Maurice Petit État Insulaire de 1,3 millions d’habitants a enregistré un fort taux de suicide en 2020, avec 119 cas de pendaison et 23 cas de prise des substances nocives ( pesticides, détergents, poison…) Ces chiffres ont été rendus publics par le Commissaire de Police, Khemraj Servansingh lors de sa dernière conférence de presse, le 22 janvier. En ce début d’année 2021, la pays a recensé entre 12 et 13 cas de suicide par pendaison et quatre cas par des substances nocives. Ces chiffres alarmants donnent froid dans le dos qui soulèvent des interrogations et suscitent de l’inquiétude des pouvoirs publics, des ONGs et des Mauriciens en général méritent qu’on s’y attarde.
“Un individu qui veut vraiment mourir porte souvent son choix sur la pendaison. Avec la pendaison, il n’y a pas de souffrance, cela contrairement aux produits chimiques”, affirme le Dr Rajnath Aumeer, psychiatre et membre du Medical Council.
Après une infection par le SARS-CoV-2, les différents compartiments de l’immunité adaptative sont tous détectés 1-2 mois après l’infection pour 64% d’une cohorte américaine de patients, et le sont aussi pour 43% d’entre eux à 6-8 mois après l’infection. Mais 95% des participants de cette cohorte avaient au moins 1 élément de la réponse immune adaptative 5 à 8 mois après le début de la maladie. Ces données rassurantes proviennent d’une étude transversale menée à partir d’une cohorte de patients ayant eu une maladie COVID-19 de sévérité variable, complétée par une étude longitudinale pour une partie d’entre eux. Ce travail, visant à établir avec plus de précision la cinétique des différents effecteurs de l’immunité humorale, a été publié dans la revue Science début janvier. La cohorte initiale était constituée de 188 patients (dont 106 femmes, 19 à 81 ans, 7% ayant nécessité une hospitalisation). Chez 51 d’entre eux au moins 2 prélèvements étaient disponibles pour l’analyse longitudinale.
Une campagne de prévention contre la pédophilie, à destination des personnes attirées sexuellement par les enfants, est lancée en France. Un numéro de téléphone 0 806 23 10 63 oriente vers un accompagnement. L’Hexagone a beaucoup de retard dans cette démarche. L’Allemagne l’a initiée il y a quinze ans, le Royaume-Uni il y a vingt ans.
« Vous ne voyez qu’elle ? », interroge une affiche illustrée d’une petite fille en train de nager. Sans heurter, l’image interpelle. Et oriente : « Vous êtes attiré-e par les enfants ? N’allez pas plus loin, un-e professionnel-le peut vous aider : 0 806 23 10 63. »
Une campagne nationale est lancée à destination des personnes attirées sexuellement par les enfants. Elles les dirigent vers un service d’aide téléphonique « Stop » (Service téléphonique d’orientation et de prévention), afin, si besoin, de les accompagner vers des soins : psychothérapie, éventuellement traitement médicamenteux. Le but : prévenir les violences sexuelles sur mineurs.
L’idée est de prendre en charge ces auteurs avant qu’ils ne passent à l’acte sur des enfants , explique la docteure Anne-Hélène Moncany, présidente de la Fédération nationale des centres ressources des intervenants auprès des auteurs de violences sexuelles (Criavs). Ces services hospitaliers (vingt-sept en France), initialement créés pour prendre en charge les auteurs de violences sexuelles après leur passage à l’acte, sont à l’origine de ce dispositif, soutenu par le secrétariat d’État à l’Enfance.
Des répétitions pour un spectacle de Gospel adapté aux contraintes sanitaires ... Ce dimanche, à Loos, une quinzaine de chanteurs s'est retrouvée chacun dans sa voiture , micro à la main pour une séance de chant collective !
