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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

lundi 20 juillet 2020

Olivier Véran se veut rassurant sur les futurs moyens alloués à la psychiatrie

Publié le 17/07/20


Interpellé au Sénat, Olivier Véran a assuré que certaines des créations d'emplois annoncées dans le Ségur seraient dédiées à la psychiatrie. Quant à la hausse du budget pour la discipline, elle ne serait pas moindre que celle de la santé en général.
Lors des questions au Gouvernement du 16 juillet au Palais du Luxembourg, le ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran, a été interpellé sur l'état actuel de la psychiatrie, soumise à "une pression financière" qui a fait passer la situation de "grave à catastrophique", selon le sénateur socialiste Yves Daudigny (Aisne), citant le titre d'une récente tribune* parue dans Le Monde. "Suppression des deux tiers des lits en psychiatrie, insuffisance de l'accueil alternatif et des équipes mobiles, 20% des postes non pourvus dans le public, pédopsychiatrie sinistrée, disparités territoriales...", a égrené l'élu en demandant au ministre s'il a "la volonté politique de donner à la psychiatrie et à la santé mentale toute leur place". Il a également souligné la montée de "la vague psychiatrique post-Covid" et signalé par ailleurs que "l'on a vu des privations de liberté injustifiées et illégales, dans des conditions indignes". Une allusion aux dernières recommandations en urgence d'Adeline Hazan, contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, sur l'établissement public de santé Roger-Prévot de Moisselles (Val-d'Oise, lire notre article).

Après avoir remercié l'élu — qui ne se représente pas aux prochaines élections sénatoriales — pour son "travail considérable" en politique de santé, le ministre a rendu une nouvelle fois hommage à la mobilisation des soignants en psychiatrie face à la crise Covid. Il a salué en particulier "le soutien psychologique mis en place par les professionnels pendant toute la période épidémique, y compris pour soutenir les soignants eux-mêmes, soumis à un stress épouvantable mois après mois". Au sujet des "abus identifiés" dans rapport d'Adeline Hazan, Olivier Véran a appelé le sénateur à ne pas garder "cette image de la gestion de la crise Covid par le milieu de la psychiatrie, qui a fait face [...] avec une dignité et un professionnalisme à toute épreuve, [...]. Les choses étaient très difficile et, pourtant, la psychiatrie a tenu".

Déconfinement : la crainte de l'afflux de nouveaux patients dans les hôpitaux psychiatriques

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Par ,  Dimanche 12 juillet 2020

La crise du coronavirus a beaucoup joué sur la santé mais aussi sur le mental d'une bonne partie de la population. Les hôpitaux psychiatriques craignent de voir arriver de nouveaux patients alors que les moyens eux restent très limités. C'est le cas de l'hôpital Marchant à Toulouse.
L'hôpital Marchant à Toulouse.
L'hôpital Marchant à Toulouse. © Radio France - Clémence Fulleda
Le confinement a laissé des traces dans les esprits, le déconfinement qui s'en est suivi aussi. Les hôpitaux psychiatriques craignent justement les dégâts collatéraux laissés par cette crise du coronavirus. Pour l'instant bonne nouvelle, il n'y a pas vraiment eu d'afflux dans les centres de soin selon les associations de malades que nous avons contacté... 
Mais la crise économique risque de faire beaucoup plus de dégâts. Elle impacte déjà durement la région toulousaine et les pertes d'emploi risquent déjà de faire beaucoup de mal à la santé psychique de certains. 
C'est en tout cas la crainte de Loïc Brelier, aide-soignant à l'hôpital public Marchant depuis presque dix ans maintenant et syndiqué chez Sud. Pour lui, la monde de la psychiatrie n'a clairement pas les moyens de prendre en charge de nouveaux patients. "Le sous-effectif est tellement important" affirme t-il,  "au point qu'on donnait rendez-vous à certains patients trois mois après avoir leur appel". En précisant que tout cela, c'était avant la crise du coronavirus. 

Manque de moyens

Pour Loïc Brelier, l'hôpital Marchant manque cruellement de bras et de personnel pour être à l'écoute de tous ces patients en souffrance. Déjà l'année dernière en mai 2019,  une partie du personnel de l'hôpital psychiatrique avait planté des tentes devant l'entrée de l'établissement et fait grève pendant deux mois pour réclamer davantage de personnel. Un an plus tard, les sept nouveaux postes promis et réclamés par les syndicats ne sont toujours pas là. A l'hôpital Marchant, on se retrouve même avec 22 malades pour 20 lits dans chaque secteur. 
"Ça peut amener à des situations dramatiques."
10% des patients de l'hôpital, des SDF et des migrants notamment, ont disparu et les hospitalisations sous contrainte ont augmenté. "C'est comme si on avait une voiture à faire rouler mais qu'on ne roulait qu'avec trois roues" pour Loic Brelier. Selon les syndicats, les effectifs de l'hôpital Marchant ont déjà l'habitude de travailler en "mode dégradé"

