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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mercredi 3 février 2021

Fin de vie : lettre ouverte à Emmanuel Macron

Nous interpellons le Président de la République dans une tribune publiée dans le Journal Le Monde daté du mercredi 3 février […]

Monsieur le Président de la République,

Ces derniers mois ont mis en lumière, à travers la douloureuse crise sanitaire que nous connaissons, les insuffisances de la loi du 2 février 2016 sur la fin de vie. Des intubations ou des réanimations ont été imposées à des citoyens, certes âgés mais libres et résolus, à l’encontre de leurs directives anticipées ou de la parole de leur personne de confiance, mandatée à cet effet. Des polémiques ont été nourries et entretenues par des militants anti-choix à la suite des décrets parus sur l’utilisation du Rivotril (clonazepam). Des patients en fin de vie n’ont pas été respectés dans leur conscience et leur volonté. Beaucoup d’inquiétudes ont été exprimées et l’angoisse s’est ajoutée au virus. Plus que jamais, la loi de 2016 a montré ses faiblesses et son inadaptation aux réalités de la fin de vie.

Ce n’est pourtant pas le corps médical qui est globalement responsable de ces situations qui provoquent des souffrances et nourrissent la crainte des Français à l’égard de leur propre fin de vie. Car la loi de 2016 rend les directives anticipées opposables mais non contraignantes, crée un droit au « laisser mourir » – par la sédation – dans les tout derniers jours de la vie mais refuse un droit au « faire mourir » – par l’euthanasie ou le suicide assisté – lorsque le pronostic vital est engagé, que les douleurs sont inapaisables et qu’aucun espoir ne subsiste et interdit à celles et ceux d’entre nous qui disposent de leur discernement le droit de décider eux-mêmes des conditions de leur propre fin de vie.

Dans le monde, plusieurs pays accordent à leur population la liberté de choisir leur fin de vie. Et cela, sans dérive… Depuis 2001, en Europe, de plus en plus de pays autorisent l’aide active à mourir : la Suisse, les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg. Cette année, l’Espagne, le Portugal et la très catholique Irlande ont entamé un processus législatif, avec le soutien de leur gouvernement, en direction d’une loi de liberté. En Allemagne, en Autriche et en Italie, des décisions des plus hautes juridictions ont ordonné de permettre l’aide active à mourir ; avant 2022, en ce qui concerne l’Autriche... En Grande-Bretagne, Boris Johnson semble vouloir libéraliser le sujet… Seule la Pologne reste figée sur des positions qui, loin de notre laïcité, évoquent la sacralité de la vie. Mais  qui  voudrait  que  la France ressemble à la Pologne d’aujourd’hui avec ses nombreuses atteintes aux droits de l’Homme ?

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Coronavirus : mauvaise nouvelle, le nombre d’infections diminue

Dr Jean Gabriel Jeannot   

En écrivant dans le titre « le nombre d’infections diminue », je ne parle pas des maladies dues au nouveau coronavirus mais de toutes les autres. Les innombrables restrictions qui nous sont imposées dans le cadre de cette pandémie provoquent une diminution de nombreuses infections. Pourquoi alors une « mauvaise nouvelle » ? Parce que cela nous oblige à réfléchir aux limitations que nous devrons peut-être garder une fois la pandémie terminée.

Moins d’infections

L’office fédéral de la santé publique a annoncé qu’il y avait eu un tiers d’infections HIV en moins en 2020 par rapport aux années précédentes. Même si l’on pourrait craindre que ce chiffre plus bas soit la conséquence d’un dépistage plus rare, la probabilité est grande qu’il s’agisse d’une réelle diminution des infections provoquée par la difficulté actuelle que nous avons à nous rencontrer. La grippe suit pour l’instant le même chemin, le graphique des malades reste plat. J’observe la même tendance dans mon cabinet, je vois beaucoup moins d’infections, en particulier des voies respiratoires, que les années passées. Il y a bien sûr des malades, la preuve en est le nombre de tests effectués chaque jour à la recherche du SARS-CoV-2, mais les situations graves, à l’exception du COVID-19, me semblent nettement moins fréquentes.

