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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

vendredi 13 avril 2012


Le plan psychiatrie et santé mentale 2011-2015 critiqué par la CNS

13 avr. 2012
HOSPIMEDIA - Présenté le 29 février dernier en conseil des ministres, le Plan psychiatrie et santé mentale (PPSM) 2011-2015 n'est, selon la Conférence nationale de santé (CNS), qu'en "version V0".
HOSPIMEDIA - Dans son avis du 5 avril dernier, la CNS n'y voit en effet qu'"un cadre de référence, une déclaration d'intentions louables" sans ligne de conduite, conceptions clarifiées ni objectifs opposables. "Ces objectifs généraux sont présents depuis quinze ans dans les rapports successifs et plan psychiatrie de santé mentale", se désespère la CNS, plaidant pour des éléments de méthode et un guide d'opérationnalité.

Par ailleurs, le rôle des contrats locaux de santé est insuffisamment mis en exergue, tout comme les besoins de prise en charge et d'accompagnement des enfants et adolescents. La CNS déplore également que les responsabilités nationales ne soient pas clairement énoncées, l'organisation de la recherche et de l'évaluation en psychiatrie et santé mentale non précisée. En outre, les travaux précédemment effectués par le Haut conseil en santé publique (HCSP) ou la Cour des comptes ne sont nullement évoqués, s'étonne la CNS, qui constate aussi qu’il n’y a "aucune donnée sur la prévalence, sur l'incidence des maladies psychiques, et seulement vingt lignes sur l'enjeu que représentent la psychiatrie et la santé mentale".

La CNS réclame donc "un dispositif d'élaboration d'une version V1 du plan" et juge "opportun" que les retours d'expériences formulés par les ARS constituent "un programme régional de psychiatrie et santé mentale". Enfin, la CNS réitère son vœu de voir "prochainement" élaborée une loi d'orientation et de programmation en santé mentale.
LE TELEGRAMME.com

Autisme. Les pédopsychiatres veulent élever le débat

13 avril 2012
Une polémique nationale oppose les tenants d'une prise en charge comportementale de l'autisme et les psychanalystes. À l'approche de la Journée de l'autisme, les pédopsychiatres veulent élever le débat.
«Ce que nous souhaitons, c'est le débat et non la polémique». Les pédopsychiatres de l'EPSM Gourmelen àQuimper, ont assez mal vécu certaines «caricatures» véhiculées sur leur approche thérapeutique de l'autisme. La polémique est arrivée du Nord, en janvier dernier, avec le député Daniel Faskelle. Soutenu par une association de parents, il remettait en cause «la prégnance de la psychanalyse» dans le traitement de l'autisme. Il prenait clairement fait et cause pour les méthodes comportementales, qui, «a contrario, ont fait leurs preuves. Les lignes doivent impérativement bouger, c'est l'un des combats de mon mandat de député», expliquait-il récemment au journal La Croix.
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Une appli iPhone pour étudier et contrôler les rêves

Freud, à son époque, a tenté d'interpréter les rêves par le biais de la psychanalyse. Le XXIe siècle semble opter pour l'iPhone et une application, pour entrer dans le monde de l'inconscient.
A chaque époque ses moyens pour étudier et tenter de déceler le mystère de ces rêves qui occupent nos nuits, de ces cauchemars aussi. Un psychologue britannique, Richard Wiseman, a participé à la création d'une application sur iPhone, Dream:On, qui a pour vocation de contrôler les rêves. Avec une telle application, il serait possible de ne faire que de jolis rêves. D'après le psychologue, passer de bonnes nuits permettrait aux rêveurs de se sentir en meilleure forme, de gagner en productivité, ou encore de voir la vie un peu plus belle. Bref, de mettre les rêveurs dans de bonnes dispositions au réveil pour entamer une journée sous les meilleurs auspices.
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Un militant en « garde à vue psychiatrique »

Dix jours d’hospitalisation forcée pour une action de protestation dans la mairie de Loupian (Hérault). C’est le traitement de faveur auquel a eu droit Jean-Pascal, militant écologiste habitué des actions sur le terrain.

