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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

vendredi 1 avril 2016

Comment bien mourir, selon la science

MOTHERBOARD      31 March 2016   

La plupart des gens normaux passent un temps conséquent à penser aux pires façons de mourir. Pour ma part, ça inclut la mort par incinération, la noyade, être attaquée par un ours, et voir ma tête être lentement dévorée par des fourmis rouges pendant que le reste de mon corps est enterré. Mais un groupe de chercheurs de l’université de Californie vient de publier une liste nettement plus sympa et utile qui recense 11 critères susceptibles de contribuer à une « mort heureuse » - autrement dit, les meilleures façons de mourir.
Publié dans l’American Journal of Geriatric Psychiatry, l’article passe en revue 32 études qualitatives ou quantitatives concernant les préférences des individus en matière de façon de mourir, eux-mêmes divisés en trois groupes : les patients, les membres de la famille (avant ou pendant le deuil), et le personnel médical.
Les chercheurs se sont aperçus que les trois groupes estimaient que le bien-être d’une personne à la toute fin de sa vie dépendait de 11 éléments distincts.
Selon l’étude, ces indicateurs sont les suivants : « la préférence pour une certaine façon de mourir, l’absence de douleur, la religiosité/spiritualité, la sérénité émotionnelle, le sentiment d’avoir bien vécu, le choix du traitement, la dignité, la famille, la qualité de vie, la relation avec les soignants, et les “préférences diverses“. »
L’idée, ce n’est pas qu’il faut cocher toutes ces cases pour avoir une mort pas trop pénible, mais que l’on peut considérer ces indicateurs comme une sorte de guide à avoir en tête lorsque l’on s’occupe d’une personne en fin de vie.

Justice : pénurie d’experts psychiatres à Lille, à quand le point de rupture ?

PAR LAKHDAR BELAÏD   31/03/2016 

La carence en experts psychiatres dont souffre le tribunal de grande instance de Lille est de plus en plus inquiétante. De nombreux dossiers sont reportés du fait de l’absence de spécialistes avec parfois comme conséquence, des remises en liberté de personnes potentiellement dangereuses.



Il suffit parfois d’une seule pièce manquante au dossier, par exemple une expertise psychiatrique, pour gripper complètement une machine judiciaire déjà lourde. PHOTO ARCHIVES CHRISTOPHE LEFEBVRE
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Il suffit parfois d’une seule pièce manquante au dossier, par exemple une expertise psychiatrique, pour gripper complètement une machine judiciaire déjà lourde. PHOTO ARCHIVES CHRISTOPHE LEFEBVRE

« Tiens, j’ai une experte psychiatre pour mon dossier, se réjouit presque ce jeune avocat. Je ne la connaissais pas. » « Tu as décroché l’un des spécialistes recrutés en urgence », l’envie presque un confrère. Ainsi va la vie, pas vraiment idéale, de larges pans de la justice lilloise. Le recours à l’examen médical psy constitue souvent un élément clef, voire obligatoire, du parcours judiciaire. En même temps, les spécialistes se font tout simplement de plus en plus rares.
En comparution immédiate, justice pénale de l’urgence, des dossiers sont ajournés faute de spécialistes. Avec, très souvent, des prévenus incarcérés finalement libérés. De report en report, faute de psychiatre disponible, le délai maximum de la détention provisoire est atteint. Les suspects, souvent interpellés suite à des violences, se rendront d’eux-mêmes chez les psy puis, plus tard, devant le tribunal. S’ils retrouvent le chemin du palais de justice, ou du cabinet médical.

Alcool pendant la grossesse : le retard français

 30-03-2016

Sous-estimés par les Français, les dangers de l'alcool sur le fœtus sont pourtant bien réels. L'Académie nationale de médecine déplore le manque d’action des autorités dans la lutte contre ce fléau.