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mardi 2 février 2021

Aux urgences de l'hôpital Necker à Paris, deux fois plus de tentatives de suicide chez les jeunes

Par  France Bleu Paris 3 février 2021

Depuis cet automne les hospitalisations de jeunes et d'adolescents pour des troubles psychiques, anxiété ou stress sont en hausse. Les équipes dénombrent dix tentatives de suicide par mois contre cinq auparavant. Et les soignants redoutent une nouvelle fermeture des établissements scolaires.

A l'hôpital Necker, de plus en plus d'hospitalisations pour des troubles psychiques
A l'hôpital Necker, de plus en plus d'hospitalisations pour des troubles psychiques - Hôpital Necker, AP-HP

Aux urgences de l'hôpital Necker Enfants malades à Paris, Hélène Chapuy, cheffe du service, voit toujours arriver les petits bobos et les maladies hivernales. "Mais depuis le mois d'octobre, nous avons un nombre beaucoup plus important de jeunes qui arrivent en grande détresse psychique" explique celle qui a pris la tête du service à la fin de l'été.

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LE CREUSOT : Une exposition très brute à L’arc, en clin d’œil, un peu, aux ouvriers de l'usine

 Creusot Infos

01/02/2021

Pour l’instant, seuls les scolaires devraient pouvoir avoir le droit de la découvrir. Mais d’ici le 7 Mai le public sera peut-être autorisé. En attendant creusot-infos pose un regard photographique sur «Les Bruts» exposés à L’arc.

«Dites 33 !» Ah oui, vous êtes malade, la culture est malade. Frappée par le COVID, elle traine sa misère. Alors finalement les 33 artistes exposés à L’arc en ce plein milieu de l’hiver et jusqu’au 7 Mai sont comme une réponse très très brute, brutale même à la morosité ambiante.

L’exposition s’appelle «Les Bruts», en référence au peintre Jean Dubuffet qui a inventé l’expression «Art brut». A savoir des formes d’art présentant un caractère spontané et fortement inventif, pratiqué par des autodidactes , non professionnels et indemnes de la culture artistique, œuvrant en dehors des normes esthétiques convenus… C’est ce que dit la plaquette de présentation.

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Les psys à travers le miroir déformant du cinéma

 SLATE

Clément Guillet — 

Hannibal Lecter dans Le Silence des Agneaux, Sean Maguire dans Will Hunting, Jennifer Melfi dans Les Sopranos et Philippe Dayan dans En Thérapie. | Captures d'écran Youtube (Montage Slate.fr)
Hannibal Lecter dans Le Silence des AgneauxSean Maguire dans Will Hunting, Jennifer Melfidans Les Sopranos et Philippe Dayan dans En Thérapie. | Captures d'écran Youtube (Montage Slate.fr)

Le 4 février, Arte lance En thérapie, avec Éric Toledano et Olivier Nakache à la réalisation. Située dans une période post-attentats du Bataclan, cette nouvelle série nous fait découvrir cinq personnages à travers leurs séances de psychothérapie. Une adaptation, avec notamment Carole Bouquet et Reda Kateb, de la série israélienne Be Tipul, qui a déjà eu sa déclinaison américaine, In treatment. Le psychanalyste qui les suit, lui-même en plein crise conjugale, est incarné par Frédéric Pierrot. L'action se situe sur son divan, durant la cure de chacun des personnages.

[...] «Dès le début du XXe siècle, les réalisateurs ont inventé une nouvelle profession qu'ils ont appelée la psychiatrie, continue Schneider. Les années passant, le personnage est devenu le pilier d'une variété de scénarios et de genres. De temps en temps, la profession inventée –intentionnellement ou par coïncidence– recoupe la vraie profession de psychiatre, mais la plupart du temps, elle crée sa propre nosographie, ses propres traitements, théories et praticiens.»