Dans la bibliothèque universitaire du campus Victoire à Bordeaux, le 20 janvier. (Philippe Lopez/AFP)`
«Savoir qu’une étudiante sur 10 fabrique elle-même ses protections périodiques faute d’avoir assez argent pour en acheter, qu’une sur vingt utilise du papier toilette, ça a été un réel choc», commente Anna Prado De Oliveira, vice-président en charge de la lutte contre les discriminations à la Fage (Fédération des associations générales étudiantes). Alors que les jeunes sont touchés de plein fouet par la crise économique, la Fage, l’Association nationale des étudiants sages-Femmes (ANESF) et l’Association fédérative des étudiant·e·s picto-charentais·e·s (Afep) relèvent, dans une enquête dévoilée ce lundi, l’urgence de lutter contre le fléau de la précarité menstruelle étudiante. En France, près de 1,7 million de femmes n’auraient pas les moyens d’acheter des protections périodiques (1).
Plus de 6 500 étudiant·e·s ont été interrogé·e·s, dont une majorité de femmes mais aussi des minorités de genres menstruées comme des personnes non-binaires ou des hommes trans. Les résultats sont inquiétants : 13 % déclarent avoir déjà dû choisir entre acheter des protections hygiéniques et un autre produit de première nécessité. Plus largement, 33 % estiment avoir besoin d’une aide pour s’en procurer. A savoir que 46 % déboursent en moyenne 5 à 10 euros chaque mois à cet effet, un budget conséquent pour des jeunes précaires. Pour la moitié des répondants viennent en plus s’ajouter d’autres dépenses connexes en antidouleurs, sous-vêtements et autres linges de lit pour une note grimpant jusqu’à plus de 20 euros par mois.
Djaïli Amadou Amal, à Paris, le 26 novembre. (Photo Nicolas Messyasz. Sipa)
Djaïli Amadou Amal est une écrivaine d'expression française mais aussi militante féministe. Son dernier roman, les Impatientes(édition Emmanuelle Collas, 2020) raconte l'éprouvant parcours de trois femmes qui doivent faire face au mariage forcé, au viol conjugal ou à la polygamie. Il a reçu le prix Goncourt des lycéens et le Choix Goncourt de l'Orient et a été publié en 2017 en Afrique sous le titre «Munyal, les larmes de la patience», «munyal» signifiant patience en peul.
Pour ce livre comme pour les précédents, elle puise d’abord dans sa propre expérience. Elle a ainsi été mariée de force à 17 ans et a connu la polygamie de l’intérieur de la concession (demeure de la famille au sens large, enserrée de hauts murs). Elle a réussi à quitter ce mari imposé au bout de cinq ans et réside aujourd’hui à Douala, en compagnie de son époux, Hamadou Baba, ingénieur et écrivain.
France – Face à l’inquiétante hausse des troubles psychiatriques dans la population française en cette période de pandémie, quelles mesures d’urgence doivent être prises pour permettre aux professionnels de santé de répondre à la détresse psychologique de tout un chacun ? Début décembre, Medscape rapportait le cri d’alarme de cinq personnalités du monde de la santé mentale (Rachel Bocher, Marion Leboyer, Serge Hefez, Marie-Rose Moro et Cynthia Fleury) qui appelaient à un plan d’urgence pour la psychiatrie. Sommé de réagir, Olivier Véran a récemment annoncé le recrutement de 160 psychologues supplémentaires pour les cellules d'urgence médico-psychologique (CUMP), mais aussi vouloir « jeter les bases d’une réforme profonde en santé mentale ». Le gouvernement a également annoncé le 21 janvier la création d'un « chèque-psy »censé faciliter la prise en charge psychologique des étudiants, sans avance de frais. Des mesures qui, si elles semblent aller dans le bon sens, demeurent néanmoins insuffisantes pour faire face aux besoins actuels, considèrent trois psychiatres interrogés par Medscape : Pierre-Michel Llorca (professeur de psychiatrie au CHU de Clermont-Ferrand et directeur des soins de la fondation FondaMental), Serge Hefez (responsable de l'unité de thérapie familiale dans le service de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière) et le Pr Dominique Januel (psychiatre à l’EPS de Ville-Evrard, 93).
Aux soignants sur le terrain pour combattre la COVID-19, le Dr Nicolas Bergeron, psychiatre et chercheur au CHUM, prescrit une « diète médias », considérée comme essentielle à leur santé mentale.
S’ils suivent bien les conseils du doc, ils ne liront donc pas cette chronique.
Vous nous trouvez trop pessimistes, docteur ?
