15.03.22
Un projet de loi visant à faire des EHPAD des centres de ressources pour la prise en charge à domicile soulève la colère des professionnels du secteur, qui réclament plus de reconnaissance pour leurs compétences et leur intégration dans le dispositif.
Au sein du secteur de l’aide à domicile, l’heure est à l’indignation. Dans une lettre ouverte adressée au gouvernement, les professionnels, par la voix de quatre fédérations (Adedom, AMDR, Fnaafp/CSF et UNA) ont dénoncé lundi 14 mars un projet de loi visant à confier aux EHPAD un rôle de coordinateur pour le suivi des personnes âgées à domicile.
Les EHPAD comme centres ressources
Inscrit dans le PLFSS 2022, le projet de décret prévoit de faire des EHPAD des centres de ressources en appui à la fois des personnes vivant à domicile et bénéficiant d’aides et des professionnels. Selon Hospimedia, qui a pu avoir accès au cahier des charges, les EHPAD pourraient ainsi proposer à cette population des prestations de télésanté, l’accès à des consultations avancées spécialisées, des dépistages des fragilités par les infirmiers ou encore intervenir auprès d’elles lors des campagnes de vaccination. Les professionnels, eux, pourraient bénéficier de formations et avoir accès aux locaux et aux plateaux techniques. Il s’agit ainsi d’offrir une solution aux personnes âgées en perte d’autonomie, qui ne souhaitent pas être placées en établissement mais pour lesquelles un accompagnement classique par les services d’aide à domicile n’est plus suffisant.
Les professionnels pointent un manque de considération
Ce projet de texte a immédiatement suscité une levée de boucliers au sein du secteur. Dans leur lettre ouverte, les quatre fédérations pointent une absence totale de concertation et de consultation avec les professionnels. Ces projets de texte sont une humiliation infligée aux acteurs du domicile. Comment peut-on justifier que les 200 000 salariés qui interviennent quotidiennement au domicile des Françaises et Français devraient être coordonnés exclusivement par des acteurs qui, jusqu’ici n’étaient pas ou peu impliqués dans cette prise en charge ?
, s’indignent-elles ainsi.
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