme en introduisant la violence au début même de la vie d'adulte.

La leçon encore des professionnels de terrain qui savent que bien traiter les adolescents et en particulier les plus vulnérables, ne pas mépriser leurs parents, en particulier les plus modestes, c'est prévenir au sens noble du terme, c'est éduquer, enfin c'est soigner, autant d'étapes vitales qui, en ces temps frileux, sont trop souvent ignorées ou dénigrées.

La leçon encore de la diversité des adolescents et des parcours à reconnaître et à accepter dans notre société multiculturelle qui n'accorde pas à tous ses adolescents les mêmes chances.
En effet, ayant appris mon métier de pédopsychiatre dans la banlieue parisienne, j'ai très vite été sensibilisée à la diversité linguistique des adolescents de notre société française, à la diversité de leurs histoires familiales et collectives mais aussi à l'impact de la grande histoire et en particulier de l'histoire coloniale sur leur destin de minorités en France.

Adolescents, ils le sont, d'abord et avant tout, Français aussi la grande majorité d'entre eux. Ils sont français et... autre chose parfois dans des identités complexes qui n'effacent pas l'histoire qui les a précédés et qui leur a légué une autre langue maternelle ou une autre couleur de peau que celle de la majorité. Et obliger ces adolescents à vivre dans une culture de retrait du monde, à rester aux marges, à effacer leur altérité a un coût psychique fort et un coût pour la société bien inutile à payer.

Leur donner une place active et créative au sein d'une société qui reconnaît tous ses adolescents et assume la question de la diversité est bien plus enthousiasmant. Ce modèle, par ailleurs, permet d'inclure plutôt que d'exclure ce qui, comme l'a si bien montré Barack Obama, est un facteur de cohésion sociale. La question culturelle doit sortir des banlieues pour s'inscrire dans le coeur des villes et de nos sociétés devenues, en France et dans toute l'Europe de l'Ouest, multiculturelles.

Et les adolescents par leur nécessité de se confronter aux normes et aux fondements mêmes du lien social et de la société nous le rappellent, en particulier les enfants de migrants, de couples mixtes, les enfants de l'adoption internationale... et tous ceux qui pour une raison ou une autre traversent des langues, des univers familiaux ou des mondes multiples. Ces adolescents nous obligent aussi à avancer dans la création d'imaginaires de la diversité si importants pour ne pas renoncer à changer le monde ou du moins son lien au monde dans sa diversité.

D'où l'importance de penser ensemble et de manière pluridisciplinaire pour, ensuite, pouvoir agir de manière intelligente et sensible, de manière individuelle et collective.

Docteur en médecine et en sciences humaines, professeur de psychiatrie à l'université Paris-Descartes, Marie-Rose Moro est chef de service de la Maison de Solenn-Maison des adolescents de Cochin (APHP, Paris). Elle est également chef de service à l'hôpital Avicenne (Bobigny). Son dernier livre paru est Les Ados expliqués à leurs parents (Bayard, 304 p., 18,50 euros).


PRESSES de l'EHESP
http://www.presses.ehesp.fr/sciences-humaines-et-sociales/collection-q-metiers-sante-social-q/Details/219/16/sciences-humaines-et-sociales/collection-metiers-sante-social/singuliers-generalistes.html

Singuliers généralistes
Sociologie de la médecine générale

François-Xavier Schweyer, Géraldine Bloy
Préface de : Claudine Herzlich

Chacun de nous connaît un médecin généraliste, en qui il peut trouver un interlocuteur privilégié pour ses soucis de santé. En tant que groupe professionnel pourtant, les généralistes ont longtemps été peu considérés dans notre système de soins et restent méconnus : que sait-on des façons d’être généraliste ? de l’évolution de la profession ? Souvent passionnés par leur métier vécu comme un engagement personnel, les médecins généralistes sont-ils satisfaits de leurs conditions de travail et de leur place dans la société ?
À partir d’enquêtes récentes, des sociologues expliquent ce que sont et font les généralistes dans leur cabinet, ils analysent les « flous du métier » et la place du généraliste dans un système de santé en transformation. Écrits dans un style accessible, ces travaux éclairent les dynamiques et les réformes d’une médecine générale aujourd’hui placée au cœur de l’actualité.

Géraldine Bloy est maître de conférences en sociologie à l’université de Bourgogne, LEG, UMR CNRS 5118.
François-Xavier Schweyer est professeur à l’EHESP et chercheur à l’ERIS, Centre Maurice Halbwachs, UMR 8097 CNRS-EHESS-ENS.

Avec les contributions de : P. Bail, F. Bouchayer, Y. Faure, G. Fernandez, P. Genest, A. Giami, P. Hassenteufel, C. Haxaire, N. Lapeyre, P. Laure, F. Le Borgne-Uguen, G. Levasseur, S. Pennec, M. Robelet, S. Rosman, A. Sarradon-Eck, J.-Y. Trépos.


Fonction publique : les syndicats veulent des mesures pour les non-titulaires
31.08.10

Les syndicats de fonctionnaires ont réclamé, mardi 31 août, à l'occasion de la présentation d'un rapport montrant que leur part dans les effectifs a augmenté en 2008, une série de mesures en faveur des non-titulaires. La proportion de non-titulaires est passée en dix ans de 14,4 % à 16,5 %, selon le rapport annuel sur l'état de la fonction publique 2009-2010, présenté mardi au Conseil supérieur de la fonction publique d'État.

Fin 2008, les trois fonctions publiques – Etat, hospitalière et territoriale – employaient 4,2 millions de fonctionnaires, 873 000 non-titulaires, 103 000 médecins, 56 000 assistantes maternelles et 46 200 ouvriers d'Etat. Dans la seule fonction publique d'Etat, le nombre de non-titulaires a augmenté de 12 581 en 2008, alors que 77 500 postes ont été supprimés. "Le rapport est très incomplet", car "incapable de dire la proportion de CDI parmi les non-titulaires", a réagi Anne Baltazar, secrétaire générale des fonctionnaires FO, qui réclame "un plan de titularisation, mais aussi des mesures de meilleur encadrement du recours aux non-titulaires". "Dans l'enseignement, on voit des contrats de dix mois, interrompus au moment des vacances scolaires par deux mois de carences, sans salaire", a-t-elle dénoncé. L'éducation nationale emploie 70 000 non-titulaires, dont la moitié sont des emplois permanents, a ajouté la même source.

Le président de la République s'était déclaré en janvier "prêt à envisager la titularisation progressive des contractuels" dans la fonction publique. "Les approches du gouvernement peuvent être pour une part d'entre elles assez conflictuelles" car "ils proposent ce qu'ils appellent un contrat d'opération", d'une durée "indéterminée, mais dont on sait que l'échéance pourra arriver sans délai, ni préavis", a indiqué Anne Féray (FSU).

Dans l'éducation, on propose "presque systématiquement" des mi-temps aux assistants, contre leur gré, avec des rémunérations faibles, a-t-elle souligné. La loi de 2005, qui prévoit une titularisation après deux périodes de trois ans, est très inégalement respectée, certains employeurs publics préférant mettre fin à la relation contractuelle avant l'échéance, souligne Mylène Jacquot (CFDT).




ACTUALITÉ TOURCOING

Psychiatrie : Claude Ethuin à la reconquête des territoires perdus
samedi 28.08.2010

Dans les locaux de l'association Nord mentalités, les personnes en souffrance psychique viennent reconquérir leurs « territoires perdus ».