À la veille de la conclusion du Ségur, une centaine de personnalités du monde de la santé signent un manifeste citoyen pour l'hôpital public

PAR 
MARTIN DUMAS PRIMBAULT -  
PUBLIÉ LE 20/07/2020

Crédit photo : Phanie
Financement, gouvernance, positionnement territorial… Ce mardi 21 juillet, Olivier Véran se verra remettre officiellement le rapport concocté par Nicole Notat et issu des sept semaines de réflexion du Ségur de la santé. Sans attendre, plusieurs dizaines de personnalités du monde de la santé ont publié un « manifeste citoyen pour un renouveau de l'hôpital public ».
Soignants, patients, étudiants, scientifiques, professionnels, académiciens, présidents et représentants d'associations et de syndicats, ils sont plus d'une centaine à réclamer un « électrochoc de transformation » pour permettre à l'hôpital public « solidaire, pierre angulaire de notre système de santé, au service de tous, y compris des plus démunis » de retrouver sa capacité à « soigner mais aussi former, chercher et innover ».

Conclusion du Ségur de la santé : après les salaires, les idées ?

TRIBUNE. Au-delà de la question salariale, les infirmiers plaident pour une évolution de leur rôle au sein du système de santé, explique Patrick Chamboredon.

 Modifié le 
Le Segur de la sante, une vraie avancee ?
En lançant le Ségur de la santé le 25 mai dernier, le ministère de la Santé se donnait pour objectif de « tirer collectivement les leçons de l'épreuve traversée […] pour bâtir les fondations d'un système de santé encore plus moderne, plus résilient, plus innovant, plus souple et plus à l'écoute de ses professionnels, des usagers et des territoires, avec des solutions fortes et concrètes ». Aujourd'hui qu'en est-il ? À date, seuls des accords relatifs aux salaires ont été conclus. De toute évidence, et au regard notamment du décrochage de la France vis-à-vis de ses voisins européens, une réévaluation des rémunérations s'imposait. Mais cette mesure ne saurait garantir à elle seule la pérennité de notre système de santé. Pour construire un système de santé plus efficace, plus durable, et plus humain, une transformation profonde est nécessaire, et celle-ci passera inévitablement par une revalorisation globale de la première profession de santé par le nombre. Les 700 000 infirmières et infirmiers de France ont (aussi) des idées.
Il s'agit d'abord de permettre aux infirmiers d'avoir des perspectives, qu'ils soient en mesure d'évoluer tout au long de leur carrière. Selon la dernière consultation que nous avons menée (61 000 répondants), 91 % des infirmiers se disent « fiers de leur profession », mais moins d'un infirmier sur deux se dit « satisfait de son métier », et seuls 42 % « choisiraient à nouveau ce métier ». Ces enseignements invitent à la réflexion : notre modèle peut-il compter éternellement sur l'engagement et le dévouement d'une profession choisie le plus souvent par vocation, tout en restant sourd à ses appels ?

Des besoins de renfort dans les EHPAD du Gard et de la Lozère cet été

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Par    Lundi 20 juillet 2020

Les professionnels de santé des EHPAD ont besoin de renfort cet été. Une tension qui se manifeste dans le Gard mais aussi dans toute l'Occitanie. Le secteur a besoin de médecins, infirmier.e.s ou aide-soignant.e.s. Une cinquantaine de postes sont à pourvoir.
"On est dans l'humain" à la résidence Indigo de la Croix Rouge de Nîmes.
"On est dans l'humain" à la résidence Indigo de la Croix Rouge de Nîmes. © Radio France - Ludovic Labastrou
Les professionnels qui s'occupent de nos aînés ont besoin de renfort cet été ! Les EHPAD mais aussi les services de soins à domicile recrutent tout l'été en Occitanie. Et les besoins sont importants. Ce secteur essentiel (on se souvient de l'engagement sans faille des personnels durant le confinement ) manque cruellement d'infirmiers, d'aides-soignants, d'assistants de vie.  Une cinquantaine d'offres d'emplois sont à pourvoir dans le Gard et la Lozère. Des offres sur le site de Pole emploi.

Un secteur sous tension encore plus que de coutume

L'été est continûment une période de tension pour les personnels des EHPAD. Cette année, "cette tension est encore plus vive" dit le directeur territorial Pole emploi (30-48) à cause de la crise Covid. Des professionnels qui ont été beaucoup sollicités et qui doivent pouvoir "se reposer" explique Philippe Blachère.

