Les heurts violents qui ont opposé les jeunes à la police la semaine dernière ont mis en lumière l’absence d’éducateurs de rue sur le terrain.
Tous les jours, à 17 heures, Djilali Abdelouhab prend ses quartiers sur les pelouses de la Faourette. C’est ainsi que l’on appelle l’espace vert qui traverse cette cité du Grand Mirail, à Toulouse. Accoudé à la rambarde qui longe un petit terrain de sport, l’homme de 53 ans au débit mitraillette a l’œil sur tout. Sur les enfants qui jouent au foot comme sur la poignée d’adolescents assis sous un arbre, à quelques mètres. « Vigilance… », murmure-t-il. La veille, cette bande de guetteurs à la solde d’un dealeur de cannabis a mené une opération de séduction et de recrutement en distribuant des sandwiches aux plus jeunes. « J’en ai vu des agneaux devenir des loups, souffle-t-il. C’est tellement facile de succomber à l’idée de se faire 50 euros. S’il n’y a personne pour le voir et leur proposer un autre avenir, c’est foutu. »