Claude Ethuin, président de l'association Nord mentalités depuis 2003, est lui-même un ancien « usager » de l'hôpital psychiatrique où il a passé six ans. Sorti en est sorti en 1998, et c'est avec émotion qu'il confie : « J'avais deux sacs en plastique... l'un pour mes chemises, l'autre pour mes slips et rien d'autre... ». Rien d'autre, sinon une peur panique des transports en commun, et une désorientation complète : « Je ne savais pas où j'étais ». Des conditions de sa sortie, Claude n'a rien oublié.

Et c'est justement pour compenser ce manque de préparation à la sortie, qu'il décide de faire de la « reconquête des territoires perdus » son cheval de bataille. Car pour lui, c'est clair : « à l'époque, l'hôpital était un lieu où l'on perdait complètement ses repères, où la resocialisation était inexistante ». Les choses ont bien évolué depuis, et tout particulièrement depuis 2005, date où la loi a enfin reconnu le « handicap psychique » et permis aux usagers de faire entendre leur voix.

Claude Ethuin ne rate jamais une occasion de faire entendre la sienne : « Je représente les usagers dans les instances de santé publique et fais partie du conseil de surveillance de l'EPSM Lille Métrople Armentières pour vérifier si les droits des usagers et leur dignité sont respectés, et faire en sorte que l'hôpital devienne performant ».

Il en est bien convaincu : en mettant en place des activités pour sortir de l'isolement, et en favorisant l'accompagnement social et éducatif, toute personne retrouve ses « territoires perdus » et devient capable de vivre comme tout un chacun, Dès lors que la maladie est « stabilisée ». Et c'est dans cet objectif qu'il crée Nord mentalités. Un lieu où il n'est nullement question de la maladie, mais où chacun réapprend les gestes du quotidien à travers des activités comme l'atelier cuisine : « Lorsqu'ils arrivent ici après un long séjour à l'hôpital, ils ne savent plus prendre d'initiatives... Se nourrir consiste pour eux à ouvrir une boîte de raviolis et manger froid à même la boîte... ».

C'est donc un véritable atelier d'apprentissage, encadré par une animatrice, qu'il met en place dans sa structure. On y apprend à gérer le budget repas, à faire les courses, à composer un menu... D'autres activités sont mises en place, telles que les arts plastiques, la sérigraphie... Ce qui importe tout autant : faire redécouvrir ce que la société et la culture peuvent apporter de positif dans la vie des adhérents de son association. Pour cela, chaque semaine, une sortie est organisée, au musée des beaux arts, d'histoire naturelle, ou encore au zoo... Ici et ailleurs... à Paris, Bruges, Montreuil... Chaque jour de la semaine (sauf le lundi), la structure est ouverte de 14 h à 18 h, comme une fenêtre sur le monde, et permet à chacun de créer du lien et de connaître la joie simple mais si essentielle d'un moment de convivialité et de partage. • M. P. (CLP)

Nord mentalités, 37 rue Chêne Houpline, 59 200 Tourcoing, 03 20 11 12 76.



ACTUALITÉ TOURCOING

Psychiatrie : Vincent Holmes, chef de service« Ce qui change, c'est la répartition des tâches »


Vincent Holmes, chef de service tutélaire à l'Association de gestion des services spécialisés de l'UDAF, fait le point sur un arsenal législatif en évolution... > Les mesures de protection n'étaient pas remises en cause. Comment expliquez-vous une nouvelle loi sur le sujet ?

« Ce qui a justifié un remaniement de la loi, c'est d'abord un constat : le nombre considérable de mesures de protection mises en place en France depuis 1968. La loi n'avait pas été revue depuis trente ans... et les choses avaient beaucoup évolué depuis. Exemple : les hôpitaux psychiatriques ont fermé des centaines de lits... et des personnes internées depuis vingt ou trente ans ont été amenées à revivre au sein de la cité. Il fallait absolument s'assurer qu'elles seraient accompagnées dans leurs démarches et nommer un "tuteur "pour les représenter, ou un "curateur "pour les assister... »

> Voulez-vous dire qu'aujourd'hui, l'État est moins anxieux sur l'usage des aides sociales qu'il ne l'était jusque-là ?
« Pas du tout ! Ce qui change avec la nouvelle loi, c'est la répartition des tâches : si la personne souffre d'une altération de ses capacités mentales (médicalement confirmée par un médecin expert), c'est du ressort du procureur de la République qui saisit le juge des tutelles pour qu'une mesure adaptée à la situation, soit mise en place (sauvegarde de justice, tutelle, curatelle). Par contre, dans tous les autres cas (prodigalité... difficulté à gérer son budget, à payer son loyer...), ce sera désormais du ressort du conseil général, qui pourra mettre en place pour deux ans renouvelables, une mesure d'accompagnement social personnalisé (MASP)... Si la mesure d'accompagnement social personnalisé se solde par un échec, alors seulement, le dossier pourra être alors transmis au procureur de la République, qui pourra saisir le juge des tutelles, lequel pourra prononcer une Mesure d'accompagnement judiciaire (MAJ). »

> Peut-on dire que les modifications de la loi « profitent » aux bénéficiaires ?
« Sans aucun doute ! Une des mesures phare de la loi de réforme des tutelles, c'est la mise en place du "mandat de protection future ", qui permet d'organiser sa propre protection ou celle d'un enfant handicapé, en nommant à l'avance un tiers (le mandataire), chargé de veiller à ses intérêts, le jour où il ne pourra plus le faire lui-même.

En outre, la loi met en avant le principe de "subsidiarité ". Autrement dit, dans le cas d'une décision de protection judiciaire, l'exercice de cette protection est d'abord proposé à la famille et même aux proches (concubin... ami...).

Enfin, la mesure n'est prononcée que pour cinq ans et révisée par le juge. Selon l'évolution de la personne, il décide du maintien de la mesure ou au contraire d'une main levée, c'est-à-dire de mettre terme à la mesure judiciaire. »

> La modification de la loi a-t-elle eu des répercussions sur la mission et la fonction des délégués à la tutelle ?
« Le mandat est toujours le même, par contre, la loi "professionnalise "la fonction de délégué à la tutelle et instaure la fonction de "mandataire judiciaire "qui devient un professionnel de l'activité tutélaire, soumis à des conditions d'âge, de moralité et de formations certifiées par l'État.
 » • M. P. (CLP)
dimanche 29.08.2010

mardi 31 août 2010

Les déjantés du cinéma
http://dejantesducine.canalblog.com/archives/2010/08/28/18918392.html

Die ewige maske : premier film suisse vu dans le cadre de la rétrospective « L'ombre d'un doute ».  

Réalisateur : Werner Hochbaum

Durée du film : 85 minutes

Date de sortie du film : 1935

Avec : Mathias Wieman (docteur Dumartin), Peter Petersen (professeur Tscherko), Tom Kraa (docteur Wendt), Franz Schafheitlin (monsieur Negar), Olga Tschechowa (madame Negar), etc.

Avis de Nicofeel :

Réalisé par Werner Hochbaum en 1935, Die ewige maske est un thriller suisse qui traite de la psychanalyse. Librement inspiré d'un roman de Léo Lapaire, L'autre qui est en nous (titre français du film) débute par un plan séquence dans un hôpital avec la présentation des personnages, plan séquence se clôturant avec la chambre 112. Dans cette chambre 112, il y a le mourant, monsieur Negar. Le docteur Dumartin administre son sérum au mourant Negar, sans l'aval du professeur Tscherko, le chef de l'hôpital. L'échec des soins explique le départ de Dumartin et surtout les délires qu'il va vivre.