« Non, pas nécessairement pessimistes. C’est la réalité. On vit une catastrophe. Ce sont des éléments réels. Le travail des médias est extrêmement important pour décrier ou remettre en question de mauvaises pratiques – je le fais aussi. Mais… »
Mais ce qui est bien réel aussi, c’est que la façon dont on raconte le réel n’est pas sans conséquence pour le moral des troupes. « C’est de mieux en mieux connu que ce qui est rapporté par les médias va aussi affecter notre santé mentale. Il faut avoir le micro pudique. Tout est dans le ton. Donner les nouvelles, oui. Mais être équilibré aussi. »
Pour le Dr Bergeron, cet équilibre n’est pas toujours au rendez-vous lorsqu’on parle de la détresse des travailleurs de la santé. On tend à prédire la catastrophe. Or, une nouvelle étude dresse un portrait, disons, moins pessimiste que ce à quoi l’on s’attendait.
Si la détresse des travailleurs de la santé est bien réelle et ne doit être en aucun cas banalisée, la grande majorité d’entre eux (85 %) semblent s’être bien adaptés, souligne le Dr Bergeron.
Dans le cadre de la Semaine de prévention du suicide, le Dr Bergeron et le professeur Steve Geoffrion, codirecteur du Centre d’étude sur le trauma et chercheur à l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal, présenteront ce mercredi un premier portrait issu d’une étude longitudinale sur la détresse psychologique des travailleurs de la santé pendant la pandémie. L’étude a suivi 373 soignants du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM), des CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal et de la Capitale-Nationale, qui, du 8 mai au 4 septembre, ont fait chaque semaine un programme d’autosurveillance avec une application mobile.
« Le message central, c’est qu’on est capables d’adaptation. La détresse n’est pas une maladie mentale. Le travailleur de la santé est capable de s’adapter si on lui donne les bons outils. »
Il ne s’agit pas de mettre des lunettes roses ou d’être jovialiste. Ni de dire que la détresse n’est pas souffrante. Ni de passer sous silence la tragédie d’une tristesse infinie de la Dre Karine Dion, morte par suicide.
« Il y a 15 % des travailleurs de la santé qui ne trouvent vraiment pas ça facile. On parle de niveaux de trois à quatre fois supérieurs à ce que l’on observe en général, hors pandémie, pour la dépression, l’anxiété et les troubles de stress post-traumatique. »
Un laboratoire basé à Jacou, près de Montpellier, met au point le "médicament du futur". Un gel injectable sous la peau qui diffuse la dose exacte de la substance active pendant plusieurs semaines. Une révolution pour les maladies psychiatriques ou encore les contraceptifs.
Le laboratoire Medincell est basé à Jacou depuis 2002, date à laquelle les 150 chercheurs ont élaboré un gel à injecter sous la peau qui diffuse un médicament de façon durable et régulière. Aujourd'hui, cette technologie s'applique déjà à plusieurs maladies et est en passe d'être commercialisée.
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Pour les maladies psychiatriques
Un procédé particulièrement adapté aux maladies psychiatriques. Le médicament le plus avancé sous forme de gel concerne la schizophrénie, maladie dont le patient peut facilement oublier son traitement.
Le mal-être de la jeunesse semble déferler sur l’hôpital. Après la vague de malades dans les services Covid en mars dernier, une déferlante comparable est en train de s’abattre sur les services psychiatriques en charge des enfants et des adolescents. Europe 1 s’est rendue aux hôpitaux universitaires de Strasbourg.
REPORTAGE
Dans le service de pédopsychiatrie des hôpitaux universitaires de Strasbourg, les soignants sont en première ligne face à ce qu’on appelle ici "la troisième vague psychique" du covid-19. Les appels sont nombreux et le téléphone sonne régulièrement. "On peut en avoir dix d’affilée, et plus urgents les uns que les autres", explique Catherine à l’accueil. Les jeunes sont particulièrement concernés.
La chanteuse australienne a décidé de quitter Twitter et de suspendre la promotion de «Music», son premier film comme réalisatrice, dont la sortie est prévue en mars en France.