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mercredi 11 avril 2012


La mort à l’heure des réseaux

La lecture de la semaine, il s’agit d’un entretien paru dans la revue américaine The Atlantic, entretien avec un philosophe australien du nom de Patrick Stokes, auteur d’un récent travail de recherche sur la mort dans les réseaux. Le titre du papier :"Comment Facebook permet de vivre après la mort, enfin en partie". Je n’ai traduit que des extraits de cet entretien.
"Mon point de départ pour penser cette question m’est venu de Facebook. Facebook propose sur la droite de notre profil des gens que nous sommes supposés connaître, et dans la liste des suggestions qui me sont faites, il y a au moins deux personnes qui nous ont quittés – Facebook sait que ces gens sont morts, et inscrit donc une petite mention qui indique "en mémoire de", le profil concerné étant transformé en une page mémorial. Je me suis dit qu’il était un peu étrange que dans la liste de mes amis potentiels, des gens que je connais, certains d'entre eux soient déjà morts. Qu’est-ce que cela signifie ? Qu’est-ce que cela dit de la présence des gens après la mort ? J’ai commencé à réfléchir au fait qu’il y une scission entre le moi tel que nous l’expérimentons dans le présent et cette sorte d’être physique et social augmenté que nous sommes par ailleurs.
Le philosophe australien Mark Johnson parle beaucoup de cela, et il dit que lorsqu’on craint la mort, ce dont on a peur, ce n’est pas la disparition de cet être social et physique augmenté, mais le fait que le sentiment de soi que l’on expérimente dans le présent va s’éteindre. Et c’est cette scission qui m’intéresse particulièrement - la scission entre notre première vision personnelle projetée sur la vie et ce sens du moi en tant qu’être qui dure dans le temps. En regardant ces pages Facebook de gens morts, ce qui m’a frappé, c’est la manière dont les gens continuent d’interagir avec eux, et cela parce que Facebook est une des principales technologies que nous utilisons pour communiquer notre identité. Vous allez sur la page Facebook de quelqu’un et vous dites "je suis là", "voici ce que j’aime", "voici quelques photos de moi", "voici quelques interactions entre mes amis et moi". Quand cette personne meurt, tout cela demeure et, même si le profil est devenu en quelque sorte non réactif, il continue d’exister, et les gens continuent d’interagir avec lui. L’identité sociale de la personne survit."
Image : sur Facebook, les morts ne meurent jamais vraiment tout à fait. Finirons-nous tous en Zombies numériques ? Une image de Scabeater sur Flickr.

Selon Patrick Stokes, ces pages mémorial de Facebook peuvent aider au deuil. La sœur d’un soldat australien tué en Afghanistan lui a dit que c’était presque comme si ça le ramenait un peu à la vie, on peut presque entendre le son de sa voix. Pour Stokes, "ces pages peuvent préserver quelque chose de la manière dont la personne était présente au monde – la manière dont elle disait les choses, à quoi elle ressemblait, la manière dont elle communiquait. Dans la mesure où ces pages préservent cela, elles peuvent aider au deuil, de la même manière que des vieilles lettres ou d’autres objets de la sorte. Une des premières choses que l’on fait à la mort de quelqu’un, c’est de raconter des histoires concernant sa manière d’être, des anecdotes sur des choses qu’elle avait faites, ou dites. Ce qu’on fait là, je pense, c’est tenter de préserver la présence distinctive de cette personne. On tente de préserver ce qui la rendait aimable ; c’est la manière dont on garde les morts en vie à un niveau moral, et je pense que des choses comme les profils en ligne peuvent être très utiles à cette préservation. Pas une aide à la mémoire au sens où il y aurait un risque d’oubli de la personne, mais une aide à la mémoire au sens où quelque chose que vous pouvez regarder vous donnera un précipité dense, proustien, de mémoire et vous rendra la personne sous la forme de l’être distinct qu’elle était."
Et Stokes pense même que ces morts qui continuent de vivre en ligne doivent devenir des objets de droit. "A un certain niveau, notre identité en ligne a capté une bonne part de notre identité sociale et relationnelle et l’a préservée, et cela continue d’exister d’une certaine manière. C’est très important parce que je pense que nous avons un devoir moral continu envers les morts. Même quand ils n’existent plus, ils existent comme des objets de devoir. Kierkegaard en parle, le fait que nous ayons un devoir envers les morts, comme le devoir de s’en souvenir, ou le devoir de ne pas les diffamer. Nous vivons dans une ambiguïté ontologique profonde envers nos morts : d’une manière absolue, ils n’existent plus, mais ils existent toujours en tant que personnes que nous devons aimer et dont nous devons prendre soin.
Image : Image du film Poltergeist de Tobe Hooper (1982). Ce n'est pas la première fois que nous imaginons que les morts vivent dans nos médias électroniques.