Très bien mis en scène, Die ewige maske est également marquant par une très belle photographie qui utilise à plein les possibilités du noir et blanc, à manière des impressionnistes, notamment lorsque Dumartin fait des rêves (cauchemars) ou se comporte comme un schizophrène. Plusieurs scènes demeurent remarquables comme lorsque Dumartin saute dans l'eau après avoir parlé à son reflet ou lorsqu'il rêve d'un autre endroit avec notamment des ballerines que l'on voit en transparence.

Le cinéaste Werner Hochbaum rend particulièrement bien à l'écran ce personnage de Dumartin  qui est en fait prisonnier d'un labyrinthe souterrain qui représente précisément son propre esprit et ses responsabilités dans le décès de Negar. Il y a beaucoup de passages avec des portes et des couloirs. C'est intéressant dans le cadre de la schizophrénie vécue par Dumartin. Derrière une porte, Dumartin trouve quelqu'un qui porte un masque (d'où le titre du film). Et évidemment derrière le masque il y a tout simplement Dumartin. Comme on peut s'en douter, la résolution de ce thriller ne peut se faire que dans la chambre 112, lieu du trauma.

Le film est également intéressant par ce qu'il évoque deux méthodes de pensée au niveau de la médecine qui se font concurrence. Le professeur Tscherko, qui représente un docteur de l'ancienne école, ne veut pas le changement. C'est la raison pour laquelle où il est de prime abord opposé à l'idée d'adopter le sérum du docteur Dumartin. Ce sont les jeunes loups, les docteurs Wendt et Dumartin, qui représentent non seulement la relève mais surtout l'avenir.

Bien que disposant de nombreuses qualités, Die ewige maske n'est pas parfait. On regrettera par exemple : l'utilisation des raccords avec l'utilisation de photogrammes ; l'annonce des docteurs au haut parleur avec un aspect robot un peu ridicule ; des acteurs souvent en sur-jeu et principalement celui jouant le professeur Tscherko qui est vraiment en roue libre.
Malgré tout, Die ewige maske est un film disposant d'un solide scénario, d'une belle mise en scène et d'un bon rythme.

Avis de Locktal :

Ce surprenant film de 1935, se présentant comme un huit-clos se déroulant uniquement dans un hôpital, tente de donner une illustration cinématographique de la psychanalyse.

Le réalisateur centre l'intrigue sur l'opposition entre la médecine traditionnelle, présentée comme dépassée, et la psychanalyse, science nouvelle qui en ressort grandie.

Die ewige Maske traite de la schizophrénie et narre les mésaventures de son héros, le docteur Dumartin, qui vient d'inventer un sérum pouvant soulager la souffrance de certains patients et qui souhaite l'expérimenter sur un cas condamné qui, après amélioration de son état, finira par succomber (on apprendra plus tard qu'il est mort d'une embolie). Après avoir été durement accusé d'incompétence par l'épouse du défunt, d'autant plus que le directeur de l'établissement n'avait pas autorisé l'utilisation du fameux sérum, notre héros, refusant d'assumer la responsabilité de son acte, devient schizophrène et se crée un double dont le visage est toujours revêtu d'un masque.

Sur ce canevas, après une impressionnante séquence d'ouverture en plan-séquence, Werner Hochbaum crée un univers paranoïaque oppressant qui entraîne le docteur Dumartin et le spectateur dans les dédales de l'esprit humain en utilisant des techniques expressionnistes (surimpressions, symboles,... ). La multiplications des portes (qui peuvent être vues comme les portes de l'esprit) renforce le côté psychanalytique du film.

L'univers mental, dans lequel le héros évolue et se cherche, est transcrit par des surimpressions et distille un climat mystérieux dans lequel l'esprit s'égare et où le docteur Dumartin est constamment emprisonné derrière des barreaux noirs qui strient l'écran.

Hochbaum entraîne le spectateur vers différentes pistes et multiplie les signes étranges, comme cette fameuse chambre 112, dans laquelle le patient du début est décédé (le plan-séquence d'ouverture se clôt d'ailleurs sur ce numéro de chambre) et d'où ressortira notre héros enfin guéri de ses troubles mentaux.

La psychanalyse une remise en jeu
Jean-Paul Matot, René Roussillon
PUF
http://questionspsy.leforum.eu/t3683-La-psychanalyse-une-remise-en-jeu.htm

Lorsque la pertinence et la cohérence de concepts psychanalytiques innovants, issus d’un dialogue constant — poursuivi sur une période de plus de trente ans — avec des champs cliniques variés, répondent aux préoccupations des cliniciens confrontés, dans leurs pratiques psychothérapeutiques ou institutionnelles, aux limites de leurs dispositifs dans le traitement des « cas difficiles », enfants ou adultes, cela vaut la peine d’un livre.
La relance des processus de symbolisation primaire comme traitement des souffrances narcissiques identitaires, la paradoxalité du jeu comme voie de dépassement des réactions thérapeutiques négatives, le paradigme du jeu comme nouveau fondement d’une théorie psychanalytique des dispositifs symbolisants, telles sont quelques-unes des « remises en jeu » que René Roussillon a déployées lors d’un cycle de séminaires remarquable qui s’est tenu à Bruxelles en 2008.
Des cliniciens chevronnés ont accepté de présenter et de discuter avec lui trois situations cliniques exposées avec clarté, honnêteté et rigueur, puis de s’engager dans leur publication. Ce dispositif, animé par Jean-Paul Matot, ouvre un véritable espace de travail où le lecteur, pris au jeu d’un va-et-vient entre théorie et clinique, se retrouve tantôt thérapeute pensant son patient, tantôt théoricien discutant les propositions de René Roussillon, et, au bout du compte, clinicien enrichi d’une véritable élaboration personnelle.

Table des matières
Préface, par Bernard Golse
Introduction, par Jean-Paul Matot
Un itinéraire psychanalytique. Entretien avec René Roussillon
La réflexivité, par René RoussillonAlexis et sa famille, par Sophie Matagne et Christophe du Bled
Discussion avec René Roussillon, Isabelle Duret et Jean-Paul Matot
Les souffrances narcissiques-identitaires, par René RoussillonCasser une chaise…, par Géraldine Castiau
Discussion avec René Roussillon, Jacqueline Godfrind et Jean-Paul Matot
Cadres et dispositifs, par René RoussillonSidney et la Contre-Allée, par Cathy Causanschi, Carmen Aballo, Valérie Baron, Catherine Vankelegom, Bernadette Haenecour, Sophie Bruyer, Anouk Poels, Nathalie Martin
Discussion avec René Roussillon, Nathalie Ferrard et Jean-Paul MatotTable-ronde : René Roussillon, Françoise Alonso, Édith Créplet, Nathalie Ferrard, Jacqueline Godfrind, Patrice Slinger, Jean-Paul MatotConclusions, par Marie-France Dispaux
Bibliographie, de René Roussillon

280 pages
25.00 €
ISBN : 978-2-13-058346-2
Collection "Monographies de la psychiatrie enfant"
N° d'édition : 1
Date de parution : 18/08/2010


Théâtre de l'Odéon
http://www.theatre-odeon.fr/fr/infos_pratiques/acces_et_horaires/accueil-f-15.htm

Traversées philosophiques

De grands philosophes viennent interroger le monde, partager avec le public leur vision du pouvoir des libertés, de l’étranger...


