INTERVIEW
Spécialiste d’écologie comportementale et de biologie des populations, Frank Cézilly a passé trois ans à traquer «l’instinct paternel» tant chez les animaux que chez les humains. Rencontre.
C’est une histoire de pères. De tous les pères. Qu’ils soient humains, mille-pattes, gibbons ou crapauds accoucheurs. Une «histoire naturelle»,pour reprendre les mots de Frank Cézilly, enseignant chercheur à l’université de Bourgogne à Dijon, spécialiste d’écologie comportementale et de biologie des populations. Pendant trois ans, cet homme, ce père, a fait un travail de fourmi en passant au peigne fin tout ce que la nature peut offrir en termes de pouponnage dispensé par des mâles, alors que la recherche a longtemps été obnubilée par les sacro-saints soins des mères. De cette minutieuse enquête à la recherche de l’«instinct paternel», ce membre senior de l’Institut universitaire de France livre un ouvrage intitulé De mâle en père (1).