Contre quoi, contre qui se battent les guerriers de 15 ou 20 ans qui ont envahi les sagas littéraires à succès pour jeunes adultes et les écrans ? Tandis que s’achevait, avec les cinq chapitres de Twilight (2008-2012) et des films comme Les Ames vagabondes ou Sublimes créatures (2013), un raz de marée fleur bleue, le premier épisode de la tétralogie Hunger Games, sorti en mars 2012, inaugurait, pour le même public adolescent, une ère définitivement martiale. Dans des mondes de science-fiction soumis à des gouvernements autoritaires, de jeunes héros de la même génération que leurs spectateurs sont contraints d’apprendre à se battre pour défendre leurs libertés individuelles.
Trois ans plus tard, en ce douloureux automne 2015, la saga Hunger Games s’achève et, dans le monde réel, d’autres jeunes gens sont partis apprendre à manier les armes pour revenir tuer. Dans ce contexte effarant, le très grand succès de ces films interroge. Non qu’il faille être dupe des sirènes d’Hollywood au point d’y voir un fidèle miroir du monde, mais à l’heure où l’organisation Etat islamique, avec sa société de production Al-Furqan Media, travaille assidûment à parler propagande avec les grands effets du cinéma populaire, il est intéressant de revoir autrement ces films de science-fiction guerrière qui rassemblent le jeune public aux quatre coins du globe.