Jeudi 14 octobre à 18h :

Malaise dans la civilisation, que peut la psychanalyse ?

avec Jean-Pierre Lefebvre (philosophe et traducteur de Freud) et Roland Gori (psychanalyste)

Publié en 1929, Malaise dans la civilisation peut être défini comme une «enquête sur le bonheur» dans laquelle Freud s’appuie sur sa théorie des pulsions (éros et thanatos) pour critiquer l’optimisme qui associe progrès de la civilisation et satisfaction grandissante de l’être humain. Derrière les attaques répétées et médiatisées contre la psychanalyse aujourd’hui se profile un débat plus profond sur la conception de l’individu. Un sujet tragique, un sujet divisé, un sujet aux prises avec son histoire, ses parents, ses pulsions sexuelles – ce modèle inventé par Freud et toujours défendu par la psychanalyse – peut-il résister à la conception qui se répand pernicieusement d’un individu calculateur, rationnel, stratège, devenant en quelque sorte «trader» de lui-même ?

Jean-Pierre Lefebvre est professeur à l’École normale supérieure de la rue d’Ulm et l’un des plus grands germanistes français. On lui doit de nombreuses traductions (Marx, Büchner, etc.), dont celle de la Phénoménologie de l’Esprit de Hegel.
Roland Gori est psychanalyste, professeur de psychopathologie à l’Université d’Aix-Marseille ; il est l’initiateur de l’Appel des Appels en décembre 2008 (Pour une insurrection des consciences). Il est l’auteur entre autres de La preuve par la parole (1996), Logique des passions (2002), La Santé totalitaire (2005), Exilés de l’intime (2008).

> Théâtre de l’Odéon – Salon Roger Blin / Tarif unique 5€.
Ouverture de la location le mardi 21 septembre





http://www.macommune.info/actualite/colloque-a-besancon-la-psychiatrie-citoyenne-utopie-ou-realisme--15326.html

Colloque à Besançon : la psychiatrie citoyenne, utopie ou réalisme ?

Un colloque citoyen et international sur la thématique de la psychiatrie citoyenne, utopie ou réalisme aura lieu à Besançon les 6 et 7 décembre 2010, organisé par l’association bisontine « Les Invités au Festin » qui mène une action innovante d’alternative psychiatrique et citoyenne depuis 20 ans.

« Il s’agit d’un événement exceptionnel car c’est la première fois qu’un colloque de ce genre se tient en France : avec des citoyens lambdas, et non uniquement des experts concernés par le sujet. En effet, la psychiatrie citoyenne veut redonner toute sa place à la citoyenneté, qu’elle soit celle des personnes souffrant de troubles psychiques, ou celle des citoyens eux mêmes. C’est pourquoi nous souhaitons la participation de toutes les parties prenantes, que ce soit les psys, les partenaires sociaux, les usagers et leurs familles, mais aussi les élus, et tous les citoyens, afin que le plus grand nombre de personnes puisse prendre part au débat », expliquent les organisateurs dans un communiqué.

Renseignements et inscriptions au 03 81 88 90 30
Mail : secretariat@lesinvitesaufestin.fr

Pour plus d'information :
http://psychiatrie-citoyenne-colloque.over-blog.com



http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Tourcoing/actualite/Secteur_Tourcoing/2010/08/24/article_quand-le-risque-est-trop-grand-d-un-pass.shtml

Quand le risque est trop grand d'un « passage à l'acte »
mardi 24.08.2010

L'hôpital n'est plus au centre de l'institution en matière de proposition de soins, grâce aux nouveaux traitements ...

médicamenteux qui rendent possibles les soins ambulatoires. Mais les troubles mentaux ne concernent pas seulement les maladies dites chroniques (schizophrénie, paranoïa...). En effet, chacun peut être amené à vivre une passe douloureuse de la vie (deuil, divorce, perte d'un emploi...) et se retrouver en situation de détresse psychologique avec le risque majeur de « passer à l'acte », dans un moment de désespoir.

En cas de risque majeur

Dans ce cas, explique Stéphane Barbry, cadre supérieur de santé, la solution qui s'offre aux personnes concernées ou à leur entourage est de contacter le CMP rue Abbé de l'épée (service du Dr Thevenon), ou le CMP Arthur Rimbaud (service du Dr Lalaux).

La personne en souffrance sera immédiatement reçue par une équipe paramédicale qui, au cours d'un entretien approfondi, évaluera la situation. En cas de « risque majeur », la personne sera très rapidement reçue par le médecin. Si la situation de détresse est avérée, la personne se verra proposer une hospitalisation de 72 h en hospitalisation libre au centre intersectoriel de crise (CIAC) afin de faire le point sur sa situation, prendre le recul nécessaire, et trouver avec le médecin présent 24 h/24, l'accompagnement le mieux adapté pour faire face à cette détresse psychologique.

Les UTP situés à Dron comptent 75 lits (pour les secteurs du Dr Thevenon (G16) et du Dr Lalaux G17) dont huit sont attribués au CIAC. Ouverts depuis novembre 2007, les UTP ont été conçus pour permettre la libre circulation et offrir aux patients des chambres individuelles. Au G16, sous la direction du Dr Catherine Thevenon, différents psychiatres travaillent en étroite collaboration : le Dr Ivanez, chargé des soins intensifs et des admissions, le Dr Piquet, médecin référent des appartements thérapeutiques « Starther » et chargé de la réhabilitation des patients hospitalisés aux UTP à Dron. Le Dr Delecourt, chargé de la psychiatrie générale et le Dr Holmes, référent du CMP Gambetta. Pour chacun d'eux, un seul objectif : atténuer la souffrance psychique et redonner à chacun le goût de vivre et d'avancer.






Quelle type de science pourrait bien être la psychanalyse ?

Résumé : Roger Perron nous livre chez Dunod une "Raison psychanalytique", revenant sur la question de la scientificité de la psychanalyse. Le livre s’ouvre sur un dialogue imaginaire entre un poète et un géomètre, nous transportant dans un espace de fiction, entre la lettre et le nombre.

Comme le souligne Roger Perron, la psychanalyse est depuis son origine sommée de faire la preuve de son efficacité et, plus, de sa scientificité. Cette question a été abordée par de multiples auteurs après Freud et Lacan, variant l’optique et l’approche : Joel Dor et L’ascientificité de la psychanalyse, Roland Gori et La preuve par la parole, André Green et La causalité psychique, etc., pour n’en citer que trois parmi d’autres.

La démarche de Roger Perron est ici différente et pourtant, d’une certaine façon, orthodoxe. En effet, Roger Perron, qui s’était déjà largement intéressé à la question des modèles en psychanalyse, reprend les choses depuis Aristote jusqu’aux interrogations d’un Karl Popper  . Pas à pas, la démarche de l’auteur est didactique et explicite. Ainsi, il aborde tour à tour la question des faits, des modèles, des hypothèses (générales, locales, faibles, fortes, etc.), des concepts, des logiques, du temps, de la causalité, de la vérité, etc. Tous les angles de ce que devrait être une science y sont abordés, en rappelant les ruptures qui ont pu faire que ce qu’est une science n’est plus si sûr aujourd’hui.

Roger Perron aborde une très grande variété d’approches, examinant la psychanalyse par rapport aux critères de la connaissance, de la science empirique, des sciences de la nature, des sciences exactes, de l’empirisme associatif, etc. La psychanalyse est elle inductive ? (généraliser à partir de cas particuliers) ou déductive ? (partir du concept vers l’objet).