Le cinéma est la caisse de résonance de l'esprit du temps. Durant la première moitié du XXe siècle, les psys étaient représentés soit négativement comme des bouffons incompétents, soit positivement comme des détectives de l'inconscient.

Mais, durant les années 1960 et 1970, la vague antipsychiatrique entraîne une perte de grâce. Pour ce courant de pensée, c'est la société qui rend malade et la psychiatrie qui rend fou. Le psy devient alors un sadique, maître d'une institution asilaire auquel le héros vient se heurter comme dans Vol au-dessus d'un nid de coucou.

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Les Moso, cette minorité chinoise qui fait la part belle aux femmes

 Causette

Norbert RoulandAix-Marseille Université (AMU) 2 février 2021







Ce 2 février, dans une série intitulée Terres de femmes, la chaîne Arte diffusera à 15h35 un documentaire sur les Moso, aussi nommés Na. Dans les montagnes du Sichuan, Lizajui est l’un des derniers villages qui perpétuent leurs coutumes. Le film suit le quotidien de Naka, qui n’a que dix-huit ans. Deviendra-t-elle, suivant la tradition, la cheffe de sa lignée, la dape ou réalisera-t-elle son rêve de danser dans une troupe folklorique de la zone touristique qui se développe à quelques kilomètres de son village autrefois coupé du monde ?

Ce récit faussement anecdotique pose d’abord une question anthropologique. Cette minorité d’environ 30 000 individus – à laquelle Arte a déjà consacré un documentaire il y a quelques années – est peu connue du monde occidental. Divers auteurs des dynasties Yuan et Ming (du XIIIe au XVIIe siècles) s’étonnaient déjà de leurs coutumes, également mentionnées par Marco Polo. Elles ont été étudiées à partir du milieu du XXe siècle surtout par des anthropologues chinois, notamment le professeur Cai Hua, qui a fait ses études à Paris et enseigne maintenant à Pékin. Un récent ouvrage de Heide Goettner Abendroth les signale également parmi les sociétés matriarcales existant encore dans le monde.

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On ne désobéit pas à un virus

Par Sandra Laugier, professeure de philosophie à l'université Paris-I Panthéon-Sorbonne et chroniqueuse à Libération et Albert Ogien, directeur de recherches émérite au CNRS— 1 février 2021

Lors d'une manifestation à Bruxelles, dimanche.

Lors d'une manifestation à Bruxelles, dimanche. Photo Kenzo Tribouillard. AFP

Refuser de respecter les règles du confinement ne constitue pas en soi un acte de désobéissance civile. Pour que cela soit le cas, le geste devrait être accompagné d’une revendication : l’abrogation d’une loi indigne ou l’accroissement des droits pour tous.

Reconfinement en suspens, nouvelles mesures sanitaires, campagne vaccinale... L’incontournable question éthique avec Régis Aubry et Mathieu Laine

LE 01/02/2021

À retrouver dans l'émission

L'INVITÉ(E) DES MATINS

par Guillaume Erner

Bientôt un an après le début de l’épidémie de Covid en France, confinements et politiques de vaccinations sont devenus notre quotidien.

L'unité de soins intensifs de l'hôpital Lyon-Sud le 25 janvier 2021
L'unité de soins intensifs de l'hôpital Lyon-Sud le 25 janvier 2021 Crédits :  JEFF PACHOUD -AFP

Mais que révèlent de notre éthique les choix de politiques vaccinales et de confinements qui ont eu lieu au cours de cette année ? Peut-on noter une évolution dans notre rapport collectif à la mort et à la maladie, mais aussi à la société et à la liberté ?