En Irlande, c'est un problème majeur de santé publique : 8 femmes sur 10continuent de consommer de l'alcool jusqu’à l’accouchementEn France, même si les femmes enceintes sont - fort heureusement - moins nombreuses à adopter ce comportement pendant leur grossesse, elles sont 23 % à déclarer avoirbu au moins un verre en une occasion et 3,7 % des femmes déclarent avoir consommé plus de trois verres de boisson alcoolisée en une même occasion pendant la grossesse, d'après une enquête nationale. Or la recommandation officielle des autorités de santé est d'arrêter complètement la consommation d'alcool dès le début de la grossesse et ce pendant toute sa durée. Une recommandation que beaucoup de Français ignorent (voir encadré ci-dessous). À qui la faute ? Pour l'Académie nationale de médecine, les autorités manquent d'action dans ce secteur. "La France s’en tient aux sommes dérisoires consacrées aux programmes de recherche en alcoologie là où les États-Unis consentent un financement par habitant 27 fois plus élevé"indique-t-elle dans un rapport.


« Ubérisation » de la santé: « Réconcilions le médecin et l’ingénieur »

LE MONDE ECONOMIE | Par Alexis Normand (Directeur du développement santé de Withings, société spécialisée dans les objets connectés liés à la santé, et membre du bureau de la Fondation Concorde)
En 1996, le meilleur joueur du monde perdait aux échecs contre un ordinateur, Deep Blue. Peu de gens imaginaient la métamorphose de Deep Blue en Watson, une intelligence artificielle d’une puissance de diagnostic incomparable développée par IBM.
Dix ans plus tard, l’exploit renouvelé par Google Deep Mind au jeu de Go, autrement plus complexe, laisse peu de doutes sur les bouleversements futurs pour la médecine. Conscient du potentiel, IBM vient de racheter Truven Health Analytics pour 2,6 milliards de dollars afin d’alimenter Watson en nouvelles données (symptômes, découvertes, littérature scientifique, antécédents…). Et Google Deep Mind a annoncé le 24 février le lancement de Deep Mind Health, avec une première application développée en partenariat avec le National Health System britannique.

Simples assistants de diagnostic

Ces ordinateurs se présentent comme de simples assistants de diagnostic pour le médecin. En réalité, la santé numérique est disruptrice, car elle invente de nouveaux modèles à côté de la médecine, pour pallier ses insuffisances en matière de prévention et de suivi à distance.
Le Conseil national de l’Ordre des médecins (CNOM) ne s’y est pas trompé, mettant en garde contre une « ubérisation des prestations médicales » en février. Le terme désigne péjorativement un modèle de commerce s’appuyant sur une plate-forme de mise en relations de clients avec des ressources, à tout moment et sans délai. Le CNOM dénonce une « dérive[…] qui réduirait la pratique médicale à une simple prestation électronique moyennant rétribution ». Ce que le CNOM n’a pas commenté, c’est la grande séduction de ces offres.
Avec Internet, les smartphones et les objets connectés, les professionnels perdent leur monopole sur l’information de santé. Les plates-formes libèrent des coûts transactionnels, de l’information imparfaite et de la distance géographique, grâce à leur maîtrise des bases de données, des moteurs de recherche et leur connaissance des usagers.

Accoucher en maison de naissance : « On apprend à se faire confiance »