Ce livre nous embarque dans le défilé de ces notions, de manière très claire et structurée. Les références à l’épistémologie bachelardienne sont les guides de lecture. S’appuyant sur le fait que "tout est construit" et sur les "obstacles épistémologiques", Roger Perron questionne la démarche psychanalytique et voit dans l’analyse plus d’implications que de causalités.
Ce questionnement se fait essentiellement autour de la situation de la cure type. Roger Perron en tire plusieurs idées : par exemple que le terme de "réalité matérielle" devrait être remplacé par celui de "réalité événementielle" et que le seul événement certain, c’est la relation elle-même. Roger Perron revient sur le débat opposant histoire et construction mémorielle. Il évoque également la relation patient-analyste comme le "niveau supérieur" pour sortir de l’indétermination (cf. le fameux théorème de Gödel) permettant de tracer la vérité de l’analyse. Au-delà de la revue des critères de la science, ces conclusions auraient mérité peut-être plus de développement, s’aventurant plus, selon le mot de Freud, à fantasmer.

Car le cadre de la cure type fixe aussi les limites de la réflexion sur l’articulation entre psychanalyse et science. Qu’en serait-il du groupe par exemple ? Evidemment, Roger Perron revient sur les modèles (biologique, historique, clinique, etc.) en mettant en avant la structure de la psychanalyse elle-même qui permettrait d’échapper au dilemme entre déterminisme et liberté. Car on connait le "pari intégralement déterministe de Freud" qui est aussi une aporie. Il reste ici aussi à faire l’histoire de la rencontre entre la structure et l’événement  . Roger Perron nous met en garde contre le péril de la généralisation abusive, qui prend la forme d’une causalité linéaire. Il pointe également le risque de la métaphore comme modèle (avec l’appel à l’anatomie du cerveau). En fait, la tentation est constante et une véritable histoire de ces tentations réductionnistes aurait pu être esquissée, marquant les tensions épistémologiques à l’œuvre dans le corpus freudien (vitalisme, physicalisme, médecine, chimie, phénomènes paranormaux, etc.), dessinant la structure des positions, des apports, des écueils et bords de la psychanalyse d’un point de vue épistémologique. Il n’y a pas non plus en tant que telle de critique de la science non plus, sauf à en montrer les limites modernes, mais un positionnement de la psychanalyse par rapport à ce qu’on entend par science.

L’approche de Roger Perron, prenant appui sur des recherches antérieures, prend une largeur de champ qu’elle semble parfois perdre en approfondissement. Pour conclure, Roger Perron revient sur ce que l’on peut dire du critère poppérien et nous invite à "montrer" l’utilité de la psychanalyse plutôt qu’à prouver ou réfuter la psychanalyse elle-même, militant plutôt pour une science du devenir psychique





http://www.letemps.ch/Page/Uuid/429e9bfa-aef3-11df-b4f4-1fce190f4cf1/Il_est_primordial_que_les_mineurs_gardent_un_espoir_de_sortie

CHILI Mardi 24 août 2010

«Il est primordial que les mineurs gardent un espoir de sortie»
Margaux Fritschy


De l’avis des psychiatres, les mineurs emprisonnés dans la mine de San José doivent maintenir des repères temporels et des contacts avec leurs proches pour éviter de devenir fous


Le premier souci est de garder les mineurs en vie. Qu’ils puissent se nourrir. Ensuite vient la question de l’enfermement. Parviendront-ils à survivre à 700 m de profondeur pendant trois mois sans devenir fous? Pour le docteur Gerrit Weber, chef de clinique adjoint au centre de la psychiatrie de liaison du CHUV, à Lausanne, tout dépend de leur comportement. Le fait que les mineurs connaissent le terrain le rassure. «Mais il est primordial qu’ils gardent l’espoir quant à leur sortie, même si ce sera dans trois mois», insiste le psychiatre. Maintenir le flou sur la date de leur sauvetage serait trop épuisant pour eux, d’après le docteur Weber. Garder le contact avec les proches renforcera l’espoir des mineurs emprisonnés.

Fatigue et irritabilité


Le psychiatre note un autre risque: celui de perdre contact avec la réalité. Si les mineurs ne peuvent plus être conscients des moments du jour et de la nuit, ils risquent de devenir fous. Pour éviter un tel scénario, il faut s’assurer que les ouvriers aient une lampe qui reste allumée pour marquer le temps.

Selon Daniel Schechter, chercheur spécialiste dans les troubles post-traumatiques aux HUG, à Genève, l’espace dans lequel les mineurs sont confinés importe également. S’ils sont dans un endroit très exigu, ils peuvent développer le syndrome de l’enfermement. Fatigue et irritabilité sont certains des symptômes. «Dans une telle situation, il peut y avoir des risques de levée de violence», signale le psychiatre tout en rappelant que les ressources à disposition sont celles des hommes en présence. «L’idéal pour la sérénité dans la mine serait qu’un leader se dégage et structure le groupe.» D’après un mineur resté à l’extérieur, toutes ces questions auraient été prises en compte.

Quid des séquelles après la sortie? Les victimes pourraient développer un stress post-traumatique, c’est-à-dire flash-back de la catastrophe, une hyper-excitation, une peur constante ou encore un évitement du lieu du traumatisme. Se basant sur une étude menée en Chine à la suite d’un précédent similaire, le docteur Daniel Schechter estime que la moitié des victimes pourrait souffrir de ces troubles. A la différence qu’en Chine, les mineurs étaient restés enfermés plusieurs jours. Au Chili, ils devront patienter trois mois.




Des antidépresseurs pour lutter contre l’addiction à Starcraft

 Ce n’est pas nouveau, le jeu de stratégie Starcraft connaît un engouement tout particulier en Corée du Sud. Le premier opus s’est ainsi vendu à 5 millions d’exemplaires dans ce pays. Pas négligeable, surtout lorsque celui-ci compte moins de 50 millions d’habitants. Cependant, certains de ces passionnés auraient un peu trop de difficultés à gérer leur temps de jeu.

C’est là qu’interviennent les professeurs Han, Hwang et Renshaw du département de psychiatrie de l’université de médecine de Chung Ang. Ces chercheurs ont conduit une étude prouvant l’efficacité d’un antidépresseur, le bupropione, sur l’addiction à Starcraft, nous apprend Wired.

L’enquête porte sur onze participants jouant en moyenne quatre heures par jour, ce qui peut sembler peu excessif. Six d’entre eux ont pourtant quitté l’école pour laisser libre cours à leur passion, et deux autres ont divorcé pour la même raison.

Après un traitement de six semaines, leur envie de jouer aurait été réduite de 23,6%, et leur temps de jeu effectif aurait chuté de 35,5%. Mieux encore, les sujets ont subi une IRM alors que leur étaient montrées des images de Zerglings (des monstres emblématiques du jeu), qui a révélé que leur cerveau répondait bien moins à ce puissant stimulant après le traitement.
Wired remarque que les chercheurs auront fort à faire pour empêcher ces joueurs en rémission d’acheter le nouvel épisode, sorti il y a quelques semaines. L'emploi de la camisole de force n'est pour l'instant pas envisagé.

samedi 28 août 2010


MEDECINE & PSYCHANALYSE
12e colloque
Nouvelles formes de vie et de mort :
une médecine entre rêve et réalité


Sous la direction de Danièle Brun
Professeur émérite à l'université Paris 7 - Denis Diderot
Présidente de la "Société Médecine et Psychanalyse" SMP

Vendredi 14, samedi 15,
dimanche 16 janvier 2011


En hommage et à la mémoire de Conrad Stein

ARGUMENT
Les perspectives de vie et de mort sont renouvelées par les avancées de la médecine et par les compétences accrues des services hospitaliers.

Comment les possibilités désormais ouvertes et offertes aux patients transforment-elles ou infléchissent-elles leur regard sur la vie et la mort ? Qu’en est-il de leurs désirs : Vivre ou mourir, à quel prix ? Dans quelles conditions ? Pour soi-même et pour les autres ?