Le film, qui raconte l’histoire d’une jeune fille passionnée de musique (jouée par Maddie Ziegler), est la cible des critiques de la communauté autiste. DR
Le moins que l'on puisse dire c'est que cette « Music »-là n'adoucit pas les mœurs. Le premier film écrit et réalisé par Sia, qui devait faire l'événement, provoque un bad buzz d'une telle ampleur que la chanteuse australienne a décidé de quitter Twitter et d'interrompre subitement sa campagne de promotion internationale. Les interviews qu'elle devait donner cette semaine à la presse française ont été annulées. En cause : les critiques, voire les polémiques, que provoque son film musical sur une adolescente autiste.
Le film doit sortir le 12 février aux Etats-Unis et le 29 mars en France en VOD premium, en attendant la réouverture des salles. Il est nommé aux Golden Globes, le 28 février, dans deux catégories : meilleure comédie/comédie musicale et meilleure actrice dans une comédie pour Kate Hudson.
C’est l’histoire de deux jumeaux. Elle est relatée dans un article publié en décembre 2020 dans Biomedica, revue de l’Institut national de la santé colombien.
Tout commence par la demande d’un test de paternité concernant des jumeaux de sexe masculin. Il s’agit de déterminer, en utilisant toute une série de marqueurs ADN, s’ils ont le même père. Tous les deux étaient nés à terme, après 35 semaines de grossesse. Le premier pesait 1,7 kg, le second 2,3 kg. Le test de paternité a été réalisé avec le consentement du père supposé et de la mère.
Des échantillons de sang ont été prélevés chez ces quatre personnes afin que l’ADN soit extrait et qu’une analyse génétique soit réalisée. Celle-ci a consisté à rechercher quinze marqueurs présents sur les chromosomes non sexuels, ce que l’on appelle des microsatellites, à savoir des séquences courtes d’ADN répétées en tandem (STR, short tandem repeat). L’analyse a été confirmée par l’utilisation de seize autres séquences STR. Enfin, une recherche de dix-sept marqueurs STR présents sur le chromosome sexuel Y a été réalisée. Ces marqueurs présents sur le chromosome Y sont forcément transmis par le père.
Des incohérences ont été observées entre les marqueurs ADN du père et ceux du premier jumeau, en l’occurrence quatorze marqueurs sur le chromosome Y et quatorze marqueurs autosomiques, c’est-à-dire présents sur des chromosomes non sexuels (autosomes). À l’inverse, les résultats du test génétique de paternité ont indiqué que le père supposé et le second jumeau partageaient vingt et un marqueurs autosomiques et dix-sept marqueurs du chromosome Y.
Dans la mesure où il n’y avait aucun doute sur l’identité de la mère biologique, il en a donc été conclu que les deux jumeaux avaient des pères différents, les analyses génétiques ayant permis d’établir que le père supposé était bien le père biologique du premier jumeau mais d’exclure qu’il puisse être celui du second jumeau.
Donner naissance à des jumeaux nés de pères différents est un événement rare. Il s’agit de ce que les spécialistes en biologie de la reproduction appellent une « superfécondation hétéropaternelle », phénomène au cours duquel un second ovocyte est expulsé lors d’un même cycle menstruel. Si pendant ce laps de temps une femme a des rapports sexuels avec deux hommes différents, il est possible qu’un spermatozoïde provenant de chaque partenaire sexuel féconde un ovocyte, avec pour conséquence une grossesse gémellaire. Cela est possible car les gamètes mâles peuvent survivre jusqu’à cinq jours dans les voies génitales féminines. Dans ce cas, les jumeaux dizygotes proviennent donc de deux ovocytes fécondés par des spermatozoïdes ne provenant pas du même géniteur.
Dans " Ce monde est tellement beau ", le romancier, Sébastien Lapaque offre une ode à la lumière par-dessus la noirceur, et vient célébrer les vertus de l'amitié
Lundi-Livre
Tewfik Hakem s'entretient avec le romancier Sébastien Lapaque à propos de Ce monde est tellement beau, paru aux éditions Actes Sud
" Ce monde est tellement beau, cependant. Ses merveilles méritent d’être chantées par une voix profonde, ignorée, une voix forte et claire, pure et fraîche comme un ruisseau de printemps. La voix du cœur, oubliée. C’est cet accent singulier que je me suis obstiné à chercher au cours d’un épisode tourmenté du milieu de ma vie. Je tenais mon existence pour un relevé de comptes et il m’est apparu qu’elle pouvait devenir tout un poème. " (Ce monde est tellement beau, premières lignes)
Lazare, mon personnage, n'est pas mon double, c'est un ami. J'ai été très impressionnée par cette idée grecque de l'amitié, et je pense que ce qui manque dans notre monde, plus qu'une idée de l'amour ou de l'érotisme, c'est la nécessité de l'amitié telle qu'on la découvre chez Rabelais, chez Shakespeare, chez Montaigne - l'amitié reste l'un des impensés de notre monde contemporain.