LE MONDE  | Par Anne-Aël Durand
Futures et toutes jeunes mamans se retrouvent dans la salle commune du CALM pour boire un thé et partager leurs expériences en attendant leurs consultations.
Futures et toutes jeunes mamans se retrouvent dans la salle commune du CALM pour boire un thé et partager leurs expériences en attendant leurs consultations. JULIE BALAGUE POUR « LE MONDE »
« J’ai passé l’essentiel de mon accouchement ici, dans l’eau, pour avoir moins mal. J’avais les yeux fermés, mais je sentais mon compagnon et la sage-femme près de moi. » Assise sur le rebord de la baignoire, Margaux Dassieu se remémore, sourire aux lèvres, la venue au monde de son fils Milo, en 2014.
Dans la chambre à la décoration soignée, pas de table d’accouchement avec étriers, pas d’appareil de monitoring ou de pieds à perfusion, mais un matériel médical réduit au minimum. Durant les quelques heures du travail, la sage-femme assiste la mère, l’aide à supporter les contractions, vérifie le rythme cardiaque du bébé au stéthoscope et intervient le moins possible. A CALM, pour Comme à la maison, première maison de naissance en France, les futures mères viennent accoucher comme chez elles.
Cette structure associative, qui regroupe six sages-femmes libérales, est installée depuis 2008 dans une aile de la maternité des Bluets, dans le 12e arrondissement de Paris. Jusqu’à présent, la dernière phase du travail, l’expulsion du bébé, devait avoir lieu dans les salles hospitalières, à l’étage. « Il a fallu quitter la chambre au dernier moment », explique Margaux Dassieu en ouvrant la porte qui mène à l’ascenseur. A compter du 1er avril, ce ne sera plus nécessaire : la loi autorise désormais les accouchements en maison de naissance, dans le cadre d’une expérimentation, pour cinq ans. Huit autres établissements doivent ouvrir en France, dont un à La Réunion, au début d’avril.

Psychiatrie et société en République démocratique allemande : histoires de patients de la clinique psychiatrique et neurologique de la Charité (Berlin-Est, 1960-1968)

CCSD Fanny Le Bonhomme 


Résumé : Au centre de cette étude se trouvent les patients de la clinique psychiatrique et neurologique de la Charité (Berlin-Est, RDA), durant la période des années 1960. Tout en prenant en compte l'interprétation qui en est faite par le discours médical, ce travail vise à reconstituer les expériences et les trajectoires de ces individus, en les inscrivant dans le contexte de la société socialiste. À partir des dossiers de patients – qui constituent le principal matériau archivistique de cette étude –, il s'agit desaisir certaines des tensions qui traversent la société est-allemande, en relation avec le contexte politique et idéologique.

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Raconte-moi une maladie

02/04/2016

Dans leur livre au titre sans équivoque Docteur, écoutez !*, les professeurs Anne Révah-Lévy et Laurence Verneuil ont estimé que les patients disposaient de moins de 30 secondes avant que leur discours soit interrompu lors d’une consultation spécialisée en milieu hospitalier. « J’ai 10 minutes par patient sur le logiciel de rendez-vous et il n’y a rien à faire, il faut que je remplisse tous les créneaux. Alors, je n’écoute pas, j’ai trop de choses à expliquer, des papiers à faire signer. Faut vraiment être psychiatre pour croire que les médecins peuvent écouter » a répondu un chef de service au docteur Révah-Lévy, effectivement pédopsychiatre, lorsqu’elle tentait de lui faire valoir l’importance de l’écoute.

#VivreAvec : « Je hais le terrorisme, mais je ne hais pas les terroristes », explique Serge Tisseron