Nous explorerons ces questions en compagnie de Régis Aubry, professeur de médecine, directeur du pôle vulnérabilité au CHU de Besançon et membre du CCNE, et de Mathieu Laine, entrepreneur et professeur affilié à Sciences Po, auteur de Infantilisation : cet Etat-nounou qui vous veut du bien (janvier 2021, Presses de la Cité)

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La dyslexie ? Un atout plutôt qu’un trouble

Marie-Pierre Genecand   Publié lundi 1 février 2021

SUISSE

Pour Dominique Eberlin, coach scolaire à Genève, le 10% des Suisses concernés ont de plus grandes capacités mentales que la moyenne et doivent apprendre à mieux valoriser ces prouesses de leur cerveau

Certains voient les objets en mouvement, c’est-à-dire qu’ils perçoivent toutes leurs facettes simultanément. D’autres entendent avec une telle acuité que, depuis l’extérieur d’une maison, ils peuvent repérer le bourdonnement d’une TV. D’autres encore sont si sensibles sur le plan affectif qu’ils captent les moindres changements d’humeur de leur entourage.

Qu’il s’agisse de dyslexie visuelle, auditive ou kinesthésique, Dominique Eberlin, coach scolaire, est formelle: considérée comme un handicap, cette particularité du cerveau est en réalité le fruit «d’un supplément de compétence mentale». L’ennui? Ce flot d’informations est compliqué à restituer conformément aux attentes de l’école et de la société. Dans Découvrir les atouts de la dyslexie… et en jouer, (Ed. Chronique sociale), l’ex-enseignante explique comment tirer parti de ces qualités.


Épisode 1 : Philosophie du clitoris

LE 01/02/2021

À retrouver dans l'émission

LES CHEMINS DE LA PHILOSOPHIE

par Adèle Van Reeth

La femme est un être singulier, la seule à posséder deux organes sexuels séparés, dont le clitoris, dédié au plaisir. Le secret de ce plaisir fut longtemps un impensé en philosophie. Qu’est-ce que le plaisir ? Comment parler du clitoris sans tomber dans un essentialisme du corps féminin ?

Philosophie du clitoris
Philosophie du clitoris Crédits :  Adene Sanchez - Getty

"Le clitoris est une pierre minuscule logée en secret dans la grande chaussure de l'imaginaire sexuel.
La jeune Clitoris de la mythologie grecque, connue pour sa taille très fine, était dite mince 'comme un caillou'.      

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lundi 1 février 2021

Libres ! Le mur du con







Stop aux diktats sexuels ! Ovidie et Sophie-Marie Larrouy déconstruisent les idées reçues et proposent de faire ce qu’on veut, comme on veut, uniquement si on veut. Dans cet épisode : à quoi ça sert d’envoyer une photo de sa bite à une inconnue ? Clairement, le but est d’asseoir une forme de pouvoir. D’après la bande-dessinée « Libres ! Manifeste pour s'affranchir des diktats sexuels » de Ovidie et  Diglee  - Editions Delcourt, collection Tapas.

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Jürgen Habermas : «La pandémie met à l’épreuve notre degré de civisme»

Par Simon Blin — 30 janvier 2021


Pour le philosophe allemand, le prolongement des restrictions sanitaires ne sera acceptable que si la raison préside à la décision politique. Face à l’angoisse économique et sociale qui monte, il appelle l’Europe à plus de solidarité.

«Je ne suis pas un spécialiste du coronavirus, prévient d’emblée le philosophe, après avoir accepté de répondre à nos questions. A moins que tout le monde le soit devenu.» La formule résume l’état émotionnel et intellectuel du moment. Enchaînant les confinements et les couvre-feux, on se serait mutés en experts épuisés d’un virus dont on redoute encore des surprises: l’incertitude gouverne l’époque et les gouvernants naviguent à vue. Pourtant, la longévité de Jürgen Habermas lui a fait traverser bien des catastrophes et des expériences politiques: enfant pendant les crimes du nazisme, il est aujourd’hui, à 91 ans, une référence mondiale de la pensée contemporaine. Représentant de la deuxième génération de l’Ecole de Francfort et théoricien de l’«Espace public», il est l’auteur de nombreux ouvrages, dont Théorie de l’agir communicationnel (1981), la Constitution de l’Europe(Gallimard, 2012) ou l’Avenir de la nature humaine. Vers un eugénisme libéral ? (Gallimard 2015). Ce grand défenseur de l’héritage de Lumières a publié en langue allemande en 2019 Encore une histoire de la philosophie, en deux tomes – (le tome I, la Constellation occidentale de la foi et du savoir paraîtra en français aux éditions Gallimard en octobre 2021, le tome II en 2022, traduits par Frédéric Joly).