Mais survivre comme un objet de devoir moral, ce n’est pas survivre en tant que soi. Si je vous disais "Voudriez-vous vive sous la forme d’un profil Facebook ?" Vous diriez certainement "Non, ce n’est pas cela la vie après la mort, je n’en veux pas". Quel que soit le genre de survie que permet la présence en ligne, c’en est une forme infime ; mais c’est encore une survie, et cela suffit pour construire une sorte de communauté autour d’elle, et pour servir de centre à l’activité de deuil. Même si ça n’est jamais aussi riche que la présence active d’une personne en vie dans le monde. C’est une forme de survie radicalement réduite. Il n’y a pas donc pas cette tension qui surgit entre le moi conçu comme identité sociale et physique qui existe dans le temps, même après la mort, même dans une forme réduite, et votre sens du moi comme être dans le présent, car ce moi ne peut pas survivre à la mort. Facebook vous laisse survivre pour les autres, mais vous ne pouvez pas survivre pour vous, ce qui en un sens est décourageant. Cela renvoie à la vieille phrase de Woody Allen : "Je ne veux pas survivre dans le cœur de mes concitoyens, je veux survivre dans mon appartement. Je ne veux pas atteindre l’immortalité grâce à mes écrits, je veux atteindre l’immortalité en ne mourant pas.""
Xavier de la Porte
Xavier de la Porte, producteur de l’émission Place de la Toile sur France Culture, réalise chaque semaine une intéressante lecture d’un article de l’actualité dans le cadre de son émission.
L'émission du 24 mars 2012 était consacrée au portrait psychologique et à la fonction politique du Troll en compagnie du psychologue et psychanalyste Yann Leroux(@yannleroux) ; du sociologue Antonio Casilli(@bodyspacesoc) maître de conférences en Digital Humanities à Paris Tech, chercheur en sociologie au Centre Edgar Morin de l’EHESS, auteur des liaisons numériques et d'une courte sociologie du troll ; et dePacôme Thiellement (@pacomethiel) écrivain, essayiste. Son dernier livre s’intitule Tous les chevaliers sauvages, sous-titré Tombeau de l’humour et de la guerre.

La vieillesse au-delà des clichés d’un autre âge

Un jury publie aujourd’hui ses conclusions, après six mois de débats sur les personnes âgées.

Par ERIC FAVEREAU
«Et si les vieux vivaient encore ?» Interrogation iconoclaste. Ils sont là, nombreux : près de 9 millions de Français ont plus de 75 ans. Ils vivent pour la plupart à domicile ; chez les plus de 80 ans, près de 20% sont en institution. Mais voilà, ce qu’ils disent (ou ce qu’ils taisent) est loin d’être conforme aux clichés.
C’était le thème d’un cycle de débats mensuels, organisé depuis octobre par le Centre d’éthique clinique de l’hôpital Cochin, à Paris, avecLibération et France Culture. Avec, en arrière-plan, cette question : «Quelle médecine pour quelle vieillesse ?» Un jury de personnalités (le président de la Mutualité, une aide-soignante, un gériatre, un philosophe, une ancienne directrice des hôpitaux de Paris, une usagère) les a tous suivis : à charge pour lui d’émettre des recommandations, rendues publiques aujourd’hui (1).
Envie forte. Personnalité historique de la gériatrie, Geneviève Laroque, a trouvé les mots justes : «On a le sentiment que les vieux sont vus comme des membres d’une tribu exotique. Alors que nous, les vieux, nous avons le sentiment de ne pas avoir changé, et d’être toujours ce que nous sommes.» «La vieillesse a de multiples visages, insiste Véronique Fournier, directrice du Centre d’éthique clinique. Mais c’est d’abord une perception subjective. On ne se sent pas vieux tant que l’on ne souffre pas de vieillesse.»
Comme l’a montré l’enquête sur les «directives anticipées» (Libérationdu 11 octobre 2011), la majorité des personnes très âgées montre une envie forte : celle de vivre. Très rares sont ceux qui anticipent leur mort et, par exemple, écrivent ces «directives» qui expriment leurs souhaits quant à leur fin de vie, en cas de perte d’autonomie.
Deuxième constat : les vieux parlent peu. Etre vieux, c’est aussi faire un pas de côté. «La vieillesse se définit aussi par un peu plus de repli sur soi», note le professeur Olivier Saint-Jean. Comment éviter de parler à leur place ? Troisième idée fausse : beaucoup d’experts s’inquiètent d’une médicalisation trop forte. «Or, les personnes, même très âgées, sont plutôt demandeuses de médecine», affirme le professeur Olivier Saint-Jean.
Fragile. Enfin, le coût de la vieillesse. Ces derniers mois, un leitmotiv s’est installé : on va vers une implosion des comptes sociaux, en raison du vieillissement. Il n’en est rien. «Les coûts de santé induits par le vieillissement ne sont pas si lourds», a expliqué l’économiste Jean de Kervasdoué. Et ce rappel : «Les solidarités individuelles et familiales font beaucoup plus qu’on ne le pense.» Au gré des débats, un monde de la grande vieillesse est apparu, nuancé et fragile. Avec, en face, une société réticente à le saisir.
(1) Hôtel de ville de Paris, à 19 heures.