LE MONDE  
Comment comprendre nos mécanismes émotionnels face à la menace terroriste ? Les réponses de Serge Tisseron, psychiatre, psychanalyste et président de l’Institut pour l’Histoire et la mémoire des catastrophes (IHMEC)
Alice : J’ai à peine 24 ans et je n’ai pas été touchée personnellement par les attentats. Pourtant, depuis novembre, je ne vis plus. Je pensais pouvoir faire avec la peur, mais les événements de Bruxelles n’ont fait que la raviver. Le plus dur, c’est de prendre le train. Je craque un jour sur deux, pleure en silence pendant que les gens me dévisagent. J’ai honte parce qu’il ne m’est rien arrivé, donc je n’ai pas le droit de réagir aussi violemment. J’ai l’impression d’être une petite nature. Pensez-vous que quelqu’un dans mon cas peut se sortir de cette terreur dans laquelle elle s’est enfermée toute seule ? Ou devrais-je aller voir un médecin ?
Serge Tisseron : Tout d’abord, sachez qu’il n’y a aucune honte à vivre ce que vous vivez. Manifestement, les images d’attentats que vous avez vues ont résonné en vous plus fortement encore que chez beaucoup d’autres. Peut-être est-ce en relation avec des choses que vous avez vécues vous-même, comme un événement grave d’une autre nature. Mais peut-être avez-vous aussi dans votre entourage proche, des parents, des grands-parents, qui réagissent comme vous à ces événements. Il arrive parfois que nos réactions face à des images d’actualité soient liées à des accidents qui ne nous sont pas survenus à nous-mêmes, mais à des gens de notre famille ; je pense notamment à la guerre d’Algérie, aussi bien sur le territoire algérien que sur le territoire français. N’ayez pas honte de parler de ce que vous vivez à vos proches, ils vous permettront peut-être d’y voir plus clair sur vous-même en vous parlant d’eux.
Shosha : Comment peut-on utiliser la colère face aux événements pour les transformer en action ?
La colère est un puissant moteur d’action, et peut-être même le plus puissant de tous, mais il ne faut pas qu’elle nous cache la complexité des émotions que nous ressentons : on peut être en colère, mais aussi en même temps, avoir peur, être inquiet… Pour utiliser la colère, c’est comme pour toutes les émotions : il ne faut pas qu’elle nous empêche de réfléchir.
L’important est de comprendre comment mobiliser son énergie pour que les choses changent, pas seulement dans l’immédiat, mais à long terme. Le danger de la colère serait de nous engager très vite dans l’action qui nous paraît le mieux à même de l’apaiser. Mais cela risquerait de nous entraîner dans une action « colérique ». La colère est précieuse, ne la gaspillons pas, il faut savoir l’utiliser comme un carburant, viser le long terme, pour nourrir une action qui va s’avérer longue.

Sexe et self-control sont-ils compatibles ?

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO  | Par Pierre Barthélémy

PLAYBOY

C’est un petit monument de la science improbable qui fête ses 10 ans. En 2006 donc, deux membres d’éminentes institutions américaines de la recherche, Dan Ariely (Massachusetts Institute of Technology) et George Loewenstein (université Carnegie-Mellon à Pittsburgh, Pennsylvanie), publiaient dans le Journal of Behavioral Decision Making une étude consacrée à l’influence de l’excitation sexuelle, chez de jeunes hommes, sur les décisions qu’ils sont prêts à prendre dans le feu de l’action. Les auteurs voulaient ­déterminer quel impact la frénésie de l’embrasement pouvait avoir sur trois points  : la préférence pour telle ou telle activité sexuelle  ; le choix de comportements moralement douteux pour obtenir une « gratification  »  ; l’oubli du « sortez couvert ».
Toute la difficulté de l’exercice, on s’en doute, consistait à élaborer un protocole fiable et contrôlable sur un sujet qui touche à l’intime. Nos deux chercheurs ont donc fait preuve d’une ingéniosité remarquable pour mettre au point leur expérience, en demandant notamment aux participants de prendre un peu les choses en main, si l’on peut dire. Quelques dizaines de volontaires se virent ­confier un ordinateur portable doté d’un clavier très simplifié ne comptant que quelques touches, dont l’étude précise qu’il était « facilement utilisable avec la main non dominante », étant donné que l’autre main servait d’excitateur « exogène » – sauf pour les membres du groupe témoin dont l’excitatiomètre devait rester à zéro.
Pour les vrais cobayes, l’écran était divisé en trois parties : à gauche, un grand espace affichant des photos coquines  ; à droite une barre contenant un « thermomètre de l’excitation »avec un curseur à déplacer à l’aide de deux touches du clavier, du bleu (je reste de glace) au rouge (l’ambiance est très chaude tout à coup)  ; en bas, un espace où défilaient des questions auxquelles on devait là encore répondre en bougeant un curseur. On pouvait ainsi passer du « non catégorique » au « oui franc et massif » avec, entre, ­toutes les nuances du « peut-être ».