Défiance citoyenne croissante, ­polarisation du débat public, complotisme… La crise sanitaire et les bouleversements qu’elle induit rendraient-ils obsolètes les idéaux de progrès, de raison et d’universalisme ? «Naturellement pas», répond celui dont le travail consiste depuis soixante ans «à conférer toujours plus de tranchant à ces idées» et «sur lesquelles planent des doutes toujours nouveaux». Cet europhile, qui se refuse au pessimisme, y voit même une occasion de les «décliner de façon inédite.» A condition de continuer à bâtir un espace démocratique propice : face au choc ­social à venir, le philosophe exhorte l’Union européenne à plus de solidarité économique et fiscale.

«Il n’y a pas de problème de dette publique en France»

Par Jérôme Lefilliâtre — 31 janvier 2021

Au ministère des Finances, dans les murs de l'Agence France Trésor, le 12 janvier.

Au ministère des Finances, dans les murs de l'Agence France Trésor, le 12 janvier. Photo Denis Allard pour Libération

Membre du collectif des Economistes atterrés et coauteur du livre «la Dette publique», Eric Berr estime qu’elle n’est pas un fardeau pour les générations futures, contrairement au discours répandu.

Maître de conférences à l’université de Bordeaux, Eric Berr fait partie du collectif des Economistes atterrés, classé à gauche. Il est le coauteur de la Dette publique (Seuil), un «précis d’économie citoyenne» qui démonte le discours imposé sur le sujet depuis des années dans le débat public par les économistes néolibéraux.

Est-il possible d’annuler une dette publique ?

C’est tout à fait possible et cela a été fait à de nombreuses reprises dans l’histoire, notamment pour l’Allemagne en 1953, lors de la conférence de Londres, afin de ne pas répéter les erreurs commises après la Première Guerre mondiale avec le traité de Versailles. Dans le cas d’une annulation, le créancier décide d’exempter son débiteur de rembourser sa dette pour telle ou telle raison : cela a été le cas pour l’Irak après la chute de Saddam Hussein, dont les dettes étaient considérées comme odieuses, illégitimes, car contractées par un régime despotique. Lorsque, comme cela a été le cas de l’Argentine au début des années 2000 par exemple, c’est le débiteur qui décide de ne plus rembourser, on parle de répudiation.

Irène Frain : « Ma mère ne m’aimait pas et c’était son droit »

Par     Publié le 30 janvier 2021



Agrégée de lettres classiques, Irène Frain, 70 ans, s’est imposée dans le monde de la littérature avec près de quarante romans et un succès populaire qui ne s’est jamais démenti. La romancière, élevée dans une famille marquée par la pauvreté, a consacré son dernier livre, Un crime sans importance (Seuil, 2020), à sa sœur aînée, assassinée dans son pavillon de banlieue, en 2018. Son récit a été couronné du prix Interallié en décembre 2020.

Je ne serais pas arrivée là si…

… Si ma mère m’avait aimée, je ne serais pas celle que je suis devenue. J’ai toujours senti que j’étais de trop, qu’elle se forçait et que les explications sur ma naissance étaient ténébreuses et contradictoires. J’ai fini par comprendre ce qui était arrivé très tard. Sans cette histoire-là, je n’aurais pas fictionné, je n’aurais pas réinventé la vie, je n’aurais pas été curieuse des vies des autres.