mardi 10 avril 2012

L'Appel des Appels

Nous, professionnels du soin, du travail social, de la justice, de l’éducation, de la recherche, de l’information, de la culture et de tous les secteurs dédiés au bien public, avons décidé de nous constituer en collectif national pour résister à la destruction volontaire et systématique de tout ce qui tisse le lien social.
Réunis sous le nom d’Appel des appels, nous affirmons la nécessité de nous réapproprier une liberté de parole et de pensée bafouée par une société du mépris.


Que deviennent nos métiers ? Comment et à qui en rendre compte ?


Journée organisée par l'Appel des appels
Samedi 14 avril 2012
9h-18h30
Lieu : AGECA, 177 rue de Charonne, 75011 Paris

Le nombre de participants étant limité par la capacité de la salle, il est demandé de s'inscrire préalablement par mail (contact@appeldesappels.org) 

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lundi 9 avril 2012


Santé et conflits d’intérêts : lettre au futur Président


Monsieur le Président, la venue du chef de l’Etat à l’île de la Réunion représente toujours un événement majeur pour notre île, une île chargée d’histoire et imprégnée de révoltes, qui par son métissage aussi bien au niveau de sa population que de ses savoirs ou ses idées, a fait avancer la France notamment en matière de santé via ses nombreux réseaux de soins, ses innovations et ses propositions.

Votre venue constitue pour vous (et pour nous) un engagement majeur sur ce que vous nous proposez pour les cinq prochaines années. Votre mandature a été concomitante d’un certain nombre de scandales sanitaires : grippe H1N1, Médiator, et maintenant médicaments anti-Alzheimer et vaccin Gardasil (pour lequel la plus grande prudence vient d’être affirmée par la commission d’experts de l’Assemblée Nationale avec une balance bénéfice/risque défavorable). Tout cela n’aurait pas été possible sans l’acharnement d’un certain nombre de lanceurs ou relayeurs d’alertes qui ont pu s’exprimer aussi bien au Sénat qu’à l’Assemblée Nationale. (www.medocean.re/ )

Le point commun de toutes ces « affaires » est l’intrusion de « conflits d’intérêts majeurs » dans les décisions publiques, monnayées et relayées par certains leaders d’opinion bien peu scrupuleux du bien commun. Ainsi, Il y a 3 ans environ, votre Ministre de la Santé d’alors, était venue chez nous en pleine épidémie de grippe H1N1 et en était repartie, alors que la Métropole n’était pas encore atteinte, sans aucunement tenir compte de nos préconisations : absence de gravité, nul besoin de vaccinations de masse, inutilité de fermeture des écoles etc. Cette absence de prise en compte des acteurs de terrain, a entraîné une gabegie financière, et une crise de confiance sans précédent envers nos autorités de tutelles et nos décideurs politiques, parfois bien proches de l’industrie pharmaceutique…

Notre ministre de la santé actuel a pris depuis, un certain nombre de décisions pour une plus grande transparence et indépendance de nos institutions sanitaires en veillant (et limitant ?) les conflits d’intérêts des experts consultés afin que de tels scandales sanitaires ne se renouvellent plus. Malheureusement, la majorité parlementaire actuelle, au travers de sa « non reforme » du médicament, a montré que les actes étaient loin de suivre les promesses ministérielles… À quand une « prime à la performance » pour nos ministres et parlementaires ? Ou plutôt l’inverse !