Le dépistage systématique précoce de l’autisme n’est pas justifié

02/04/2016


Ce 2 avril est dédié partout dans le monde à l’autisme. En France, cette manifestation est l’occasion de rappeler le retard de notre pays en matière de prise en charge, d’inclusion dans le système scolaire et de sensibilisation des professionnels de santé et du monde de l’éducation. Si ces critiques ont été corroborées par plusieurs condamnations du Conseil de l’Europe, certaines revendications continuent néanmoins à susciter la controverse. En effet, si beaucoup ont déploré, souvent à juste titre, la place accordée à la psychanalyse et se sont insurgés contre une psychiatrisation à outrance de la prise en charge, d’autres positions dogmatiques semblent parfois s'être fait jour. Prompts à dénoncer les effets délétères des anciennes approches, les militants des programmes comportementalistes parviennent en effet eux aussi difficilement à en accepter les limites. Or, il apparaît que tant dans le domaine de la prise en charge que du dépistage, aucune position préconçue ne semble pouvoir s’imposer. Ainsi, le dépistage systématique de tous les enfants, même en l’absence de signes d’alarmes, est présenté par de nombreuses associations comme la réponse au retard de diagnostic qui frappe de nombreuses familles. Pourtant, les experts sont très divisés et beaucoup tiennent à rappeler les inconvénients d’une telle attitude.
Pour le JIM, les professeurs Laurent Mottron et Baudoin Forgeot d’Arc de la clinique spécialisée de l’autisme de l’Hôpital rivière des prairies à Montréal reviennent sur les multiples failles du dépistage et sur l’absence de pertinence d’une systématisation. En filigrane, ils confirment, au-delà des problèmes posés par le dépistage, combien la question de l’autisme continue à être le terrain de débats mouvants, loin des certitudes scientifiques quant à sa prévalence, l’efficacité des méthodes utilisées pour le traiter et même sa définition.

Une enquête exhorte 19 MDPH à se mettre au plus vite en conformité avec la loi

Soucieuses d'aligner les dispositions légales avec la réalité de terrain, quatre associations se sont lancées dans une grande enquête auprès des usagers des MDPH. Au regard de résultats "globalement décevants", les organisations appellent les structures incriminées à corriger rapidement les dysfonctionnements.
Régulièrement alertés sur les largesses que s'octroient les maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) par rapport à la loi, Autisme France, Egalited, Toupi et Dys Nos droits ont tenté de faire le clair sur leurs pratiques. Sur la base d'un questionnaire réalisé auprès de quelque 1 869 usagers, les quatre organismes entendent donc répondre pour de bon à la question suivante : "Votre MDPH respecte-t-elle la loi ?"

PRISON Un accueil psychiatrique «temporaire» trop long

BELGIQUE 01-04-16

Tous les internés devraient bénéficier d’un traitement individualisé selon le Conseil de l’Europe,
Tous les internés devraient bénéficier d’un traitement individualisé selon le Conseil de l’Europe,-Reporters/Andia
Les structures belges ne sont pas adaptées à une prise en charge des prisonniers internés sur le long terme, clame le Conseil de l’Europe.
Le Comité européen pour la prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants (CPT) du Conseil de l’Europe appelle une nouvelle fois les autorités belges à revoir entièrement la politique relative à la détention des internés en annexe psychiatrique.
«Ces structures prévues pour un accueil temporaire et transitoire ne sont, en principe, pas adaptées à la prise en charge prolongée de patients psychiatriques», ressort-il du rapport 2013 sur la Belgique publié jeudi par le CPT, qui pointe le fait que la durée de séjour dans les annexes psychiatriques est souvent supérieure à deux ans.

POIDS DE SENTEURS

Par Robert Maggiori —  (mis à jour à )

Alain Leygonie ressuscite les univers de l’effluve et le souvenir des odeurs.