Le saviez-vous ? La virginité féminine ne correspond à aucune réalité anatomique

Par Hugo Ruaud   LE 31 JAN 2021


La virginité féminine constitue une forme de tabou dans bien des sociétés. Parfois associée à une forme de pureté qu’il faudrait conserver, elle pousse certaines femmes à cacher sa perte. Pourtant, les médecins sont formels : physiologiquement parlant, la virginité féminine ne signifie rien. Alors comment expliquer cette différence entre la réalité physiologique de la virginité et son importance symbolique ? Faut-il y voir le poids du patriarcat ou de la religion ? Tâm Tran Huy et ses invités ouvrent le débat, pour Un Monde en Docs.



Antoine Pelissolo : "Au-delà des morts directes, nous craignons les morts indirectes"

LE 30/01/2021

À retrouver dans l'émission

L'INVITÉ(E) ACTU

par Chloë Cambreling

Alors qu'un troisième confinement se profile et que l'anxiété, la lassitude ou le désespoir l'emportent chez nombre de Français, le chef du service psychiatrie de l’hôpital Henri-Mondor de Créteil (Val-de-Marne) Antoine Pelissolo. 

Le chef du service psychiatrie de l’hôpital Henri-Mondor de Créteil (Val-de-Marne) Antoine Pelissolo.
Le chef du service psychiatrie de l’hôpital Henri-Mondor de Créteil (Val-de-Marne) Antoine Pelissolo.  Crédits :  Antoine Pelissolo

Jean Castex a pris la parole hier soir, pour expliquer que nous pouvions encore nous donner une chance d'éviter le confinement puisque, dit-il, un nouveau confinement serait très lourd pour les Français sur tous les plans, sur le plan psychologique notamment, même s'il ne l'a pas dit tel quel. Antoine Pelissolo est psychiatre, chef du service psychiatrie de l'hôpital Henri-Mondor de Créteil, dans le Val de Marne, spécialiste des troubles obsessionnels compulsifs et des troubles anxieux sévères.

_C_e qui est vraiment douloureux, et de plus en plus, c'est le caractère désespérant de la situation. Parce que quand on fait des efforts, on espère pouvoir sortir de l'épreuve. Pour nous, c'est un modèle très simple, quasiment expérimental de déclenchement de dépression. (...) Au-delà même de la mort directe, on craint les morts indirectes. Parce que le suicide, ça existe, et la souffrance psychique qui dure détruit des vies. Et je pense que les pouvoirs publics, lorsqu'ils annoncent des mauvaises nouvelles comme c'est le cas régulièrement, devraient avoir cela toujours en tête : il faut, d'une manière ou d'une autre, compenser par un accompagnement psychologique. 

_L_a santé mentale fait partie de la santé : on parle vraiment de santé globale. Aujourd'hui, il y a des choix qui sont basés évidemment sur le virus, l'épidémie. Mais il y a aussi des choix qui peuvent être guidés par les indicateurs de santé mentale et, parfois, de maladie mentale. Nous voyons des risques de dépression grave, de suicide, de psychose même, dans certains cas. Donc ne pas utiliser ce paramètre-là dans la décision, sans en faire évidemment le critère en soi,mais au moins dans l'analyse, c'est une perte, une perte d'information. C'est aussi, malheureusement, ce dont on est habitué en psychiatre, une forme de relégation. 

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Au bout du rouleau Récits cliniques

Au bout du rouleau

Gérard Szwec

Catégorie: 
Livre
Date de parution: 
20/01/2021

Résumé

Au bout du rouleau… l’expression a des origines théâtrales : au Moyen Âge, les textes des acteurs étaient écrits sur des rouleaux (rollet). Plus le rôle était bref, plus le rouleau était court. Au XVIIe siècle, le désespoir s’empare de la formule : quelqu’un est « au bout de son rollet » lorsqu’il ne sait plus quoi dire à la fin d’un discours, plus quoi faire dans ce qu’il a entrepris. Les patients dont nous parle Gérard Szwec sont au bout du rouleau, au bout de leur « rôle », puisque la dramatisation déserte leur scène psychique. Mais leurs ressources ne sont pas toujours épuisées. C’est à l’analyste d’aller les chercher, avec patience. Les voies d’accès sont plurielles, les obstacles inévitables, le succès jamais garanti. 


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