La pression de l’industrie pharmaceutique au plus au niveau de l’Etat aboutit un peu plus tous les jours à la chute d’un système de santé solidaire et à la portée de tous et risque de rendre caduque toutes les bonnes intentions ministérielles. Limiter les conflits d’intérêts des décideurs et de certains leaders d’opinion, c’est assainir les finances de la sécurité sociale.

En tant que candidat, pourriez-vous répondre, sans langue de bois SVP , à cette question : Êtes-vous prêt à favoriser la mise en place selon un cahier des charges précis, un groupe « d’experts » de professionnels de terrain (ville et hôpital), indépendants aussi bien de l’Etat que de l’industrie pharmaceutique, et dont le rôle serait de juger in fine du bien fondé de certaines préconisations ou recommandations de nos organismes de tutelle en matière de Santé ?

Et vous, Messieurs Hollande et autres candidats, quelle serait votre réponse à cette question ?
Dr Philippe de Chazournes, Saint-Denis-de-la-Réunion

Europe : les nouveaux suicidés de la société

 Ainsi notre Europe dite démocratique, celle que l’on croyait animée par les idéaux de progrès et d’humanisme, de liberté et de solidarité, est-elle en train de fabriquer, par les flagrantes injustices sociales que sa désastreuse et contreproductive politique économique engendre, un nouveau type de citoyens : les suicidés, plus encore que les pauvres !
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Processus schizophrénique et schizo-analyse
Mickaël Jansen

Résumé

Dans L’Anti-Œdipe, Deleuze s’oppose violemment à la psychanalyse freudienne. Il l’accuse de n’être au fond qu’un processus participant à la répression du désir. En lieu et place de la psychanalyse, Deleuze veut fonder la schizo-analyse. Celle-ci aurait la spécificité d’éviter la répression des machines désirantes par le signifiant. Elle se focaliserait plus sur la manière dont marchent les machines désirantes de chacun que sur une analyse schématique. Mais la nature exacte de cette schizo-analyse deleuzienne demeure difficile à déterminer.

Texte intégral ici
Hume et Deleuze, ébauche d’une rencontre

Valery Denis

Résumé

Le but de cet article n'est pas de fournir une quelconque interprétation de la pensée de Deleuze ou de fournir des clés de lectures pour comprendre l'anti Oedipe. Plus modestement je tente de fournir un angle d'approche de cet ouvrage. Mon point de départ est le suivant : bien que Deleuze ait rédigé un ouvrage désormais classique sur Hume, ce dernier n'est que rarement cité parmi les sources de l'anti Oedipe. De là, j'ai esquissé quelques rapprochements afin de permettre d'éclairer l'approche deleuzienne de la maladie mentale.

Texte intégral ici

L’impossible évaluation de la psychanalyse.

SCHIZOPHRÉNIE: Un simple test sanguin pour la diagnostiquer ?
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Délinquants dangereux

Des évaluations faites à Québec

Agence QMI  
Dominique Hardy

08/04/2012

QUÉBEC – L'Institut universitaire en santé mentale de Québec (IUSMQ) peut procéder, depuis le 1er mars, à l'évaluation des délinquants à contrôler ou dangereux, ce qui allège la tâche de l'Institut Philippe-Pinel de Montréal.
«Nous sommes prêts, a dit le Dr Sébastien Proulx, chef médical du service de psychiatrie légale à l'IUSMQ. Évidemment, c'est un type d'évaluation particulier pour des délinquants qui ont une dangerosité plus élevée, mais ça correspond au profil de gens que l'on peut voir lors d'évaluation médicolégale.»
Ainsi, en plus de l'Institut Philippe-Pinel, l'IUSMQ et le Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke (CHUS) procéderont à ces évaluations. Cela fait partie d'une réorganisation provinciale afin de donner un répit aux psychiatres de l'Institut Philippe-Pinel, qui peinent à répondre aux demandes des tribunaux.