Existe-t-il des facteurs psychiques qui orientent nos manières de vivre et de mourir ? Ou qui influencent lesmodalités d’accompagnement des proches ? En bref, comment nos désirs sont-ils sollicités par les nouvelles conditions de soins ?

Autant de questions à débattre au cours de ce prochain colloque où l’accent se portera sur la condition du patient et de son entourage, sur les services d’urgence, sur le rôle de la génétique, de la gynécologie obstétrique et de la néonatologie comme anticipation de l’avenir. On pensera également aux nouvelles exigences de formation des soignants, en particulier lors des décisions de maintien ou d’arrêt des soins.

Un récent rapport de l’IGAS (Institut général des Affaires sociales) intitulé « La mort à l’hôpital » a fait le point sur ces questions et sur leurs impasses actuelles, notamment sur celles qui concernent la mort dans l’enfance et dans l’adolescence ainsi que sur les modalités d’annonce du décès.

Quant à la problématique du deuil, il ne semble pas pertinent de la limiter à l’occurrence de la mort mais de l’envisager selon la différence que chacun fait entre la vie d’avant et la vie d’après.

Trois journées de colloque qui favoriseront le croisement des témoignages issus de la pratique et de la réflexion des intervenants dans le champ de la médecine, de la psychanalyse, de l’éthique, de l’anthropologie, de la sociologie et de la théologie.

Programme, intervenants, ateliers-débats, inscription consultables ici




Fonction publique hospitalière : les effectifs évoluent au ralenti

Les effectifs des trois fonctions publiques se sont stabilisés en 2008, pour la première fois depuis 1980, selon le rapport annuel sur l’état de la fonction publique élaboré par la direction générale de l’administration et de la fonction publique (DGAFP).

Au 31 décembre 2008, les trois fonctions publiques (État, territoriale, hospitalière) employaient 5,277 millions de personnes, hors emplois aidés, un chiffre en stagnation par rapport à l’année précédente. Au cours de la décennie 1998-2008, la progression moyenne a été de 1,3 % par an, avec un premier infléchissement de la hausse en 2006 (+ 1,2 %), plus marqué en 2007 (+ 0,8 %).

La fonction publique hospitalière, qui employait 1,045 million de personnes à la fin de 2008, n’est pas celle qui a le plus contribué au mouvement général : ses effectifs restent en hausse (+ 1%) mais celle-ci décélère (en 2007, l’expansion atteignait + 1,6 %).

C’est la fonction publique d’État qui crée la rupture : le non-remplacement d’un départ à la retraite sur deux y a permis d’accélérer la réduction des effectifs (- 3,1 % en 2008, après - 2,4 % en 2007), pour revenir à 2,484 millions d’agents.

La fonction publique territoriale a quant à elle continué à embaucher massivement en 2008, portant ses effectifs à 1,825 million de personnes, à un rythme (+ 3,9 %) toujours supérieur à la moyenne des dix dernières années (+ 3,4 %), mais en net ralentissement par rapport à celui de 2007 (+ 5,2%).

Quotimed.com, le 25/08/2010



Publié le 24/08/2010

ÉTUDE INSERM

Plus de suicides après des arrêts maladie pour raisons psychiatriques
Par Anne Jeanblanc

Les personnes qui ont connu plusieurs arrêts maladie pour des raisons psychiatriques risquent, cinq fois plus que les autres, de se suicider. Ce chiffre est publié en ligne aujourd'hui par l'American Journal of Epidemiology. Il émane de l'équipe Inserm U1018 coordonnée par Maria Melchior, qui a suivi, pendant seize années, une cohorte de plus de 20.000 personnes appelée Gazel (constituée d'employés des entreprises Gaz de France et Électricité de France) afin d'examiner les liens entre arrêts maladie pour raisons psychiatriques et mortalité. En préambule, ces spécialistes affirment que, dans les pays industrialisés, les problèmes psychiatriques affectent entre 30 et 50 % des personnes au cours de leur vie et constituent l'une des causes majeures de maladies associées.

La cohorte Gazel a démarré en 1989. Elle compte 15.000 hommes et 5.600 femmes, âgés de 35 à 50 ans. Chaque année, les chercheurs recueillent, par l'intermédiaire d'un questionnaire adressé à chaque participant, les données concernant leur santé ainsi que différents éléments, comme le style de vie, l'environnement familial et social, ou encore les expositions professionnelles. Les chercheurs ont choisi de s'intéresser au devenir des personnes ayant été arrêtées, pour raisons psychiatriques, plus de 7 jours consécutifs entre le 1er janvier 1990 et le 31 décembre 1992. Ces arrêts pouvaient être justifiés par différentes pathologies, principalement la dépression (59 %), d'autres types de névrose, les troubles anxieux et psychosomatiques (36 %) et les problèmes dus à l'alcool (5 %).

Pour la première fois dans une étude aussi large, trois causes fréquentes de mortalité ont pu être suivies par les chercheurs : les décès par cancer (notamment lié au tabac), par maladies cardiovasculaires et par causes externes (dont les suicides). En 3 ans, 6,5 % des membres de la cohorte ont été absents du travail au moins une fois plus de 7 jours pour raisons psychiatriques. Chez eux, la proportion des décès est plus importante que chez les personnes qui n'ont pas eu d'arrêt maladie d'origine psychiatrique. Mais après ajustement en fonction des facteurs de risque de mort prématurée (âge, sexe, statut marital, profession...), l'association ne reste statistiquement significative que pour les morts par suicide. Là, le risque est carrément quintuplé.
LES LIVRES DE LA PSYCHANALYSE

Champ psychosomatique n°57 : la Passion

L’esprit du temps – Août 2010
 

André Green a annoncé il y a 30 ans déjà les grandes difficultés que la psychiatrie et la psychanalyse auraient à surmonter, du fait qu'elles se sont établies comme sciences par le refoulement de la passion et de la folie. Il faisait de la prise en compte de la passion dans la clinique un enjeu de survie de la psychiatrie et de la psychanalyse. Ce volume permet de poursuivre ce débat.

“ Selon Hegel, rien de grand ne s’est jamais fait sans passion. La passion d’une part serait intrinsèque au processus de création et d’autre part, elle aurait une fonction unifiante parmi les sujets d’une même société. Beethoven, Picasso et tant d’autres auraient-ils créé de telles œuvres sans passion ? La vie, l’art et même le progrès d’une manière générale ne se penseraient pas sans passion, ce qui la rangerait du côté de l’Eros. Et pourtant la question n’est pas si simple.

Au sens classique, la passion désigne les états et les phénomènes dans lesquels la volonté est passive, notamment par rapport aux impulsions du corps. Au sens moderne, la passion serait une inclination violente et exclusive vers un objet, créant un déséquilibre psychologique... La passion a donc également à voir avec le corps et la folie….” (…)

Frédérique Debout et Annie Roux « Argument »

>  suite sur CAIRN.INFO



Un accueil « hors les murs » pour les adolescents en souffrance. Et rien d'envisageable sans confiance
mercredi 25.08.2010

Parce que l'adolescent n'est pas un adulte comme les autres, le Dr Vincent Garcin, chef de pôle en psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent, met en place « l'accueil hors les murs ». ...