Jusqu’ici, le gouvernement gérait la crise sanitaire, tiraillé entre les enjeux de santé et d’économie. Depuis quelques temps, une troisième variable, le bien-être, semble faire son apparition.
The Economist a présenté la semaine dernière son évaluation annuelle de l’état de la démocratie dans le monde. Et l’hebdomadaire britannique relègue la France au rang de démocratie défaillante. La crise sanitaire a certes induit des mesures, mais celles-ci se sont révélées en France particulièrement coercitives. D’un point de vue subjectif, la situation ne serait guère plus réjouissante car, selon l’étude de l’Observatoire du bien-être en France en 2020, les Français seraient particulièrement peu satisfaits.
Sans instruction, Séraphine Louis, femme de ménage à Senlis, a peint une centaine de tableaux entre 1905 et 1932. Découverte par un célèbre collectionneur d'art, elle jouira de sa notoriété très peu de temps avant de finir ses jours internée à l'hôpital psychiatrique de Clermont-de-l'Oise.
"Elle refusait de parler de son art. Elle disait : « La peinture, c’est ma vie. C’est la lumière. Et pour vivre, il faut que je fasse des ménages ». Et elle appelait cela le travail noir", raconte en 1969, le docteur Gallot qui l'avait bien connue.
Séraphine Louis est née dans une famille modeste à Arsy dans l'Oise le 3 septembre 1864. Orpheline à l'âge de 7 ans, elle est élevée par sa sœur aînée avant d'entrer au Couvent de la Charité de la Providence à Clermont-de-l'Oise. De 1881 à 1901, elle y travaille en tant que domestique. Elle gardera de cette période de sa vie une très forte empreinte religieuse.
En 1906, Séraphine s'installe à Senlis où elle travaille comme femme de ménage dans de grandes familles bourgeoises. Quelques années plus tard, elle emménage dans un appartement situé 1 rue du Puits-Tiphaine. C'est durant cette période qu'elle commence à peindre. Elle dessine et peint sur de petites toiles, des panneaux de bois, des pots en terre cuite, du carton. Sur tout ce qu'elle peut trouver.
"Elle n'a pas pris de cours, elle a commencé à peindre parce que son ange lui aurait dit de peindre", explique Alicia Basso Boccabella, responsable des publics au Musée d'Art et d'Archéologie de Senlis. Autodidacte, elle peint exclusivement des fruits et des fleurs, semble-t-il à partir de livres de botanique qu'elle trouve dans les foyers bourgeois. "Ses peintures sont très réalistes, elles s'ancrent vraiment dans la réalité. On les reconnaît très facilement aussi parce que les fruits flottent dans l'espace, ils ne sont pas posés sur une table comme chez Cézanne par exemple. On suppose donc qu'elle s'est inspirée des planches botaniques", décrit Alicia Basso Boccabella.
En 1912, Séraphine Louis est embauchée comme femme de ménage chez Wilhem Uhde. Ce collectionneur, critique et marchand d'art, ami de Picasso et de Braque, a découvert Le Douanier Rousseau dans les années 1900. Pour lui, il est évident que Séraphine possède un immense talent pour la peinture. Seulement, en 1914, la guerre éclate. Wilhem Uhde, d'origine allemande, est contraint de quitter la France. En partant, il encourage Séraphine à persévérer dans cette voie, comme d'autres artistes autodidactes qu'il nommera plus tard les Primitifs modernes.