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dimanche 8 avril 2012


Il était une fois... Zelig, de Woody Allen

Par  (Studio Ciné Live), publié le 30/03/2012
Il était une fois... Zelig, de Woody Allen
Woody Allen aux côtés de Calvin Cooldige et Herbert Hoover pour Zelig
Prod DB © Orion - Warner Bros / DR

Avec ce faux documentaire sur un homme caméléon capable de toutes les transformations, Woody Allen signe l'un de ses films les plus personnels. Où il sera question de Moby Dick, de Mia Farrow, de jazz, d'Hitler et de... psychanalyse. 
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La parentalité, nouvel horizon de la parité

Dossier | LE MONDE ECONOMIE | 05.03.12

Régulièrement mis en avant comme un atout du modèle économique français, le taux de fécondité de l'Hexagone - 2,01 enfants par femme - est le plus élevé de l'Union européenne après l'Irlande.

Non seulement les Françaises font beaucoup d'enfants, mais la plupart continuent de travailler. Près de 80 % des femmes en couple avec un ou deux enfants sont en activité.
La grossesse, événement incontournable de la vie d'une femme en entreprise, devrait donc être un processus entièrement banalisé. Et pourtant, d'une société à l'autre, les facilités accordées aux mères sont loin d'être les mêmes.
Sylvie (les prénoms ont été modifiés), 27 ans, travaille chez BNP Paribas et s'est arrêtée six mois à la naissance de son premier enfant. Sa convention collective lui permet d'allonger le congé maternité de quarante-cinq jours à plein salaire, ou quatre-vingt-dix jours à demi-salaire. "C'est un des critères qui m'a décidée àrester dans ce secteur", reconnaît la jeune femme, actuellement enceinte du deuxième et qui compte bien renouveler l'expérience.
"LA LOI EST RESPECTÉE, NI PLUS NI MOINS"
Un monde la sépare de Sabine, trois enfants, cadre marketing du laboratoire pharmaceutique GSK. "Chez nous, la loi est respectée, ni plus ni moins. Et pour ce qui est des informations légales, il faut aller les chercher", explique-t-elle. Encore n'a-t-elle pas à se plaindre comparée à Maud, salariée d'une petite entreprise de quatre personnes et enceinte d'un premier enfant, actuellement en procès aux prud'hommes pour se faire verser les primes qu'elle a arrêté detoucher "à cause" de sa grossesse.
Le contraste de ces situations, alors que le socle de prestations prévues par le code du travail est partout le même - seize semaines de congé de maternité, trois jours de congé en cas d'enfant malade, possibilité de congé parental à temps plein ou partiel jusqu'aux 3 ans de l'enfant... -, montre bien l'inégalité de fait entre les femmes à ce sujet.
Ces disparités débouchent-elles sur des taux de fécondité différents suivant les entreprises ? Les plus généreuses seraient-elles des "boîtes à bébés" ?
Difficile de le savoir, car si les employeurs communiquent volontiers sur la proportion de femmes dans l'entreprise ou dans les instances de direction, elles deviennent soudain muettes quand il s'agit du nombre de grossesses ou d'enfants par femme dans l'entreprise.
"Même si les mentalités évoluent, il ne faut pas rêver", s'amuse Pascale Coton, secrétaire générale adjointe de la centrale syndicale chrétienne, la CFTC. Les entreprises sont prêtes à agir pour faciliter la grossesse en entreprise. De là àcrier sur tous les toits "Venez chez nous c'est "open bébé"", il y a visiblement un pas.
Sans aller jusqu'à inviter les salariées à avoir des enfants, les entreprises sont néanmoins de plus en plus conscientes de la nécessité d'aider leur personnel àpasser le cap de l'arrivée de bébé avec sérénité.
FACILITER LA RÉINTÉGRATION
Au sein du cabinet d'audit Ernst & Young, c'est le turnover féminin important au moment de la maternité qui a poussé à réagir. Comme chez Areva, on y organise désormais des entretiens avant et après le congé maternité en présence d'un membre de la direction des ressources humaines et d'un manager opérationnel."C'est une très bonne initiative. L'entretien au retour de congé maternité ou de congé parental peut être l'occasion de faire le point sur les envies du salarié, mais aussi sur d'éventuels besoins de formation spécifiques après une période d'absence", estime Mme Coton.
D'autres entreprises proposent un parrainage en leur au sein pour garder le contact et faciliter la réintégration des salariées. Chez le cabinet de conseil Accenture, la future maman peut, si elle le souhaite, être tenue au courant de l'actualité de l'entreprise, voire rester en lien avec son équipe. Au risque de sesentir forcée à ne pas décrocher ? "Tant que ce n'est pas une obligation, ce peutêtre un signe positif indiquant qu'elle reste une salariée à part entière", estime Mme Coton.
De retour de congé, les aides peuvent prendre la forme d'avantages financiers comme une prime de naissance, d'avantages en nature comme une crèche d'entreprise ou des aménagements du temps de travail. L'Oréal propose ainsi aux parents de s'absenter un à quatre mercredis par mois jusqu'aux 12 ans de l'enfant.
Ces arrangements ne se font-ils pas aux dépens de l'évolution professionnelle ? Catherine, une cadre des ressources humaines de la SNCF, ravie d'avoir"déroulé (sa carrière) comme un homme" malgré ses quatre enfants raconteavoir eu du mal, à son grand étonnement, à faire promouvoir une femme de son équipe soupçonnée de tirer au flanc pour avoir bénéficié... d'un congé parental.
Briser le "plafond de mère" - une jolie expression pour désigner l'inflexion négative que prend la carrière d'une femme après l'arrivée d'un enfant - est un défi qui nécessite bien plus que des aides ponctuelles aux futures mamans, aussi généreuses soient-elles.
Il faut que le sacrifice à la famille devienne autant le fait du père que de la mère. Et, plus largement, que les parents cessent d'être montrés du doigt en raison des avantages qui leur sont accordés. Pour Catherine, ça ne fait pas un pli : "A la SNCF, même certains cadres travaillent de 8 h 30 à 17 heures. Le fait que ce ne soit pas le monopole des mamans facilite beaucoup les choses."
Sébastien Dumoulin