Un crayon à la main, complètement habité par son sujet, il explique : « Le jeune est là-bas, dans une impasse et nous ici... Comment le convaincre de nous rejoindre ? » Car pour Vincent Garcin, pas question de « s'imposer ». Ce qu'il faut ? Amener le jeune en situation de détresse et qui n'est pas demandeurs de soins, à élaborer lui-même sa propre demande et à la finaliser sous forme d'accord qui tiendra lieu d'engagement. En réalité, L'objectif est « l'accrochage thérapeutique », le moyen mis en place : l'intervention d'une équipe mobile et pluridisciplinaire. Pour le Dr Garcin, un constat : le seuil du passage de la psychiatrie infanto- juvénile vers la psychiatrie générale est fixé à 16 ans, au cœur même de l'adolescence.

De ce fait, la spécificité de la psychopathologie de l'adolescent ne trouve pas sa place, et la question de l'accès aux soins reste posée. C'est ce qui servira de fil conducteur à la mise en place - depuis 2003 - du Dispositif Spécifique de Soins aux Adolescents dans le service de psychiatrie publique de santé mentale Lille métropole.

Avis, accord

Mais si l'accord de l'adolescent est un préalable indispensable à tout projet de soin, on n'est
pas du tout dans le « c'est toi qui décides ». Le Dr Vincent Garcin est clair : « Pour mener à bien une démarche thérapeutique avec les ados, il faut absolument qu'ils y adhèrent pleinement, mais le médecin c'est moi... Et les besoins en matière de soins, c'est à moi de les déterminer ». Autrement dit, ce n'est pas l'avis de l'ado qui est demandé mais son accord : « ... Et nous ne lâchons rien tant que nous ne l'avons pas obtenu... » Le but du Dr Garcin : aller au-devant des ados pour intervenir avant que le seuil critique ne soit franchi. Le fonctionnement de l'équipe mobile est bien rodé : composée d'un « binôme » non médicalisé (infirmiers, psychologues, assistante sociale), l'équipe mobile s'engage à intervenir dans les 24 heures suivant la demande, et de préférence dans un lieu investi par la personne en souffrance ou en errance (exemple : le cabinet du médecin traitant, l'établissement scolaire...). Et pour illustrer l'essentiel de l'approche de l'équipe mobile (se mettre en état d'attente), le Dr Garcin témoigne : « ... Un jour, arrivant avec l'équipe mobile au domicile d'un jeune sur la demande de ses parents et du médecin de famille, nous constatons qu'il refuse de descendre de sa chambre dans laquelle il est enfermé depuis deux jours... La famille nous invite à entrer... Mais nous refusons, et décidons de rester sur le pas de la porte en faisant savoir au jeune - par l'intermédiaire du médecin de famille- que nous resterons dehors tant que le jeune ne nous autorisera pas lui-même à entrer... ». Le miracle opère. Le jeune comprend que l'équipe mobile n'entend pas s'imposer à lui, et que rien ne se fera sans son accord.

Le projet thérapeutique peut alors s'élaborer car la confiance est instaurée.

• M.P. (CLP)





Société 24/08/2010

Déni de grossesse et infanticide : une ambivalence ?
Par JACQUES DAYAN Psychiatre, docteur en psychologie

De récentes affaires d’infanticide ont attiré l’attention sur le déni de grossesse, alors même qu’il en semble absent. Si le déni représente en effet un risque incontestable d’infanticide, le lien entre les deux événements est plus ténu qu’on le pense généralement : moins de 1% des dénis de grossesse mènerait au passage à l’acte homicide. Quoi qu’il en soit, le déni et l’infanticide, ces deux manifestations extrêmes de femmes qui n’ont pas désiré être mères, s’en sont senties incapables ou ont refusé de l’être, interrogent la société sur le désir d’enfant, les mécanismes psychiques qui y président et les conditions qui les rendent possible.

Le déni de grossesse n’a été reconnu qu’en 1898, en Angleterre par Gould, sous le terme de «grossesse inconsciente». Toutefois, il n’a suscité ensuite pratiquement aucun intérêt ni aucune recherche. Ainsi le Français Ambroise Tardieu, grand médecin légiste qui avait le premier fait reconnaître en Europe la fréquence des violences physiques et sexuelles commises envers les enfants au sein des familles, n’y croyait pas. Il avait pourtant remarqué dès 1874 que parmi les mères infanticides «quelques-unes […] disent ne pas s’[…] être aperçues» de leur grossesse. Contrairement à son collègue britannique qui avait su reconnaître la spécificité du déni, il ne pouvait penser celui-ci autrement que comme un mensonge. Tardieu, légiste, disséquait les corps, non les âmes. C’est avec le développement de la psychanalyse que le terme de déni, approximativement traduit de l’anglais, s’est imposé. Il désigne les mécanismes qui consistent à refouler ou exclure hors de la conscience les représentations déplaisantes ou intolérables.

Le déni de grossesse affecterait tous les milieux sociaux, ne dépendrait ni du niveau culturel ni de l’âge. Dans les dénis «totaux» ou «complets» (dont la prévalence est estimée à une femme sur 1 200 - ou 2 500 selon les études), la femme ne prend conscience de sa maternité que durant les derniers jours de sa grossesse, voire lors des douleurs du travail et parfois seulement une fois l’enfant né. Son corps lui-même s’est généralement, et mystérieusement, peu modifié. La femme enceinte totalement engagée dans le déni emporte souvent dans sa conviction ses proches et parfois le personnel médical. Mis devant le fait accompli de la grossesse ou de la naissance, le conjoint subit un véritable choc. Les réactions de la mère sont variables, mais sidération, fugues et crises anxieuses sont fréquentes.

Refoulement ou clivage ne relèvent ni de la mauvaise foi ni du mensonge qui sont des états de pleine conscience. Entre déni total et dissimulation, des formes diverses d’altérations particulières de la conscience ont été décrites. Dans l’immense majorité des cas, la fonction du déni aura été de protéger l’enfant. L’inconscience de la grossesse aura permis généralement de la conduire jusqu’à son terme alors même que les circonstances étaient défavorables (jeunes filles vivant encore au domicile parental, difficultés de couple, etc.). L’enfant est alors presque toujours en bonne santé et les relations entre mère et enfant, bien que peu étudiées, semblent bonnes après un délai nécessaire à la mise en place des processus d’attachement.

Il est rare que le déni de grossesse mène au crime. Lorsque c’est le cas, après un accouchement habituellement rapide, l’enfant est souvent éliminé dans une sorte de mouvement primordial de confusion, immédiat et brutal, qui prolonge le déni. Cette situation marque l’impasse psychique totale dans laquelle se sont trouvées certaines femmes incapables de penser (comme possible) un enfant. En l’absence de statistiques fiables, une estimation grossière par recoupements situe à un maximum de cinq affaires par an les cas d’infanticides associés au déni de grossesse, soit moins de 10% des cas.

Qui sont les mères qui commettent le geste infanticide ? L’isolement social ou familial, voire l’hostilité de l’environnement, la précarité, un faible niveau culturel, une pensée «magique», ou l’un de ces facteurs, caractérisent encore la majorité des mères infanticides, indépendamment de tout déni. L’enfant ne peut être assumé. La naissance apparaît comme une catastrophe sidérant la pensée et l’action, conduisant à une sorte de préoccupation négative récurrente. Etrangement, ni l’avortement, ni l’abandon légal ne sont des solutions envisagées, même rétrospectivement. Après une grossesse cachée, la mère met fin à la vie de l’enfant soit activement, soit en l’abandonnant, ce qui lui laisse parfois la possibilité d’être retrouvé vivant. La culpabilité est souvent présente, quelquefois intense. En général, les affaires ne concernent qu’un seul enfant, la répétition des infanticides reste exceptionnelle. Des troubles psychiatriques sont présents dans seulement 20 à 30% des cas. Les délires aigus du post-partum ou psychoses puerpérales sont une cause substantielle d’homicide, mais plus tardifs.