La nature comme seul maître
Treize ans plus tard, Séraphine produit désormais des toiles de plus grand format, pouvant aller parfois jusqu'à deux mètres de hauteur. Elle en présente six à l'exposition de la Société des Amis des Arts à l'Hôtel de Ville de Senlis. Installé désormais à Chantilly, Wilhem Uhde la retrouve et découvre cette évolution dans sa peinture. "De quelque chose de très réaliste, on est passé à quelque chose d'imaginaire. C'est toujours très symétrique, mais sa peinture est foisonnante, il n'y a plus aucun espace de libre sur la toile", précise Alicia Basso Boccabella.
Avant une prise de décision, un entretien d’embauche ou même lorsque nous sommes allongés le soir dans notre lit, les “bavardages” intérieurs rythment notre journée, au point de nous faire parfois tourner en bourrique. Cette journaliste britannique a échangé avec un spécialiste de la question pour mieux comprendre le phénomène.
Comme en témoignera volontiers Ethan Kross, neuroscientifique et psychologue expérimental américain, il n’existe probablement pas une seule personne sur Terre capable de ne pas écouter cette petite voix intérieure qui nous raconte mille choses inutiles. Une nuit, il y a dix ans, M. Kross s’est retrouvé assis chez lui, une batte de baseball à la main, à attendre un assaillant imaginaire qui, pensait-il dur comme fer, allait d’un instant à l’autre faire irruption dans sa maison – un assaillant créé de toutes pièces par son esprit, paniqué en raison de la lettre de menaces qu’un inconnu avait adressée au scientifique après l’avoir vu à la télévision. M. Kross, dont les recherches portent sur l’introspection, avait conscience que sa réaction était exagérée ; qu’il était victime de ce qu’il appelle nos “bavardages” intérieurs. Mais cela ne lui a pas du tout fait du bien de se le dire. Au summum de son angoisse, ses pensées négatives tournant frénétiquement en boucle, il s’est même mis en quête de “gardes du corps pour universitaires” sur Google.
Pierre Péju et Lionel Richerand signent avec Frink et Freud une bande dessinée sur Horace Frink, l’un des patients de Freud. Entre rêve et réalité, retour sur l’histoire des débuts de la psychanalyse aux Etats-Unis dans un album à plusieurs niveaux d’analyse.
En 1909, Freud, Jung et Ferenczi débarquent à New York pour donner une série de conférences sur une discipline encore neuve et controversée, la psychanalyse. Presque fondu dans le décor de la ville et le tourbillon de la visite des savants de la vieille Europe, Horace Frink tente de communiquer en vain avec Freud, son maître à penser. Les deux hommes ne se recroiseront qu’une dizaine d’années plus tard, à Vienne, où Frink suivra l’une des « cures » de Freud.
Contrairement à ce que pourrait laisser penser le titre de l’album, Freud n’est au final qu’un personnage secondaire. Il est très vite déchu de sa position de personnage principal de l’histoire pour revenir à celle de présence omnisciente dans la vie de Frink. Freud est d’ailleurs présenté comme quelqu’un d’égocentrique, prétentieux et colérique. Il n’a que mépris pour la jeune Amérique, qu’il souhaiterait pourtant soumettre à ses idées.
Une émission consacrée aux questions de philosophie politique et aux enjeux autour des sciences et des humanités. La technoscience est-elle une promesse ou une menace ?
"Nous croyons à l'histoire en extrapolant ce qui se fait dans les sciences" écrit Michel Serres, car nous n'avons la preuve qu'il y ait vraiment de l'histoire que parce qu'il y a une histoire des sciences. La science, stock et fonction de raison, garantie seule désormais par ses résultats, ses conquêtes et ses triomphes qu'il y ait quelques progrès. La science progresse et fonde les croyances dans l'avancée générale de l'esprit. A Vincent Le Biez, ancien et très brillant élève de l'Ecole polytechnique, qui publie Platon a rendez-vous avec Darwin et au docteur Laurent Alexandre, dont le dernier livre s'intitule Jouissez jeunesse ! petit manuel à l'intention de ceux qui choisiraient de ne pas croire à la fin du monde, je demanderai d'abord si cette alliance des sciences et du progrès tient toujours. Les spectaculaires innovations scientifiques qui pleuvent sans discontinuer et qui changent notre vie nous font-elles vivre encore, aujourd'hui plus que jamais, dans la perspective d'un temps prometteur ?