Plutôt que les odeurs elles-mêmes, l’écrivain décrit les remembrances qu’elles provoquent.
Plutôt que les odeurs elles-mêmes, l’écrivain décrit les remembrances qu’elles provoquent. Photo Dylan Martinez. Reuters
Quelle odeur a le brouillard ? «La campagne ne sent pas comme d’habitude, et la ville non plus», quand l’humide grisaille dissimule la nature. Seul le buis s’en réjouit, dont la fragrance n’est jamais «aussi vraie, aussi parlante, aussi suggestive» que par temps de brouillard, qui«réussit» aux végétaux, «à la terre qui les nourrit et même à la pierre de nos vieilles demeures». L’odeur du brouillard, en fait, c’est la mémoire, cette lente activité de la conscience qui, attendant que «le temps se lève» et que tout reprenne ses couleurs, «fait son miel de la moindre image, du moindre bruit», et les rattache mélancoliquement à une trace mnésique lointaine. Qui se soucie de l’usage réel de la colle Cléopâtre ? Le fameux pot de pâte blanche parfumée aux amandes demeure pour tous un «capital affectif», ou olfactif, et «colle» aux souvenirs de maternelle, d’école primaire, ressuscite le visage de la maîtresse, la main de quelque cancre tachée d’encre, ravive le parfum des «fournitures», commandées à«la librairie-papeterie Guionie», les livres d’occasion couverts de papier kraft, le crayon mâchouillé, les bouts de craie, le rapporteur, le compas, la gomme rouge et bleu, rangés pêle-mêle dans la trousse en similicuir… 
Chimie. Ancien professeur de philosophie, écrivain, Alain Leygonie sait bien que les mots échouent à décrire les odeurs mais, lecteur de Proust, il sait aussi que, «quand d’un passé ancien rien ne subsiste», seules les odeurs (et sans doute les saveurs) demeurent : «Plus frêles, mais plus vivaces, plus immatérielles, plus persistantes, plus fidèles.» Aussi, dans les Odeurs, ne se livre-t-il ni à une histoire, qui étudierait la manière dont les hommes se sont représenté les exhalaisons à travers les siècles, ni à une anthropologie, analysant les variations du rapport à l’odorat selon les cultures, ni à une chimie, disséquant les composants (mélisse, cardamome, cannelle, bergamote, genièvre, angélique…) de tel ou tel parfum, ni à une philosophie, où les positions par rapport au sens olfactif sont extrêmes («L’odorat empêche la pensée», disait saint Bernard, «tout mon génie est dans mes narines»,rétorquait Nietzsche). Il se «contente», pourrait-on dire en ajoutant la nuance de «contentement», de décrire, plutôt que les odeurs elles-mêmes, les remembrances qu’immanquablement elles provoquent, les situations, les expériences intimes ou sociales, les conditions, les faits, les pans de vie qu’elles font revenir à l’esprit, et toute une partie du monde, notamment rural, dont la réalité peu à peu s’estompe. 
L’odeur de la corne brûlée, par exemple, est insupportable - même s’il est rare qu’on puisse aujourd’hui dire qu’elle «empeste tout le quartier» : elle rappelle cependant le travail et les gestes du maréchal-ferrant, qui doit relever la jambe du cheval, la plier, la «poser sur le tablier de cuir, la maintenir d’une main ferme contre sa cuisse pour sculpter le sabot au moyen d’un ciseau et d’un marteau, tout en parlant à l’animal» dans un «mélange d’onomatopées, de cris brefs (Oh, oh! Oh là…), d’amabilités et de vagues menaces», avant que «dans un nuage de fumée grise» il ne fixe le fer porté au rouge sur la corne taillée.