En dehors des situations de délire avéré, notre compréhension de l’infanticide a peu avancé depuis la fin du XIXe siècle et les positions théoriques s’articulent aujourd’hui encore autour des trois mêmes orientations : 1) la mère est coupable, c’est un crime ordinaire sauf en cas de pathologie psychiatrique incontestable ; 2) il existe un fonctionnement psychique particulier des mères autour de la naissance qui contribue à réduire leur responsabilité (c’est encore le point de vue du législateur dans de nombreux pays, c’était celui retenu en France avant 1994, et c’est aussi le mien) ; 3) il existe un trouble psychiatrique subtil (raptus psychotique, dissociation, etc.) que l’on doit chercher à mettre en évidence.

Winnicott, pédiatre et psychanalyste anglais, remarque les bouleversements psychiques autour de la naissance vécus par les mères «ordinaires normalement dévouées», c’est-à-dire la plupart des mères. Il compare cet état organisé à «un état de repli, ou à une fugue, ou même encore à un trouble plus profond, tel qu’un épisode schizoïde, au cours duquel un aspect de la personnalité prend temporairement le dessus». Cet état psychique, qui serait pathologique en toute autre circonstance, serait selon lui «la condition de l’adaptation sensible et délicate de la mère aux tout premiers besoins du bébé». Il semble concevable que certains crimes maternels résultent de l’absence de cette folie «nécessaire» plus que de son exacerbation. Des impasses dans la filiation, des viols ou de la négligence durant l’enfance sont aussi souvent retrouvés, dont le rôle reste incertain mais laissant la mère désemparée, en dehors même de toute maladie mentale.

C’est depuis le début des années 1970 qu’on enregistre le taux le plus bas d’infanticides, généralement expliqué par la légalisation de l’avortement. La possibilité d’accoucher «sous X» contribue aussi à réduire le taux d’infanticides. Il demeure toutefois aujourd’hui dans les pays économiquement développés un taux incompressible d’infanticides dont les causes sont incomplètement élucidées.

Or, comment juger des crimes qu’on ne comprend pas et qui interrogent la nature du désir maternel et des liens intergénérationnels ? Déni et infanticide témoignent de la complexité du désir d’enfant, du rôle de l’inconscient et de la division du sujet, toujours difficiles à penser et accepter.

La prévention de telles extrémités ne connaît pas de solutions simples. Il s’agit notamment d’une réponse sociétale qui reconnaisse qu’une femme ordinaire puisse refuser ou être incapable d’assurer une maternité sans subir nécessairement l’opprobre de la maladie mentale ou du préjugé. Le développement de la formation en psychiatrie périnatale apparaît un autre point important, permettant au personnel médical et paramédical d’être mieux formé aux indices de la souffrance maternelle. En effet, il n’est pas rare que des mères infanticides ou dans le déni aient manifesté clairement, bien que souvent discrètement, leur souffrance et que celle-ci ait été banalisée, voire ignorée. Il faut aussi souligner l’importance d’une écoute qui fasse la part de l’implicite, notamment dans la formation des psychiatres travaillant dans les services d’obstétrique et de néonatalogie.




Des médecins s’élèvent contre les expulsions de Roms

Alors que le gouvernement durcit sa politique à l’égard des Roms de Roumanie et de Bulgarie, la polémique enfle à l’intérieur comme à l’extérieur de l’Hexagone. MDM s’alarme de leur situation sanitaire tandis que, symboliquement, une anesthésiste humanitaire refuse la Légion d’honneur.


ÇA N’EST PAS de gaîté de cœur que le Dr Anne-Marie Gouvet, médecin anesthésiste à la polyclinique de Navarre, à Pau, a fait savoir, dans un courrier adressé au président Nicolas Sarkozy, qu’elle refusait la Légion d’honneur. Elle ne s’est tout simplement pas vue accepter une telle distinction, « basée sur mes missions humanitaires », dans le contexte de la « politique globale d’exclusion »menée par le gouvernement, dénonce-t-elle au « Quotidien ». Après les incidents impliquant des gens du voyage (citoyens français) à Saint-Aignan dans le Loir-et-Cher, à la mi-juillet, le gouvernement a indiqué qu’il voulait entreprendre le démantèlement de 300 camps ou squats illégaux et le renvoi de 850 Roms dans leur pays d’ici à la fin du mois d’août. « Ma décision n’est pas toujours bien comprise d’autant que certains pensent que j’avais sollicité moi-même cette distinction », reprend l’anesthésiste. C’est son fils qui, fier des convictions maternelles – Anne-Marie Gouvet participe régulièrement, depuis 30 ans, à des missions humanitaires auprès de Médecins du monde notamment –, avait demandé qu’elle soit élevée au rang de Chevalier de la légion d’honneur. « J’étais étonnée mais j’ai trouvé sa démarche touchante », indique-t-elle. Après les expulsions d’Afghans, les menaces sur les camps de Roms « ont fait déborder la coupe ». « Les images que j’ai vues cet été à la télé me rappelaient ce que j’ai vu dans les camps de réfugiés du Kosovo ou de Kaboul. Dans 6 mois, je retourne en Mongolie : je ne me voyais pas repartir avec cette distinction », même si elle sait que la refuser est exceptionnel. Qu’importe, « ma vie, c’est ça, les missions humanitaires, je ne prends pas de vacances ». Loin d’être déçu, son fils a appuyé sa décision.

Cette histoire personnelle n’est que le reflet de la polémique nationale et internationale provoquée par la politique sécuritaire du gouvernement. Le pape Benoît XVI a même appelé à la « fraternité universelle » et à l’accueil « légitime des diversités humaines ».

Indicateurs inquiétants

Les expulsions de Roms sont « inefficaces » et « néfastes pour la santé », estime de son côté l’association Médecins du monde (MDM) qui rappelle que les Roms sont des citoyens européens venant à 90 % de Roumanie et de Bulgarie. Selon le Dr Jean-François Corty, coordinateur des missions France de MDM, la France compte environ 15 000 Roms, regroupés principalement autour des centres urbains (Marseille, Paris, Bordeaux, Lyon, Strasbourg, Toulouse, Nantes...). « Les expulsions sont régulières depuis 2000 mais elles sont en augmentation depuis 3-4 ans », note le Dr Corty qui déplore une précarité grandissante et évoque des indicateurs de santé « particulièrement inquiétants », comparables à ceux des pays en voie de développement avec une espérance de vie entre 50 et 60 ans. « Les mesures d’intimidation qui se sont multipliées cet été provoquent l’accélération de la fragmentation des camps. Il devient de plus en plus difficile de retrouver les gens », ce qui complique d’autant plus le suivi médical et materno-infantile. Selon lui, 9 enfants sur 10 n’auraient pas de couverture vaccinale correcte. La mortalité néonatale (0-1 mois) est 9 fois plus importante, la mortalité infantile (0-12 mois) l’est 5 fois plus. « Nous n’avons que très peu de données sanitaires sur les Roms : nous ne disposons que de nos chiffres », ajoute le responsable de MDM. Malgré la mobilisation des associations et de certaines mairies, le Dr Corty s’alarme de ce climat de peur qui rompt le réseau de solidarité. Pour s’adapter, MDM compte renforcer les équipes mobiles de consultation autour des centres urbains.

› STÉPHANIE HASENDAHL

Quotimed.com, le 24/08/2010