En Espagne, le coronavirus « preuve de la fragilité humaine »

Reportage 

Un aumônier d’hôpital et le directeur d’un établissement de l’ordre hospitalier de Saint-Jean-de-Dieu reviennent sur leur expérience pendant l’épidémie de Covid-19 en Espagne.


  • Pierre Cochez (à Barcelone et Valence)

En Espagne, le coronavirus « preuve de la fragilité humaine »
Il sort d’une expérience qui l’a « fait grandir en tant que prêtre », résume le P. Oscar Diaz Ruiz avec des mots précis, un regard profond, des joues qui s’empourprent à chaque souvenir de ces trois derniers mois.
Ce curé de Notre-Dame de Terramelar a remplacé au pied levé un aumônier de l’un des hôpitaux de Valence, atteint du Covid-19 : « on m’a nommé, sans doute, car j’étais jeune et donc moins exposé à la maladie. Aussi, peut-être, parce que je suis professeur à la faculté de médecine. J’y enseigne la bioéthique ».

« Quatre-vingts malades sont morts pendant que j’étais aumônier »

Ce trentenaire, originaire de Catalogne, décrit l’expérience qu’il vient de traverser : « je m’habillais de plastique et je portais cinq paires de gants superposées, tellement l’équipement que l’on nous donnait était de mauvaise qualité », raconte-t-il en montrant sa photo dans l’hôpital.
« Habillé comme ça, je pouvais voir la peur dans les yeux des malades, quand j’entrais dans leur chambre. Les patients atteints d’Alzheimer ou de maladie mentale ne comprenaient pas ce qui se passait. » Un silence, et il reprend : « quatre-vingts décès dus au Covid ont eu lieu pendant mon ministère dans cet hôpital ».

Mise en relation par caméra du malade et de sa famille

La peur d’une vague qui submerge : c’est aussi ce que redoutait José Luis Argudo, le directeur des services sociaux sanitaires à Esplugues de Llobregat, près de Barcelone. « J’ai pris conscience de l’ampleur de la tragédie, quand, après les deux premières semaines de l’état d’urgence, fin mars, tous les patients qui m’étaient envoyés par l’hôpital central arrivaient avec le Covid-19. Nous avions une cinquantaine de patients atteints. Où cela allait-il s’arrêter ? » s’est-il interrogé.


« Prisons : il faut prendre acte de l’échec des politiques répressives »

Publié le 20 juillet 2020






La crise sanitaire peut être l’occasion de réfléchir à l’utilité des incarcérations liées à des délits mineurs, estiment, dans une tribune au « Monde », quatre membres de la Commission globale de politique en matière de drogues.
Le ministre de la justice, Eric Dupond-Moretti (au centre), en visite à la prison de Fresnes (Val-de-Marne), le 7 juillet.
Tribune. L’irruption du Covid-19 dans les lieux de détention a souligné une fois de plus ce que tous les spécialistes savaient déjà : la surpopulation carcérale est un drame.
Face à l’urgence, de nombreux pays ont laissé sortir des détenus incarcérés pour des délits de peu de gravité. En France, près de 10 000 personnes ont ainsi recouvré la liberté. Partout dans le monde, le débat s’est ouvert sur la question de savoir si ces mesures ne devraient pas durer – en d’autres termes, si ces incarcérations liées à des délits mineurs associés aux drogues étaient bien utiles.
Passé l’urgence, l’heure de la réflexion a sonné. L’heure du choix, aussi. Faut-il poursuivre une politique répressive centrée sur les « proies faciles », petits délinquants de rue ? Ou dépasser l’incarcération de masse pour aller dans le sens d’une réelle proportionnalité des sentences ?

Covid 19 : le personnel de la santé, entre obligation morale et instinct de survie

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Par Mekioussa Chekir  Publié Le : Dimanche, 19 Juillet 2020

ALGERIE

Covid 19 : le personnel de la santé, entre obligation morale et instinct de survie

ALGER- En prenant, à bras le corps, la lutte contre la pandémie du Coronavirus, les professionnels de la santé font montre d'une abnégation et d'une bravoure méritoires, tant leur mission s'apparente au sacrifice suprême. Cela est d’autant plus vrai qu’en sus d’exercer dans un contexte extrêmement délicat, ils sont la cible d'agressivité injustifiée.

"Nous avons abandonné familles et foyers et risquons nos vies pour sauver les vôtres, restez chez vous ! ». Ce message, sans cesse relayé sur les réseaux sociaux et autres supports par des professionnels de la santé, a bouleversé plus d'un. Et pour cause: il exprime le désarroi des médecins, infirmiers et autres personnels du secteur qui, se trouvant sur la ligne de front contre la Covid-19, n'en sont pas moins exposés.