Etre salarié et parent reste un défi


A l'approche de chaque échéance politique majeure, il est devenu banal de s'interroger sur "le modèle social français", pour en vanter les mérites ou pour endénoncer les impasses.

Mais s'il est une "exception française" vis-à-vis des principaux concurrents économiques du pays, c'est bien l'existence d'un taux de natalité plus élevé que ces derniers - 12,8 pour mille en 2010, contre 8,3 pour mille en Allemagne, 12,5 pour mille au Royaume-Uni, 9,3 pour mille en Italie - et d'un taux d'activité des femmes de 25 à 64 ans aussi important - 73%, contre 75% en Allemagne, 72% au Royaume-Uni, 56% en Italie -, y compris pour les femmes ayant des enfants - 67%, comme en Allemagne, 69% au Royaume-Uni, 49% en Italie.
RETARD PRIS PAR LES ENTREPRISES
La Journée des femmes, le 8 mars, va attirer à nouveau l'attention sur le retard pris par les entreprises en matière de parité dans les rémunérations et la gestion des carrières.
Le responsable du fameux "plafond de verre" et de bien des discriminations est toujours l'enfant, né ou à naître, encore jugé incompatible avec l'engagement supposé indispensable à l'efficacité professionnelle. La loi et les politiques mises en place par les entreprises à coups de quotas ou de discrimination positive, souvent sur des modèles anglo-saxons, tentent d'y remédier, et c'est tant mieux.
Mais la spécificité démographique française pourrait inciter à changer un peu d'angle d'attaque. Pour briser le "plafond de verre", ne serait-il pas temps dereconnaître, dans l'organisation du travail, les effets d'une "parentalité" qui inclurait, pour une fois à égalité, les salariés des deux sexes, et ferait droit au fameux équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle, tant revendiqué par des salariés stressés ?
Les initiatives dans ce sens se multiplient, notre dossier en témoigne. Il s'agit d'une lente évolution culturelle, dont les entreprises ne sauraient s'exempter.
Antoine Reverchon

"Un enfant ? Cela va poser un problème..."


"L'entretien s'est conclu sur cette phrase : vous avez les compétences et un bon profil pour le poste, mais à 32 ans vous risquez de bientôt faire un enfant, cela vaposer un problème", raconte Juliette (tous les prénoms ont été changés), encore un peu incrédule.

