« Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche » : en revendiquant l’appartenance des Européens à une race et en sous-entendant la détestation de ceux qui seraient censés appartenir à une autre, Nadine Morano [députée européenne, Les Républicains] a, comme beaucoup, fait preuve d’ignorance de l’histoire de notre humanité.
La paléoanthropologie, l’hématologie géographique et, plus récemment, l’analyse génomique comparée des populations humaines ont maintenant établi qu’Homo sapiens constitue notre humanité et qu’il a progressivement migré depuis l’Afrique de l’Est où il est né il y a 200 000 ans. Il est plus que probable qu’il ait reçu quelques contributions génétiques d’Homoneanderthalensis, entre 50 000 et 100 000 ans au Proche-Orient, avant qu’il ne se répande à travers l’Europe, l’Asie, puis l’Océanie et l’Amérique.
Le même patrimoine génétique
Au cours de notre longue préhistoire puis histoire, des groupes humains, ou populations, se sont ensuite constitués sur notre planète au hasard des migrations guidées par la géographie des lieux, les événements climatiques et plus tard les grands événements politiques et religieux.
Le séquençage du génome (6 milliards de paires de bases réparties sur nos 23 paires de chromosomes) de nombreux individus appartenant à différentes populations a permis de montrer définitivement que les 7 milliards d’humains que nous sommes aujourd’hui partagent essentiellement le même patrimoine génétique.