Ceux qu'on a gratifiés de l'expression "les soldats blancs" se sentent, en effet, tenaillés entre l’appel du devoir, leur serment d’exercer en toutes circonstances et l’instinct de survie. Un sentiment inné qui cède souvent le pas à une hantise autrement plus pressante : celle d’épargner la vie de leurs proches. Et quel que soit l’établissement de santé public dans lequel ils exercent, ils sont unanimes à évoquer "des conditions pénibles, sur fond de stress permanent", mais auxquelles ils ne peuvent et ne veulent se défaire.


Peaux Noires, Masques Blancs


LA  DIAGONALE  DE  L’ART

 
Certaines expositions bouleversantes​, entraînent vers de nouveaux lieux​. Ce sont des rencontres qui marquent,​ transforment et ​«​ Peaux noires, masques blancs ​» est de celles-ci.​ La première exposition personnelle de Roméo Mivekannin​, ​à la Galerie Eric Dupont à Paris jusqu’au 31 juillet, est à ne pas manquer.
Il y a des rencontres bouleversantes, qui marquent, et l’exposition Peaux noires, masques blancs est de celles-ci. Les oeuvres magistrales de Romeo Mivekannin profitent du puit de lumière et de l’espace qu’offre la galerie Eric Dupont. Ce titre fait référence au livre éponyme paru en 1952 de Frantz Fanon, psychiatre martiniquais, auteur et figure de l’anticolonialisme. Ce livre souvent présenté comme une charge violente, renferme l’idée de la possibilité d’un vivre-ensemble, d’un universalisme et d’un humanisme autres. Fanon s’intéresse notamment aux blessures et aux stigmates psychologiques de la colonisation. « Peau noire, masques blancs » évoque donc les violences du colonialisme, l’aliénation, l’humiliation, l’exploitation et la marchandisation, et dit le désir profond comme la nécessité de la désaliénation des noirs, ou encore l’importance de la lutte anticoloniale.
Choix pertinent que ce titre pour une oeuvre plastique qui pose un regard neuf sur ces questions, les réactualise.
Roméo Mivekannin - vue d’exposition, juin 2020 © galerie Eric Dupont, Paris
Dès la première oeuvre, à l’entrée de la galerie, l’émotion et la puissance du propos comme de l’image s’emparent du regardeur. Un homme de dos, assis sur un siège le corps marqué, dont jaillit du sang. Bien que de dos, il nous regarde, sans l’expression de souffrance que l’on pourrait s’attendre à voir. Non, les yeux, l’expression du visage, la pose nous disent autre chose.

Il s’agit d’un esclave qui s’est fait fouetter. La photo de ses cicatrices a été prise à Baton Rouge dans le Mississippi le 2 avril 1863. Roméo Mivekannin nous dit-il que la blessure n’a jamais vraiment cicatrisée, ou s’est-elle rouverte ? Un héritage lourd auquel il faut pourtant se confronter.

Comment les microagressions instillent en France un racisme inconscient, mais ravageur

Théorisé aux Etats-Unis à la fin des années 1960, le concept est encore tabou dans l’Hexagone. Pour les chercheurs, il faut sensibiliser l’opinion à cet « imperceptible ».
Par  Publié le 20 juillet 2020
Un homme, couvert de faux tatouages d’insultes racistes, lors d’une manifestation, sur la place de la République, à Paris, le 24 avril 2017.
« Vous venez de quel pays ? » « Tu dois aimer quand il fait chaud ! », « Comme vous parlez bien français ! » Ces petites remarques anodines se veulent souvent bienveillantes. En réalité, elles pétrifient les Français des Antilles ou d’origine africaine à qui elles s’adressent. Signe d’ethnocentrisme blanc, ignorance ou racisme euphémisé, ces expressions assénées « sans penser à mal » mais ressenties douloureusement sont partie intégrante d’une expérience de vie que seules connaissent les personnes appartenant aux minorités visibles, mais qu’il n’est pas interdit aux autres de chercher à comprendre, voire à combattre.
« Ce sont des microagressions, si petites que les auteurs ne les perçoivent jamais, mais qui blessent », témoigne l’historien Pap Ndiaye. Professeur à Sciences Po, il raconte s’être fait proposer l’adhésion à un club de perfectionnement en lecture lors de son inscription dans une bibliothèque municipale. « C’est comme le supplice de la goutte d’eau. Une fois, cela n’a rien de grave, mais un million de fois, c’est insupportable », constate-t-il.