Lors de ce processus de recrutement, l'employeur n'a même pas fait de détour. Claire, quant à elle, n'imaginait pas passer tout un entretien à répondre à des questions autour de ses deux enfants : "Impossible bien sûr de dire que c'est pour cette raison que je n'ai pas été choisie, admet-elle. Mais une chose est sûre, le recruteur revenait tout le temps à des questions sur ma logistique familiale au lieu d'évoquer mon expérience professionnelle."
En dépit d'un taux d'activité des femmes qui, en France, dépasse désormais les 66%, la maternité reste au coeur des inégalités entre hommes et femmes au travail.
LES ENTRAVES DE CE TYPE
Questionnements poussés lors des entretiens d'embauche, pression durant la grossesse, difficultés au retour du congé maternité, évolutions de carrière ralenties voire arrêtées : bien qu'interdites, les entraves de ce type sont légion.
Le sexe, la grossesse et la maternité sont même devenus, avec l'âge, les premiers critères de discrimination cités par les victimes. Ils devancent désormais l'origine ethnique.
C'est ce qui ressort du cinquième "Baromètre sur la perception des discriminations au travail", publié par le défenseur des droits et l'Organisation internationale du travail (OIT) pour la France le 25 janvier.
"Les femmes nous sollicitent fréquemment pour ce type de situation, détaille Anne de Metz, avocate au barreau de Paris. Leurs difficultés commencent souvent par une succession de petites choses qui changent avec la grossesse : des avantages qui disparaissent peu à peu, des primes qui ne sont pas versées, puis la définition d'objectifs annuels que l'on sait incompatibles avec un congé maternité, etc."
Ce changement d'attitude de la part de l'employeur, Luna, cadre dans les ressources humaines, ne l'avait pas anticipé. "Au moment de mon embauche, on m'avait certes découragée d'avoir un enfant dans les deux ans. Sur le moment cela ne m'avait pas choquée outre mesure : ils investissaient sur moi, raconte-t-elle. Trois ans et demi plus tard, je suis tombée enceinte. Quand je l'ai annoncé à mes supérieurs, je n'imaginais pas que les rapports professionnels changeraient du tout au tout... Rapidement, ils se sont mis à me faire des reproches, àdénigrer mon travail sans justification..."
Des tensions qui finissent par avoir des répercussions sur sa grossesse. "Au début j'ai eu du mal à savoir si ce n'était pas une vue de l'esprit. C'est finalement un avocat qui m'a permis de voir que le comportement de mes supérieurs était anormal, et nous leur avons adressé un courrier."
Parfois, cela va plus loin : la grossesse peut entraîner rupture de période d'essai, non-renouvellement de CDD ou licenciement abusif. Difficile d'estimer l'ampleur du phénomène. D'autant que de nombreuses femmes manquent encore d'informations sur leurs droits pendant et après la grossesse.
DEMANDER RÉPARATION
Après une campagne sur le sujet en 2009, la Haute Autorité de lutte contre les discriminations (Halde, aujourd'hui le Défenseur des droits) avait vu les réclamations liées à la grossesse passer de 126 en 2008 à 615 en 2010. En 2011, 18 % des saisines dans l'emploi privé sont liées à la grossesse, 14 % dans l'emploi public. Sur l'ensemble, 30 % des dossiers sont menés à terme.
Vous êtes enceinte ? Prévenez votre patron, avant vos copines. C'est en substance le message du Défenseur des droits. "Il faut rapidement informer son employeur de façon officielle, avec un courrier. Seul cela protège la femme enceinte. Beaucoup attendent trois mois pour le faire, alors qu'elles parlent officieusement de leur grossesse au travail. Un tiers des dossiers que nous suivons concernent des problèmes survenus dans ce laps de temps", souligne Sophie Latraverse, directrice des affaires judiciaires et de l'expertise auprès du Défenseur des droits. En effet, certains employeurs n'hésitent pas à se séparerde collaboratrices avant que la loi ne les protège.
"Nous voyons aussi de nombreux cas de femmes qui, sans être évincées, subissent des discriminations fondées sur leur situation de famille. En particulier les femmes cadres à haut potentiel qui, une fois qu'elles ont des enfants, ne progressent plus", poursuit Mme Latraverse.
Une femme qui s'estime lésée peut demander à comparer son évolution de carrière à celle de ses collègues. A partir du moment où la discrimination est connue, le salarié a cinq ans pour demander réparation du préjudice: à charge de l'employeur de prouver que les différences de parcours ne sont pas liées à la maternité.
Catherine Petillon