Ramses Kefi
Il y a un peu plus d’un an, Alexandre, 23 ans, a acheté une maison en région parisienne. Grâce à ses parents et aux heures supplémentaires, il s’en tire plutôt bien. Il nous ouvre son porte-monnaie.
Alexandre dans son jardin, en avril 2014 (Ramsès Kefi/Rue89)
Dans son petit jardin, il a installé une table en plastique et une chaise longue. Bientôt, il y aura aussi un chat et un potager. Originaire du Midi, Alexandre (le prénom a été changé), 23 ans, infirmier en psychiatrie à Paris, ne se voyait pas habiter dans « un immeuble gris » : « Trop déprimant. »
Il y a un peu plus d’un an, l’occasion d’acheter une maison s’est présentée. 40 m2 pour 154 000 euros, dans une copropriété tranquille dans le sud de l’Ile-de-France. Il l’a saisie :
« Entre les mensualités d’un loyer et d’un achat, il y avait une différence d’environ 150 euros, ce qui n’est pas énorme. Et puis, j’ai toujours voulu être propriétaire jeune [...]. Beaucoup disent qu’un jeune qui achète ne vit plus. A titre personnel, je n’ai pas la corde au cou. J’essaye juste de vivre le plus simplement possible. »
Avant de se lancer , il a potassé quelques bouquins sur l’immobilier, le crédit et tout le jargon bancaire :
« Je voulais être acteur de mon propre projet. Je n’avais surtout pas envie de faire appel à un courtier pour le concrétiser. »
Il « materne » les patients »
Ses parents – son père est électricien et sa mère retraitée de la fonction publique – , eux aussi proprios, l’ont encouragé dans sa démarche. Chaque fois qu’il a besoin d’eux, ils sont là. Au moment de l’achat, ils lui ont prêté 4 000 euros « à taux zéro » pour lui permettre de respirer un peu. Il raconte :
« L’année qui a suivi l’acquisition de ma maison a été un peu compliquée, notamment parce que j’avais décidé de payer le notaire sur mes propres deniers – environ 11 000 euros. J’y ai laissé toutes mes économies. Il y a eu quelques découverts. Jamais plus de 400 euros. J’ai pu remonter la pente grâce aux heures supplémentaires. »