L'UFC-Que Choisir dévoile le cru 2015 de ses visites mystère en Ehpad

Comme en 2014, l'UFC-Que Choisir a dépêché ses clients mystère pour venir noter les Ehpad français. Aux 1 355 établissements déjà répertoriés il y a deux ans, s'ajoutent désormais à lacarte interactive 1 047 autres structures*. Réalisée du 19 septembre au 10 octobre 2015 par des bénévoles de 114 associations locales de l'UFC, celle-ci a permis de recueillir les tarifs d'hébergement et de dépendance pour en mesurer le coût moyen mensuel en Gir 5 et 6, mais également d'observer quelques grandes tendances. "Les points forts comme les points faibles", pour le magazine.

jeudi 31 mars 2016

Évreux : les personnels du Nouvel hôpital de Navarre manifestent contre la loi Santé

29-03-16

Évreux : les personnels du Nouvel hôpital de Navarre manifestent contre la loi Santé

« Non au GHT ! Sauvegardons la psychiatrie ! » « Les élus avec nous pour sauver la psychiatrie ! » Une cinquantaine de personnels du Nouvel hôpital de Navarre ont scandé ces slogans hier mardi au cœur de la cité administrative, à Évreux. Une première halte a été effectuée devant l’Agence régionale de santé. Les salariés ont attaché des banderoles manifestant leur opposition au Groupement hospitalier de territoire (GHT) qui pourrait les marier avec le centre hospitalier de Cambolle.

L’Art et l’Enfant

ARTSCAPE Chefs-d’oeuvre de la peinture française
Pierre Auguste Renoir. L’Enfant à l’oiseau (Mlle Fleury en costume algérien), 1882. Huile sur toile. Photo © Sterling and Francine Clark Art Institute, Williamstown, Massachusetts, USA (photo by Michael Agee)
Jusqu’au 03 juillet 2016
Musée Marmottan Monet, 2 rue Louis Boilly, Paris 16e
Fort du succès de son exposition transversale Naissance de l’intime, qui avait associé historiens et historiens de l’art, le musée Marmottan Monet renouvelle l’expérience pour évoquer le statut de l’enfant du XIVe au XXe siècle. A travers des chefs-d’oeuvre de la peinture française, de Philippe de Champaigne à Dubuffet, en passant par Chardin, Manet, Matisse, Renoir, Picasso, etc.
Le parcours débute avec La présentation au temple attribuée à André Beauneveu et Jean de Liège – oeuvre phare du musée de Cluny qui illustre la prépondérance de la représentation de l’enfant-Dieu dans l’iconographie jusqu’à la fin du Moyen-Age.
Philippe de Champaigne. Louis XIV offrant sa couronne et son sceptre à la Vierge, vers 1650. Huile sur toile © Hamburger Kunsthalle / bpk – Photo © Elke Walford

Le risque de rechute serait un motif insuffisant pour maintenir un patient en soins sous contrainte

Dans une ordonnance en date du 18 mars, la cour d'appel de Versailles (Yvelines) a décidé de permettre la mainlevée de soins sous contrainte d'un patient ; mainlevée qui était précédemment refusée au motif qu'il existait un "risque de rechute" pour cet homme déclaré irresponsable après un homicide vingt ans auparavant. 

Hospitalisé d'office en juin 1996, le patient avait été déclaré irresponsable pénalement après avoir donné la mort à sa compagne en décembre 1995. Cet homme a été hospitalisé dans différents établissements et depuis 2003, placé en sortie d'essai. Enfin, à compter de l'entrée en vigueur de la loi du 5 juillet 2011 réformant les soins psychiatriques, il a été placé sous programme de soins. Et en avril 2014, ce patient a saisi le juge de la liberté et de la détention (JLD) du tribunal de grande instance (TGI) de Paris d'une demande de mainlevée de ce programme de soins. Le magistrat a alors ordonné une double expertise, rappelle la cour. Au vu des rapports, le JLD a rendu le 5 mai 2014 une ordonnance rejetant la demande. Cette décision a été confirmée par ordonnance de la cour d'appel de Paris également le 20 mai 2014. Mais en juillet 2015, cette dernière décision a été cassée par un arrêt de la Cour de cassation, qui renvoie l'affaire devant la cour d'appel de Versailles.